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Voici le détail du budget pour l'exercice commençant le 1er avril 1851 et finissant au 31 mars 1852.

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La diète, ouverte le 23 novembre 1850, se trouvait appelée à résoudre la question de la réforme constitutionnelle : mais cette question née des agitations révolutionnaires de 1848, échoua, par suite de l'opposition d'une des quatre classes de l'Etat.

Le 25 janvier, en séance plénière, les quatre ordres exami nèrent les propositions concernant les modifications à introduire

dans la loi fondamentale. L'assemblée adopta une seule modification peu importante au fond, mais qui amena une discussion très-vive, à cause du principe qui s'y trouvait engagé. Il s'agissait de l'élection des secrétaires de l'ordre des paysans. D'après le paragraphe 2 de la constitution, le maréchal de la diète, les présidents de l'ordre des bourgeois et des paysans, ainsi que le secrétaire de ce dernier ordre sont nommés par le roi. L'archevêque est le président de l'ordre du clergé. La modification proposée et adoptée était ainsi conçue : « Le maréchal de la diète et les présidents de l'ordre des bourgeois et des paysans sont nommés par le roi. L'archevêque est le président permanent du clergé. »

Le projet du gouvernement, mollement défendu par le gouvernement lui-même, tomba devant un vote de l'ordre des paysans et la diète en présenta un autre qui fut rejeté dans un premier examen par la bourgeoisie et les paysans: approuvé ensuite à titre provisoire, il ne pourra être discuté qu'au bout de deux ans. La session de la diète eut d'ailleurs peu d'importance. Les allocations proposées par le gouvernement avaient presque toutes été votées, et quelques-unes, celles de la marine et des cours de justice, par exemple, avaient même été élevées au-dessus des demandes.

Le Storthing de Norvége fut ouvert le 11 février (Voyez à l'Appendice, p. 192). Le storthing se composait cette fois de membres nouveaux, dont les opinions politiques n'étaient pas encore connues. Le socialisme avait trouvé parmi eux plus de sympathies qu'on ne l'aurait eru probable pour les doctrines de l'agitateur Thrane. C'est sous l'influence de ce démagogue que l'association des ouvriers de Christiania résolut de faire, le 23 février, une procession avec chants et drapeaux, pour porter au roi un vivat et la demande d'un changement de ministère. Les chefs furent mandés la veille par le directeur de la police et avertis qu'ils seraient arrêtés, s'ils tentaient cette démonstration illégale et pouvant enfanter du désordre. L'agitateur en chef, Thrane, avait d'abord résisté au mandat, mais il se présenta plus tard. Les injonctions du magistrat, appuyées de préparatifs militaires, eurent leur plein effet. Les groupes qui s'étaient formés se dispersèrent quand ils virent leur curiosité désappointée.

En même temps, des désordres assez graves avaient lieu dans les premiers jours de février, sur deux points différents de la Norvége. A Stoerdalen, une foule assez nombreuse vint couper du bois dans une forêt appartenant à un particulier, sans tenir compte des admonitions de l'autorité locale, ni de la résistance du propriétaire. A Levanger, petite ville au nord de Drontheim, un agitateur socialiste ayant été arrêté, deux cents individus s'assemblèrent pour le délivrer. N'y pouvant réussir, ils assaillirent les autorités à coups de pierres, et la force militaire dût être requise.

Il y avait sans doute dans ces agitations l'indice de certains besoins sociaux respectables. Mais il ne faut pas oublier que la constitution norvégienne est des plus libérales. Au reste, dans ses communications au storthing, Sa Majesté déclara qu'elle prendrait en sérieuse considération la demande des classes ouvrières, d'être admises à l'exercice des droits politiques et d'obtenir une amélioration de leurs rapports économiques, mais non pas en tant que cette situation nouvelle tendrait à modifier la législation privée.

Une proposition de la commission de constitution, ayant pour objet l'abrogation du paragraphe 2 de la loi fondamentale, fut votée, le 13 juin, par le storthing. Ce paragraphe était ainsi conçu: « Les israélites sont exclus de l'entrée du royaume. »

Le 30 septembre, le gouverneur prononça la clôture du storthing, au nom du roi. Il fit, dans ces termes, allusion aux désordres qui s'étaient produits :

« Quelques individus malintentionnés ou égarés par des doctrines excentriques de liberté, enfantées par l'esprit exalté de l'époque, ont occasionné dans quelques endroits du pays des désordres qui ont rendu nécessaire l'intervention de la force publique. Je déplore cette nécessité; mais j'espère que l'expérience acquise, jointe au bon sens des Norvégiens, suffira pour prévenir le retour de scènes si fâcheuses et si nuisibles à la sûreté et à la tranquillité générale. »

Les travaux du vaste réseau des chemins de fer du lac de Mjoesen, commencés sur six points divers, étaient, à la fin de l'année, poussés avec une activité entière, malgré les rigueurs de

la saison. Le chemin de fer de Christiania au lac de Mjoesen avait été voté par le storthing, le 21 mars, à la majorité de 89 voix contre 2.

Il est pénible d'avoir à dire que l'intolérance, encore écrite dans les codes de la Suède, est pratiquée par ses gouvernants avec une dureté qu'on ne trouverait peut-être dans aucun pays de l'Europe, pas même en Turquie. Le lutheranisme y est, on le sait, la religion de l'Etat. Mais cette religion n'en peut souffrir d'autres à côté d'elle. C'est ainsi que, cette année, plusieurs femmes, la plupart mariées et mères de familles, furent menacées d'exil, pour avoir embrassé la religion catholique. Dénoncées par un des rédacteurs de la feuille radicale, Folkets Ræst, ces pauvres victimes du fanatisme luthérien furent traduites devant la police correctionnelle, puis traînées devant les pasteurs de leurs paroisses, et enfin accusées devant la cour royale, comme apostats incorrigibles, afin d'être punies selon la rigueur de la loi," par l'exil, pour « avoir apostasié la doctrine évangélique pure et en avoir embrassé une erronée. »>

CHAPITRE IV.

RUSSIE. Questions extérieures : les principautés danubiennes, évacuation; les Monténégrins; influence en Allemagne; le principe révolutionnaire en Europe; le coup d'Etat en France. - Questions intérieures: union de douanes avec la Pologne; chemins de fer; agriculture et industrie dans les pays transcaucasiens, caisses d'épargue; enseignement; traité de commerce avecle Portugal; guerre du Caucase.

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TURQUIE. Les principautés danubiennes, les réfugiés hongrois, affaire des Lieux saints. Soulèvement intérieur, soumission des insurgés de Samos, les fanatiques d'Alep, meurtre du père Basile à Antioche, révolte de Bosnie comprimée par Omer-Pacha. - Nécessité d'une réforme financière, administration, budget.

EGYPTE. Le Tanzimat, négociations, la politique anglaise et le coup d'Etat en France; l'héritage de Méhémet-Ali.

GRÈCE. Retour du roi, adresse de la Chambre des députés, session parlementaire; convention commerciale avec la Sardaigne; nouveau ministère.

RUSSIE.

L'occupation des principautés danubiennes terminée par une retraite générale de l'armée dans les premiers mois de 1851, les griefs des Monténégrins appuyés auprès de la Porte Ottomane, les rivalités d'influence dominées en Allemagne par la forte position du cabinet de Saint-Pétersbourg, le principe révolutionnaire poursuivi jusqu'à Londres dans son protecteur imprudent, Lord Palmerston, telle est la part de la politique russe dans les affaires de l'Europe. Représentant du principe conservateur dans l'ancien monde, la Russie vit avec plaisir, mais non sans quelque défiance éveillée par les souvenirs de l'Empire, la restauration du principe d'autorité en France.

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