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6662. AU CONTRE-AMIRAL DECRÈS.

Paris, 10 germinal an XI (31 mars 1803).

Faites-moi connaître, Citoyen Ministre, le temps qu'il faudrait pour armer et envoyer à Flessingue quatre chaloupes canonnières, une petite corvette, de manière qu'on pût exercer une police sur l'entrée de l'Escaut et le port de Flessingue. Faites-moi connaître si vous avez des officiers et des commissaires de marine pour commander le port de Flessingue. Ces renseignements me sont nécessaires dans la journée.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

6663.

AU CITOYEN TALLEYRAND,
MINISTRE DES RELATIONS EXTÉRIEURES.

Paris, 11 germinal an XI (1er avril 1803).

Le Premier Consul désire, Citoyen Ministre, que vous fassiez connaître sur-le-champ au général Bernadotte qu'un séjour plus prolongé à Paris serait très-nuisible à l'objet de la mission qui lui est confiée, et qu'il convient, en conséquence, que ce ministre soit parti demain. La nécessité de sa présence en Amérique n'admet plus une heure de retard.

Archives de l'Empire.

6664.

Par ordre du Premier Consul.

AU CITOYEN MARESCALCHI,

MINISTRE DES RELATIONS EXTÉRIEURES DE LA RÉPUBLIQUE ITALIENNE.

Paris, 12 germinal an XI (2 avril 1803) 1.

Vous pouvez écrire, Citoyen Ministre, au citoyen Melzi que la 16 de ligne se rend à Alexandrie, et que la 42° se rend en Italie, en place d'une demi-brigade que le général en chef enverra également à Alexandrie; cette réunion est nécessitée par les travaux extraordinaires qu'on fait aux fortifications de cette place; que, quant à la désignation Milan, c'est une manière de s'exprimer du ministre Berthier qui a désigné Milan comme point central de l'armée française; il a voulu dire par là en Italie. Des ordres ont été donnés pour que cette demi-brigade soit employée dans les différents points de la République.

Comme la quantité d'occupations que j'ai dans ce moment ne me permet pas d'écrire à Milan, et qu'au milieu des grandes affaires 1 Date présuméc.

que j'ai, toutes ces petites discussions d'étiquette et de querelles me fatiguent plus que l'on ne peut penser, je vous prie de lui dire confidentiellement que je suis toujours le même pour la République et pour lui, et que, s'il y avait eu un changement aussi notable que celui de mettre deux régiments en garnison dans la capitale, cela ne se serait fait que de concert avec les autorités. Mais, par Dieu! recommandez-leur de bien vivre avec les agents français et avec Murat, qui vivra bien avec Melzi. L'union est nécessaire à tous; et, s'ils ont le moindre attachement pour moi, chacun fera la moitié du chemin. BONAPARTE.

Archives de l'Empire.

6665. AU CITOYEN MELZI,

VICE-PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ITALIENNE.

Paris, 12 germinal an XI (2 avril 1803).

Les nombreuses occupations que j'ai ici ne me permettent pas de répondre en détail à vos différentes lettres. Je m'en réfère à ce que vous écrira Marescalchi. Il vous dira que vous avez tort de penser que j'ai jamais varié d'opinion sur vous; que j'espère, si vous avez un peu d'amitié pour moi, que toutes ces tracasseries finiront; que vous tirerez un peu les rênes, et que vous vivrez en bonne intelligence avec les agents français, et spécialement avec le général en chef.

J'ai reçu la lettre de la Consulte relative aux affaires d'Angleterre ; faites-lui connaître que j'y suis sensible. Mais je vous dirai, pour vous seul, que je ne pense pas que ce commencement de querelle ait de suite, et que je présume que tout s'arrangera suivant la teneur du traité d'Amiens.

Je vous prie de me faire faire par Trivulzi un projet de formation d'un bataillon de gardes italiennes, qui ferait le service près de moi à Paris, et qui serait composé de 500 hommes; il serait traité comme la garde. Ce serait un moyen de vous former un noyau d'hommes disciplinés et tout à fait pliés à l'esprit militaire.

Je ne puis trop vous recommander la conscription. Je vois avec peine que les corps sont très-incomplets.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

6666. AU GÉNÉRAL MURAT,

COMMANDANT EN CHEF LES TROUPES FRANÇAISES EN ITALIE.

Paris, 12 germinal an XI (2 avril 1803).

Je reçois vos différentes lettres, Citoyen Général. Je suis fàché que

vous ayez de la peine, mais tout ce qui se passe aujourd'hui à Milan m'en fait beaucoup. J'ai dans ce moment assez de sujets d'occupation, et j'exige que vous fassiez tout ce qui est convenable pour bien vivre avec Melzi et la Consulte.

Mon intention n'a jamais été que la 16o passât à Milan, ni la 42o. Le ministre Berthier a désigné Milan pour dire en Italie. Vous avez dû recevoir des ordres pour former un camp à Bologne. Faites passer la 42° dans cette place.

Je ne pourrai écrire à Milan que la semaine prochaine. Je vous écris ce peu de mots par un courrier que vous garderez, et par lequel vous me répondrez que vous êtes bien avec Melzi, que toutes les querelles sont finies et que tout va bien dans la République italienne. BONAPARTE.

Archives de l'Empire.

6667. AU GÉNÉRAL BERTHIER, MINISTRE DE LA GUERRE. Paris, 16 germinal an XI (6 avril 1803).

Mon intention, Citoyen Ministre, est que les conscrits soient surle-champ fournis d'une veste et d'une culotte blanches, à moins que les corps n'aient déjà pu leur fournir des habits. Écrivez aux généraux des différentes divisions d'en faire passer une revue, et de s'assurer que les conscrits ne sont plus habillés en paysans, mais ont tous un costume militaire.

Écrivez à Strasbourg que je vois avec peine que les soldats n'ont pas leurs cinq nuits, et qu'aucun prétexte ne doit empêcher de dimi nuer leur service.

Il est convenable d'écrire à tous les commissaires ordonnateurs et des guerres, afin qu'on donne aux conscrits des corps qui changent de garnison une nouvelle direction, sans les obliger à passer par l'endroit où étaient les corps.

Il convient également de faire partir sur-le-champ les inspecteurs, et de les autoriser à renvoyer des corps tous les individus qui seraient dans le cas, par leurs infirmités, d'obtenir leur retraite.

Archives de l'Empire.

6668.

DÉCISION.

BONAPARTE.

Paris, 17 germinal an XI (7 avril 1803).

Citoyen Premier Consul, les censeurs

Le Premier Consul renvoie cette

de la banque de France, par un réqui- demande au citoyen Barbé-Mar

sitoire en date du 16 de ce mois, ont bois, pour demandé que la régence convoquât une

assemblée extraordinaire des actionnaires, en vertu de l'article 14 des statuts.

Ce réquisitoire est motivé sur ce que la responsabilité de la régence et des censeurs exige que les deux cents actionnaires représentant la banque soient consultés sur les conditions auxquelles le projet de loi présenté au Tribunat soumet la banque sur l'exercice d'un privilége exclusif.

Les règlements sanctionnés par les actionnaires, en interprétation de l'article 14 des statuts, donnent à la régence cinq jours pour faire droit à la demande des censeurs.

La régence a cru devoir user de ce délai, parce qu'elle a senti que cette assemblée des deux cents représentants des actionnaires pourrait avoir des in

convénients.

Le respect que la banque porte au Gouvernement et à la personne du premier magistrat de la République lui fait désirer que vous consentiez à accorder une audience à une députation de la régence.

Une grande quantité d'actionnaires,

alarmés des résultats de la loi à inter

venir, a présenté à la régence une réclamation pour obtenir une assemblée des deux cents actionnaires.

La régence a cru devoir se renfermer dans les termes exprès de ses statuts; elle a refusé d'admettre les conclusions des réclamants.

Mais aujourd'hui, les censeurs ayant rempli les conditions imposées par l'article 14, la régence ne peut, sous aucun prétexte, refuser la convocation de l'assemblée des deux cents actionnaires.

Vous fûtes le pacificateur et le restaurateur de la patrie affligée; ne refusez pas à la régence de la banque la demande qu'elle vous fait d'une audience, pour vous mettre sous les yeux des développements qui pourront jeter un

s'assurer de ce que veu

dans

lent les régents, et savoir si, l'audience qu'ils demandent, il doit y avoir des discours écrits; qui doit porter la parole; de qui sera composée la députation. Il s'arrangera avec eux pour faire sentir aux actionnaires qu'il ne paraîtrait pas convenable qu'il y eût aucune assemblée d'actionnaires avant que la loi fût rendue. Il fera remarquer qu'ayant conféré, par l'intermédiaire des ministres, et personnellement, plusieurs fois avec les régents, ils doivent renoncer à tout espoir de le faire revenir sur la loi présentée; que ce serait vouloir exposer la place de Paris à une secousse.

Le désir du Premier Consul est

aujourd'hui de ne les admettre qu'après que la loi sera rendue. Cependant il n'a encore aucune idée le rapport que le citoyen Barbéformée à cet égard, et il attendra

Marbois lui fera ce soir, à dix heures, ou demain à midi, pour prendre une détermination définitive.

Par ordre du Premier Consul.

jour nouveau sur les inconvénients que présente en masse le projet de loi.

Nous vous supplions, Citoyen Premier Consul, de ne pas rejeter la prière que nous vous adressons. L'assemblée des deux cents actionnaires doit avoir lieu avant le 21 de ce mois; il est urgent que nous puissions leur dire que votre bienveillante sollicitude a pris en considération nos observations nouvelles.

LES RÉGENTS DE La Banque de FRANCE.
Paris, 1er germinal an XI.

Archives des finances.

6669.

A M. PAESIELLO.

Paris, 17 germinal an XI (7 avril 1803).

Le Premier Consul, protecteur des beaux-arts autant que juste appréciateur du mérite, m'ordonne de vous exprimer la satisfaction particulière qu'il a éprouvée en admirant, dans la Proserpine, vos rares talents, que l'Italie entière connaît déjà, et que la France, qui se réjouit de les posséder, s'empressera de célébrer.

En m'acquittant d'une commission aussi agréable, je dois vous assurer de toute la part que je prends à cet événement si glorieux pour vous.

Extrait du Moniteur.

Par ordre du Premier Consul.

6670. AU CITOYEN TALLEYRAND,

MINISTRE DES RELATIONS EXTÉRIEURES.

Paris, 18 germinal an XI (8 avril 1803). Plusieurs journaux ont publié, Citoyen Ministre, une convention séparée entre la République batave et la République française, qui paraît extraite ou de la Gazette de Leyde ou d'une feuille officielle de la Haye. Je désire que vous me fassiez savoir si cette convention existe en effet, ne me rappelant pas que vous ayez pris mes ordres pour la signature d'un acte séparé avec la République batave. BONAPARTE.

Archives des affaires étrangères.

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