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volume d'un prisme rectangulaire dont chaque côté serait le quart de la circonférence diminuée d'un 5e, d'un 6e, etc.

Les divers taux de réduction ordinairement employés sont d'abord le 5 et le 6e déduits; à ces taux de réduction, le pourtour de l'arbre n'est divisé par 4 qu'après avoir été diminué d'un 5e ou d'un 6o. Au quart sans déduction; le pourtour de l'arbre est divisé par quart, et chaque quart fait un côté du carré de la pièce de bois produite.

En Angleterre on ne mesure les arbres qu'au quart sans déduction; mais on tient compte de l'épaisseur de la couche d'écorce dans les proportions suivantes.

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Les bois en grume se vendent ordinairement au 6o déduit, les bois pelards ou sans écorce au 7; dans le Midi on cube quelquefois au 129. L'équarrissage réel se fait le plus souvent au 9o; quand il est très-négligé, il est fait au quart.

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On voit que les modes de mesurage varient suivant les localités, et qu'il est, en conséquence, indispensable de connaitre les rapports qui existent entre eux, pour éviter les erreurs graves dans lesquelles on est exposé à tomber lorsqu'on achète dans un lieu pour revendre dans un autre.

Ces rapports sont indiqués dans plusieurs tarifs, et, entr'autres, dans les tables de cubage publiées par M. Lichtlin, sous-inspecteur des forêts.

Nous allons, au surplus, donner quelques exemples de l'opération très-simple à faire, lorsqu'on veut comparer les résultats de deux modes de cubage différents.

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Un marchand propose d'échanger un lot d'arbre en grume contenant 108 décistères, mesurés au 6o, contre 156 décistères, mesurés au quart; on demande quel lot sera le plus avantageux pour lui sous le rapport de la quantité de bois livré.

Réponse 108 décistères cubés au 6 et 156 dres cubés au quart font le même volume de bois; il n'y aura donc pas plus d'avantage à prendre l'un que l'autre sous le rapport de la quantité.

On a 200 décistères équarris au 6 déduit, on veut savoir la quantité de décistères qu'ils produiront si on les réduit au 5e.

Réponse: 184 décistères au 5o.

Un marchand propose d'acheter une certaine quantité d'arbres en grume, et de les payer à raison de 6 f. le décistère mesurés au 6o, et à raison de 4 f. mesurés au quart. Quel sera le marché le plus avantageux pour lui?

Réponse: L'achat au quart sans déduction, car le prix correspondant devrait être 4 f. 13 c..

(La suite à la livraison prochaine.)

LES DERNIERS CONGRÈS DES AGRICULTEURS

Et des Forestiers allemands.

(SUITE ET FIN. — Voyez pour le commencement, p. 244.)

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SOMMAIRE,
à Mayence). Questions discutées.

Le 12 congrès central des agriculteurs et des forestiers allemands (tenu
Effets de la révolution de 1848 sur les
Faits nouveaux. — Expériences

Expériences sur

forêts. Ravages causés par le bombyx pini. sur l'alternance de la culture agricole et de la culture forestière. les moyens d'augmenter la vigueur des souches et de leur donner de la durée. Effets de l'enlèvement des feuilles mortes. Influence d'un bon système de chemins forestiers sur le revenu d'une forêt, etc.

II.

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Le congrès central des agriculteurs et des forestiers allemands, tenu à Mayence au commencement du mois d'octobre 1849, n'a pas compté un nombre de forestiers aussi grand que les congrès antérieurs. Néanmoins toutes les parties de l'Allemagne étaient représentées, et la discussion a été des plus intéressantes.

Neuf thèmes ou sujets ont été discutés par la section forestière, sous la présidence de M. de Wedekind, savoir:

1. Communication de faits nouveaux ou peu connus, ainsi que d'essais ou d'expériences sur l'économie et l'exploitation des forêts, sur l'arboriculture, etc.

A l'occasion de ce thème la plupart des membres eurent à relater deş faits regrettables et même des dévastations commises dans les forêts à la suite de la révolution. Le peuple s'était permis toutes sortes d'excès, et dans beaucoup d'endroits il a fallu employer la force militaire pour faire

respecter les forêts. Le règne de l'anarchie a été court, cependant il a duré assez longtemps pour prouver, qu'à cause des préjugés répandus dans les campagnes, les forêts sont plus intéressées que toute autre propriété au maintien de l'ordre public.

2. Communications sur les dévastations causées dans les forêts par des phénomènes naturels, et notamment par des insectes, etc.

M. de Wedekind donne des détails sur les dommages causés dans un peuplement de pins, situé dans les environs de Darmstadt, par la chenille du bombyx pini. Ces dévastations allaient en croissant depuis dix ans, 1,500 morgens (de 25 ares) étaient déjà presque complétement dénudés et 3,000 autres morgens gravement attaqués, lorsque le mal cessa comme par enchantement. Ce phénomène s'explique par la multiplication des parasites (ichneumon) ennemis du bombyx, ou peut-être aussi par une épidémie particulière. Au reste, les peuplements rongés ont repoussé et le dommage n'a pas été aussi considérable qu'on l'avait

craint.

M. Braun de Darmstadt ajoute un fait qui prouve la rapidité avec laquelle ces parasites se multiplient. En se promenant avec un ami dans un peuplement attaqué par les chenilles, ils remarquèrent avec surprise le nombre considérable d'œufs réunis quelquefois sur une même branche. Mais son ami ayant coupé alors et mis dans un bocal une petite branche sur laquelle il avait compté environ cent œufs, il vit sortir de ces œufs, dans l'espace de quelques semaines, peut-être 4,000 ichneumons.

D'autres faits pareils furent encore cités, et l'on entama une discussion qui se termina par la conclusion : Que les moyens habituellement employés contre ce mal sont peu efficaces, et que la nature seule a été assez puissante pour le détruire en faisant naître l'ichneumon.

3. Expériences sur les cultures agricoles intermédiaires (entre l'abatage du bois et le repeuplement). Conditions de succès, causes d'insuccès, revenu agricole, produit, influence exercée sur la reproduction du bois, etc.

Cette question, qui divise les forestiers allemands en deux camps, a déjà été traitée dans plusieurs congrès, notamment à Aschaffenbourg (1). Le président (M. de Wedekind), en y faisant allusion, reprend la discussion au point où elle avait été laissée à Aschaffenbourg pour prouver, par des faits, que la culture agricole dans les forêts ne saurait avoir pour effet d'augmenter le prolétariat. Il pense, en outre, que cette pratique restera toute locale et ne se maintiendra que dans les contrées où

(1) Voir Annales forestières du mois de février 1848.

elle est réellement utile. M. de Wedekind parait donc se placer entre les adversaires et les partisans quand même de cette pratique, et c'est peut-être une raison de le croire plus près de la vérité que les uns et les autres.

Mais les honneurs de cette séance sont dus à M. Heirowsky, forestier autrichien, qui communique les renseignements suivants sur les expériences faites en Bohême. Nous reproduirons son discours en l'abrégeant.

Des expériences relatives à l'alternance des cultures agricoles et forestières, sont poursuivies en Bohême : sur le domaine de Plass, depuis 1828, par le grand-maître des forêts, M. Nusfbaumer; sur le domaine de Kosmano, depuis quatorze ans, par le forestier supérieur, M. Feurich; et depuis dix ans, par moi-mème, sur les domaines de Wittingan et de Frauenberg. Mais avant d'en communiquer les résultats, je ferai connaître, d'après les expériences recueillies par la Société forestière de Bohème (1), quelles sont les conditions de succès pour la réunion de la culture des céréales avec celle des forêts.

1. Cette réunion n'est utile que lorsqu'elle est également avantageuse aux deux genres de productions. Elle est décidément nuisible quand la culture forestière est sacrifiée à la culture agricole, et vice versa. Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue que la production du bois reste le but principal, la récolte du blé ou des pommes de terre, le but secondaire qu'on cherche à atteindre.

2. Les prix des grains, ainsi que ceux du bois, doivent être assez élevés pour qu'il y ait avantage à combiner ces deux cultures.

3. Le climat, la situation, le sol et le sous-sol doivent être favorables. Une argile peu tenace, riche en matières organiques, et un sol sablonneux donnent les récoltes de blé les plus abondantes, et aux moindres frais.

4. Le forestier doit disposer librement des fonds nécessaires pour exécuter les cultures agricoles intermédiaires.

5. Un terrain ainsi aménagé ne doit produire au maximum que trois récoltes de céréales. La culture de tubercules doit être bornée aux terres riches en matières organiques, autres que celles formées d'une forte proportion de sable, parce que les façons multipliées y favorisent la décomposition de ces matières, au point de rendre le sol presque stérile. M. Heirowsky passe ensuite aux détails des expériences faites dans les domaines nommés plus haut :

Le sol du domaine de Frauenberg est un sol argileux mėlė de gneiss (1) Dont l'orateur est le délégué.

décomposé; il est situé en plaine et entouré de clôture. Le climat est doux.

Dès qu'on a fait enlever le bois, on commence le défrichement. Dans la première année, le sol est défoncé et la couche supérieure bien mé langée avec la couche inférieure. Au printemps suivant, on plante des pommes de terre en lignes distantes de deux pieds, et, en butant deux fois les plants, on creuse le sol profondément autour d'eux. Après la récolte de ces tubercules, on laboure le champ avec une charrue en fer (dite charrue américaine), et l'on passe sur les sillons avec la forte herse employée dans la Styrie. Dans la troisième année, on répète ce labour au printemps, on sème un mélange composé de quatre parties d'avoine, et d'une de seigle (1), et l'on opère en même temps les semis ou la plantation des essences de bois. L'avoine est récoltée dans la même année, le seigle dans celle qui suit, ou dans la quatrième après la coupe du bois. « Voici le compte de ces cultures.

Dépenses:

1844. Défoncement d'une surface de 3 hectares 22 ares. 186 fr. 66 c. 1345. Plantation de 56 hectolitres de pommes de terre.

Deux forts butages. .

Récoltes de 305 hect. 55 litres de pommes de terre. 1846. Labours et semailles d'avoine et de seigle, savoir:

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39

92

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305 hect. 55 de pommes de terre; en défalquant la se

mence, il reste 249 hect. 55, à 1 fr. 25 c. par hectolitre. 314 fr. 94 c.

L'avoine n'a pas réussi; la part des batteurs défalquée,

il n'est resté qu'un produit égal à la semence, et 30 quintaux (à 56 kil.) de paille, à 1 fr. 25.

Seigle; en défalquant le battage et la semence, 2,336

litres de grains, valant.

Et 80 quintaux de paille, à 1 fr. 25.

Total.

37 50

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(1) De la variété appelée staudenkorn (seigle-buisson), que le traducteur de Thaer a rendu pár seigle à buisson. — V. aussi la Maison rustique du xixe siècle, vol. Í, le chapitre consacré aux variétés de seigle. M. de Gasparin n'en fait pas mention.

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