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crains bien qu'il n'en soit pas de même dans les campagnes. Pour ce qui est du balayage, il est le plus souvent pratiqué à sec par les élèves euxmêmes, et balaye le mieux celui qui fait le plus gros nuage de poussière. Il serait bon d'imposer le balayage à l'aide d'une serpillère mouillée, ce serait peut-être moins amusant, mais à coup sûr plus hygiénique.

En Allemagne, les médecins scolaires sont astreints à prendre deux fois par mois la taille et le poids des enfants; en France, une commission du Ministère de l'instruction publique élabore un règlement analogue, qui serait mis à exécution dans tous les établissements qui reçoivent des pensionnaires. Les familles seraient ainsi constamment tenues au courant de l'état de santé et du développement de leurs enfants.

Le même règlement supprimera, excepté pour les jeunes enfants, le dortoir commun, il n'est rien de plus contraire à la propreté que le débarbouillage public, on lave ce qui se voit et c'est tout. Je pourrais citer certains internats de jeunes filles où il n'existe aucun local isolé où elles puissent prendre, même à l'époque

cataméniale, les soins de propreté intime les plus strictement nécessaires.

Ce que je voudrais que les enfants apprissent à l'école, c'est le besoin de la propreté complète si je puis dire, et non pas seulement la propreté apparente qui existe souvent seule. Il y a quelques jours, à l'occasion d'une expertise nécessitée par la strangulation d'une fillette de 7 ou 8 ans, nous avons pu nous rendre compte de ce que, dans une certaine classe, on appelle la propreté. La fillette avait des vêtements propres, car elle allait à l'école et on ne l'aurait pas admise sans cela, mais tout son corps était dans un état de malpropreté repoussant, et il est probable que jamais une goutte d'eau ne l'avait touché.

Tel est l'ensemble des mesures dont la surveillance incombe au médecin. Ce qu'il faudrait en outre, ce serait de donner à l'enfant quelques notions sur la façon dont on peut se garer des maladies évitables; c'est à peu près impossible pour l'enfant de l'école; c'est difficile, même dans les lycées.

Mais il est une règle qu'il faut à tout prix inculquer dans son esprit, car cette règle contient

en germe presque toutes les autres prescriptions. La propreté corporelle, celle des objets qui vous entourent suffisent à écarter presque tous les dangers. C'est son observance qu'il faut exiger des écoliers. Elevés dans la propreté, ils reporteront dans leurs logis, dans les ateliers, une partie des habitudes qu'ils auront prises à l'école. Ce principe n'exige pas d'avoir sur le sujet des connaissances pédagogiques bien élevées, il faut qu'il soit proclamé tous les jours, à toute occasion, et qu'aucune infraction ne soit tolérée.

3. - TRAVAIL DES ENFANTS, DES FILLES MINEURES ET DES FEMMES, DANS LES ÉTABLISSEMENTS INDUSTRIELS. LOI DU 2 NOVEMBRE 1892

Cette loi s'occupe du travail des enfants, des filles mineures et des femmes dans les établissements industriels, elle a abrogé les dispositions de la loi du 19 mai 1874.

Les enfants ne sont plus admis dans les usines, les manufactures, mines, minières et carrières,

chantiers, ateliers et leurs dépendances, même dans les établissements d'enseignement professionnel et de bienfaisance avant treize ans révolus et avant douze ans s'ils ont obtenu le certificat d'études.

Pour les enfants au-dessous de seize ans, les inspecteurs du travail peuvent requérir un examen médical, afin de constater si le travail exigé n'excède pas leurs forces.

Les ouvriers et ouvrières de seize à dix-huit ans ne peuvent être employés à un travail de plus de soixante heures par semaine, sans que le travail journalier puisse excéder onze heures.

Les filles au-dessus de dix-huit ans et les femmes ne peuvent être employées à un travail de plus de onze heures par jour, coupé par des repos dont la durée totale ne peut être inférieure à une heure.

Les enfants de moins de dix-huit ans et les femmes ne peuvent être employés à aucun travail de nuit (de neuf heures du soir à cinq heures du matin).

L'article 15 de cette loi stipule que tout accident ayant occasionné une blessure fera l'objet,

dans les quarante-huit heures, d'une déclaration de la part du patron; « à cette déclaration sera joint, produit par le patron, un certificat du médecin indiquant l'état du blessé, les suites probables de l'accident et l'époque à laquelle il sera possible d'en connaître le résultat définitif. >>

Je reviendrai sur ce point qui intéresse particulièrement les médecins à propos d'une disposition analogue contenue dans la loi sur les accidents du travail.

Cette loi, inspirée par les meilleurs sentiments, est insuffisante à cause des faibles pénalités encourues et parce qu'elle est incomplète, surtout en ce qui concerne le travail de la femme. Le séjour à l'atelier est fâcheux au moment de l'évolution sexuelle et au moment des époques menstruelles.

De plus les femmes enceintes devraient, tous les hygiénistes et les accoucheurs le demandent, bénéficier d'un repos absolu pendant le mois qui précède la délivrance et le mois qui la suit.

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