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« Est-ce que vous auriez voulu que la République française endossât la responsabilité d'une pareille institution? Est-ce que vous auriez voulu que, dans un pays dont l'administration eût été soumise au contrôle du gouvernement français, nous laissions subsister l'esclavage?

«Est-ce que vous ne voyez pas en même temps quelles immenses difficultés pratiques se seraient dressées s'il avait fallu du jour au lendemain faire disparaître ces détestables abus?

« Il y a bien d'autres points que je pourrais citer; ils vous montreraient que, soit dans la constitution de la propriété, soit dans l'organisation administrative, soit dans une foule d'institutions, nous eussions assumé une responsabilité qui eût été véritablement des plus graves et qui nous eût entraînés dans des complications sans nombre.

« Nous n'avons donc pas réclamé ce protectorat, et, quant à moi, je détournerai mon pays de le réclamer jamais. Nous avons, à mon sens, un autre rôle à jouer, c'est celui de guider le peuple hova par notre influence morale. J'insiste sur ce point, parce que je ne crois pas que ce soit un vain mot, parce que je crois que l'influence morale est appelée à jouer un grand rôle parmi les peuples, et que, lorsque derrière cette influence morale il y a une grande nation, c'est une des grandes forces qui se meuvent dans le monde. Je crois qu'il n'est pas toujours nécessaire de faire agir le canon et la mitraille. Je crois qu'il est possible, par de bonnes suggestions, de bons exemples, par des exhortations données à propos, par l'autorité de ceux qui, en raison de leur science et de leur éducation, peuvent parler de haut et se faire écouter, je crois, dis-je, qu'il est possible d'obtenir des résultats qui, pour être plus longs à acquérir, sont néanmoins plus durables que ceux que donnent une conquête purement

militaire.

«Notre rôle, tel que je le conçois, c'est de tâcher de diriger ce peuple, dont à partir de ce jour nous prenons la tutelle au point de vue extérieur, et sur lequel nous sommes destinés à prendre une autorité morale de plus en plus grande.

« Je crois que nous pouvons le diriger, contribuer à le civiliser et à lui permettre de civiliser autour de lui les peuplades qui sont encore restées dans un état inférieur. C'est là un beau rôle pour la France et un champ d'activité considérable, presque indéfini, quand on songe que l'île de Madagascar est plus grande que la France tout entière; c'est là un beau rôle pour notre pays, un role pacifique et civilisateur, un rôle digne de la France... (Très bien! très bien! à gauche); c'est le rôle qu'elle est appelée à jouer dans le monde, rôle auquel elle a toujours été fidèle à toutes les époques de son histoire, et c'est celui que, selon moi, elle doit continuer et élargir le plus qu'il lui sera possible. J'ajoute qu'au point de vue de nos finances c'est un rôle qui est éminemment avantageux; car, lorsque vous assumez la responsabilité intérieure d'un pays, quand vous entreprenez de réformer immédiatement son administration, ses finances, ses travaux publics, ses douanes, ce n'est pas sans de grands sacrifices de la part de la mère-patrie. Rappelez-vous quels sacrifices vous avez été amenés à consentir pour la Tunisie d'abord et pour le Tonkin ensuite, et vous comprendrez que j'aie reculé à venir demander à mon pays de renouveler encore ces sacrifices. (Applaudissements.)

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« Je crois donc, messieurs, que le rôle de la France, tel qu'il est défini par ce traité, est de nature à vous satisfaire. Assurément, s'il avait été fait par nous seuls, si nous avions pu imposer toutes nos volontés depuis l'article 1er jusqu'au dernier article, il est indubitable que sur un certain nombre de points il aurait été rédigé autrement. Mais, tel qu'il est, je déclare qu'il est bon, qu'il est satisfaisant, qu'il est honorable pour nous, et qu'il vous apporte la solution à la fois pacifique et avantageuse d'un conflit qui, quoi qu'on en puisse dire, était pour le pays, sinon une grande préoccupation, du moins un grand embarras. «Eh bien, quand on peut honorablement, et par des moyens aussi simples que ceux qui sont indiqués dans ce traité, mettre fin à un conflit et faire dis

paraître un embarras aussi considérable, je suis d'avis que ce serait commettre véritablement une lourde faute que de le rejeter.

« Quant à moi, je vous détournerai absolument de le faire, car rejeter ce traité n'est pas une solution, l'ajourner n'est pas davantage une solution. Ajourner ou rejeter ce traité, c'est vous condamner à obtenir un traité meilleur: ce n'est que le commencement d'une solution, ce n'en est que la préface; mais il faut savoir ce que vous mettrez derrière ce commencement de solution.

« Et si vous n'obtenez pas un traité meilleur, comme le disait l'honorable évêque d'Angers, il faut que vous disiez à l'avance si vous êtes décidés à imposer votre volonté, que vous n'aurez pas pu faire accepter. (Très bien! très bien! à gauche.) Et, comme vous aurez à recommencer les négociations, vous êtes condamnés à réussir ou à imposer votre volonté par la force des armes. (Très bien! très bien!) Alors il ne faut pas vous le dissimuler, il faut vous mettre en présence de l'expédition qui s'impose à vous.

« Cette expédition, j'en ai fait le calcu!; j'ai fait procéder à un travail très minutieux par des hommes compétents, et savez-vous à quel résultat ils sont arrivés? C'est qu'il faudrait mettre en mouvement 25,000 hommes et demander aux Chambres 100 millons! (Applaudissements. Murmures sur quelques bancs.)

« Je n'exagère rien, messieurs.

«<< Un membre à droite. Il vaut mieux être prévenu avant qu'après.

«M. le rapporteur.

vements divers.)

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L'armée hova ne compte pas 25,000 hommes. (Mou

«M. le président du Conseil. - Je ne parle pas du chiffre de l'armée hova, que je crois supérieur à celui indiqué par M. de Lanessan; mais j'ai consulté tous les militaires compétents; consultez-les à votre tour et tous vous diront que, pour arriver à Tananarive et imposer sa volonté d'une manière inéluctable et dans des conditions rapides, sans éterniser la lutte, il faut 10,000 hommes, plus 10,000 pour garder les communications, plus 5,000 hommes comme corps de réserve. (Applaudissements à gauche.)

«Mais je ne veux pas insister davantage sur les chiffres; ce que je puis dire, ce que je maintiens et ce qui ne sera contesté par personne, c'est que vous vous trouverez en présence d'une expédition, évidemment réalisable, qui ne dépasserait pas les forces de ce pays nous avons fait des efforts plus considérables et nous pourrions en faire encore mais dont il ne faut pas se dissimuler l'étendue. Aussi, avant de l'entreprendre, il faut se demander si le résultat répondra bien aux sacrifices que nous aurons faits (C'est cela! Très bien!), tandis qu'en examinant la situation telle que je l'ai esquissée tout à l'heure, je crois que vous pouvez arriver, par des moyens simples et économiques, à régler cette longue et difficile question de Madagascar. (Assentiment.)

« Quant à nos droits séculaires, ils ne sont nullement contestés ni compromis. Ce traité ne les mentionne pas et ne devait pas les mentionner. Ce n'est pas au gouvernement hova à reconnaître nos droits séculaires: c'est à nous à en garder le dépôt et à leur donner la forme que nous voudrons quand nous le jugerons convenable. C'est ainsi que l'ont compris tous ceux qui ont négocié avec le gouvernement hova.

Au point de vue des droits séculaires, il n'y a dans ce traité aucune disposition qui puisse coûter à notre dignité nationale. Il laisse l'avenir complètement réservé; il vous offre une solution pacifique, exemple de sacrifices, et il vous mène d'une manière progressive et sûre aux résultats vers lesquels vous avez toujours tendu.

«C'est dans ces conditions, messieurs, que je crois que vous pouvez voter le projet de loi qui vous est soumis. » (Vifs applaudissements à gauche)

Séance du 27 février

Le Traité a été voté à la majorité de 436 voix contre 28. Plusieurs nouveaux orateurs ont été entendus, mais il n'y a eu à proprement parler que trois dis

cours ceux de M. le comte de Mun, de M. de Mahy et de M. Georges Périn, tous trois décidés à voter contre le Traité ou tout au moins à s'abstenir.

M. le comte de Mun tient pour l'abstention, parce qu'il lui paraît également difficile d'accepter le Traité ou de le refuser. Cependant il l'aurait plutôt voté, si M. le Président du Conseil ne s'était si hautement félicité des résultats obtenus et n'avait réclamé une approbation pleine et entière au lieu de la « résignation» qui était de mise. En fait, que nous rapporte ce Traité? Quand, sous l'influence d'un véritable « courant patriotique », la Chambre de 1884 demandait le maintien entier des « droits historiques de la France sur Madagascar, elle n'admettait pas une paix qui n'eût pas pour base la reconnaissance absolue de ses droits; c'était, du reste, dans ce sens que les premières instructions données à notre plénipotentiaire avaient été rédigées. Mais les seuls droits dont parle le traité de 1885 sont ceux de la reine de Madagascar, et pour les étendre au-delà de toute mesure et de toute raison.

Et les autres points du programme primitif, que sont-ils devenus? Sur ce point encore, M. de Mun n'hésite pas à affirmer que le Traité déchire absolument le contrat de 1884. On devait protéger nos amis les Sakalaves: on les a complètement abandonnés et on croit avoir assez fait pour eux en les recommandant «‹ à la bienveillance de la reine ». Aucune concession réelle n'a été obtenue, non plus, en ce qui concerne le droit de propriété. En un mot, on n'a obtenu qu'un seul avantage : la cession de la baie de Diego-Suarez et M. de Mun estime que ce n'est pas suffisant.

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Qn invoque pour garantie de ce traité la force morale!

Oui, la force morale est une très excellente chose, mais quand elle s'appuie sur le maintien des droits, des traités et une inviolable fidélité aux peuples alliés.

C'est une mauvaise condition pour la force morale d'un pays que de commencer par abandonner les revendications qu'on a fait sonner le plus haut, les droits qu'on avait déclarés les plus indiscutables.

Ce que nous demande lc Gouvernement, c'est presque un vote de confiance, la valeur du traité dépendant presque exclusivement de la valeur de la politique qui sera chargée de l'appliquer.

Or, je crains que ce ne soit une fort mauvaise condition pour la force morale des agents chargés de représenter la France à Madagascar que d'avoir, pour s'y rendre, à passer devant Alexandrie détruite et notre colonie d'Egypte abandonnée à l'Angleterre.

Après quelques observations de M. Pierre Alype, député de l'Inde, qui aurait désiré, quant à lui, la conquête de Madagascar, mais qui « s'incline devant une impossibilité morale », et approuve par conséquent le Traité, la parole a été donnée à M, de Mahy.

L'honorable député partage naturellement l'opinion de son collègue de la Réunion, M. Dureau de Vaulcomte, dont le discours a eu, l'autre jour, un si vif succès. On ne s'en étonnera pas; comme a dit l'orateur, les députés de la Réunion sont « dans la situation où se trouveraient les députés de Marseille si l'Algérie était menacée ». Du moins, ils en sont fermement convaincus, et, pour sa part, M. de Mahy estime qu'il s'agit de décider si Madagascar nous restera ou si elle passera dans des mains étrangères. Il n'y avait pas de milieu entre ces deux alternatives, et malheureusement c'est la seconde qui paraît devoir se réaliser, grâce au traité.

Il semblerait, en vérité, que notre Gouvernement ait craint, d'un bout à l'autre de cette affaire, de se compromettre vis-à-vis des Anglais. En veut-on un exemple? Un ingénieur français, chargé d'une mission géologique, a été arrêté dans ses opérations purement scientifiques par l'amiral Galiber, sous prétexte qu'il fallait soigneusement éviter tout ce qui pourrait faire croire à une prise de possession de l'ile. En revanche, une mission analogue, anglaise, celle-là, a pu faire tout ce que notre ingénieur s'était vu interdire, et même bien davantage, puisque le chef de cette mission, M. Parett, a été un des négociateurs.

La même crainte n'a-t-elle pas, d'ailleurs, entravé constamment nos opérations militaires? M. de Mahy sourit, pour sa part, quand il entend parler de la « guerre » de Madagascar Jamais guerre, si guerre il y a eu, n'a été plus anodine; c'était vraiment, dit l'orateur, une guerre sui generis, dans laquelle, ce qu'on redoutait le plus, c'était le succès. Quelle était la cause de cette inaction voulue? Ce n'était pas, à coup sûr, la puissance militaire des Hovas, qui, quoi qu'on en ait dit, n'ont que des forces insignifiantes; c'était tout simplement le souci de ménager les missionnaires méthodistes qui, eux, ne nous ménageaient

pas.

M. de Mahy a conclu en ces termes :

Que le Gouvernement accepte le renvoi, qui sera alors voté à une très grande majorité, j'en suis sûr, et il n'aura besoin ni de 25,000 hommes ni de 200 millions; l'influence morale de ce vote suffira cette fois. (On rit.)

Sans doute, le Gouvernement obtiendra de la Chambre la décision qu'il lui demande; mais le vote d'un traité, que tout le monde ici trouve mauvais et que tout le monde acceptera cependant parce que le Gouvernement l'aura demandé, blessera la conscience de la Chambre, blessera la conscience du pays, mieux éclairé qu'au début de cette discussion.

Je regrette de vous le dire, Monsieur le Président du Conseil, mais c'est sans esprit d'opposition et avec une conviction profonde que je vous le dis, ce vote que vous obtiendrez, la Chambre ne vous le pardonnera pas et le pays ne le pardonnera ni à la Chambre ni au Gouvernement.

M. Georges Perin ne repousse pas le traité, parce qu'il le juge insuffisant, mais tout au contraire parce qu'il lui semble compromettant au premier chef. De la part de l'adversaire résolu de toute politique coloniale, ce langage n'est pas fait pour surprendre. Donc, selon M. Georges Perin, le traité de 1885 engage l'avenir dans des proportions menaçantes », car il crée la situation la plus dangereuse qu'on puisse imaginer : le protectorat. Mieux eût valu faire valoir les droits dont on a tant parlé et dont l'orateur a toujours nié et nie encore l'existence de la façon la plus formelle. On dit que le traité ne vaut que par l'application. Mais ce qui serait à désirer, c'est qu'il ne fût pas appliqué. A moins qu'on ne donne pour consigne à notre résident de ne rien voir et de ne rien entendre », il se produira bientôt quelque incident qui nous forcera à faire la guerre, pour tout de bon cette fois. M. Georges Perin ne veut pas entendre parler de guerre, ni à Madagascar, ni sur aucun point du globe; c'est pour cela qu'il votera contre le traité.

M. Georges Perin ayant dit incidemment que les Sakalaves ne valaient pas la peine qu'on se donnait pour eux, M. Dureau de Vaulcomte a présenté en peu de mots la défense de ces braves tribus. Il est vrai qu'un chef sakalave a été tué dans les rangs des Hovas; mais c'était un traitre et tous les siens combattaient avec nous. Les Sakalaves ont toujours été dévoués à la France; leur concours nous a été utile en maintes circonstances; il serait bon qu'on s'en souvint et qu'on leur en sût gré.

La discussion générale ayant été close, M. Saint-Romme est venu déposer une demande d'ajournement. Il est d'avis que le traité a grand besoin d'être revu et amélioré et pense que ce ne serait pas si malaisé qu'on veut bien le dire; bref, il demande encore une fois à M. le Président du Conseil s'il ne croit pas à la possibilité d'obtenir de nouvelles concessions.

M. de Freycinet a répondu en ces termes :

M. Saint-Romme a débuté par une observation qui m'a touché; il a paru croire que c'était par une sorte de parti-pris et d'esprit d'intransigeance que le Gouvernement se refusait à admettre le renvoi du traité.

Ce n'est pas à un pareil sentiment que nous avons obéi. Si je prie la Chambre de voter le traité, c'est uniquement parce que je crois impossible d'obtenir plus ou mieux.

J'ai, en effet, la conviction réfléchie, fondée sur une étude complète des

précédents et des déclarations que j'ai reçues des plénipotentiaires, non seulement de ceux qui ont négocié le traité, mais aussi de leurs prédécesseurs, que, dans les conditions où nous étions placés, je ne pouvais, je vous le répète, obtenir ni plus ni mieux. Par conséquent, le renvoi ne saurait avoir, dans mon opinion, de résultat pratique.

Il serait si simple, a dit M. Saint-Romme, de souscrire à nos vœux. Sans doute, s'il s'agissait d'une loi ordinaire, le Gouvernement pourrait tenir compte de ces vœux; mais ici, c'est de négociations qu'il s'agit, ce qui est bien différent.

D'ailleurs, la tâche du Gouvernement, s'il voulait tenir compte de toutes les critiques, ne serait pas aussi simple qu'on veut bien le dire. En effet, pour les uns, nous n'allons pas assez loin, tandis que pour d'autres nous allons trop loin. Vous placeriez donc le Gouvernement dans une situation embarrassaute si vous lui renvoyiez le traité; car, quels que fussent ses efforts, je le répète, il ne pourrait donner satisfaction à deux opinions si contraires.

Dans ces conditions, je prie la Chambre de ne pas ajourner l'approbation d'un traité pour lequel les délais de ratification expirent le 17 mars.

Devant cette fin de non-recevoir, M. Saint-Romme n'a pas insisté et a retiré sa demande d'ajournement. On allait donc enfin voter; mais auparavant on a dû entendre les « déclarations » de la Droite. Il y en a eu deux celle de M. de Mackau qui entend «< laisser au Gouvernement toute la responsabilité du traité et de ses conséquences », et qui, par conséquent, s'abstiendra; et celle de M. de Baudry-d'Asson qui, oubliant apparemment que M. le Président du Conseil est sénateur, prétend qu'il n'y a que M. de Freycinet qui devrait voter pour le traité. Il ne s'en est pas moins trouvé 436 membres pour la ratification, comme nous l'avons dit en commençant.

SÉNAT

M. Clamageran a fait le rapport suivant au nom de la Commission chargée d'examiner le projet de loi portant approbation du Traité conclu avec la Reine de Madagascar.

Le Gouvernement soumet à vos délibérations un projet de loi qui autorise le Président de la République à ratifier et, s'il y a lieu, à faire exécuter le traité conclu le 17 décembre 1885 entre le Gouvernement de la République et le Gouvernement de S. M. la Reine de Madagascar. Ce projet a été adopté par la Chambre des Députés, dans sa séance du 27 février, à la suite d'un scrutin qui a donné 436 voix pour et 28 contre.

Après avoir scrupuleusement examiné les dix-neuf articles du traité et entendu les explications de M. le Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, votre Commission vous propose à l'unanimité de vous associer au vote de la Chambre des Députés. Elle ne se dissimule pas que les résultats obtenus ne répondent pas pleinement aux vœux ni peut-être à l'attente de nos compatriotes de la Réunion, voisins de la grande île.

Elle aurait elle-même des réserves à faire sur certains points et quelques lacunes à signaler; mais, dans les circonstances actuelles, elle croit inutile d'insister sur les côtés défectueux d'une œuvre qu'elle accepte dans son ensemble, parce qu'elle nous offre, dès à présent, des avantages très sérieux et qu'elle peut être le point de départ d'une série de progrès dans l'avenir.

Le trait essentiel du traité, c'est le partage des fonctions publiques entre le Gouvernement de la Reine et le Gouvernement de la République française. La Reine conserve l'administration intérieure. Le Gouvernement de la République représente Madagascar dans toutes ses relations extérieures et il est lui-même représenté par un résident qui préside à ces relations (art. 1 et 2).

Rien ne limite le nombre des agents qui peuvent lui être nécessaires pour

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