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4° Moyennant quoi, les 10 millions de domaines qui étaient affectés au service de l'an VIII seront annulés.

Archives de l'Empire.

6540.

BONAPARTE.

AU PRINCE RÉGENT DE PORTUGAL.

Saint-Cloud, 24 nivôse an XI (14 janvier 1803).

J'ai reçu la lettre que Votre Altesse Royale s'est plu à m'écrire. Elle me témoigne le désir que les différends survenus entre les deux cabinets puissent se concilier sans qu'elle se trouve dans le cas d'ôter sa confiance à un ministre dont elle a besoin.

J'ai fait connaître à M. de Souza que, désirant toujours être agréable à Votre Altesse Royale, je consentais à tout ce qu'elle voulait.

L'ambassadeur de la République, qui, depuis son retour à Paris, a été malade, se rendra près de Votre Altesse. Il a eu beaucoup à se louer de la manière dont elle l'a accueilli. Je regarderai comme une nouvelle preuve du désir que me témoigne Votre Altesse Royale de resserrer l'union des deux États, qu'elle veuille l'accueillir de manière à lui faire oublier les désagréments que quelques ministres lui ont fait essuyer.

Notre commerce m'a porté beaucoup de plaintes des vexations qu'ont éprouvées nos bâtiments à Lisbonne; M. de Souza a bien voulu me promettre que les auteurs seraient changés. J'ai beaucoup à cœur de protéger le commerce portugais, et je recommande le commerce de France à Votre Altesse Royale. Je la prie de croire au désir que j'ai de lui être agréable.

BONAPARTE.

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6541. A L'ÉVÊQUE D'ORLÉANS.

Saint-Cloud, 24 nivôse an XI (14 janvier 1803).

Sa Sainteté m'ayant fait connaître qu'il serait accordé au clergé de France quatre cardinaux, à l'occasion du concordat, je lui ai fait connaître qu'il me serait agréable que son choix tombât sur vous pour une de ces nominations.

Elle m'a fait connaître que son intention était de vous nommer au consistoire qu'elle doit tenir le 17 janvier, mais que des raisons supérieures l'obligeaient à tenir votre nomination in petto l'espace d'une année. Il est donc convenable que vous gardiez cette lettre

pour vous seul, n'ayant pas voulu tarder davantage à vous donner de la satisfaction que j'ai de vos services.

cette preuve

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

6542. AU CITOYEN REGNIER,

GRAND JUGE, MINISTRE DE LA JUSTICE.

Saint-Cloud, 25 nivôse an XI (15 janvier 1803).

Je désire, Citoyen Ministre, que vous fassiez surveiller la société des francs-maçons d'Arras, qu'on dit être composée du reste du tribunal révolutionuaire de Joseph Lebon.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

6543. AU CITOYEN MELZI,

VICE-PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ITALIENNE.

Saint-Cloud, 25 nivôse an XI (15 janvier 1803).

Je vous envoie quelques notes sur le projet de banque pour la République italienne. Je désire que vous le méditiez, et que vous me fassiez connaître les changements auxquels vos observations auraient donné lieu. Une banque peut être une chose fort utile à la République, mais il faut en bien peser et calculer le plan.

Je vous salue affectueusement.

Archives de l'Empire.

6544.

BONAPARTE.

AU CONTRE-AMIRAL DECRÈS,

MINISTRE DE LA MARINE ET DES COLONIES.

Saint-Cloud, 25 nivôse an XI (15 janvier 1803).

Indépendamment des instructions générales que le ministre donnera au capitaine général des possessions françaises dans les Indes et à l'amiral, l'un et l'autre auront des instructions d'un ordre supérieur, lesquelles seront signées par le Premier Consul.

Il faudra donc ôter des deux instructions ci-jointes tout ce qui a rapport à la haute politique et à la direction des forces militaires, ce qui se réduit à retrancher quelques paragraphes. Les instructions particulières seraient rédigées ainsi :

« Le ministre de la marine a dû remettre au capitaine général des instructions sur l'administration et les différents droits et prérogatives dont nos établissements et notre commerce doivent jouir aux Indes.

Mais le Premier Consul a cru devoir signer lui-même toutes les instructions servant de base à la direction politique et militaire.

» Le capitaine général arrivera dans un pays où nos rivaux dominent, mais où aussi ils pèsent sur tous les peuples de ces vastes contrées.

» Il doit donc s'attacher à ne leur donner aucun sujet d'alarme, aucun sujet de querelle, à dissimuler le plus possible. Il doit s'en tenir aux relations indispensables pour la sûreté et l'approvisionnement de nos établissements; et, dans les relations qu'il aura avec les peuples ou les princes qui supportent avec le plus d'impatience le joug anglais, il s'étudiera à ne mettre aucune affectation, à ne leur donner aucune inquiétude. Ils sont les tyrans des Indes, ils y sont inquiets et jaloux; il faut s'y comporter avec douceur, dissimulation et simplicité.

Six mois après son arrivée aux Indes, le capitaine général expédiera en France, porteur de ses dépêches, un des officiers ayant le plus sa confiance, pour faire connaître en grand détail tout ce qu'il a connu de la force, situation et disposition d'esprit des différents peuples des Indes, ainsi que de la force et de la situation des différents établissements anglais. Il fera connaître ses vues et les espérances qu'il aurait de trouver de l'appui, en cas de guerre, pour pouvoir se maintenir dans la presqu'île, en faisant connaitre la quantité et qualité des troupes, d'armements et approvisionnements dont il aurait besoin pour nourrir la guerre pendant plusieurs campagnes au centre des Indes. Il doit porter la plus grande attention dans toutes les phrases de son mémoire, parce que toutes seront pesées et pourront servir à décider, dans des circonstances imprévues, de la marche et de la politique du Gouvernement.

» Pour nourrir la guerre aux Indes plusieurs campagnes, il faut raisonner dans l'hypothèse que nous ne serions pas maîtres des mers, et que nous aurions à espérer peu de secours considérables.

» Il paraîtrait difficile qu'avec un corps d'armée on pût longtemps résister aux forces considérables que peuvent opposer les Anglais, sans alliances et sans une place servant de point d'appui, où, dans un cas extrême, on pût capituler et se trouver encore maître de se faire transporter en France ou à l'île de France avec armes et bagages, sans être prisonnier, et sans compromettre l'honneur et un corps considérable de Français.

» Un point d'appui doit avoir le caractère d'être fortifié et d'avoir une rade ou un port où des frégates et des vaisseaux de commerce soient à l'abri d'une force supérieure. Quelle que soit la nation à laquelle appartint cette place, portugaise, hollandaise ou anglaise,

VIII.

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le premier projet paraît devoir tendre à s'en emparer dès les premiers mois, en calculant sur l'effet d'une force européenne inattendue et incalculée.

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Après avoir fait un plan d'alliance et de guerre avec une force demandée, il faudrait établir ce que croirait devoir faire le capitaine général si, au lieu de cette force, on ne lui en envoyait que la moitié.

» Après avoir pensé aux alliances et à un point d'appui, les objets qui intéressent le plus une armée dans une campagne sont les vivres et les munitions de guerre, objet que le capitaine général traitera également dans le plus grand détail.

» Six mois après cet envoi, le capitaine général, dans un nouveau mémoire, traitera les mêmes questions en y ajoutant les nouvelles connaissances qu'il aura pu acquérir.

» Ainsi il sera établi que, tous les six mois, le capitaine général enverra en France des officiers sûrs, des mémoires traitant toujours les mêmes questions et confirmant, modifiant ou contredisant les idées des mémoires précédents.

» Si la guerre venait à se déclarer entre la France et l'Angleterre avant le 1er vendémiaire an XIII, et que le capitaine général en fût prévenu avant de recevoir les ordres du Gouvernement, il a carte blanche, et est autorisé à se ployer sur l'île de France et le Cap, ou à rester dans la presqu'île, selon les circonstances où il se trouvera et les espérances qu'il pourrait concevoir, sans cependant exposer notre corps de troupes à une capitulation honteuse et nos armes à jouer un rôle qui ajouterait à notre discrédit aux Indes, et sans diminuer, par l'anéantissement de nos forces, la résistance que peut présenter l'île de France en s'y ployant.

» On ne conçoit pas aujourd'hui que nous puissions avoir la guerre avec l'Angleterre sans y entraîner la Hollande. Un des premiers soins du capitaine général sera de s'assurer de la situation des établissements hollandais, portugais, espagnols, et des ressources qu'ils pourraient offrir.

» La mission du capitaine général est d'abord une mission d'observation sous les rapports politiques et militaires, avec le peu de forces qu'il mène, et une occupation de comptoirs pour notre commerce. Mais le Premier Consul, bien instruit par lui et par l'exécution ponctuelle des instructions qui précèdent, pourra peut-être le mettre à même d'acquérir, un jour, la grande gloire qui prolonge la mémoire des hommes au delà de la durée des siècles. »

Comm. par Mme la duchesse Decrès.

(En minute aux Arch. de l'Emp.)

BONAPARTE.

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Le Premier Consul désire que le citoyen Denon lui fasse connaître où en sont les plans de batailles qui ont été donnés par le ministre de l'intérieur pendant l'an VIII et l'an IX, et quand ils seront terminés.

Il désire savoir également si les travaux du monument ordonné pour le général Desaix, au mont Saint-Bernard, sont avancés; son intention est qu'au 25 prairial, anniversaire de la bataille, une cérémonie funèbre y soit célébrée.

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6547.

Renvoyé au citoyen Defermon, pour qu'il présente un projet d'arrêté pour faire quelque chose pour cette danie, vu la position particulière où elle se trouve, son mari ayant servi la Révolution. BONAPARTE.

AU GÉNÉRAL BERTHIER, MINISTRE DE LA GUERRE.
Saint-Cloud, 26 nivôse an XI (16 janvier 1803).

Le ministre de la guerre fera une circulaire qui sera envoyée à tous les corps, à tous les généraux, à toutes les autorités administratives, à tous les commissaires ordonnateurs et des guerres, et mise à l'ordre de la gendarmerie.

Elle portera:

1° Que tous les conscrits supplémentaires, définitivement jugés tels, devront partir sur-le-champ pour rejoindre leurs corps; et, si ces corps étaient au complet, les capitaines de recrutement en feront part au ministre de la guerre, qui leur donnera une destination dans les corps qui en auraient besoin;

2o Que tous les conscrits qui déserteraient en route, ou qui, une fois désignés, ne rejoindraient pas après trois appels successifs faits trois dimanches de suite par les officiers de recrutement et par les autorités administratives, et qui, dès lors, seraient considérés comme déserteurs, seraient conduits aux dépôts des colonies, et, de là, envoyés pour compléter les corps qui sont aux colonies;

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