Grofs 30. Jan. 1897. longeant la crête du dit Gomoriyangani, atteint le mont Snuta (cote 5570), Nr. 12263. le mont Chenadombue (cote 4700) et la hauteur de la cote 4510, jusqu'au britannien u. sources du Menini où se trouve marqué le col par la cote de 3750, et où Portugal. passe le chemin indiqué avec le nom „Selous Road"; tandis que, se tenant à la Carte Portugaise, elle suit la crête du Mabonde, atteint le Mugudo, le Lapulare (cote 1600), le Chitumbo (cote 1530), et passé à l'est du Bumbuli jusqu'au point où se détache vers l'ouest le contrefort de l'Ihamazire. De ce point, faisant un arc de cercle avec la concavité à peu près vers le nord-est, elle rejoint le contrefort qui va vers le mont Vumba (ou Serra-Chitumba de la C. P.) coupant la haute vallée du Munene ou Menini. || Cette partie est ainsi motivée. Elle contourne la région de Massi-Kessi depuis le mont Venga jusqu'au mont Vumba, laissant ainsi dans la zone Portugaise les hautes vallées du Révué, du Zambusi, et du Menini, qui, étant plus ouvertes et séparées par des contreforts étroits avec une pente plus raide, font partie du versant oriental. || Les contreforts entre le Révué, et son affluent le Chua, celui qui se détache du Chenadombue et finit au Saddle Hill (C. B.) ou Maritza (C. Р.), et celui du Clarke's Hill, peuvent être classés parmi les contreforts mentionnés dans le 4o postulat ci-dessus rapporté, et doivent faire partie du versant. || Enfin la ligne proposée, partant du col signé par la cote 3750 sur la Carte Britannique, se porte vers le Vumba, parce que à sa droite, et au sud de la vallée du Menini commence un tel rehaussement général du terrain, qu'il faut le considérer comme appartenant au plateau. || 3o Partie. En partant du Vumba la ligne fait plusieurs inflexions afin de suivre vers le sud la crête de la pente plus raide; elle coupe les hautes vallées du Zombi ou Zombe, du Mazongwe ou Zomoe, elle atteint le mont Matura à la cote de 4495 p. (C. В.), où le point trigonométrique qui est marqué sur la carte Portugaise à la distance de 2500 mètres à l'ouest de la cote 596 m. en continuation de la Serra Chaura, et ensuite elle va couper les hautes vallées du Mangwene et Pambe, ou Inhamatoca, du Litanti ou Bonde, et de l'Inyamangwene jusqu'à l'extrémité orientale du mont Inyamatumba à la cote de 4650 р. (С. В.), c'est-à-dire, jusqu'au sud-ouest du Chabua (C. P.). || Cette partie de la section est justifiée par l'observation qu'entre elle et la ligne Portugaise est compris tout le haut terrain qui commence un peu au sud du Menini, et dans lequel se trouvent les hautes vallées et les surfaces d'écoulement des torrents déjà cités, et qui fait partie sans doute de la table du plateau, tandis que tout au long de cette ligne il y a un échelon ou changement sensible d'inclinaison, qui indique le vrai bord d'où commence le versant oriental proprement dit. En observant attentivement la carte Britannique D on aperçoit facilement la différence caractéristique du terrain situé entre les cours d'eau du Zombi, Mazongwe, Mangwene, &c., et celui compris entre les étroits contreforts du Saddle Hill et du Clarke's Hill, entre le Révué, le Zambusi, et le Menini, qui appartiennent au versant. || 4° Partie. - Depuis le mont Inyamatumba, la ligne, en remontant le contrefort de ce massif vers l'ouest, va rejoindre de Grofs Nr. 12263. nouveau la ligne Portugaise, et la suit le long du mont Kokoboudira (C. B.) britannien u. ou Choanda (C. P.) jusqu'à la cote 1500 mètres (C. P.), c'est-à-dire au nordPortugal. ouest de la cote 5100 pieds (C. B.). De ce point se dressant vers l'est, elle 30. Jan. 1897. va couper la haute vallée du Petit Mussapa, et atteint le mont Guzane (C. P.) pour rejoindre, en écornant l'angle fait par la ligne Anglaise, le 33° longitude est de Greenwich, et le suivre jusqu'à Chimanimani, après avoir dépassé le Grand Mussapa. || Cette dernière partie de la ligne proposée est justifiée ainsi que suit:- || Les mêmes raisons par lesquelles le Révué, le Zambusi, et le Menini ont été reconnus comme des cours d'eau du versant, obligent à juger que le Mangwingi (C. B.) ou Munhinga (C. P.) ne peut être un cours d'eau du plateau. On doit en dire autant des autres torrents plus au sud jusqu'au Petit Mussapa, ce dernier exclu; parce que la vallée supérieure du Petit et du Grand Mussapa est comprise dans une région qui est beaucoup surélevée, et qui appartient au plateau de l'aveu même des deux Parties. || La ligne, une fois arrivée au méridien 33°, le suit vers le sud, selon la prescription de l'Article II de la Convention, qui défend que la ligne dépasse ce méridien au profit de la Grande-Bretagne. || Le savant et diligent Rapport de l'honorable Expert a mis ainsi en relief tout ce qu'il y a d'irrégulier dans les lignes des deux Gouvernements, et, en les rectifiant, il nous a proposé une troisième ligne, qui, ayant été par nous examinée avec le plus grand soin, et comparée avec celles des deux Parties, nous paraît exempte des vices que nous avions toujours entrevu dans chacune d'elles, et qui nous ont empêché de nous prononcer pour l'une ou pour l'autre. || Nous avons en effet dans la proposition de l'Expert une ligne naturelle, qui dans son cours tortueux se conforme, autant qu'il est possible, à la configuration montagneuse du plateau, et suivant les hauteurs qui le dessinent, et qui en forment le versant oriental, elle longe la partie supérieure ou le bord de ce versant. Elle ne coupe ainsi que les cours d'eau et les vallées qui par l'élévation du terrain doive faire partie de la table du plateau; et elle laisse dans la pente les autres d'un niveau inférieur et d'une inclinaison plus raide. || Ajoutons que cette ligne fait une juste application du Traité, puisqu'elle n'adopte comme frontière le partage des eaux, si ce n'est dans les endroits où il est constaté, qu'il coïncide avec le bord du versant, ce qui est conforme à la lettre et à l'esprit de l'Article II. || Ainsi nous voyons que dans son ensemble cette ligne n'empiète ni sur la surface du plateau, ni sur celle de la pente; mais elle remplit, autant que l'irrégularité du Manica le consent, et pour autant que les cartes produites le permettent, le but final de la délimitation, résumé dans les mots, „le plateau à la Grande-Bretagne et la pente au Portugal". || En outre, cette ligne laisse dans la zone Portugaise toute la région de Massi-Kessi, suivant les sommets de cette espèce de cirque montagneux, que la nature semble avoir établi comme une limite territoriale, et comme un rempart vers l'ouest. Les aspirations du Portugal à cet égard n'avaient dans le texte du Traité une garantie suffisante, et les intentions des négociateurs n'avaient pas Gross 30. Jan. 1897. été manifestées assez nettement pour servir de base à une définition judiciaire. Nr. 12263. Mais nous avons néanmoins reconnu que ces aspirations trouvent leur fonde- britannien u. ment dans une correspondance heureuse entre une ligne tracée par la nature Portugal. et les inspirations de l'équité. || Pour toutes ces considérations la ligne proposée par l'Expert nous semble présenter tous les caractères que l'Article II exige dans la frontière entre les zones d'influence des deux pays, et nous apparaît la seule conforme à la lettre et à l'esprit du Traité. Par conséquent nous serions disposés à l'adopter dans son ensemble avec une pleine conviction. || Seulement nous avons réfléchi que le tracé de la ligne proposée par l'Expert, depuis le mont Vumba jusqu'à l'Inyamatumba, bien qu'il soit techniquement exact, toutefois par ses nombreuses inflexions et par la difficulté d'en préciser le cours sur des cartes si peu détaillées, soit par leur échelle trop petite, soit pour le genre de la levée tout à fait expédiée - il pourrait facilement donner occasion sur un terrain aussi irrégulier, à des doutes et à des divergences qu'il faut soigneusement prévenir. || En conséquence nous avons jugé convenable d'inviter le même Expert à nous indiquer dans cet endroit une ligne mieux marquée et plus pratique. || Secondant notre invitation, dont il a reconnu l'opportunité, l'Expert nous a signalé de légères modifications à introduire dans son tracé en substituant quelques lignes presque droites et mieux définies aux inflexions naturelles du bord du versant, de manière que la quantité du terrain qui revient à chacune des Parties, par la substitution des lignes droites à la rigoureuse démarcation du bord, demeure presque équivalente. || Il propose en conséquence, que du mont Vumba la frontière suive en ligne droite jusqu'à un point trigonométrique qui se trouve entre 4 ou 5 kilom. à l'est du partage des eaux (Serra Chaura), et de ce point, elle continue en ligne droite, jusqu'à la hauteur signée par la cote 4650 à l'extrémité orientale de l'Inyamatumba. De là elle remonterait cette montagne et se rattacherait ainsi à la ligne déjà proposée. || Ces modifications nous ayant paru correspondre au but de rendre plus facile, plus pratique et mieux déterminée la délimitation, nous y avons conformé notre décision. || Suivant la division tracée dans le Compromis, nous ajoutons, pour compléter la première section de la frontière, qu'après Chimanimani la frontière continue à suivre, sans contestation, le méridien 33° jusqu'au point signé A sur la Carte Britannique, à quelques milles au sud du défilé de Chimanimani. V. - Deuxième Section de la Frontière. L'Acte de Compromis nous apprend, que sur la seconde section de la frontière il est intervenu un accord entre le Major Leverson, Commissaire Britannique, et le Capitaine d'Andrade, Délégué du Commissaire Portugais, sur les lieux mêmes qu'ils devaient délimiter. || Cet accord est constaté dans les Mémoires que les deux Parties nous ont présentés; mais avec cette différence, que le Gouvernement Britannique le maintient et il en réclame intégralement l'adoption; tandis que le Gouvernement Portugais, s'appuyant sur l'Article 15 Nr. 12263. du Règlement pour les travaux de délimitation, signé à Mozambique le Grofs- 24 Octobre, 1891, par les Commissaires des deux pays, soutient que l'accepPortugal. tation de l'accord signé par M. le Capitaine d'Andrade, Délégué Technique, ne britannien u. 30. Jan. 1897. pouvait être définitive et obligatoire pour lui, que moyennant son approbation, qu'il n'a pas donnée avant l'arbitrage. || En effet, ce n'est que dans le Mémoire présenté à l'Arbitre, que le Commissaire Portugais a déclaré que le Portugal approuve l'accord Leverson - d'Andrade seulement en partie, savoir, depuis Chimanimani jusqu'à Mapunguana (Mémoire Portugais, page 98). || A l'appui de cette approbation partielle le Commissaire Portugais observe que dans la partie qu'il a acceptée, la délimitation concordée est rigoureusement conforme à l'Article II du Traité jusqu'au parallèle 20° à peu près; qu'au sud de ce parallèle, et jusqu'au 20° 30' de latitude environ, le relief du sol devient tellement irrégulier qu'il est très difficile d'y appliquer les règles de l'Article II; que la table et le versant du plateau y sont si mal caracterisés, à cause de l'irrégularité du régime des eaux et de l'absence de lignes générales bien nettes dans la configuration du sol, qu'il est presque impossible de déterminer avec précision quelle est la ligne qui les sépare, c'est-à-dire le bord du versant oriental. Seulement par esprit de conciliation, d'après lui, on a éliminé les questions bien graves qui se présentent dans la délimitation, parce que, le terrain se prête à être compris de différentes manières" (Mémoire Portugais, page 93). Enfin, dans cette partie, la ligne concordée, de l'avis même de ceux qui l'ont tracée, ne suit point la crête du versant (voir Observations sur le Contre-Mémoire Britannique, No. 32 et seq.); en sorte qu'on n'a appliqué ici les règles de l'Article II qu'autant qu'il était possible. || En d'autres termes, bien que cette démarcation ne soit peut-être pas rigoureuse, le Gouvernement Portugais reconnaît que le pays, dans ce trait, n'en admet pas une autre dont l'exacititude soit moins contestable. || Mais il pense qu'on ne puisse en dire autant du prolongement de la ligne depuis Mapunguana jusqu'au parallèle 20° 42′ 17", et c'est pourquoi il refuse cette dernière partie de l'accord et il propose d'y substituer une ligne nouvelle qui suivrait les montagnes Xerinda jusqu'au mont Zuzunye, et qui, touchant les hauteurs de 990, 1150 et 960 mètres qui séparent le bassin du Zona et du Chinica, serait naturellement déterminée par le relief orographique. Cette ligne, ajoute le Portugal (Observations sur le Mémoire Britannique, No. 68), évite le détour inutile de la ligne concordée, qui de Mapunguana court vers le sud-est, à travers l'Inhamazi, pour se rendre à une hauteur de 1100 mètres, et descendre ensuite à des cotes de 670 et 760 mètres. Et tandis qu'elle est presque rectiligne, elle conserve une altitude moyenne de 1110 mètres, et une régularité plus grande que la ligne concordée. || Le Gouvernement Britannique, ainsi que nous l'avons dit, maintient en tout l'accord d'après lequel la ligne, arrivée a Mapunguana (point signé H sur la C. B.), fait un angle aigu se dirigeant vers le sud-est, et va droite à une colline bien marquée à l'est du fleuve Zoma ou Zona, et puis se prolonge jusqu'à un point situé sur la chaîne Grofs qui sépare la vallée du Zoma de celle du Sheneyka ou Chinici, et enfin se Nr. 12263. dressant presque directement vers l'ouest, arrive en ligne droite au sommet du britannien u. mont Zuzunye. || Contre l'adoption de la rectification réclamée par le Portugal, Portugal. la Grande-Bretagne oppose deux objections, l'une juridique et l'autre technique. || 30. Jan. 1897. L'exception juridique consiste dans le caractère spécial de l'accord Leversond'Andrade. Il est admis d'un côté et de l'autre, que cet accord représente dans son ensemble une transaction discutée et acceptée sur le terrain même, et moyennant des concessions mutuelles, par des techniciens qui avaient acquis la connaissance des lieux et qui étaient bien compétents pour juger de leurs caractères topographiques. || La description ci-dessus rapportée, que le Portugal a fait du terrain très irrégulier et accidenté que parcourt la ligne concordée jusqu'à Mapunguana, nous fait assez clairement comprendre à combien d'arrangements a dû donner lieu le tracement de cette ligne. Le Commissaire Britannique déclare que par le désir d'arriver à une solution immédiate, il s'est décidé à accepter les modifications apportées à ses premières propositions par le Capitaine d'Andrade, bien qu'il fût convaincu que la première ligne correspondait plus exactement aux termes de l'Article II du Traité. || L'étendue des concessions faites par le Commissaire Britannique résulte de la dite Carte Britannique D sur laquelle la ligne rouge ponctuée représente la frontière qu'il avait d'abord proposée dans les endroits où elle ne coïncide pas avec la ligne concordée, savoir depuis la lettre C jusqu'à la lettre K. On voit par cette carte, que la partie acceptée par le Délégué Portugais est bien importante; il déclare lui-même dans son Mémoire (page 93) que c'est la plus grande partie de la démarcation arrêtée. C'est là précisément que lui ont été faites les plus larges concessions dont il entend de profiter. || Au reste, la manière dont ce compromis a été formé, nous est expliquée même par le Capitaine d'Andrade en des termes qu'il est utile de rapporter: „La ligne Leversond'Andrade (dit il au No. 109 des Observations sur le Mémoire Britannique) a été tracée en se faisant des concessions réciproques; il y avait la ligne Leverson et la ligne d'Andrade, et après des discussions prolongées sur le terrain, pour faire preuve d'un esprit de conciliation d'un côté et de l'autre, on est arrivé à la ligne ci-dessus indiquée, quoique d'un côté et de l'autre on était persuadé que chacune des deux lignes était plus conforme au texte de la Convention." || Le langage des Délégués des deux Gouvernements met ainsi en évidence, que toute la ligne concordée a été l'effet d'un compromis ou d'une transaction, qu'on ne pourrait scinder sans aller contre les intentions de ses auteurs et sans blesser la justice aux dépens de l'une ou de l'autre Partie. C'est le cas de dire de cet accord, qu'il est à tout prendre ou à tout laisser. Le Portugal qui accepte la partie plus grande qui lui est avantageuse, ne peut rejeter l'autre au désavantage de la Grande-Bretagne, sans que la balance de la justice soit évidemment troublée et l'équilibre dérangé entre les Parties. || Le défaut de pleins pouvoirs du Délégué d'Andrade, sur lequel le Portugal appelle notre attention dans plusieurs Mémorandums rapportés dans son Mémoire, Staatsarchiv LXV. 6 |