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reparut enfin dans l'assemblée, où il continua de manifester ses anciens principes. Ayant été signalé, le 1er avril 1795, comme l'un des chefs de la conspiration jacobine, il fut d'abord enfermé au château de Ham, puis amnistié par la loi du 4 brumaire an IV, et admis aux Invalides. Mais exilé ensuite, comme tous les ex-conventionnels, à vingt lieues de la capitale, il vécut depuis obscur et oublié. Chasles est mort en 1826, laissant en manuscrits des Mémoires sur la révolution.

CHASSE. César et Arrien rapportent que les Gaulois aimaient la chasse avec passion, qu'ils s'y faisaient aider par des chiens hardis et vigoureux, nés dans leur pays ou importes de l'île de Bretagne, et que pour qu'elle leur plût, il fallait qu'elle fût environnée de dangers et offrit une image de la guerre. Aussi la poursuite de l'urus, espèce de taureau sauvage de forte taille et d'une grande férocité, que nourrissaient leurs forêts, et dont l'espèce a disparu, était-elle l'exercice auquel ils se livraient le plus volontiers, quand ils n'étaient pas entraînés au loin par une expédition militaire. Il paraît que sous la domination des Romains cette passion fut réprimée par les édits impériaux; car lorsque les Francs, déterminés chasseurs, comme tous les peuples d'origine germanique, arrivèrent dans la Gaule, la chasse n'y était plus guère qu'un métier pratiqué par les soldats des frontières, d'après les ordres et pour le profit des pourvoyeurs de la table des empereurs. Quand la cour avait besoin de gibier, le maître du sacré palais écrivait aux ducs qui commandaient dans les provinces limitrophes, et ceux-ci détachaient des troupes légères appelées indifféremment sagittarii ou venatores, pour en abattre la quantité nécessaire.

Comme la chasse n'était point très en usage chez les Gallo-Romains, et qu'elle était, en quelque sorte, abandonnée aux soldats, lorsque les peuplades étrangères eurent pris pied dans la Gaule, les possesseurs du sol virent sans peine leurs vainqueurs se l'attribuer exclusivement, et la défendre au

bas clergé, aux diacres, aux prêtres, aux abbés, aux évêques; prohibition dont les deux dernières classes surent bien s'affranchir quand les membres qui les composaient furent devenus des seigneurs suzerains.

La chasse se divisait déjà en vénerie et en fauconnerie, et pour qu'elle fût productive, elle était soumise à des règlements très-sévères. On ne pouvait prendre ou mettre à mort des bêtes fauves qu'avec la permission du roi. Un urus que Gontran, roi d'Orléans et de Bourgogne, trouva tué dans une de ses forêts, fut la cause du premier duel judiciaire dont il soit fait mention dans notre histoire. La loi salique frappe d'une amende quiconque tuera ou volera le cerf que les chiens d'un autre auront réduit. Celui qui vole un chien de chasse est condamné à payer quinze sous; si le chien est dressé, l'amende monte à quarante sous. Chez les Bourguignons, la punition était moins sévère, et l'amende ne s'élevait qu'à sept sous, dont cinq revenaient au propriétaire de l'animal dérobé; mais aussi le larron était condamné à baiser le derrière du chien.

En même temps, il était enjoint aux juges de faire garder avec le gibier les forêts où il se retirait, de nourrir les chiens qu'on leur recommandait, de tenir les fauconneries royales bien fournies de faucons et d'éperviers, et d'exiger avec soin les redevances qui devaient être payées en oiseaux de cette espèce. Dans chaque métairie du roi, il devait y avoir des oiseleurs et des gens qui sussent faire des filets pour toute espèce de chasse.

Au reste, si les premiers rois de France donnaient une attention si particulière à la chasse, c'est qu'elle était pour eux un revenu beaucoup plus qu'un divertissement. Ses produits, quels qu'ils fussent, étaient servis sur leur table et contribuaient à la nourriture des officiers de leur maison.

La chasse et les soins que réclamait la garde du gibier avaient donné lieu à la création d'une administration si nombreuse, qu'elle équivalait à une armée. Il existait des veneurs et des

fauconniers palatins qui avaient à leur tête quatre grands veneurs et un grand fauconnier, qualifiés tous les cinq du titre de grands officiers de la couronne. Ils étaient presque toujours dispersés dans les provinces pour le service de la cour, et quand il leur avait été transmis des lettres du roi ou de la reine, ou que le sénéchal ou le bouteiller leur avaient fait connaître les intentions de l'un ou de l'autre, ils s'assemblaient dans les maisons royales près desquelles ils se trouvaient, tenaient conseil sur les ordres qu'ils avaient reçus, et prenaient toutes les mesures convenables pour en assurer l'exécution.

C'était principalement dans l'automne que l'on chassait, et les rois ne donnaient guère une fêté qu'elle ne fût terminée par une grande chasse. Quand les fiefs furent devenus des seigneuries héréditaires entre les mains de ceux qui les possédaient d'une manière précaire, les possesseurs s'empressèrent de s'attribuer le droit exclusif de chasser dans leurs domaines. Par suite de la mise en culture d'un grand nombre de terrains, les animaux domestiques s'étaient multipliés, et la chasse avait cessé d'être une nécessité de la 'vie; elle devint alors un amusement, mais un amusement noble, dont les gentilshommes se montrèrent d'autant plus jaloux, que la faculté de s'y livrer fut par eux mise au nombre des signes caractéristiques de leur noblesse.

Alors la chasse, qui n'avait été jusque-là qu'une guerre faite sans principes à des animaux inoffensifs ou dangereux, devint un art qui eut ses règles, une science dans laquelle tout homme de noble race dut se. piquer d'exceller. Quand nos romanciers font l'éloge d'un chevalier accompli, ils le représentent toujours comme expert en fait d'armes, en dits d'amour et en déduits de chiens et d'oiseaux. Plus la chasse était périlleuse, plus on l'estimait. Il était beau d'attendre sans broncher un sanglier furieux qui s'élançait tête basse, et de le terrasser au passage; il était plus beau encore d'aller dans les Alpes et les Pyrénées

attaquer l'ours dans son repaire, et de le mettre à mort d'un coup d'épieu. Henri IV, dans le temps qu'il n'était que prince de Béarn, se livrait encore dans ses petits Etats à cet exercice périlleux.

Quant à la chasse de ruse, à l'emploi des trappes, des engins, des filets, la noblesse la dédaignait comme jeux de villains et communs paysans, ainsi que s'exprime Gaston Phoebus, comte de Foix, dans ses Déduits de la chasse, composés sur la fin du quatorzième siècle. Pour qu'un seigneur trouvât une chasse digne de lui, il fallait qu'il y courût risque de la vie, ou du moins qu'elle l'exposât à de grandes fatigues.

Au moyen âge, la chasse était considérée non-seulement comme un amusement noble, mais encore comme une occupation pieuse, parce que, dit encore Gaston Phoebus, qui fut le plus intrépide chasseur de son temps, parce que elle sert à faire fuyr tous les péchez mortels. Or, qui fuyt les sept péchez mortels, selon notre foy, il doit étre saulve. Donques, bon veneur aura en ce monde joye, léesse et déduit; et après, aura paradis encore. Dans le cours de son ouvrage, le noble comte semble apporter quelque modification à ce raisonnement: il reconnaît que tous les chasseurs pourraient bien ne pas être placés, pour leurs exploits, au milieu du paradis; mais il compte qu'au moins ils seront logiez aux fauxbourgs et basses-cours, parce qu'ils auront évité l'oisiveté qui est la cause de tout mal. Dufouilloux, plus hardi, cite saint Hubert, qui étoit veneur ainsi que saint Eustache; dont il est à conjecturer, dit-il, que les bons veneurs les ensuyvront en paradis avec la grâce de Dieu.

Une telle estime accordée à la chasse fit qu'on s'y livra avec fureur pendant tout le cours du moyen âge. Les femmes suivaient la chasse au vol et quelquefois la chasse à courre. Un gentilhomme jurait par son chien et par son oiseau, comme par une chose sacrée. Rambaud, comte d'Orange, troubadour du douzième siècle, disait à sa maîtresse dans une chanson amou

reuse : « Que jamais il ne me soit per« mis de chasser, que jamais je ne « puisse porter d'épervier sur le poing, << si depuis l'instant où vous m'avez « donné votre cœur, j'ai songé à en << aimer une autre que vous. » Quand un seigneur mourait dans ses terres, on placait un chien sous les pieds, ou un oiseau sur le poing de son image, sculptée sur sa pierre funéraire.

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Nous avons dit que la chasse avait été interdite aux ecclésiastiques. En effet, un concile d'Agde, en 506, un concile de Mâcon, en 585, les capitulaires de Charlemagne, un concile de Paris, en 1212, un de Montpellier, en 1214, un de Pont-Audemer, en 1276, un synode provincial d'Auch, en 1303, etc., leur défendirent de se livrer à cet exercice et d'avoir chez eux des chiens et des oiseaux dressés pour la chasse. Mais, comme nous l'avons dit aussi, les abbés et les évêques étant devenus des seigneurs temporels, se montrèrent jaloux des priviléges attachés à ce titre, et ne tinrent aucun compte des prohibitions royales ou canoniques ils eurent des meutes, des oiseaux, des veneurs, et parurent dans les campagnes une arbalète à la main ou un faucon sur le poing. Dans le roman du Petit Jehan de Saintré, on voit Damp, abbé, suivre la dame des Belles-Cousines à la chasse de la reine, et s'y montrer aussi bon chasseur que hardi cavalier. Jusqu'aux temps modernes, les gens d'église se sont livrés à un amusement qui leur était défendu et constituait un des priviléges de la noblesse. Pour ne eiter qu'un seul exemple, le fameux Jean de Vatteville, qui livra la Franche-Comté à Louis XIV, avait dans son abbaye de Baume, où il termina sa vie aventureuse, un des plus beaux équipages de chasse de la province, et il s'en servait souvent.

Ce n'était pas toujours cependant en violation des règlements que les ecclésiastiques se livraient au plaisir mondain de la chasse, car les rois le leur permettaient quelquefois. En 774, Charlemagne accorda au monastère de Saint-Denis le droit de chasser le cerf, le chevreuil et les animaux carnassiers,

dont les peaux, avaient dit les moines, leur étaient nécessaires pour couvrir leurs livres. En 778, il accorda le même privilége à l'abbaye de SaintBertin, qui avait besoin, non-seulement de couvertures pour ses livres, mais aussi d'aliments pour ses malades, ainsi que de ceintures et de mou fles pour ses moines.

Jusqu'à saint Louis, le droit de chasse avait appartenu exclusivement à la noblesse. Ce prince fut le premier qui l'accorda aux bourgeois dans quelques provinces. Charles VI maintint ce privilége aux bourgeois qui vivaient noblement, mais interdit absolument la chasse aux roturiers, laboureurs et autres, à qui il fut enjoint de n'avoir chez eux ni chiens, ni furets, ni lacets.

Louis XI, qui ne chassait presque jamais et voyait avec regret la noblesse se ruiner en équipages de chasse, lui défendit avec une telle sévérité cet amusement coûteux, qu'alors, dit Seissel, auteur contemporain, «< c'était « un cas plus graciable de tuer un « homme que de tuer un cerf ou un << sanglier. Cette défense fit pousser les hauts cris, et, à son sujet, les nobles firent entendre aux états de Tours, tenus en 1483, des plaintes si vives, que Charles VIII la révoqua peu après son avénement à la couronne.

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A toutes les époques, les rois de France ont eu des officiers et des équipages de chasse, mais, jusqu'à François Ier, aucun d'eux n'avait, pour cet objet, porté aussi loin le luxe et la dépense. La partie de sa maison qui concernait les chasses coûtait des sommes immenses. Partout où il allait, il se faisait suivre par ses veneurs, ses chiens et ses oiseaux. Aussi Dufouilloux, auteur d'un Traité de la chasse, dédié à Charles IX, l'appelle-t-il le père de la vénerie, ce qui certes ne vaut pas le titre de père des lettres.

Quant à Charles IX, il fut le chasseur le plus habile, le plus instruit de son époque, et il nous reste de lui un Traité sur la chasse, dans lequel il fait preuve d'une érudition qui convient beaucoup mieux à un forestier qu'à un roi. Il fut néanmoins surpassé

dans le goût de cet amusement par Louis XIII, qui excellait à tirer de l'arquebuse, et, au dire de madame de Motteville, s'amusait à prendre des oiseaux pendant que ses armées prenaient des villes et gagnaient des batailles. Outre ses équipages différents pour le cerf, le chevreuil, le loup, le lièvre et le sanglier, ce prince avait cent cinquante chiens qui le suivaient partout dans ses voyages, de sorte que sur la route il n'y avait pas un buisson qui ne fût battu.

Louis XIV eut aussi de brillants équipages de chasse; il se faisait accompagner dans ses courses par les princesses de sa famille, les dames les plus qualifiées, et les seigneurs les plus éminents, qui se regardaient comme infiniment honorés par le choix que le grand roi daignait faire d'eux pour lui servir d'escorte. Louis XV chassa beaucoup moins; mais comme les exercices violents étaient nécessaires à Louis XVI, il se livra fréquemment à celui de la chasse. Il était en forêt, entouré de ses veneurs et de ses chiens, le 5 octobre 1789, lorsque les femmes de Paris vinrent à Versailles lui demander du pain. Napoléon chassait peu et chassait mal. Les infirmités de Louis XVIII ne lui permettaient pas de prendre cet amusement; mais Charles X, mieux portant, s'y livra jusque dans sa vieillesse avec une prédilection qui lui fut reprochée plus d'une fois.

Nous avons dit que les Gaulois se faisaient aider dans leurs chasses par des chiens nés dans leur pays ou importés de l'île de Bretagne, dont ils savaient très-bien apprécier les qualités. Les plus renommés chez eux étaient les vertagi et les argutarii, pour leur vitesse, les segurii ou seguriani, pour leur intelligence. Dans la suite, à force d'amener en France des chiens étrangers et d'en croiser les races, on obtint toutes les espèces que nous avons aujourd'hui; on en eut pour le menu gibier, la grosse bête, la chasse à courre. Dans la chasse au vol même, on se faisait accompagner de levriers pour prendre et saisir certains oiseaux que

le faucon parvenait bien à abattre, mais qui étaient trop forts pour que celuici pût les lier et les saisir lui-même.

Pour exciter et guider les chiens, pour les remettre sur la voie quand ils l'avaient perdue, et les rallier avant la fin de la journée, on se servait de cors. Au surplus, les chiens et les oiseaux n'étaient pas les seuls animaux que l'on employât pour la chasse : on y dressa aussi des bêtes féroces, à l'imitation de ce qui se pratique encore en Orient. Dans l'une des chasses que Louis XII donna, en 1510, à l'ambassadeur de l'empereur Maximilien, il n'y eut, suivant un auteur du temps, prinse que d'un lièvre que print un léopard; et dans une autre, deux chevreux furent prins par un léopard.

Avec le temps, la chasse fut trouvée trop fatigante à cause des grands espaces qu'il fallait parcourir. Alors on imagina d'enfermer dans des portions de forêts, que l'on entoura de murailles et que l'on appela des parcs, des milliers d'animaux qu'on y nourrit, et qu'en grand appareil et avec grand bruit on allait, de temps en temps, massacrer sans peine et sans danger. Toutefois, la chasse qui exigeait de grands mouvements et nécessitait de longues courses, fut toujours réputée la plus digne d'un véritable gentilhomme.

A toutes les époques de notre histoire et jusqu'à la révolution, la chasse fut une cause perpétuelle de ruine et de vexation pour le peuple, et même pour les hommes des classes élevées, qui prétendaient n'en point faire partie. Les veneurs du roi s'étaient arrogé, entre autres droits, celui de séjourner, quand ils étaient en chasse, trois jours dans les monastères, et de s'y faire nourrir eux, leurs valets, leurs chevaux et leurs chiens. Cet abus subsista jusqu'à Charles V, qui l'abolit. Les ravages que commettaient les bêtes fauves dans les terres voisines des forêts étaient si déplorables et excitaient tant de réclamations, que Philippe le Bel et Charles le Bel, au lit de la mort, pour apaiser les cris de leurs consciences, léguèrent, par testament, une certaine somme aux laboureurs

voisins des forêts royales, en dédommagement du tort que leur avaient

causé les bêtes rousses et noires.

Il s'en faut de beaucoup que tous nos rois aient été aussi consciencieux : la chasse a donné lieu à une quantité presque innombrable de règlements, d'arrêts, d'ordonnances, toujours attentatoires à la propriété du pauvre, comme s'il eût fallu absolument, pour ́qu'un noble s'amusât, que l'homme de travail fût dans la misère et dans les larmes. Il y eut un temps où le laboureur ne pouvait, sous peine de galères, chasser de son champ, autrement que par des cris, l'animal sauvage qui dévorait sa récolte. Henri IV, dont on vante encore aujourd'hui l'amour pour le peuple, décerna, en 1601, la peine de mort contre le braconnier qui serait surpris chassant plusieurs fois la grande bête dans les forêts royales, punition que maintint son fils, mais dont fut révolté Louis XIV.

Aujourd'hui la chasse est libre moyennant quelques conditions imposées par la loi, et qui sont basées sur le respect dû à la propriété et à la tranquillité publique. Les abus auxquels elle peut donner lieu, et la violation des formalités légales, sont punis d'une amende, de la confiscation des armes, et quelquefois de peines correctionnelles, suivant la gravité des cas.

CHASSELOUP-LAUBAT (le comte), né à Saint-Sernin en 1754, entra au service comme volontaire au commencement de la révolution, et se distingua dans les premières campagnes sur le Rhin, ainsi qu'à l'affaire d'Arlon, en 1794. Il était parvenu à cette époque au grade de chef de bataillon dans le corps du génie. Pendant la campagne d'Italie de 1796, il fut chargé de diriger les siéges de Milan et de Mantoue, et de réparer les fortifications de Peschiera, de Legnano et de Pizzighitone, et il déploya dans l'exécution de ces travaux de tels talents, que Napoléon le nomma général de brigade, et peu de temps après général de division. En 1801, le général Chasseloup dirigea, sous les ordres de Brune, le siége de Peschiera; en 1805, il eut, sous Mas

séna, une grande part au succès du passage de l'Adige. En 1806, il dirigea les travaux du siége de Dantzick. De retour en Italie (1810), il fit d'Alexandrie une des places les plus importantes de l'Europe. Il se rendit encore fort utile pendant la campagne de Russie. Napoléon récompensa tous ces services en le nommant (1811) conseiller d'État (section de la guerre), (1813) grand-croix de l'ordre de la Réunion, sénateur et comte d'empire. Sous la première restauration, il fut créé pair de France et grand cordon de la Légion d'honneur. Après la deuxième, il vota contre la condamnation du maréchal Ney, et jusqu'à sa mort il fit partie de la minorité libérale de la chambre des pairs. Napoléon à Sainte-Hélène a rendu un éclatant témoignage à sa probité et à ses talents. Il est mort à Paris le 6 octobre 1833.

CHASSENEUX (Barthélemi de), né à Issy-l'Évêque, près d'Autun, en 1480, étudia le droit aux universités de Dôle et de Poitiers, et alla perfectionner ses études aux universités de Turin et de Pavie. Pendant le séjour qu'il fit dans ces deux villes, il fut chargé de diverses missions en Italie. Revenu en France en 1502, il fut d'abord avocat du roi à Autun, et se fit, dans l'exercice de ces fonctions, une réputation de science et de talent qui ne tarda pas à attirer l'attention sur lui. Il fut nommé conseiller du parlement de Paris en 1531, et l'année suivante, président du parlement de Provence. Accusé de malversation par l'avocat général Laugier, il fut complétement justifié de cette accusation en 1535, par une commission composée de quatre présidents tirés de quatre différents parlements. François Ier l'appela cette même année à son conseil pour y travailler à l'ordonnance d'Is-sur-Tille, relative à la réformation de la justice. Il occupait encore, en 1540, la place de président au parlement d'Aix, lorsque fut rendu le fameux arrêt du 18 novembre, qui condamnait à mort par contumace, comme suspects d'hérésie vaudoise, quelques-uns des habitants

T. v. 2o Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

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