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rait une immense influence sur tolls les petits Etats de l'Amérique du Sud : il y prenait une position semblable à celle qu'occupent les Etats-Unis dans l'Amérique du Nord; de même que l'Union s'est placée à la tête des peuples de race anglo-saxonne dans l'Amérique du Nord, le Brésil se met, dès aujourd'hui, à la tête des peuples de la race latine, et les dirige vers les progrès et la civilisation : c'est là son véritable rôle, et qu'il devrait avoir joué il y a plus de temps un pays qui compte 7,500,000 habitants, neuf cents lieues de côtes, qui a une capitale de 286,000 habitants, la ville de Rio de Janeiro, si commerçante, si riche, et des villes de 140,000 âmes comme Bahia,. de 70 comme Fernanbouc, de 40 comme Maranhao, de 35 comme Para, Santos, Porto-Alegre, un pays comme celui-là eût dû, depuis longtemps, devenir le centre d'influence de l'Amérique du Sud.

Espérons que les préjugés qui règnent encore au Brésil contre les étrangers, s'y affaibliront peu à peu, et que les races latines de l'Europe trouveront un meilleur accueil. L'immigration, l'introduction sur une large échelle de l'industrie, du commerce, de la civilisation de l'Europe favoriseront la situation nouvelle de l'Empire. Déjà on peut y signaler avec plaisir une véritable renaissance littéraire, et on peut citer comme dignes d'une attention sérieuse, les œuvres de MM. le vicomte de Saô Léopoldo, Pereira da Silva, Pizarro, Gonsalves Dias.

ETATS DE LA PLATA.

Dans les derniers jours de janvier, l'ouverture de la législature et le message annuel du Président furent ajournés par convention mutuelle. On annonçait seulement que les finances de la République argentine étaient dans l'état le plus prospère. On disait que les recettes de 1850 dépassaient celles de l'année précédente de 10,396,608 dollars; que le chiffre des ressources disponibles pour 1851, était de 36,645,699 dollars.

Nous avons raconté plus haut (Voyez Brésil) comment l'intervention brésilienne avait mis fin à des difficultés, dont n'avait pu

triompher jusque-là la diplomatie européenne. L'histoire de la chute du dictateur Rosas appartient à l'année suivante.

Quelles seront les conséquences de cette révolution pour la République Orientale et pour l'Europe elle-même ? On peut se rappeler seulement ce qu'était Montevideo avant l'invasion argentine. A cette époque une émigration européenne assez importante s'y était donné rendez-vous, Montevideo avait doublé en cinq ans et avait alors 50,000 habitants. De tous côtés dans la campagne, les Européens s'étaient répandus, établissant des fermes (estancias), fondant des abattoirs (saladeros). Les Français surtout se sentaient attirés vers la République Orientale. Les Basques seuls y formaieut une colonie nombreuse et très-digne d'intérêt.

CHILI.

Depuis 1849, la Franche cherchait à régler, sur des bases mutuellement profitables, ses relations commerciales avec le Chili. Déjà avait été conclu un traité de commerce et de navigation, et des négociations nouvelles étaient ouvertes pour des articles additionnels à la convention primitive, quand le Chili modifia profondément sa législation maritime.

Une loi du 16 juillet 1850 prononça en principe, la suppression de toute espèce de surtaxe différentielle de douane ou de navigation au profit du pavillon des puissances étrangères qui consentiraient à accorder dans leurs ports, à la marine chilienne le bénéfice d'une entière assimilation au pavillon national. Cette suppression s'appliquait aux importations d'un pays tiers aussi bien qu'à l'intercourse directe. De plus, le président de la république chilienne fut autorisé à retirer le bénéfice de cette loi, ou à imposer de nouveau des surtaxes différentielles au pavillon des pays qui n'accorderaient pas la réciprocité.

En effet, un décret rendu en novembre 1850 porta qu'à dater du 1er janvier 1851, les navires des puissances n'accordant pas au Chili le bénéfice de l'assimilation au pavillon national seraient grevés dans les ports chiliens, 1° d'un droit extraordinaire de 5 francs par tonneau; 2o d'une surtaxe différentielle de douane de

10 pour cent sur le taux des droits établis par le tarif à l'importation des mêmes marchandises sous pavillon national.

En présence de ces changements intervenus dans la législation maritime du Chili, le gouvernement français s'empressa d'autoriser, par une dépêche du 14 octobre, le chargé d'affaires de France à San-Yago à déclarer que la France considérait le principe de l'assimilation des deux pavillons, en ce qui concernait la navigation directe, comme découlant virtuellement des stipulations de l'article 10 du traité approuvé par l'Assemblée et il saisit l'Assemblée d'un projet de loi concédant au Chili le traitement national dans les ports français.

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