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On trouve chez les mêmes libraires,

PROCÈS COMPLET DE M. DE PRADT, ancien archevêque de Malines (devant la Cour d'assises, le 28 du mois d'août dernier), contenant une introduction, l'instruction préparatoire, l'arrêt de renvoi devant la Cour d'assises et les passages inculpés; les débats, les réquisitoires de M. l'avocat-général, le discours de M. De Pradt, le plaidoyer et la réplique de Me Dupin aîné, avocat de M. De Pradt; le plaidoyer de Me Moret, avocat de M. Béchet; la déclaration du jury et l'ordonnance d'acquittement.

1 vol. in-8°., Prix: 3 fr., et 3 fr. 75 c. par la poste. Avec le portrait de M. De Pradt, 4 fr. 50 cent., et 5 fr. 25 c. franc de port.

C

DE LA

CHAMBRE DES DÉPUTÉS,

ET DES RÉSULTATS QUE CETTE DISSOLUTION PEUT AVOIR POUR LA NATION, LE GOUVERNEMENT ET LE MINISTÈRE;

PAR M. BENJAMIN CONSTANT,

DÉPUTÉ DE LA SARTHE.

A PARIS,

CHEZ BÉCHET AINÉ, LIBRAIRE-ÉDITEUR,

QUAI DES AUGUstins, no 57.

ET A ROUEN,

CHEZ BECHET FILS, LIBRAIRE,

RUE GRAND-Pont, no 73.

DE L'IMPRIMERIE DE HUZARD-COURCIER,

RUE DU JARDINET, N° 12.

DE LA

CHAMBRE DES DÉPUTÉS,

ET DES RÉSULTATS QUE CETTE DISSOLUTION PEUT AVOIR POUR LA NATION, LE GOUVERNEMENT ET LE MINISTÈRE.

ON N dit que la dissolution de la Chambre des Députés vient enfin d'être résolue. J'en félicite la France. Une occasion lui est offerte de prononcer elle-même sur ses destinées. Si désormais elle n'est pas libre, sa servitude sera son ouvrage. Elle l'aura sanctionuée spontanément; elle s'y sera résignée de son plein gré; et quel que soit le joug qui pèse sur elle, elle aura du moins perdu le droit de se plaindre.

Sans doute la carrière que lui ouvrirait la détermination du Gouvernement, est hérissée de beaucoup de difficultés, et semée peut-être de quelques embûches.

L'opinion, qui, lorsqu'il s'agit d'élection populaire, devrait, plus que dans toute autre circonstance, jouir d'une indépendance entière, n'a nul moyen de se faire entendre, nul organe pour s'énoncer. La

personne de tous les citoyens est de droit à la merci des ministrés (1). Je ne recherche point si les ministres abusent de ce pouvoir : ils le possèdent, et c'est assez pour que toute liberté soit suspendue. Ce n'est pas tout : l'on a vu les correspondances intimes, l'objet du respect de toutes les nations libres, enlevées de force à leurs légitimes possesseurs; l'on a vu des agens sans mission légale, pénètrer dans le sanctuaire de leur domicile. L'on a vu la police intimer à ces agens des ordres et des instructions qu'elle a désavoués, et après s'être mise à la place de la justice pour l'action, se retrancher derrière la justice pour l'impunité (2).

Ainsi, de l'aveu même du ministère, c'est sous l'empire d'une dictature (3) qu'il se donne l'air de consulter la France. C'est un peuple bâillonné qu'il invite à manifester sa pensée. Des censeurs, tels qu'il n'en exista jamais sous aucun régime révolutionnaire ou despotique; des censeurs qui, chose étrange, ne sont pas anonymes, ont, avec la certitude d'être dévoilés, l'incroyable dévouement d'altérer les pièces authentiques qui leur sont soumises (4): ils suppriment, non-seulement les opinions, mais les faits ; ils commandent l'imposture (5), permettent l'attaque, interdisent la défense (6); autorisent les calomnies (7), repoussent les réfutations, laissent insulter, sous leurs yeux, avec leur approbation signée, les institutions qu'ont jurées la France et le Monarque; outrager

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