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L'augmentation la plus forte concerne, on le voit, les familles habitant des appartements de deux et trois pièces. D'après le recensement de 1891, le nombre des personnes occupant de 1 à 4 chambres était, en Angleterre et Galles, de 3.258.044, soit 11,23 p. 100 de la population ; la proportion des individus vivant à plus de deux par chambre dans les 33 plus grandes villes britanniques, variait de 1,74 à 40,78 p. 100. Cette proportion était pour Londres de 19,71 p. 100, correspondant à 830.182 individus, les enfants, naturellement, compris.

Le tableau ci-dessous donne l'augmentation, à Londres, pour cent et par an, d'un recensement sur l'autre, du nombre des habitants et de celui des maisons :

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- Dans la même livraison, M. George H. Wood étudie « les changements dans les salaires moyens en Nouvelles-Galles du Sud de 1823 à 1898 » (Changes in average wages in New South Wales, 1823-98). Nous ne pouvons reproduire ses très intéressants, mais très grands et très nombreux tableaux. Bornons-nous à dire que, si l'on chiffre par 100 les salaires de 1891, on voit que, pour les ouvriers industriels, les salaires ont passé de 56 en 1823 à un minimum de 39 en 1845 et à un maximum de 228, tôt perdu du reste, en 1854; ils sont à 90 en 1898. Pour les ouvriers agricoles, les salaires, de 56 en 1823, tombent à un minimum de 38 en 1843-44, pour monter ensuite, presque sans discontinuer, jusqu'à

115 en 1888; mais en 1898, ils sont à 91. En ce qui concerne les domestiques, leurs salaires, de 28 en 1823, montent constamment jusqu'en 1887, où ils atteignent 103; ils baissent depuis, et

sont à 78 en 1893.

Quelles conséquences en tirer?

Nous livrons ces faits curieux à l'appréciation à ceux qui connaissent l'histoire des Nouvelles Galles du Sud depuis trois quarts de siècle.

A signaler encore une intéressante étude de M. J. A. Baines sur The indian census, le recensement des Indes anglaises, qui y accuse une population de 294.266.700 habitants, contre 287.317.000 en 1891.

Mais, pour importante qu'elle semble, cette augmentation n'en est pas moins chétive; elle n'équivaut, en effet, qu'à 1,53 p. 100, contre une augmentation de 10,96 p. 100 à 1881 de 1891. Ajoutons, et ce n'est pas là un point des moins curieux du recensement, que, tandis que Madras compte 1.004 femmes pour 1000 hommes, Bombay n'en compte que 623; Calcutta 531 et Rangoon 426!

La polyandrie doit fleurir, aux Indes.

Commentant les résultats du recencement français, The Economist s'étonne (no du 22 juin) « de voir les Français », pas tous - «< considérer comme un mal l'immigration des Belges, Italiens et Espagnols, qui empêche leur population de rester absolument stationnaire »; et il remarque que: « si l'ouvrier étranger n'était pas demandé, il ne viendrait pas ». Objectera-t-on que l'immigration d'étrangers « détériore la race »? A cet argument (?), The Economist répond : « La France n'a pas souffert de l'intrusion des Francs ou des Normands, pas plus que nous n'avons perdu quelque chose aux infusions de sang flamand et huguenot dont nous ont gratifiés les persécutions religieuses; les immigrants sont usuellement des individus énergiques, susceptibles d'améliorer et non de détériorer les qualités d'une race. »

Mais le péril militaire? The Economist est sceptique; il croit que la victoire s'inscrit en définitive et nous sommes de son avis -- du côté des gros capitaux, plutôt que du côté des gros bataillons. « La grande supériorité numérique des Anglais dans l'Afrique du Sud leur a été de peu d'avantage ». A-t-elle servi

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davantage à Napoléon, au Czar Nicolas ou aux Sudistes américains?« Napoléon possédait de plus gros bataillons que les Anglais, le Czar Nicolas disposait de plus d'hommes que la France et l'Angleterre; les sécessionnistes des Etats du Sud avaient au début des armées plus nombreuses que les Etats du Nord. Cela n'a pas empêché Napoléon, le Czar Nicolas et les Etats du Sud d'être vaincus. Ils l'ont été par le capital. Il vaut mieux produire plus de capitaux et moins d'hommes 1. »

The Economist se refuse à chercher les causes de la faiblesse du taux de la natalité française; il se borne à constater le fait, et il ajoute :

« Quoi qu'il en soit, nous sommes certains que le seul remède réel, et qu'aucun écrivain ou homme politique francais ne pourrait admettre, c'est un taux très élevé d'immigration. Lat France est l'un des pays les plus attirants du monde; elle est environnée de populations qui éprouvent de la difficulté à s'employer, et qui, si les Français le voulaient, combleraient rapidement leurs vides. Mais c'est précisément ce qu'ils ne veulent pas faire. Les lois, les coutumes et les préjugés du peuple français sont tous défavorables aux étrangers, qui,par conséquent, évitent d'y aller. S'ils s'y rendaient, c'est-à-dire, s'ils y étaient bien accueillis au lieu d'être traités comme de dangereux intrus, nous ce sserions bientôt d'entendre des professeurs parler de la décadence prochaine de la France, et des rêveurs proposer, à l'exemple des empereurs romains, d'imposer les célibataires! On ne peut pas ordonner à une nation de multiplier; mais elle peut importer le travail qu'elle est elle-même incapable de produire ».

Nous renvoyons ces réflexions, que nous avons pour notre part souvent faites et publiées, à M. le Dr J. Bertillon, président de l'Association nationale pour l'accroissement de la population française, ainsi qu'à la « Commission Sénatoriale pour la repopulation >>.

Passons au recencement australien dont The Economist commente les résultats dans son fascicule du 20 juillet. Nous rappelons que, d'après les caiffres de la Zeitschrift fur Socialwissenschaft que nous avons reproduit dans un précédent article 2, le taux de la natalité a diminué, en Australie, depuis 1861, de

1 G. de Molinari, la Viriculture, p. 213.

2 Journal des Economistes du 15 avril 1901,
p. 57.

près de 37 0/0. Le recensement de 1901 accuse une augmentation de population de 593.975 individus pour la décade 1891-1901, contre une augmentation de 930.620 pour la précédente décade, soit à peine 19 0/0 contre plus de 41 0/0! Il y a plus; cette augmentation de 19 0/0 pour la décade de 1891-1901 se subdivise en une augmentation de plus de 12 0/0 pour la période 1891-1896, et de seulement 6 0/0 pour la période 1896-1901, ce qui prouve une fois de plus que le fameux « phénomène particulier à la France » est un phénomène général, qui n'a fait que commencer en France plus tôt que dans les autres pays.

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Et le Canada en est une nouvelle preuve; « les chiffres du recensement de 1901 », dit The Economist dans son fascicule du 31 août,« sont encore plus désappointants que ceux du recensement de 1891 » — On sait que nos bons «< repopulateurs » citent et récitent sans cesse le Canada comme un exemple et une preuve de la fécondité de la race française. Or, l'augmentation de population du Canada au cours de la décade qui vient de s'écouler n'a été que de 505.000 personnes, soit moins de 10 1/2 0/0, taux inférieur au taux d'accroissement de la Grande-Bretagne pendant la même période. L'augmentation avait été de 11.75 0/0 en 18811891, et de 19 0/0 en 1871-1881 !

A signaler, dans le mème fascicule, une série d'Index-numbers représentant les prix combinés de 22 catégories principales de marchandises, et qui s'établissent ainsi :

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La tendance à la baisse, on le voit, se continue à peu près régulièrement depuis le commencement de l'année.

- Citons encore un article sur « les changements dans le taux des salaires en 1900 (Changes in rates of wages in 1900). On sait que ce taux s'est établi à fin 1900, pour l'ensemble du RoyaumeUni, à un niveau très supérieur à celui des années précédentes.

Si l'on se borne aux industries pour lesquelles des statistiques définies ont pu être établies, on voit que, de 1899 à 1900, 1.112.684 ouvriers, soit un septième du nombre total des ouvriers britanniques, ont vu leurs salaires augmenter de 212.000 livres par semaine, tandis que seulement 23.010 ouvriers voyaient le

leur diminuer de 2.800 livres. L'augmentation nette ressort donc à 209.000 livres; elle avait été de 91.000 livres en 1899, et de 81.000 livres en 1898.

Dans cette augmentation, 80 0/0 reviennent aux ouvriers mineurs dont les salaires, par semaine et par tête, ont augmenté de 4 s. 5 d. Viennent ensuite les ouvriers du bâtiment, avec une augmentation de 1 s. 81/2 par semaine et par tête; les ouvriers métallurgistes, avec 3 s. 5 d; les ouvriers de filatures, avec 11 1/2 d.; les ouvriers du vêtement, avec 2 s. 2 d. ; etc.

Il est intéressant de noter que, sur l'ensemble des ouvriers dont les salaires ont augmenté, à peine 5 0/0 le doivent à des grèves.

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Giornale degli Economisti. L'article de M. Boninsegni sur le principe de la convenance économique et la science des quantités » (Il principio della convenienza economica e la scienza delle quantita) que nous avons commenté dans le Journal des Economistes du mois de juillet dernier, lui a valu une réponse du professeur A. Gobbi à laquelle M. Boninsegni a répondu,ce qui lui a valu une nouvelle réponse de M. Gobbi, à laquelle il a derechef répondu. Le Giornale degli Economisti, dans son fascicule de juillet, publie, daus l'ordre, ces quatre articles.

Nous rappelons que M. Gobbi, partant de ce point que tout individu, dans les opérations économiques,« se sert de certaines choses et de certaines énergies personnelles qui sont en son pouvoir », eu déduit que, pour accomplir une opération donnée, l'individu est déterminé par un « jugement de convenance »>, dans lequel intervient une certaine fonction de quantité physique qu'il appelle importance.

Le professeur Gobbi soutient avec infiniment d'esprit et de talent cette théorie ingénieuse, que M. Boninsegni combat, moins spirituellement, peut-être, mais à l'aide d'arguments plus solides.

Quant à nous, en ce qui concerne l importance, il nous suffit de constater qu'elle n'a pas le caractère fondamental des quantités, pas plus du reste que les énergies personnelles, et que, par conséquent, comme le dit très bien M. Boninsegni,« il est pour le moins erroné de les introduire dans des questions où l'on ne parle que de quantités et de leurs rapports. >>

- A signaler dans le fascicule d'août un remarquable article de notre ami Giretti, qui, avec une verve intarissable, revient encore

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