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Oui, sans doute, la paix se consolidera tous les jours davantage; les relations des deux gouvernements prendront ce caractère de bienveillance qui convient à leurs intérêts mutuels; un heureux repos fera oublier les longues calamités d'une guerre désastreuse; et la France et l'Angleterre, en faisant leur bonheur réciproque, mériteront la reconnaissance du monde entier.

BONAPARTE.

Archives de l'Empire.

6592. AU CITOYEN REGNIER,

GRAND JUGE, MINISTRE DE LA JUSTICE.

Paris, 2 ventôse an XI (21 février 1803).

Je vous prie, Citoyen Ministre, de faire payer 36,000 francs pour compléter les distributions faites aux pauvres par les comités de bienfaisance, ci

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12,000 francs aux brigadier et gendarmes qui ont arrêté Picot et Lebourgeois, ci .

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36,000

12,000

100,000 francs au général Soult, l'un des généraux de la garde, ci. . .

100,000

31,000 francs au citoyen Louis d'Affry, landamman

de la Suisse, ci.

31,000

Et 15,000 francs au chef de brigade Boyer, qui a une mission dans la Drôme, ci.

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15,000

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Vous prendrez cette somme totale de 194,000 francs sur les fonds secrets de la police.

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L'Athénée de Turin, Citoyen Ministre, a plus de 500,000 francs de rentes. Ces attributions lui ont été faites par le gouvernement provisoire. Cela est tout à fait ridicule. Faites-vous faire un rapport et présentez-moi un projet d'arrêté sur cet objet.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

6594. AU GÉNÉRAL BERTHIER, MINISTRE DE LA GUERRE. Paris, 2 ventôse an XI (21 février 1803).

Il serait convenable, Citoyen Ministre, de faire partir les inspecteurs au 1er germinal, pour commencer leur inspection, dont l'objet est, 1° D'accorder des retraites à un grand nombre d'hommes qui n'avaient pas rejoint leurs corps lors de la dernière inspection et qui encombrent encore les dépôts des corps;

2o De s'assurer si les capitaines de recrutement ont rempli leur devoir, en recevant des conscrits ayant la taille et les qualités requises; 3o De vérifier les observations et prendre les différentes notes sur les officiers nommés depuis la dernière inspection.

Je vous prie de me présenter, au prochain travail, le nombre des inspecteurs et la désignation des lieux où ils doivent aller. Il paraît convenable que les mêmes inspecteurs ne retournent pas dans les mêmes arrondissements.

Il n'y a que le temps nécessaire pour pouvoir les prévenir et leur donner leurs instructions.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

6595.

A LA CONSULTE D'ÉTAT
DE LA RÉPUBLIQUE ITALIENNE.

Paris, 2 ventôse an XI (21 février 1803).

Citoyens Consultateurs, j'ai reçu vos lettres des 3 et 19 janvier. Je vous remercie de tout ce qu'elles contiennent d'aimable pour moi. Tout meurt; la mémoire seule des bonnes actions ne périt pas.

Le ministre Marescalchi vous envoie l'acte de médiation que j'ai fait entre les Suisses.

Le repos et l'ordre, dans ce pays, importent au repos et à l'ordre dans la République italienne.

Archives du gouvernement à Milan.

(En minute aux Arch. de l'Emp.)'

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BONAPARTE.

6596. AU CITOYEN MELZI,
VICE-PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ITALIENNE.

Paris, 2 ventôse an XI (21 février 1803).

Je réponds à votre lettre du 21 janvier. Le général Leclerc est mort en brave homme et à son poste. Je vous remercie de ce que vous m'en dites.

J'agrée l'espérance de voir enfin un budget à la convocation du mois d'avril. Je remettrai à Marescalchi les comptes des ministres du trésor public et des finances de cette année. Vous y verrez comment nous procédons ici.

Nous sommes toujours en discussion pour le concordat, mais on finira par s'arranger.

Je ne me suis pas encore bien rendu compte de ce que vous demandez pour le Conseil législatif. Je voudrais, autant que possible, ne toucher à rien de ce qui a été fait à Lyon, de peur d'autoriser l'inquiétude dans les esprits.

Marescalchi a dû vous envoyer l'acte de médiation pour les affaires de Suisse. Présentez-le à la Consulte, afin d'assurer la garantie de la République italienne. Vous y verrez beaucoup de constitutions, mais c'est une des choses particulières à ma position, de beaucoup plus m'en occuper que je ne voudrais. Au reste, la manière dont marche la République italienne ne me porte pas à me repentir de ce qui a été fait l'année passée.

Je pense que la République devrait prendre trois bataillons suisses à sa solde, pour tenir lieu des légions polonaises. Il ne paraît pas effectivement convenable que la République italienne ait la moitié de ses troupes composées de Polonais, qui sont aujourd'hui sous la domination autrichienne. Je verrai avec plaisir que les troupes auxiliaires de la République italienne se trouvent à peu près les mêmes, et nous y gagnerons d'avoir trois bataillons suisses au lieu des légions polonaises. Je vous recommande de faire marcher la conscription, afin de compléter les cadres des corps italiens, qui sont très-faibles. Je n'entends pas dire qu'elle aille encore.

Directement ou indirectement, ne souffrez aucune trame contre Naples; le continent a besoin de repos, et tout ce qui tendrait à le troubler serait le jeu des Anglais, et non le nôtre. D'ailleurs, si la République italienne doit arriver à de plus hautes destinées, il faut désirer de commencer par la tête, et non par les pieds.

Je vous recommande de pousser les travaux de Mantoue et de la Rocca-d'Anfo, et de faire fournir tout ce qui est nécessaire à la confection de la route du Simplon; elle est très-arriérée du côté de l'Italie.

Il me reste enfin à vous recommander de mettre l'artillerie de la République sur un bon pied, d'activer la fabrication de la poudre, et d'avoir une quarantaine de mille de fusils dans vos arsenaux. Il y en a 500,000 en France, et je n'aurai point de repos que je n'en aie le double. Mettez la main à ce que les fusils soient de notre modèle

de 1777, car, en fait d'armes, il faut surtout en avoir de bonnes et de durables.

Je voudrais bien, au lieu d'aller en Belgique et dans les départements réunis, faire le voyage d'Italie; mais j'espère passer une quinzaine avec vous, un peu plus tôt ou un peu plus tard.

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6598. AU CITOYEN LOUIS D'AFFRY, LANDAMMAN DE LA SUISSE. Paris, 2 ventôse an XI (21 février 1803).

J'ai donné ordre qu'on vous soldât les sommes que vous avez réclamées. J'ai également ordonné que la pension de 1,000 francs dont vous jouissiez vous fût restituée. Elle vous sera payée à compter du 1er vendémiaire an XI. Je saisirai toutes les occasions de vous être agréable.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

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Je désire, Citoyen Ministre, que vous fassiez partir un petit bâtiment portant 8 à 900 fusils de tout calibre, 3 ou 400 pistolets, dix milliers de poudre et du plomb en proportion. Ce bâtiment, commandé par un officier intelligent, se rendra à Corfou. L'officier sera

porteur d'une lettre de vous à l'agent de la République dans cette ile, par laquelle vous lui ferez connaître que le commandant du bâtiment a des fusils et de la poudre, et que, s'il est encore temps d'en donner aux Souliotes et aux habitants qui se défendent contre les Turcs dans la Morée, il doit lui donner des instructions.

Je n'ai pas besoin de vous dire combien cette expédition doit être prompte et secrète. Ce brick sera censé aller à la recherche du contreamiral Leissègues, et mouillera dans différents ports de la Morée sous différents prétextes; il ira aussi à Athènes, où il prendra, de l'agent que nous y avons, des renseignements sur la situation du pays.

Vous devez donner avis au citoyen Talleyrand du départ de ce bâtiment pour Corfou, sans lui en faire connaître l'objet, afin qu'il envoie des lettres à notre agent, s'il en a.

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Je désire, Citoyen Ministre, que vous expédiiez un courrier extraordinaire au général Ney, pour lui faire connaître que l'acte de médiation a été prononcé; qu'il est convenable que M. d'Affry soit bien reçu et bien traité à Berne; qu'il doit lui donner une garde d'honneur française et suisse, comme au premier magistrat du pays; qu'on doit lui marquer les plus grands égards, devant honorer en lui une nation amie qu'il est de notre intérêt de concilier et de nous attacher;

Qu'il peut mettre en liberté les prisonniers retenus pour leur conduite dans les petits cantons; mais qu'il leur fera connaître que, pour ne pas troubler la tranquillité publique, il faut qu'ils fassent un voyage à Paris, ou seulement à Besançon, jusqu'à l'entière réunion de la diète;

Que les magasins d'artillerie qui ont été transportés dans le pays de Vaud et à Morat seront mis sous le scellé du commandant de l'artillerie française et du landamman, et que, sous aucun prétexte, il n'y sera touché jusqu'au mois de juillet; que je désire que le général Ney emploie toute son influence et mette toute sa sagesse à concilier les partis, à leur faire sentir l'importance de se concilier entre eux, et fasse tout ce qui dépendra de lui pour donner le plus d'influence et de relief possible au landamman;

Que les ordres sont donnés pour qu'à compter du 10 mars toutes

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