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chure. L'Amour ne prend le sien qu'à la première bifurcation où l'Argounn, vers le sud, et la Chilka, au nord, se réunissent pour former le fleuve. Un peu plus loin, la Chilka se forme à son tour des eaux réunies de l'Onone et de l'Ingoda. Ce procédé de nomenclature hydrographique empêche quelquefois d'assigner aux grands fleuves le lieu de leur source. Si ce mode était général, on, serait fondé à croire qu'il résulte d'un système; mais comme il ne s'applique pas, dans les mêmes circonstances, à tous les grands courants d'eau, il est naturel de l'attribuer à une cause purement accidentelle : les bassins de ces fleuves n'ayant été réunis à l'empire que partiellement et non simultanément, les chefs russes qui en ont successivement fait la conquête, ont laissé à ces rivières, dont souvent le cours leur était inconnu, les noms que leur assignaient les peuplades soumises.

Entre le golfe d'Okhotsk et la mer Glaciale, plusieurs fleuves dirigent, les uns vers le nord, les autres vers l'est, leurs eaux presque toujours chargées de glaçons. Le pays qu'ils arrosent est celui des Koriaks et des Tchouktchi. Ces tristes contrées n'ont été qu'incomplétement reconnues.

Le plus oriental des courants dont nous venons de parler est l'Onadyr : il coule presque sous le cercle polaire, et son embouchure est dans un golfe appelé communément mer d'Onadyr; il rassemble presque toutes les eaux comprises entre le détroit de Béring et une chaîne de montagnes ou plutôt de coteaux d'une longueur considérable, que l'on suppose être une ramification de l'Altaï. Cette chaîne sépare les terrains dont la pente descend vers l'océan Oriental de ceux qui versent leurs eaux dans la mer Glaciale. Le Kolyma et l'Indiguirka, qui coulent du sud au nord, recueillent ces eaux pour les porter dans la mer, au delà de 70o de latitude.

L'Olének, dont le cours est aussi dans la direction du méridien, n'a été exactement reconnu que vers sa source et à son embouchure; le tracé des ré

gions intermédiaires n'a été arrêté que sur les indications des indigènes. En avançant toujours vers l'ouest, on rencontre un des plus grands fleuves du nord de l'Asie, le Léna, dont le bassin n'a pas moins de cinq cents lieues du sud au nord, et presque autant de l'est à l'ouest. Son lit est élargi par les îles nombreuses qu'il renferme, et ses eaux, subdivisées en une multitude de petits canaux, coulent avec une extrême lenteur et charrient presque continuellement des glaces. La navigation y est très-difficile, et ne paraît guère susceptible d'amélioration mais les acquisitions que l'histoire naturelle a faites à l'embouchure du Léna, sur ses bords et sur quelques-uns de ses affluents, promettent à la science de nombreuses et importantes découvertes. De prodigieux amas d'ossements fossiles, presque tous de mammouths, le corps entier d'un de ces animaux, conservé dans la glace depuis des milliers d'années, et mis à découvert par un dégel extraordinaire et l'éboulement d'un coteau, et dont le squelette se voit à Pétersbourg; un rhinocéros trouvé sur les bords du Viloui, conservé comme le mammouth, et rendu à la science par des circonstances semblables, telles sont les richesses naturelles dérobées à l'ancienne histoire du globe, et qui attestent les révolutions qu'il a dù subir.

Le lac Baikal, le plus grand de la Sibérie, est appelé par les Russes mer de Baikal; il doit à des terreurs superstitieuses un nom encore moins mérité, celui de mer Sainte. Il a environ cent soixante-quinze lieues de longueur sur une largeur moyenne de trente; ses bords pittoresques ont un caractère de grandeur qu'on rencontre rarement en Russie, et ils peuvent être comparés aux plus beaux sites dans les deux continents. Couronné de coteaux élevés et de montagnes, ce lac recueille les eaux d'un grand nombre de rivières, dont une seule impose son nom au courant alimenté par ses eaux, c'est l'Angara; cependant deux autres, la Bargousine et la Sélinga, sont beaucoup plus considérables : l'une et l'autre ap

portent un volume d'eau comparable à celui de la Loire. Bientôt l'Angara, réunie à l'Ilim, devient la première des trois Toungouska que le Iénisséi reçoit successivement. Les Russes ont donné à ces trois rivières le nom d'une peuplade indigène dont les hordes parcourent avec leurs troupeaux le pays compris entre le Léna, le Iénisséi, la Sélinga et l'Onone.

L'aspect romantique des bords du Baikal a frappé l'imagination de ces peuples, et leur a inspiré des chants nationaux où se conservent les traditions merveilleuses de la mer Sainte, et où l'on retrouve quelque chose du génie tatare. Partout les scènes naturelles influent d'une manière plus ou moins sensible sur les formes de la pensée. Dans les pays de plaines, les chants populaires prennent un caractère monotone et inspirent une tristesse douce, tandis que les sites où les contrastes sont fortement prononcés portent à l'âme des impressions analogues, et prêtent au langage poétique des couleurs plus vives et plus variées.

Les lacs de la Russie, tant en Europe qu'en Asie, ont en général peu de profondeur, de sorte que près des bords la navigation rencontre beaucoup d'obstacles; dans le Baïkal, au contraire, à peu de distance du rivage, la sonde n'atteint pas le fond, et les rives sont formées presque partout de roches à pic d'une hauteur de deux à trois cents mètres, et plongées dans l'eau jusqu'au sommet.

Le Iénisséi est le fleuve le plus considérable de la Sibérie. Suivant les méthodes hydrographiques des Russes, la plus méridionale de ses sources ne lui appartiendrait pas, nous voulons parler de la Sélinga, qui, si elle n'est pas l'origine du fleuve, peut du moins être considérée comme un des plus remarquables de ses affluents. Cette rivière est elle-même alimentée par un lac de Mongolie, au sud de l'Altaï, à 48° 30' de latitude. Les cartes russes font sortir le lénisséi des vastes marais situés aussi dans la Mongolie, à 50° de latitude. Après un cours d'environ cent lieues dans la direction de l'ouest, ce

fleuve sort des montagnes et se dresse vers le nord. Avant sa jonction avec la haute Toungouska, qui double le volume de ses eaux, il n'avait reçu que de faibles courants tributaires. A 62° de latitude, il se grossit de la moyenne Toungouska; et, toujours sur sa rive droite, près du cercle polaire, la Toungouska inférieure`lui apporte les eaux recueillies dans un espace d'environ quatre cents lieues. La rive gauche, qui se rapproche du bassin de l'Ob, ne reçoit que des affluents bien moins considérables. Vers 68° 45′ de latitude, le Iénisséi tombe dans un golfe de la mer Glaciale, assez, étroit pour faire supposer que le courant du fleuve y reste sensible, augmentant de vitesse ou se ralentissant, dans cette mer sans marée, selon que le golfe lui-même se rétrécit ou s'élargit.

L'Ob tient le second rang parmi les fleuves de l'Asie septentrionale, en les classant d'après la longueur de leur cours; mais si l'on tient compte de l'étendue de son bassin, il peut le disputer au Iénisséi. L'espace qui lui fournit ses eaux s'étend au sud de l'Altaï, et renferme plus de 30° en longitude. Les cimes de l'Oural, qui dessinent aujourd'hui la limite entre l'Europe et l'Asie, terminent à l'ouest le bassin de l'Ob.

L'Irtisch, principal affluent de ce fleuve, traverse à 46° 30' de latitude, dans le pays des Kirguis-Kaīssaks, le grand lac Nor-Zaïssan, et, grossi par un grand nombre d'autres rivières, il rejoint l'Ob sous le soixante et unième parallèle. Suivant les Russes, l'Ob est la continuation de la Biia, qui sort du lac Téletskoïé, dans le gouvernement de Tomsk, à 52o de latitude. D'autres rivières assez considérables tombent dans ce lac, et y perdent leur nom. La Biia est déjà grande à sa naissance, et, comme sa pente est douce et régulière, d'assez fortes barques peuvent la remonter jusqu'au lac. A son confluent avec la Katounia, qu'elle rencontre sur sa rive gauche, elle prend le nom d'Ob, et le conserve jusqu'à son embouchure dans un golfe de la mer Glaciale, à 60° 50′ de lati

tude. Son cours sinueux se divise fréquemment en plusieurs bras qui contournent des îles spacieuses. L'Irtisch, avec moins de sinuosités, a plus de longueur et ouvre des communications plus importantes. Il semble qu'il eût été naturel de le considérer comme le courant principal, comme le fleuve, et avec d'autant plus de raison, que ses bords ont été le théâtre des principaux événements de la conquête de la Sibérie, vers la fin du seizieme siècle. Si le gouvernement russe ouvre un jour de nouvelles voies à la navigation intérieure dans ses possessions asiatiques, on commencera sans doute par des canaux de jonction entre l'Irtisch et les fleuves de l'Europe les plus rapprochés de son bassin. Ces travaux seraient favorisés par des lacs assez nombreux, et dont plusieurs sont traversés par des rivières navigables. Ces réservoirs se rencontrent jusque dans les chaînes de montagnes.

Le lac d'Aral, séparé de la Caspienne par un steppe de cent vingt lieues, n'en diffère que par ses contours; ses eaux salées, ses îles nombreuses, le peu de profondeur de son bassin, les poissons et les plantes qu'il nourrit, tout confirme l'opinion qui assigne au lac et à la mer une commune origine. Les Russes donnent à ce lac le nom de mer d'Aral et de mer Bleue, quoique rien ne justifie cette appellation. Ses eaux ont la teinte verdâtre de l'aigue-marine, comme celles de la Caspienne. Parmi les rivières tributaires de ce lac, il en est trois qui méritent une mention particulière le Sirr-Daria des Boukhares (laxarte des anciens) qui cou e du sud au nord et entre dans la partie orientale de l'Aral, le Kizin-Daria, dont il paraît que les anciens géographes n'eurent point connaissance, et le Jigon ou Oxus: ce fleuve versait autrefois une partie de ses eaux dans la Caspienne par deux bras que les atterrissements et les sables ont comblés, mais que l'on reconnaît encore à la dépression du terrain. Ces rivières pourraient servir à l'établissement de voies navigables entre la mer des Indes et la Caspienne, et étendre

:

ainsi le commerce européen dans les steppes de l'Asie centrale.

Les lacs et les fleuves de l'Europe n'ont point les grandes proportions de ceux de l'Asie; le Volga seul fait exception. En tenant compte des sinuosités de son cours, on calcule qu'il parcourt environ mille lieues, quoique la différence de latitude entre sa source et son embouchure n'excède pas 11°. On a remarqué l'insalubrité de ses eaux dans la partie supérieure de son cours; mais ce défaut est sensiblement corrigé sur la rive droite, à partir de sa jonction avec l'Oka, grande rivière qui sort des provinces centrales de la Russie d'Europe; à une centaine de lieues plus bas, la Kama rend le même service à la rive gauche: celle-ci vient du nord-est, en longeant la chaîne des monts Ourals; la flore et la faune de ses rives offrent de singulières différences ainsi le pin cembro ne croît que sur la gauche, et les loups n'infestent que la droite. C'est par la Kama que les produits de la Sibérie arrivent au Volga; l'Oka suffit à une immense circulation dans l'intérieur de l'empire. Des embarcations de quinze cents et même de deux mille cinq cents tonneaux sont confiées à ces deux rivières, qui offrent une pêche très-abondante, surtout aux environs de la Caspienne, lorsque les esturgeons, les bielougas et autres gros poissons, quittent les eaux salées pour faire leurs migrations annuelles dans les eaux douces.

L'Oural tient le premier rang, après le Volga, parmi les affluents de la Caspienne; il portait autrefois le nom d'Yaïk, qui se rattachait à des souvenirs d'indépendance, et que, pour cette raison, le gouvernement a changé en celui d'Oural, après une insurrection dont ses bords furent le théâtre. Son cours, qui se replie sans cesse, sépare deux peuplades naguère ennemies, mais qui reconnaissent aujourd'hui le joug de la Russie. Sur la rive droite, habitent les Baschkirs; sur la gauche, les hordes des Kirguizes errent avec leurs troupeaux, depuis les sources du fleuve jusqu'à la mer. Les eaux de l'Oural sont

pures, et les poissons voyageurs les préfèrent à celles du Volga; ils y entrent en colonnes serrées, et les remontent à une grande distance. Le poisson et le caviar (œufs d'esturgeon) de l'Oural sont plus estimés que ceux du Volga, et offrent une source intarissable de richesses. Un jour, les fleuves sortis du Caucase, et surtout le Kour, accroîtront encore cette importante exploitation de la Caspienne.

Sur la Baltique, la pêche est loin d'offrir d'aussi riches résultats; mais les fleuves qui s'y jettent exercent une influence sensible pour les communications, par la fertilité qu'ils répandent sur leur passage et la salubrité de l'air qu'ils déplacent sans cesse dans leur cours. A mesure que l'on avance vers le nord, les bienfaits des irrigations fluviales sont moins appréciables: la terre, couverte de neige pendant cinq ou six mois de l'année, y est si profondément détrempée par les dégels, que le manque d'humidité s'y fait rarement sentir. Dans les espaces découverts, la végétation, loin d'être plus riche et plus puissante, en raison du voisinage immédiat des grands courants d'eau, y perd quelque chose de son éclat et de sa vigueur, soit à cause des débordements périodiques de ces fleuves, soit parce que la débâcle, qui refroidit toujours la température, n'a lieu que lorsque la chaleur a déjà activé la séve, que ce refroidissement subit arrête ou ralentit. Il nous suffira de considérer les fleuves de la Baltique sous le rapport de leur importance commerciale.

La Néva, dont le cours est d'environ dix-huit lieues, selon l'estimation des Russes, sort du lac Ladoga dont elle déverse les eaux dans le golfe de Finlande. A l'époque du passage des glaces, qui a lieu ordinairement en avril, le fleuve est quelquefois obstrué pendant plusieurs semaines, surtout lorsque le vent d'est rejette les glaçons du lac dans ce canal naturel. Le vent de mer, au contraire, les disperse sur les côtes, où ils fondent en grande partie avant de parvenir au fleuve. La Svir, rivière navigable pour de très-grandes em

barcations, forme la jonction entre l'Onéga et le Ladoga, de sorte que, d'après nos méthodes hydrographiques, l'origine de la Néva pourrait être placée à l'extrémité septentrionale du premier de ces magnifiques réservoirs, dont une population active et industrieuse est venue habiter les bords. Pierre le Grand a établi près de l'embouchure de la petite rivière de Lossossenka dans le lac Onéga, des usines pour le service de l'artillerie et de la marine. Cet établissement est devenu la ville de Petrozavodsk, port et cheflieu du gouvernement d'Olonetz. Des chantiers de construction ont exploité les belles forêts de ces contrées, et des vaisseaux, construits sur les bords de la Svir, arrivent à Pétersbourg par la Néva, vont doubler le cap de BonneEspérance, et naviguer dans les mers de la Chine. Cependant les bâtiments d'une charge un peu considérable ont de la peine à traverser certaines passes de la Néva. Les vaisseaux de guerre, construits à l'amirauté de Pétersbourg, quoique sans canons et sans équipage, ne peuvent se rendre à Cronstadt qu'avec des alléges, et les vaisseaux marchands qui tirent beaucoup d'eau sont dans le même cas.

Des canaux joignent la Néva au Volga, et par conséquent la Baltique à la Caspienne. D'autres voies navigables ont fait communiquer l'Onéga avec la Dvina, c'est-à-dire, la Caspienne avec la mer Blanche. Le projet conçu par Pierre le Grand de faire entrer la mer Noire dans ce système de navigation intérieure, est sur le point d'être réalisé; on achève le canal entre le Volga et le Don. Plusieurs autres canaux convergent vers la capitale, pourvoient à son approvisionnement, alimentent son commerce, et lui préparent ce degré de splendeur et de force prévu par son fondateur; si toutefois les destinées de cette ville ne sont pas transportées à l'autre extrémité de l'empire.

Quoi qu'on ait exagéré les avantages que la Russie doit à son système de canalisation, on peut dire qu'il est à peu près en harmonie avec ses besoins ac

tuels. Les voies navigables se multiplieront nécessairement en proportion des progrès de la culture et de l'accroissement successif de la population; mais il reste bien des choses à faire dans la Russie européenne avant de faciliter les rapports entre ses habitants et les peuplades clair-semées dans les déserts de l'Asie septentrionale. Dans l'état actuel des choses, la navigation intérieure de la Russie a déjà pris un développement qu'elle ne saurait atteindre dans aucun autre pays de l'Europe. L'ensemble de ses fleuves et de ses canaux offre l'image d'un arbre gigantesque dont le Volga forme le tronc appuyé sur ses soixante et dix embouchures qui plongent dans la Caspienne, et dont les branches atteignent la mer Noire, la Baltique et la mer Glaciale. Quelques autres communications, plus directes entre la Baltique et la mer Noire, sont projetées, et déjà l'on peut passer du Niémen, fleuve russo-prussien, dans le Dniepr (Borysthene des anciens) par le canal d'Oginski.

La Vistule a subi le sort de la Pologne; il lui faudra sans doute renoncer, pour des raisons politiques, à communiquer avec le Danube; car les monts Carpathes ne seraient point un obstacle insurmontable, et ses alliances ne pourront venir que de l'est; quant aux communications de ce beau fleuve avec le Dniester et le Dniepr, elles ne rencontreraient point de difficultés naturelles; mais il est souvent moins aisé de traverser la frontière commune de deux États, qu'une chaîne de hautes montagnes.

La Dvina occidentale, dont la source est peu éloignée de celle du Volga, se rapproche d'abord du grand fleuve, tourne à l'est, et après avoir traversé le lac d'Okhvate, verse ses eaux dans le golfe de Riga. La navigation n'y est facile qu'à l'époque de la fonte des neiges. On profite alors de la crue des eaux pour franchir les nombreuses cataractes de ce fleuve et des affluents, et conduire jusqu'à Riga les bois de mâture et de construction que fournissent les forêts de la Lithuanie et

de la Livonie. Ces bois et surtout les mâtures sont exportés en partie jusque dans les ports de la Méditerranée; mais le Niémen joue un rôle encore plus important depuis qu'il communique avec le Dniepr, et qu'il ouvre un passage entre deux mers.

Nous terminerons cette courte notice des fleuves de la Baltique par le Tornéo qui sert de limite entre la Russie et la Suède; c'est sur ses bords que des académiciens français ont mesuré un degré du méridien terrestre. L'embouchure de ce fleuve est au fond du golfe de Bothnie, presque sous le cercle polaire, et ses sources naissent à 69° de latitude. Quoique rejeté vers le nord, il n'est pas sans utilité pour le commerce entre les Lapons et les Finois. Les riverains ōsent franchir ses cataractes sur des barques légères, et font ainsi quelques transports durant le court été de leur pays.

En passant aux fleuves de la mer Noire, nous nous abstiendrons de répéter ce qu'on a déja lu dans ce recueil sur l'hydrographie des régions caucasiennes.

Le Kouban doit au Caucase presque toutes les eaux qui l'alimentent jusqu'à son entrée dans la plaine, et qui plus loin viennent grossir son cours; sa rive droite ne reçoit que deux faibles courants, tandis que six rivières et un grand nombre de ruisseaux descendent à sa rive opposée, A son embouchure, il se divi se en deux bras, dont l'un tombe dans la mer d'Asof et l'autre arrive directement à la mer Noire. L'île de Taman est for mée par les deux bras du fleuve qui l'isolent du continent; et sa côte occidentale forme, avec le rivage opposé qui appartient à la Tauride, le Bosphore cimmérien, nommé aujourd'hui détroit d'Iénikalé. Le Kouban n'est pas moins poissonneux que le Térek; mais la navigation n'y est facile que pour les barques qui tirent peu d'eau.

Le Don ou Tanaïs des anciens serait un des fleuves les plus importants de la Russie centrale, si l'insalubrité de ses eaux terreuses et les bancs de sable limoneux que son cours forme

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