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au pacha du Caire, qui fit connaître que le principal but de son voyage est d'observer si les Anglais ont évacué Alexandrie.

Vous donnerez au citoyen Sebastiani une instruction pour s'assurer, à Jaffa et à Saint-Jean d'Acre, si les chrétiens de la Syrie, qui sont sous notre protection, n'éprouvent aucune vexation, et si le couvent de Nazareth jouit de tous les priviléges que lui a toujours procurés la protection de la France. Il serait bon que tous les commissaires des relations extérieures qui doivent se rendre dans le Levant profitassent de cette occasion pour s'embarquer sur cette frégate. Les vents sont sur le point de changer, et il n'y a pas de temps à perdre; il est donc nécessaire que la frégate mette à la voile avant le 12 septembre.

La frégate sera accompagnée d'un aviso qui sera expédié d'Alexandrie avec toutes les nouvelles relatives à la position des Anglais et qui peuvent nous intéresser sur l'état de l'Égypte.

BONAPARTE.

Archives de l'Empire.

6277. — AU CONTRE-AMIRAL DECRÈS,

MINISTRE DE LA MARINE ET DES COLONIES.

Paris, 11 fructidor an X (29 août 1802).

Je vous prie, Citoyen Ministre, de donner ordre qu'une bonne frégate, avec un aviso, soit prête à mettre à la voile, de Toulon, avant le 12 septembre. Un officier porteur de dépêches du Gouvernement et les différents commissaires des relations extérieures qui doivent se rendre dans le Levant s'embarqueront sur cette frégate.

Elle se rendra d'abord à Tripoli, où l'officier a une mission qui pourra le retenir trois jours; de là il se rendra à Alexandrie, où il a une mission qui pourra le retenir dix à douze jours; de là à Jaffa, où il pourra rester deux jours; de là à Saint-Jean d'Acre et à Smyrne, où il pourra rester trois jours dans chaque endroit; enfin de là à Zante, Céphalonie et Corfou, où sa mission exigera un séjour d'une quinzaine de jours.

Donnez des ordres pour que la division du contre-amiral Leissègues soit sur-le-champ ravitaillée à Toulon, et qu'elle puisse partir immédiatement après l'équinoxe pour Constantinople.

L'aviso qui accompagnera la frégate partira d'Alexandrie pour apporter directement des nouvelles d'Égypte.

Archives de la marine.

BONAPARTE.

6278. A L'EMPEREUR DE RUSSIE.

Paris, 11 fructidor an X (29 août 1802).

Le colonel Caulaincourt m'a appris les bontés que Votre Majesté a bien voulu avoir pour lui.

A l'heure qu'il est, la note relative aux affaires d'Allemagne doit être présentée à Ratisbonne par le ministre de Votre Majesté et par celui de France. Sur ces entrefaites, l'électeur de Mayence étant venu à mourir, il ne reste plus qu'un seul électeur ecclésiastique à placer. J'ai retiré toutes les troupes de l'Helvétie, des États du Pape et du royaume de Naples. Sous peu je compte retirer celles qui se trouvent dans la Toscane, la Ligurie et la Batavie. Je prierai, à cette occasion, Votre Majesté de vouloir permettre que le roi d'Étrurie lui écrive, ce prince attachant un grand prix à être définitivement reconnu par Votre Majesté.

La République ligurienne se trouvant organisée, si Votre Majesté voulait faire connaître qu'elle est satisfaite du système qui a été établi, elle ferait un grand plaisir à ces peuples.

La très-petite République de Lucques serait également flattée que Votre Majesté voulût manifester qu'elle agrée et reconnaît son existence. Le dey d'Alger, après avoir exigé de l'Espagne une forte somme d'argent pour la continuation de la paix, a été assez osé pour me faire dire que, si dans quarante jours je ne lui envoyais pas deux millions, il déclarerait la guerre à la France. Cette conduite est d'autant plus inouïe que ces pirates, sentant combien la France est proche d'eux, l'avaient toujours ménagée davantage. J'ai envoyé trois vaisseaux de guerre à Alger, et j'espère que le Dey accédera à toutes les réparations que j'ai le droit de demander1.

L'existence de ces pirates est une honte pour toutes les grandes puissances de l'Europe, et il serait à désirer que l'on pût s'entendre pour les faire vivre en honnêtes gens; car, puisque la croix ne fait plus la guerre au croissant, pourquoi souffrir que la réciprocité n'ait pas lieu ? Les côtes de Barbarie sont fertiles; leurs habitants pourraient vivre tranquilles et cultiver leurs terres sans commettre des pirateries.

Je prie Votre Majesté de croire à l'estime toute particulière que j'ai pour elle.

Comm. par S. M. l'Empereur de Russie.

(En minute aux Arch. de l'Emp.)

BONAPARTE.

1 Cette lettre à l'empereur de Russie, dictée par le Premier Consul le 30 thermidor, n'a été expédiée que le 11 fructidor. (Voir la pièce no 6275).

6279. AU ROI DE NAPLES.

Paris, 11 fructidor an X (29 août 1802).

J'ai reçu la lettre de Votre Majesté, du 31 mai. J'ai appris avec grand plaisir son arrivée à Naples. Je la remercie des choses aimables contenues dans sa lettre.

L'ambassadeur de Votre Majesté m'ayant fait connaître qu'un bâtiment napolitain avait été pris sous le canon d'Hyères par des corsaires algériens, j'ai exigé du dey d'Alger qu'il restituât le bâtiment et mît l'équipage en liberté; et, à l'heure qu'il est, vingt-huit Napolitains, qui se trouvaient au bagne, doivent être rendus chez eux.

Votre Majesté peut être persuadée que, toutes les fois que ces pirates feront quelque insulte aux bâtiments napolitains sur les côtes de France, je ferai rendre justice.

Je prie Votre Majesté de recevoir mon compliment sur son alliance avec la Maison d'Espagne, et de croire au désir que j'ai de lui être utile.

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J'ai reçu les lettres de Votre Majesté, des 30 juillet et 16 août, par lesquelles elle m'apprend qu'elle va partir pour Barcelone. Je souhaite que la reine supporte bien les fatigues de la mer. J'espère qu'au retour de Votre Majesté nous pourrons faire sortir de Toscane ce qui reste de troupes françaises, Sa Majesté le roi d'Espagne ayant donné des ordres pour l'occupation de la Louisiane.

Votre Majesté sent bien que, par l'arrangement qui a eu lieu entre l'Espagne et la France, le duché de Parme se trouve à ma disposition. Il serait facile de faire avec le roi d'Espagne un traité par lequel les duchés de Parme, de Plaisance et de Guastalla seraient réunis au royaume d'Étrurie, moyennant que Sa Majesté le roi d'Espagne réunirait la Floride à la Louisiane.

Au reste, Votre Majesté peut compter, dans tous les cas, sur le désir que j'aurai constamment de lui être utile.

BONAPARTE.

Archives de l'Empire.

6281. A L'ÉLECTEUR DE BAVIÈRE.

Paris, 11 fructidor an X (29 août 1802). M. de Cetto vient de me remettre les lettres de Votre Altesse Sérénissime, des 15 et 22 août.

Je l'ai engagé à voir sur-le-champ M. de Lucchesini, afin que, de concert avec le citoyen Talleyrand, il fasse un acte de garantie pour toutes les nouvelles possessions qui sont accordées à Votre Altesse Sérénissime.

J'approuve et je trouve tout à fait convenables les mesures qu'a prises Votre Altesse pour se mettre en possession de ce qui lui est échu.

Je n'oublierai rien de mon côté pour que Passau ne reste pas à l'Autriche, et pour qu'il fasse partie de la Bavière. Votre Altesse Sérénissime peut compter sur toute l'influence et même, dans l'occasion, sur l'assistance des armées françaises, si, ce qui n'est pas probable, la cour de Vienne violait la paix en attaquant la Bavière.

Je fais faire à Rome les démarches convenables pour aider Votre Altesse Sérénissime, autant qu'il me sera possible, dans ses arrangements intérieurs.

Je m'empresserai de lui faire connaître ce que Sa Sainteté m'aura répondu.

Je prie Votre Altesse Sérénissime de croire au désir que j'aurai toujours de lui être agréable.

BONAPARTE.

Archives de l'Empire.

6282. AU MARGRAVE DE BADEN.

Paris, 11 fructidor an X (29 août 1802).

J'ai reçu la lettre de Votre Altesse Sérénissime, du 24 juillet. Elle va se trouver placée au rang qu'exigeaient l'illustration de ses alliances et le véritable intérêt de la France. Je me félicite d'avoir trouvé cette occasion éclatante de témoigner à Votre Altesse Sérénissime l'estime que j'ai pour elle.

L'Autriche, la Russie et la Bavière ayant chacune occupé les possessions qui leur reviennent, il me paraît instant que Votre Altesse Sérénissime occupe les pays qui lui sont échus. S'il se présentait quelque obstacle, je n'oublierais rien pour le lever promptement. J'apprendrai avec plaisir que Votre Altesse Sérénissime jouit paisiblement de ses nouveaux États.

1 Ministre plénipotentiaire de l'électeur de Bavière.

Je la prie d'être persuadée du plaisir que j'aurai toujours de lui être agréable.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

6283. AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE BATAVE. Paris, 11 fructidor an X (29 août 1802).

Citoyen Président du gouvernement d'État de la République batave, j'ai reçu votre lettre du 12 août. Je vous prie de faire agréer au gouvernement d'État mes remercîments des choses aimables qu'elle contient. Je me trouve heureux que les circonstances m'aient permis d'être utile à votre nation. Je saisirai toujours avec empressement ce qui pourra contribuer à sa prospérité et à son bonheur. Croyez à la sincérité de ces sentiments.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

6284.

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AU CITOYEN TALLEYRAND,
MINISTRE DES RELATIONS EXTÉRIEURES.

Paris, 11 fructidor an X (29 août 1802).

J'ai vu M. de Cetto; je l'ai engagé à voir Lucchesini, et, si ce ministre y consent, à dresser dans la journée, de concert, un acte de garantie, et convenir des démarches à faire relativement à Passau. Si Lucchesini ne le veut pas faire, il est bon que vous fassiez voir jusqu'à l'évidence que c'est de nous seuls que la Bavière tient son agrandissement, et que ce n'est que près de nous qu'elle peut trouver appui.

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Il est convenable, Citoyen Ministre, d'établir à Raguse un souscommissaire des relations extérieures. Depuis que le pays vénitien et la Dalmatie appartiennent à la Maison d'Autriche, et que nous exerçons en Italie une influence aussi directe, ce point devient d'un nouvel intérêt.

C'est à Raguse qu'il faut adresser les lettres à notre agent à Corfou, et toute notre correspondance pour ce pays.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

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