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Deux-Nethes.

LXIX.

25 frimaire.

Que le nommé VAN BENGHEM, secrétaire du cardinalarchevêque de Malines, chanoine de la métropole, est dans la maison d'arrêt de la commune de Malines depuis près de six mois, pour avoir exercé les fonctions du culte sans avoir fait la déclaration prescrite par la loi du 7 vendémiaire an IV, et parce qu'aucun des assesseurs du juge départemental de ce canton n'ont voulu, avant le 18 fructidor, faire partie du tribunal de police correctionnelle qui devait le juger; qu'on lui a offert sa liberté sous caution, mais qu'il l'a toujours refusée, en disant qu'il exercerait encore le culte aussitôt sa sortie de prison, et que jamais il ne se soumettrait à faire la déclaration, ni à prêter le serment; Considérant qu'une telle conduite est attentatoire aux lois et à la tranquillité de la République....

LXX.

Deux-Nethes.

25 frimaire.

Que le nommé VAN HERBERGE, archiprètre et chanoine de la cathédrale de Malines, est d'un caractère fougueux à l'excès et d'un fanatisme outré; que, par l'influence qu'il avait sur l'esprit du ci-devant archevêque de Malines et par ses conseils, il n'a pas peu contribué au mauvais exemple que ce dernier a donné au clergé de la ci-devant Belgique et qu'il n'a prêté, etc.

LXXI.

Deux-Nethes.

25 frimaire.

Que le nommé DUTRIEU, chanoine de la métropole de Malines, jouissait entièrement de la confiance du cidevant archevêque, parce qu'il avait la réputation d'être un grand théologien; qu'il est d'un caractère extrêmement vindicatif; qu'on l'accuse d'avoir dit souvent qu'il voudrait voir le dernier des Français exterminé, et qu'il n'a prêté, etc.

LXXII.

Deux-Nethes.

25 frimaire.

Que le nommé DOLLEMANS, curé du grand Béguinage (à Malines?), est extrêmement dangereux par l'influence qu'il exerce sur les autres curés qui sont dans l'habitude de le consulter dans toutes les affaires qu'ils croient impor tantes; que, d'ailleurs, il est tellement maître absolu des béguines qu'il dirige, qu'il leur fait accroire les plus grandes absurdités, et leur débite toutes sortes de calomnies qui, dans le même instant, volent de bouche en bouche dans toute la commune ; qu'il n'a prêté, etc.

Deux-Nethes.

LXXIII.

25 frimaire.

Que le nommé VAN EUPEN, ex-chanoine de la cathédrale d'Anvers, secrétaire du Congrès en 1790, n'a prêté ni le serment ni fait la déclaration voulue par les lois des

7 vendémiaire an IV et 19 fructidor; que, lors de la deuxième entrée des troupes françaises dans la Belgique, le gouvernement le fit mettre en arrestation et conduire au château de Lille, d'où il n'est sorti que sous le titre d'otage; qu'il est notoire que, depuis ce temps, par la célébrité de son nom, son hypocrisie et son influence sans exemple sur l'esprit du peuple, il est un des principaux auteurs des empêchements apportés aux déclarations à faire et au serment à prêter d'après les lois précitées ; Considérant qu'une telle conduite est attentatoire aux lois et à la tranquillité intérieure de la République....

[Personnage très important du clergé belge. On l'envoya d'abord en France, puis on le transporta au delà du Rhin, dans la province d'Utrecht. Il exerça à Jutphoas les fonctions de vicaire, et y mourut en 1804, des suites d'une maladie contagieuse qu'il avait contractée en visitant des malades. C'est à tort que le Moniteur (Réimpression, t. XXIX, 262 et 801), prétend qu'il aurait été transporté à la Guyane par la Charente, qui, du reste, n'y alla pas.]

Deux-Nèthes.

L XXIV.

25 frimaire.

Que le nommé VAN DER SLOTEN, Ferdinand-Joseph [né à Raust en 1755], doyen du chapitre, pléban 1 de l'église collégiale de Turnhout et doyen de la chrétienté de Hoogstraten, fanatise les contrées qu'il domine (qui s'élèvent à plus de 15 lieues de circonférence), au point que le seul nom de Français y est en horreur; qu'il a

1. Cette dénomination, spéciale, croyons-nous, au clergé belge, s'appliquait aux curés dont le choix était remis au chapitre.

caché, soustrait ou enlevé sur le territoire hollandais les registres de l'état civil plutôt que de les remettre à l'autorité compétente; qu'il est l'ennemi prononcé de toutes les lois républicaines et de tous les ordres émanant du gouvernement français; etc. (suit comme dessus).

G. Conanama.

LXXV.

Deux-Nethes.

25 frimaire.

Que le nommé WERBROECK, doyen du chapitre de la cathédrale d'Anvers, membre du vicariat, fut député à Paris pour empêcher la réunion de la Belgique à la France; qu'il est l'auteur d'une brochure rendue publique contre la déclaration prescrite par la loi du 7 vendémiaire an IV, ce qui est constaté par sa correspondance avec le commissaire du Directoire Exécutif près l'administration municipale d'Anvers ; qu'il a usé de son pouvoir de grand

1. Voici cette lettre, bien digne d'être reproduite et conservée, que Werbroeck adressait, le 2 mai 1797, au commissaire du Directoire, Dargonne : -« Citoyen commissaire.... Je vous écrirai franchement et avec toute la candeur qu'il faut mettre dans toutes ses démarches vis-à-vis de l'autorité publique, surtout lorsqu'il est question de la foi qu'on professe; je vous avouerai donc avant tout que je respecte profondément l'autorité civile; que j'ai à son égard toute la soumission, toute l'obéissance que Dieu, dans ses saintes Écritures, ordonne aux hommes, par rapport aux puissances de la terre. Mais les lois civiles, citoyen Commissaire, sont l'ou vrage des hommes: elles peuvent se trouver en contradiction avec les lois de Dieu, et pour lors, il est évident et il nous est ordonné d'obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. Or, parmi les lois de la république déjà émanées, il y en a (je ne vous le cacherai pas) sur lesquelles ma conscience, après l'examen le plus mûr, ne peut aucunement se rassurer. Je ne puis donc moi-même satisfaire à ce que vous exigez de moi, et, par conséquent, il ne m'est permis d'induire les autres à y déférer; car ce serait grossière. ment et indignement abuser de l'estime publique (si toutefois j'ai pu m'en attirer), et du caractère dont je suis revêtu. Je ne puis conséquemment donner l'exemple que vous me demandez: au contraire, mon exemple doit affermir tous ceux qui, dans l'ordre de la hiérarchie établie par

vicaire pour détourner le clergé à la tête duquel il se trouve de la prestation du serment prescrit par la loi du 19 fructidor, et que lui-même n'en a prêté aucun ; Considérant qu'une telle conduite est attentatoire aux lois et à la tranquillité intérieure de la République......

[Arrêté le 11 janvier 1798, il fut conduit à Paris d'abord, puis au delà du Rhin; il mourut à Ysselstadt d'une maladie contagieuse, le 21 novembre 1801.]

Pas-de-Calais.

LXXVI.

25 frimaire.

Considérant que le nommé Louis-Philippe LоCHTEMBERG, ministre du culte, a constamment prouvé sa haine contre la Révolution française; qu'il a (sic) sorti plusieurs fois du territoire de la République, qu'il a, en conséquence, été porté sur la liste des émigrés; qu'il résulte des renseignements pris sur son compte qu'il est retiré actuellement chez sa mère et qu'il y remplit les fonctions du culte; Considérant que son existence sur le territoire de la République tend à entretenir le fanatisme et à compromettre la tranquillité publique....

Jésus-Christ dans son Église, me sont soumis. Si, après les démarches que nous allons faire près les autorités supérieures, vous croirez de votre devoir de sévir contre des innocents, je remets dès à présent mon corps et mes biens entre vos mains, mais mon âme entre celles de son Créateur, qui est en état, s'il lui plaît, de me délivrer de toute poursuite. » - Annuaire du diocèse de Malines, 1860, p. 48-49.

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