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La Livonie, aussi bien que l'Esthonie, a conservé quelques priviléges. Ces deux provinces, cédées par la Suède, et dont les habitants eurent une même destinée comme ils ont une même origine, sont devenues russes à la même époque. Mais leur importance territoriale et numérique est bien différente. La Livonie s'étend sur une superficie de deux mille neuf cent quarante lieues carrées, et sa population dépasse sept cent cinquante mille âmes. Riga en est le chef-lieu; elle compte quarante-six mille habitants. Avantageusement placée pour le commerce, elle est cependant exposée aux fréquentes inondations de la Dwina. Les eaux de ce fleuve sont peu salubres, et le sol des environs offre un mélange de sable. A cinquante-sept lieues à l'est de Riga, s'élève Dorpat célèbre par son université, et qui ne compte que neuf mille habitants. Les autres villes de ce gouvernement sont peu importantes. L'île d'OEsel, à l'entrée du golfe de Riga, ainsi que plusieurs autres d'une moindre étendue, forment un district séparé. La terre y est assez fertile et la laine des moutons qu'on y élève est estimée pour sa finesse. Les forêts de ce gouvernement fournissent des bois de mâture, et une espèce de cormier très-propre à la fabrication des roues et des poulies. Ces articles, ainsi que les résines, le chanvre et le lin, forment les branches principales du commerce d'exportation dont ce port est un des centres les plus actifs.

La Courlande, dont Mittau est la capitale, fut longtemps gouvernée par des ducs, sous le patronage de la Pologne ou de la Russie. La position précaire où se trouvait cette province, détermina les Courlandais à solliciter leur incorporation à la Russie. Ils l'obtinrent en 1795, avec la conservation de plusieurs franchises. Ainsi l'administration y est modifiée comme dans les gouvernements formés des anciennes provinces suédoises. On y compte, sur un territoire de quinze cents lieues carrées, cinq cent quatre-vingt mille habitants, c'est-à-dire, à peu

près trois cent quatre-vingts par lieue. L'industrie manufacturière n'y a point suivi les progrès de l'agriculture; les sciences et les lettres y sont moins cultivées qu'en Livonie, où l'on parle allemand plus purement qu'à Vienne et à Berlin.

Le grand-duché de Finlande est la plus vaste des provinces baltiques. Sa population ne donne que soixante-cing habitants par lieue carrée; elle est d'environ trois cent cinquante mille individus répartis sur une superficie qui équivaut aux deux tiers du sol de la France. Le sceptre des tsars ne pèse que légèrement sur cette possession récente qui a presque entièrement conservé les formes de l'administration suédoise. Le gouvernement de Vibourg y est réuni. Helsingfors, capitale actuelle de cette circonscription, a été brûlée durant la campagne qui l'a soumise à la Russie; mais ce désastre est réparé.

Abo, quoique déchue du premier rang qu'elle a cédé à la nouvelle capitale, Abo, privée de son université, est encore regardée comme la plus grande ville de la Finlande; elle ne compte cependant que dix mille habi

tants.

Les Russes ont encore ajouté aux fortifications déjà existantes, surtout autour d'Helsingfors. La forteresse de Swéaborg, dans le voisinage de cette capitale, est réputée imprenable. Tornéo, petite ville, située au fond du golfe de Bothnie, sur le fleuve Tornéo, est célèbre dans les fastes géographiques, par la mesure d'un méridien terrestre. Elle fut longtemps regardée comme la ville européenne la plus rapprochée du pôle; mais Kola, dans le gouvernement d'Arkhangel, est plus au nord de trois degrés, et atteint presque le 69° de latitude. La Finlande s'étend depuis 60° jusqu'à 70°, comprenant une grande partie de la Laponie suédoise. La culture y est presque nulle dans la partie septentrionale; la population s'est réfugiée vers le sud, où se trouvent presque toutes les villes, à l'exception de Tornéo. Des forêts, des rochers, des marais et des lacs occu

pent la plus grande partie de l'espace que renferment les limites de la Finlande. L'île d'Aland, jetée à l'entrée du golfe de Bothnie, est assez fertile, et la population y est relativement plus considérable qu'en aucune autre partie de ce gouvernement. Le bois est le principal article d'exportation; les pêcheries alimentent aussi le commerce extérieur, ainsi que l'excédant du produit des mines de fer, de cuivre et de plomb. Quelques perles trouvées dans des lacs ou des rivières y sont plutôt un objet de curiosité qu'une ressource commerciale.

Les Finlandais ou Finois sont un peuple plutôt patient que robuste. Leurs cheveux sont en général d'un blond de lin, et leurs traits manquent d'expression. Leur langue a une grande douceur. La difficulté des communications et les ressources que leur offrent la chasse et la pêche, ont retardé pour eux les progrès de l'agriculture et de l'industrie manufacturière. En hiver, les paysans finois se rendent en grand nombre à Saint-Pétersbourg, avec un traîneau et un cheval, et moyennant une rétribution de 30 à 40 kopeks ou centimes, ils offrent au public la facilité de se faire voiturer d'un bout de la ville à l'autre. Les Russes, si souvent menacés dans leurs possessions septentrionales, ont attaché un grand prix à la conquête de cette province: quant aux produits du sol, ils n'en tirent que de faibles avantages.

Le berceau des Russes est dans la grande Russie; c'est là que tout retrace le développement de leur puissance si longtemps retardée par l'invasion de peuplades guerrières, et par le conflit des princes apanagés. Cette partie de l'empire est divisée en dixneuf gouvernements. Celui de Moscou, par sa position, et par les destinées de cette ville, prise et brûlée par les Tatars et les Polonais, et qui, en 1812, alluma son propre bûcher, pour renaître victorieuse de ses cendres, a le droit d'être cité le premier, lorsqu'il est question de l'ancienne Russie. Moscou, chef-lieu de ce département, ancienne capitale de la grande princi

pauté de ce nom, et depuis de toute la Russie qui, pendant longtemps, a été appelée Moscovie, l'emporte encore sur la capitale moderne par son étendue dont le circuit est de dix lieues, et par sa population, qui pendant l'hiver atteint le chiffre de quatre cent cinquante mille habitants. Cette ville renferme dans son enceinte d'autres villes, des villages, des jardins et des sites agrestes qui contrastent avec la magnificence de ses édifices. Les flèches et les coupoles dorées de ses temples l'annoncent de loin; et l'aspect qu'elle offre au voyageur n'est pas au-dessous de l'attente la plus exigeante. Le caractère principal de cette ville est la variété. C'est un assemblage de quartiers séparés les uns des autres par des murailles, des eaux courantes, des boulevards plantés d'arbres. La forteresse du Kreml ou Kremlin occupe une éminence sur la rive gauche de la Moskva, petite rivière qui coule humblement au milieu de cette vaste cité.

Le Kreml est l'ancienne résidence des souverains, dont on voit encore le palais. Les villes dont nous avons parlé, ou plutôt les quartiers qui portent ce nom, sont la ville Chinoise (Kitaï- Gorod), où se trouve le bazar; la ville Blanche (Bèloï-Gorod), devenue le plus beau quartier de Moscou : elle est traversée par la petite rivière de Néglinnaia, et entourée d'une plantation d'arbres qui a remplacé la muraille blanche, fortification élevée vers la fin du seizième siècle; la ville aux remparts de terre (Zemlianoï-Gorod), où l'on entrait autrefois par trente-quatre portes; deux de ces portes, qui ont été construites en pierre, subsistent encore aujourd'hui. Moscou compte un grand nombre de monastères dont quelques-uns sont flanqués de tours: ses faubourgs sont défendus par une enceinte de fossés, et arrosés par trois ruisseaux. Parmi les monuments les plus remarquables, nous citerons le palais impérial; une des églises de la ville chinoise qui renferme vingt temples, dans chacun desquels on peut célébrer l'office divin; la haute tour d'Ivan Veliki (Ivaṇ

le Grand), dont la plus grosse cloche, du poids de trois cent cinquante mille livres, est tombée au pied de l'édifice et s'est profondément enterrée; l'église de l'Assomption, où l'on célèbre les solennités du sacre.

Trois cents églises, distribuées dans les différents quartiers de la ville, dominent les maisons de leurs coupoles pittoresques.

Moscou possède en outre une université, une académie de médecine et de chirurgie, une académie pour l'étude des langues slavonne, grecque et latine, un institut destiné aux demoiselles nobles, un hospice des enfants trouvés, plusieurs hôpitaux, un arsenal et une fonderie de canons, des sociétés savantes, des théâtres et des manufactures dont les produits sont recherchés dans tout l'empire. Pour donner une idée de son commerce, il suffira de dire que le bazar de la ville Chinoise contient six mille boutiques bien pourvues; et qu'un grand nombre de commerçants en tout genre sont répandus dans tous les quartiers de la ville. En général, le caractère national se montre à Moscou plus complet et moins mélangé qu'à Saint-Pétersbourg. Les seigneurs qui viennent y passer l'hiver, rappor tent avec eux le ton et les habitudes de la province; le luxe y manque souvent de cette élégance quí distingue la cour, et le langage même y décèle le Russe radical. La table, le jeu et les chevaux sont autant d'écueils pour le désauvrement d'un grand nombre de gentils hommes moscovites. Il est inutile de dire que d'honorables exceptions échappent à la généralité de notre remarque; nous ajouterons que le patriotisme et l'hospitalité sont des qualités héréditaires dans presque toutes les grandes familles qui résident habituellement à Moscou.

On admire les ressources de la Russie, lorsqu'on se rappelle qu'à peine un quart de siècle s'est écoulé depuis que cette ville est sortie de ses ruines. L'ancienne Moscou avait un caractère plus pittoresque, et présentait à chaque pas des contrastes plus heurtés: à côté d'une maison de bois s'élevait

un hôtel somptueux; c'était l'empire lui-même réduit aux proportions d'une cité; ici le luxe et le palais; plus loin, le travail et la cabane.

Ce dut être un spectacle à la fois imposant et terrible que celui de Moscou allumant elle-même son immense bûcher, et jetant la clarté de ses funérailles sur les armes des légions victorieuses. Ses ruines ont été fécondes; elle s'élève aujourd'hui plus riche et plus brillante qu'avant l'invasion.

L'étendue de ce gouvernement comprend seize cents lieues carrées; ce qui donne une moyenne d'environ huit cents habitants par lieue. Les environs de Moscou renferment quelques monastères, des résidences d'été remarquables, et des maisons de campagne où le luxe des grandes villes est réuni aux agréments de la vie des champs. Quoique le sol y soit d'une qualité médiocre, l'agriculture y prospère autant que le permet le climat. Les administrations de districts sont très-multipliées dans cette circonscription; mais elles siégent dans des villes dont la population n'excède pas six mille habitants; les principales sont : Serpouk. hof, Kolomna, Véréïa et Mojaïsk.

Smolensk est le chef-lieu du gouvernement du même nom. Elle a soutenu des siéges célèbres, et a tenu longtemps en échec l'armée de Sigismond, au commencement du dix-septième siècle; la réputation de ses fortifications s'est éclipsée depuis la campagne de 1812. La destinée de cette place a été plus malheureuse que celle d'une ville ouverte. Dans chaque siècle, elle s'est vue sérieusement menacée, et rarement sa défense a été couronnée de succès. On y compte vingt-cinq mille habitants. La superficie de ce gouvernement est de deux mille neuf cent cinquante lieues carrées, et sa population totale d'environ un million trois cent vingt mille âmes; ce qui donne une moyenne pour chaque lieue de trois cent quarante habitants. Le sol y est plus fertile, mais moins bien cultivé que dans le gouvernement de Moscou, et l'industrie pourrait y être plus active; les routes, en général, y sont belles; et

le prolongement de la navigation du Dniepr promet à cette province de nouveaux avantages. Néanmoins, l'agriculture restera la principale ressource de cette province, qui fournit déjà beaucoup de grains à l'exportation, et dont les forêts produisent en abondance un excellent bois de construction. On y trouve aussi du sel; mais on n'y connaît point de mines en exploitation. Quelques-unes des petites villes de district ont plus d'industrie manufacturière que le chef-lieu. Telle est Viazma, renommée pour ses tanneries.

Le gouvernement de Pskof est 'un peu plus au nord que celui de Smolensk, et l'influence des hautes latitudes y est plus sensible; la population y est moins compacte, quoique le sol y soit de même nature, et que les circonstances géographiques ne paraissent pas lui être plus défavorables à tout autre égard. La population moyenne, répandue sur une surface de deux mille deux cent dix-huit lieues carrées, y redescend au chiffre de trois cent quatre-vingt-quatorze habitants par fieue. Parmi les lacs de ce gouvernement, on remarque celui de Peipous que les Russes désignent sous le nom de Tchoudskové Ozéro; sa longueur est de vingt lieues, et sa largeur de quinze; il communique par un large canal avec le lac de Pskof, plus petit de moitié. La pêche y est très-productive. On observe dans cette province plus que dans toute autre partie de l'empire, que la position des villes a été déterminée par le voisinage des eaux. La ville de Pskof que les Français nomment Pleskof, sans doute par un motif d'euphonie, est bâtie au confluent de la Pskova et de la Velikaïa. Celle-ci tombe dans le lac de Pskof, qui communique avec le golfe de Finlande par la Narova. Cette communication donne du prix aux forêts de cette province, qui, de même que

les gouvernements voisins, abondent en bois de construction navale. Psk of a soutenu un siége glorieux sous le règne de Jean le Terrible, contre le célèbre Étienne Batory; l'origine de cette ville remonte à Olga, veuve d'I

gor, qui, sur la foi d'une vision céleste, la fit bâtir au lieu même que la lumière venue d'en haut lui avait indiqué. Des objets d'une pieuse vénération ont été réunis sur cette terre sanctifiée. Quoique la population de la ville et des faubourgs n'excède pas douze mille âmes, on y compte cinquante-six églises; mais les arts et le commerce y ont peu d'activité. Les produits du sol forment la principale richesse de ce gouverne

ment.

Le gouvernement de Tver est trèsétendu. Sa population moyenne, sur une superficie de trois mille trois cent soixante-huit lieues carrées, est de trois cent soixante-quatorze habitants par lieue. La culture y est plus soignée et plus productive que dans le gouvernement de Pskof; mais la principale industrie des habitants se lie à la navigation intérieure, dont cette province est le centre. L'exploitation et le transport des bois, la construction et la conduite des barques, occupent tant de bras qu'il en reste peu pour les travaux de la terre. Le Volga et deux rivières tributaires de ce fleuve donnent à Tver un aspect agréable et qu'anime encore la circulation incessante des barques durant la belle saison. En hiver, les chantiers de construction redoublent d'activité. Cette ville, reconstruite en grande partie par Catherine II, est une des plus belles de la Russie. Placée sur la grande route de Pétersbourg à Moscou, l'affluence des voyageurs y a répandu les usages de ces capitales, et lui imprime un air européen que n'ont pas d'autres villes russes d'une égale importance. On estime que sa population est au moins de vingt mille âmes. Plusieurs villes de ce gouvernement méritent une mention particulière, telles sont Torjok, à sept lieues de Tver, et sur la route de Pétersbourg: ses fabriques de maroquin sont très-renommées, et la Tvertsa, qui la baigne, facilite et active ses relations commerciales; Vychni-Volotchok, où l'on va visiter les écluses de la Tvertsa; Rjef, où le Volga commence à être navigable; Koliazine, que les reliques de saint Macaire signalent au zèle des pèlerins;

Kachin et ses eaux minérales, et quel ques autres villes que les limites étroites de notre cadre ne nous permettent pas de citer.

Novgorod, jadis surnommée la Grande, mais déchue de son ancienne splendeur, n'est plus que le chef-lieu du gouvernement de ce nom. Cette ville, jadis une des plus riches de l'Anse, qui levait des armées, et dont les institutions républicaines succombèrent sous la politique de Jean IV, semble avoir étendu l'influence de ses destinées sur toute la province, dont la population moyenne est de cent quarante-cinq habitants par lieue carrée, sur une superficie de six mille trois cent trente lieues. L'aspect de cette ville est très-pittoresque; des clochers qui s'élèvent au-dessus de massifs d'arbres; des bâtiments capricieusement groupés; quelques restes d'une ancienne magnificence, et qui reportent le souvenir au temps où le Russe disait : Qui peut résister à Dieu et à la grande Novgorod? voilà ce qui reste de l'ancien berceau d'un grand peuple. Six à sept mille habitants sont disséminés dans cette vaste enceinte, où l'on compte encore soixante-deux églises et deux couvents. Le Volkhof, rivière par laquelle s'écoule le trop plein du lac Ilmen, traverse la ville et se jette dans le lac Ladoga.

A l'époque de l'introduction du christianisme, les idoles du culte slave ont été précipitées dans les eaux du Volkhof par les Russes convertis. Il est navigable, dans son cours de quarante-cinq lieues, et établit des relations commerciales entre Novgorod, Pétersbourg et les provinces limitrophes. La chaîne des monts Valdaï que l'on a nommés improprement la petite Suissc, comme nous l'avons déjà fait remarquer, se trouve dans ce gouvernement. On y a découvert des mines de fer, de cuivre, de plomb et du charbon de terre. Staraïa-Roussa, petite ville, près du lac Ilmen, a des salines assez productives. En général ce gouvernement se recommande moins à l'attention des voyageurs par son état actuel que par un intérêt historique.

F.n remontant vers le nord, on trouve 4 Livraison. (RUSSIE.)

le gouvernement d'Olonetz. Plus vaste que le précédent, il est moins peuplé : sur une étendue d'environ huit mille lieues, on ne compte que trois cent soixante mille habitants; c'est-à-dire, à peu près quarante-cinq âmes par lieue carrée. Pétrozavodsk, près du lac Onéga, en est le chef-lieu. Cette ville est redevable de son existence et de ses progrès aux usines que Pierre le Grand fit construire sur l'emplacement qu'elle occupe. Le choix du tsar fut déterminé par les facilités qu'offraient le lac Onéga, le Svir, le lac Ladoga et la Néva aux communications avec sa nouvelle capitale.

Les fonderies de Pétrozavodsk méritent une mention spéciale. C'est de là qu'est sorti l'obélisque de Poltava, monument plus remarquable que l'aiguille de Cléopâtre, l'obélisque de Louqsor et tout ce que l'Égypte a produit dans ce genre. La population, composée presque entièrement d'ouvriers, est d'environ huit mille âmes. La petite ville de Ladéinoïé-polé a envoyé sur la Baltique les premiers vaisseaux de construction russe : le chantier que Pierre y fit établir subsiste encore. La ville qui donne son nom au gouvernement est sur les rivières d'Olonka et de Mégréga, à trente-sept lieues au sud de Pétrozavodsk. La minéralogie de cette contrée est variée et peut four nir des matières à plusieurs arts; lefer y abonde; on y trouve aussi des cristaux de roche, dont quelques-uns sont traversés par des aiguilles d'oxyde de titane; mais le terrain est en général peu fertile, rocailleux et coupé en grande partie par des lacs et des marais. Les habitants n'ont pas assez de grains pour leur consommation; mais le bétail, le poisson et le gibier s'y trouvent en abondance.

En continuant à remonter vers le pôle, on entre dans le gouvernement d'Arkhangel. Cette ville, voisine du cercle polaire, est la capitale d'une circonscription de territoire presque aussi étendue que la France, dont la surface est de trente-deux mille cinq cents lieues carrées. Mais sa population moyenne excède à peine "huit

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