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sance; et bientôt une rupture suivit des négociations peu sincères de part et d'autre. Cependant, depuis ce sacre, le prince de Galicie porta le titre de roi.

SVIATOSLAF VSÉVOLODOVITCH, ANDRÉ YAROSLAVITCH ET ALEXANDRE NEWSKY.

1247-1263. Sviatoslaf, oncle d'Alexandre, succéda à son frère Yaroslaf, dont les fils furent établis dans leurs apanages particuliers. Alexandre, qui jusque-là ne s'était point humilié devant les Mongols, dut aller prendre les ordres de Bâti, et partir avec son frère André pour aller rendre hommage au grand khan. Ces princes surent se concilier la faveur du chef tatar, qui donna à Alexandre toute la Russie méridionale en y comprenant Kief. André obtint le gouvernement de Vladimir. Sviatoslaf, leur oncle, alla s'en plaindre à la horde, mais il n'obtint point réparation, et il mourut deux ans après. La vieillesse de Bâti explique le choix du grand khan qui trouvait un gage de sécurité dans l'amour que les Russes portaient à Alexandre, lequel après tout ne jouait que le rôle secondaire de vice-roi. Les Novgorodiens recurent ce prince avec joie; il profita de la faveur du grand khan pour alléger le joug qui pesait sur la Russie, et conclut une alliance avec Hacon, roi de Norwége.

Cependant André, qui occupait la souveraineté de Vladimir, sous le bon plaisir des Tatars, eut l'imprudence de les irriter, et leur fournit l'occasion de piller sa province : il n'eut que le temps de s'enfuir en Suède; Alexandre, plus sage ou plus souple, fut reconnu à la horde grand prince de Vladimir.

Vers la même époque, Oleg,' qui avait occupé le trône de Riazan, retourna dans sa patrie après un long esclavage: il se fit moine, et mourut six ans après. Son fils Roman lui succéda.

Il faut placer vers cette époque la révolte des Novgorodiens contre Alexandre, qui rétablit son autorité par des

mesures sévères, et la fondation de Narva par les Suédois, les Finois et les Allemands.

Ces luttes continuelles dans le nord de la Russie servaient la politique des Mongols, mais d'un autre côté, elles aguerrissaient leurs tributaires, et préparaient leur affranchissement. Bâti était mort; Berki, en lui succédant, avait remis le gouvernement des provinces russes à son lieutenant Oulavtchi. C'est devant ce dernier que durent comparaître Alexandre et son frère André. Malgré leurs efforts, la Russie septentrionale fut soumise à un tribut onéreux, dont on n'exempta que les ecclésiastiques. En vain les fiers Novgorodiens voulurent résister. Alexandre lui-même punit son fils Vassili, fit mettre à mort les instigateurs d'une lutte sans espoir, et pour la première fois les tribus de la république de Novgorod vinrent grossir le trésor des khans.

La Russie était esclave depuis le Dniestr jusqu'au lac Ilmen; Daniel, qui avait pris part aux affaires de l'Europe, avait tenté vainement d'échapper au joug commun. Allié du roi de Hongrie, il appuya ses prétentions sur les domaines du défunt Frédéric, duc d'Autriche, contre l'empereur et le roi de Bohême, et porta la guerre en Allemagne plus loin qu'aucun de ses ancêtres. Fier de ces succès et des avantages qu'il avait remportés contre les Lithuaniens, appuyé par les Polonais et le roi de Hongrie, Daniel osa se déclarer l'ennemi des Mongols. Ses premiers efforts furent heureux; mais Bourondaï, à la tête d'une immense armée de Tatars, somma le roi de Galicie de marcher avec lui contre les Lithuaniens; et force fut à Daniel d'envoyer à ces barbares son frère Vassilko, avec des paroles de soumission et une armée auxiliaire. Tout le pays des Lithuaniens et des Yatviagues fut ravagé par les barbares. Cependant, Daniel fortifiait ses villes, et n'attendait qu'une occasion favorable pour secouer le joug; mais bientôt il se vit contraint de ruiner lui-même tous ses ouvrages, et de joindre ses troupes à

celles du vainqueur qui se jeta sur la Pologne. Kholm avait résisté; mais Sandomir, au mépris d'une capitulation honorable, eut tous ses habitants passés au fil de l'épée. Enfin Bourondai retourna sur les bords du Dniepr, menaçant de brûler la Volhynie et la Galicie à la moindre apparence de résistance.

Cependant, les habitants de Vladimir, de Souzdal et de Rostof, exaspérés par les exactions des Mongols, avaient massacré ou mis en fuite les percepteurs des impôts; Alexandre se rendit à la horde pour désarmer le ressentiment du khan; avant son départ, il donna l'ordre à son fils Dmitri de marcher contre les Livoniens; ce dernier emporta la ville de Dorpat, dont il massacra les habitants. C'était lutter de cruauté avec les Mongols. Alexandre trouva le khan Berki à Saraï, et parvint à justifier le meurtre dont nous venons de parler; mais il dut passer près d'une année à sa cour : il mourut à Gorodetz, après avoir pris la tonsure monacale. La douleur du peuple fut extrême; on lui donna le nom de Saint; et, au dix-huitième siècle, Pierre le Grand fit transporter ses restes sur les bords de la Néva, comme pour les rendre aux lieux témoins de son triomphe, et mettre sa nouvelle ville sous la protection d'un nom vénéré des Russes.

Ce fut sous son règne que s'élevèrent dans la horde du Volga ou de Kaptchak, des dissensions qui présageaient sa chute. Nogaï se déclara indépendant, et fit alliance avec Michel Paléologue; c'est du nom de ce chef qu'est dérivé celui des Tatars-Nogais, sujets actuels de la Russie.

LE GRAND PRINCE YAROSLAF YAROSLAVITCH.

1263-1272. André n'ayant survécu que de quelques mois à Alexandre Newsky, ce fut son frère Yaroslaf de Tver qui lui succéda. Les Novgorodiens se soumirent également à son pouvoir, mais avec des conditions qui réduisaient son autorité à une simple présidence.

Des événements importants s'étaient passés en Lithuanie: Mindovg, roi de ce pays, et Tortivil de Polotsk, avaient été assassinés par leurs proches; le fils de ce dernier se réfugia à Novgorod. Voïchelg, fils de Mindovg, qui s'était fait moine, résolut de venger son père, et exerça de grandes cruautés dans la Lithuanie. A la même époque, Dovmont, parent de Mindovg, est nommé prince de Pskof, et justifie ce choix par sa bravoure. Les Russes et les che valiers livoniens se firent beaucoup de mal, sans qu'il en résultât d'autre avantage pour les premiers que la possession des bords de la Narva.

Nous ne nous arrêterons pas aux différends qui surgirent entre Yaroslaf et les Novgorodiens, ni à la réconciliation qui s'ensuivit, notre but étant de ne choisir, parmi les faits, que ceux dont l'influence peut servir à faire compren→ dre l'histoire générale de la Russie. Ce fut vers cette époque que le khan Berga se fit mahométan, et entraîna par son exemple un grand nombre de Mongols. Ils poussèrent l'ardeur de leur foi nouvelle jusqu'à massacrer Roman, qui avait parlé de cette religion en termes peu révérencieux.

Yaroslaf mourut en revenant de la horde; prince faible, et qui n'avait pas rougi d'appeler les Mongols à son aide, pour réduire les Novgorodiens. Sa mort avait été précédée de celle de Daniel, roi de Galicie. La politique adroite et le courage de ce dernier allégèrent pour ses sujets le poids de la servitude; et, pendant un siècle, le royaume de Galitch fut regardé par les États chrétiens comme le plus sûr rempart contre les invasions des barbares. Après la mort de Daniel, la guerre éclata entre ses successeurs et Boleslas de Pologne. Vassilko était resté prince de Vladimir; Léon régnait à Pérémysle, Mtislaf à Loutsk et à Doubno; Schvarn, le plus jeune, possédait Galitch et Kholm. Malgré la paix, les boyars de Schvarn, appuyés des Lithuaniens, ravagèrent les provinces polonaises; mais Boleslas les défit, et les força à la paix. Voïchelg, ami de Vassilko et de Schvarn, s'était emparé

d'une grande partie de la Lithuanie, qu'il abandonna à ce dernier, pour se renfermer dans un monastère; mais Léon, jaloux de cet accroissement de puissance, attira Voichelg dans un piége, et le massacra de sa main. Quelque temps après, Schvarn et Vassilko moururent, et Léon monta sur le trône de Galitch; il établit sa résidence à Lvof, ville fondée sous Daniel.

Ce fut vers cette époque que les Génois fondèrent la ville de Caffa, sur l'emplacement de l'ancienne Théodosie.

LE GRAND PRINCE VASSILI YAROSLAVİTCH.

1272-1276. Vassili, frère cadet d'Yaroslaf, monta sur le trône de la grande principauté, et parvint à remplacer Dmitri, fils d'Alexandre, en qualité de prince de Novgorod. Au bout de deux ans de tranquillité, il partit pour la horde, à l'instant où les Mongols s'apprêtaient à marcher contre les Lithuaniens. Le païen Troïden, successeur de Schvarn, s'empara de Droguitchin, ville dépendante de Galitch, et en fit périr les habitants. Léon appela à son secours le khan Mangou-Timour; mais les Tatars se comportèrent en ennemis plutôt qu'en alliés, et une seconde expédition n'eut d'autre résultat que le siége de Grodno, où les Prussiens déployèrent une grande résolution. A son retour de la horde, Vassili succomba dans la force de l'âge, emportant les regrets des princes et du peuple. Sous son règne, le métropolitain Cyrille convoqua les évêques du nord de la Russie, et publia les canons ecclesiastiques, dont la copie, presque aussi ancienne que l'original, est conservée dans la bibliothèque du synode.

LE GRAND PRINCE DMITRI ALEXANDROVITCH.

1276-1294. Dmitri, héritier de la grande principauté, se rendit à Novgorod, tandis que les autres princes conduisirent leurs troupes dans la horde, pour suivre Mangou-Timour dans une expédition contre les Yasses du Caucase ou Alains; ils se distinguè

rent dans le Daghestan. L'année sui- · vante, Féodor, prince d'Yaroslavle, et Michel, fils de Gleb, aidèrent les Tatars dans leur guerre contre les Bulgares; vers la même époque, Dmitri força les Caréliens rebelles de repren dre le joug, et fonda le fort de Koporié sur le bord du golfe de Finlande, ce qui fut le sujet de violentes querelles entre le prince et les Novgorodiens. Dmitri venait de rétablir l'union entre les princes de Rostof, lorsque son frère André résolut de le déposséder. Il obtint du khan le titre de grand prince, et Dmitri fut obligé de s'enfuir. Les Tatars profitèrent de cette circonstance pour mettre tout à feu et à sang, et André eut l'indignité de se réjouir de ces calamités qui servaient son ambition. Cependant Dmitri, qui espérait trouver un asile dans Koporié, fut arrêté par les Novgorodiens ils ruinèrent cette forteresse de fond en comble, et appelèrent André pour les gouverner. Alarmé par les préparatifs de Dmitri, André se réfugia à la horde, reparut avec une armée de Tatars, et contraignit Dmitri à se retirer. Il alla s'humilier devant Nogai qui lui rendit sa couronne, assez peu soucieux que tel ou tel prince russe se chargeât du soin de lui payer le tribut. André dissimula son dépit, et céda Novgorod à son frère, attendant que la fortune lui devînt plus favorable.

Vers ce temps, le désordre éclata dans la province de Koursk Oleg, pour complaire au khan, fit mourir Sviatoslaf, et périt lui-même avec ses deux fils de la main d'Alexandre, frère de sa victime.

Cependant André se préparait à la guerre; mais le grand prince le prévint, éloigna un Tsarevitch de la horde qui avait pris le parti de son frère; et, dans le même temps, les Rostoviens chassèrent un grand nombre de Tatars dont ils pillèrent les propriétés : cette témérité demeura impunie, sans doute à cause des dissensions qui régnaient entre les chefs mongols. André et Féodor d'Yaroslavlé s'unirent étroitement, et parvinrent à perdre Dmitri dans l'es

prit de Nogaï. Sur un ordre du khan, une armée nombreuse fond sur la grande principauté : Dmitri s'enfuit à Pskof, et ses terribles ennemis brûlent et pillent tout sur leur passage. Tver s'apprêtait à une résistance désespérée; mais les Mongols se portent sur Novgorod, et se retirent enfin, gorgés de sang et de pillage. Dmitri se réfugia à Tver, où Michel parvint à le réconcilier avec André: il avait abandonné le titre de grand prince, content de son apanage d'Yaroslavle, lorsqu'il tomba malade subitement. Il se fit moine, et mourut sur le chemin de Volok. Sous son règne, les Suédois fondèrent la forteresse de Vibourg.

En 1280, Léon de Galicie espéra recueillir l'héritage de Boleslas, roi de Pologne; mais Lekho, neveu de ce prince, ayant été choisi par les boyars de Cracovie, Léon implora le secours des Tatars, et fut complétement battu malgré ces auxiliaires.

En 1285, Nogaï et Télébouga marchèrent contre les Hongrois, et forcèrent les princes de Galicie à les suivre. Cette expéditon coûta cher aux Tatars; la maladie et la faim les domptèrent, et, suivant l'expression d'un annaliste, Télébouga s'enfuit avec une seule femme et une seule jument. Cependant ils reparurent, en 1287, sur les bords de la Vistule. Lekho abandonna Cracovie, et c'en était fait de la Pologne, si la désunion ne s'était mise entre les deux généraux qui fini rent par se séparer. Télébouga s'arrêta en Galicie où il introduisit la peste.

Vladimir, prince de Volhynie, laissa le trône à Mstislaf, qui se montra digne de lui succéder, par sa sagesse et ses vertus.

LE GRAND PRINCE ANDRÉ ALEXANDROVITCH.

1294-1304. L'ambition d'André était satisfaite; mais bientôt Daniel de Moscou et Jean de Péréiaslavle voulurent conquérir leur indépendance, et les autres princes se partagèrent, selon leurs affections particulières. Les Tatars avaient été choisis pour arbitres; cependant leur ambassadeur, satisfait

d'avoir reçu de riches présents, ou peut-être dans le but d'entretenir la division entre les princes tributaires, se retira sans que la querelle eût été vidée. André leva des troupes, mais bientôt tout s'apaisa; du moins n'y eut-il point de rupture ouverte. Nous avons parlé de ce différend pour montrer que la discorde entre les princes russes était le plus puissant auxiliaire de la puissance des Mongols.

André, qui avait à se plaindre de Daniel de Moscou, était allé à la horde pour obtenir satisfaction; pendant son absence, Daniel meurt, et son fils Georges, ou Youry, lui succède. André revint, après une absence d'une année, avec des ambassadeurs du grand khan Tokhta, qui imposa la paix aux princes désunis, en leur ordonnant de se contenter de leurs apanages respectifs: cependant Georges retint Péréiaslavle. Cette décision fut prise dans une diète solennelle, sans que les princes de Riazan et de Smolensk y prissent aucune part; car le grand prince était bien assez occupé des autres apanages.

En 1299, les chevaliers livoniens assiégèrent inopinément Pskof; le vieux prince Dovmont les repoussa avec perte, et mourut quelques mois après, laissant un nom vénéré.

Les Suédois fondèrent la ville de Kexholm en Carélie; mais les Novgorodiens la prirent, en rasèrent les remparts, et rebâtirent le fort de Koporié. Cinq ans après, le général Torkel Knoutson fonda la ville de Landskron, où il laissa une garnison. Le grand prince André s'en empara malgré une héroïque résistance. Ce fut, disent les historiens, la seule action louable du prince André.

Les Novgorodiens venaient de conclure la paix avec Erik VI, roi de Da nemark; et, peu confiants dans la durée de la tranquillité, ils avaient élevé dans leur ville une citadelle en pierre, lorsque le grand prince mourut, revêtu de l'habit monastique, expiation tardive de tous les maux qu'il avait causés à la Russie. Peu d'années avant, Léon de Galicie avait terminé sa carrière, universellement regretté de ses sujets.

LE GRAND PRINCE MICHEL YAROSLAVITCH.

1304-1319. Michel et Georges se disputèrent l'héritage d'André. Le premier avait pour lui le droit, si toutefois il existait quelque chose de semblable, à cette époque d'asservissement et d'anarchie. Il obtint l'autorisation du khan, ce qui valait mieux que le droit, et son neveu Georges fut obligé, après quelques combats douteux, de se contenter de Moscou. Sa cruauté et sa hauteur lui aliénèrent tous les cours; Michel put jouir de quelque repos.

Après s'être réconcilié avec les Novgorodiens, il dut partir pour la horde. Usbeck venait de monter sur le trône; il méritait l'affection des Tatars, par sa justice, et par son zèle à propager la religion de Mahomet. La longue absence du grand prince eut des suites non moins funestes à lui-même qu'à la Russie. Les Suédois brûlèrent la ville de Ladoga, et les Caréliens firent périr un grand nombre de Russes qu'ils avaient attirés dans Kexholm. Les Novgorodiens tirèrent vengeance de ce double affront; mais ils firent un crime à Michel d'avoir abandonné la patrie, pour aller rendre à un prince mongol de vains et serviles devoirs. Georges de Moscou profita de cette circonstance, et se fit nommer chef des Novgorodiens, qui déclarèrent la guerre au grand prince cette résolution n'eut pas de suite. Cependant Georges, sommé de comparaître devant le khan, confia le gouvernement de la ville à son frère Athanase, et partit, muni de riches présents. Michel s'avança à la tête ďune armée formidable, composée de Mongols et de soldats de Vladimir et de Tver. Les Novgorodiens osèrent résister, et le courage dut céder au nombre; plus tard, ils firent si bonne contenance que Michel s'en retourna sans les attaquer dans sa retraite; s'étant imprudemment engagé dans des forêts et des marécages, il perdit une partie de son armée.

Cependant Georges avait su se ménager la faveur du khan, qui le déclara chef des princes russes, et lui donna en mariage sa sœur Kontchacka, qui

fut baptisée sous le nom d'Agathe. Il revint accompagné d'une armée tatare, et ravagea les villes et les villages de Tver, jusqu'au Volga, sans vouloir écouter les ambassadeurs du grand prince, qui lui offrait de se contenter de son apanage. Michel convoqua les boyars, leur demanda conseil, et fort de leur approbation, il marcha contre Georges qui fut complétement battu; il se vit obligé de s'enfuir à Novgorod, qui se déclara pour sa cause, et envoya des troupes contre le vainqueur. Michel, pour épargner le sang russe, offrit de s'en rapporter à Usbeck. Par malheur, l'épouse de Georges mourut à Tver, et les ennemis de Michel firent courir le bruit qu'elle avait été empoisonnée. Usbeck, injustement prévenu contre Michel, permit son supplice; ce prince, victime déplorable de la perfidie de son neveu, mourut avec un courage que sa vive piété lui rendit facile. L'Église grecque l'a mis au nombre des saints martyrs, et l'histoire lui a donné le nom d'ami de la patrie.

Sous le règne de ce prince, la peste, la famine et de fréquents incendies désolèrent les villes déjà épuisées par la rapacité des Mongols.

LES GRANDS princes GeoRGES DANIELO-
VITCH, DMITRI ET ALEXAndre MikHAÉ-
LOVITCH.

1319-1328. Suivi du jeune Constantin, fils de l'infortuné Michel, et des boyars de Tver, qu'il emmenait prisonniers, Georges vint régner à Vladimir, et envoya son frère Athanase à Novgorod, pour y gouverner en son nom. Dmitri, fils aîné de Michel, monta sur le trône de Tver. Le grand prince se porta sur Riazan, dont le prince, Jean Yaroslavitch, dut se soumettre à tout ce que Georges exigea de lui. Dmitri, pour mieux assurer sa vengeance, conclut la paix, et obtint l'élargissement de son frère Constantin et des boyars de Tver. Bientôt après, Georges, à la tête des Novgorodiens, marcha contre les Suédois, et tenta inutilement d'emporter Vibourg. Il apprit la mort de son frère Athanase, et les violences com

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