Page images
PDF
EPUB

morceler la Grèce en principautés distinctes qui auraient reconnu la suzeraineté du sultan. » L'analogie de cet ordre de choses avec l'état de la Valachie et de la Moldavie n'était rien moins qu'encourageante pour le divan, et n'était guère de nature à concilier les vues des cabinets des grandes puissances. Nous verrons bientôt comment la France et l'Angleterre se trouvèrent enlacées dans la politique russe, au point de lui prêter le secours de leurs flottes pour l'accomplissement de ses vues les plus importantes.

L'abondance des faits politiques, et l'enchaînement qui seul peut aider à les faire bien comprendre, nous a détourné de la marche administrative et des réformes matérielles dans l'intérieur de l'empire.

En ce qui regarde les finances, nous dirons, avec Rabbe, qu'une amélioration progressive dans cette branche, surtout depuis que M. de Cancrin en avait la direction, avait été constatée par des rapports présentés à la fin de chaque année au conseil de surveillance des établissements de crédit. Cependant on avait été obligé de suspendre le système d'opérations par lequel on avait jusqu'en 1822 procédé avec trop de rapidité à l'extinction de la dette publique; c'est-à-dire que l'on avait reconnu l'impossibilité de retirer subitement, et par trop grandes masses, les assignats en circulation. En 1823, il n'en restait plus que pour une somnie d'environ six cent millions de roubles, et la loi qui s'opposait à toute émission nouvelle était maintenue avec la plus grande rigueur.

Mais l'année suivante, le conseil de surveillance déclara qu'il y avait lieu à surseoir à l'élimination du papiermonnaie, opération qui s'était faite périodiquement depuis le commencement du règne d'Alexandre.

« Il avait été démontré, dit à ce sujet M. de Cancrin, que la réduction rapide des assignats n'eût pas procuré pour cette fois les avantages qu'on en pouvait attendre, puisqu'en accélérant trop la marche de semblables opérations, on risquait quelquefois de se

33 Livraison. (RUSSIE.) T. 11.

mettre en opposition avec le principe même. Le temps nous apprendra le moment où il sera opportun de recommencer à retirer graduellement de la circulation les signes représentatifs du numéraire. »

Ce qui résulte évidemment de ce rapport, ajoute Rabbe, c'est que le gouvernement russe est bien loin encore de jouir du degré d'aisance que le développement du commerce et de l'industrie procure aux nations riches, dans l'acception véritablement économique du mot; et, de fait, le commerce languissait en Russie. Les manufactures, faute de capitaux, ne produisaient pas : dans le cours de l'année 1822, elles avaient obtenu de la caisse d'emprunt dix millions et demi en assignats. L'année suivante, les besoins de cette branche languissante n'avaient été guère moins considérables, et la situation du commerce des matières premières laissait beaucoup à désirer; indépendamment des causes générales de cette lenteur dans le développement de l'industrie russe, cause qu'il faut chercher dans l'extrême disproportion de la partie libre et laborieuse de la nation à la partie serve et indolente, dans le défaut de grandes routes, de canaux et de débouchés, la contrebande, conséquence naturelle des prohibitions, est regardée comme le plus grand obstacle à la prospérité financière et fiscale de cet empire.

[ocr errors]

Les Juifs avaient organisé un vaste système de contrebande sur les frontières de la Pologne, et faisaient des bénéfices considérables, surtout sur la monnaie de cuivre qui n'a point subi le discrédit des assignats. Les édits les plus sévères furent dirigés contre eux. Un oukase de 1824 leur interdit la faculté de voyager dans l'intérieur, celle de colporter des marchandises, et ordonne, de plus, que ceux qui sont entrés en Russie pour s'y établir, s'ils n'ont pas encore été inscrits dans une classe d'habitants, seront immédiatement rangés parmi les manœuvres de district, et soumis à la capitation des bourgeois.

C'est à cette époque qu'il faut rap

9

porter l'arrangement qui régla définitivement les prétentions de la Russie relatives aux frontières de cet empire dans l'Amérique du Nord, prétentions que les États-Unis avaient énergique ment repoussées.

Si l'on jugeait des ressources financières de la Russie d'après le développement de ses forces militaires et de sa marine, en basant les dépenses sur celles des autres États de l'Europe, on tomberait dans une grave erreur. En effet, le budget de l'empire serait, dans cette hypothèse, plus qu'absorbé par ces seules branches de service. La modicité des traitements pour tous les grades, le bas prix des effets d'habillement et d'équipement militaires qui se confectionnent dans les fabriques de la couronne, l'extrême bon marché de la main-d'œuvre, les approvisionnements facilités par le système qui admet les impôts en nature, toutes ces causes réunies rendent l'armée et la flotte infiniment moins onéreuses que partout ailleurs. Néanmoins, malgré ces avantages, il était facile de voir que la Russie serait ruinée ou grevée d'une dette immense avant que le commerce de l'Asie par les mers du Levant, objet de sa constante sollicitude, pút lui apporter la compensation de tant d'efforts et de sacrifices. Il s'agissait donc de dégrever le trésor, nonseulement par des réductions partielles et insuffisantes dans l'effectif de l'armée, mais par un système large, qui tiendrait toujours à la disposition du gouvernement des moyens puissants de défense ou d'agression. On crut avoir trouvé la solution de ce problème dans l'organisation des colonies militaires; certes, cette idée, que l'Autriche a heureusement appliquée, n'est pas nouvelle. Les populations agricoles que leur position géographique exposait aux incursions des tribus nomades ou barbares, impuissantes devant des masses, tâchaient du moins de repousser à main armée les brigandages isolés et les attaques partielles. Ainsi les colonies romaines, placées sur la limite des États qui luttaient encore pour leur indépendance, ont reçu successive

ment une organisation analogue, et elies se trouvaient également propres à défendre et à envahir.

La première application du système des colonies militaires en Russie remonte à l'année 1819. Le général Araktchéïef, auteur du projet, fut chargé de le mettre à exécution, et l'empereur Alexandre ne négligea rien pour assurer le succès de cette grande mesure. Ce fut sans doute pour inspecter ces nouveaux établissements et juger par lui-même des avantages et des inconvénients que présentaient les localités, que le tsar entreprit de fréquents voyages dans les provinces méridionales de l'empire. Ces préparatifs alarmèrent l'Europe, et, malgré le mystère qui enveloppait les colonies naissantes, les investigations des étrangers ne tardèrent pas à donner à cet égard des renseignements plus ou moins exacts. Quelques auteurs ont cru retrouver dans les plans de Munich l'idée première de cette organisation à la fois agricole et militaire. Il avait imaginé, pour défendre l'Ukraine contre les incursions des Tatares et des musulmans, de la couvrir par une ligne de seize retranchements, dont chacun était occupé par un régiment de dragons.Quatre régiments de milice étaient répartis sur toute l'étendue de cette ligne, et les hommes qui la défendaient, cultivateurs en temps de paix, se transformaient en soldats en temps de guerre. Quoi qu'il en soit, voici, d'après les observations de M. Lyall, qui a visité les colonies militaires du temps d'Alexandre, quelle était alors leur organisation :

L'empereur rend un oukase dans lequel sont désignés les villages impériaux destinés à recevoir des colonies militaires. Dans les villages ainsi désignés, tous habités par des paysans de la couronne, et par conséquent à la disposition du monarque, on porte sur des registres le nom, l'âge, la propriété et la famille de chaque chef de maison. Ceux qui ont plus de cinquante ans sont choisis pour composer ce qu'on appelle les maîtres ou les chefs colons. S'il n'y a pas assez d'hommes

de cet âge pour former le nombre requis, on prend ceux dont l'âge se rapproche le plus de cinquante ans.

A la place de leurs cabanes, on leur construit des maisons alignées en rues. Ces habitations sont parallèles et séparées l'une de l'autre par une cour.

Chaque maître colon reçoit en partage quinze dessiatines (la dessiatine équivaut à 109, 26 d'are), à la charge d'entretenir un soldat, sa famille et son cheval, si c'est un corps de cavalerie qui est établi dans le village. En échange, le soldat doit l'aider dans la culture de son terrain et dans les autres travaux de la campagne, quand il n'est point occupé à son service militaire.

Il dépend des chefs militaires de désigner le soldat attaché au maître colon, et d'en placer un avec sa famille auprès de chacun de ceux qui n'ont point d'enfants. Le colon chef devient soldat lui-même, quoiqu'il ne puisse, en cas de guerre, marcher en campagne. Il peut choisir dans sa famille un adjoint pour l'aider à exploiter sa ferme; cet adjoint, à la mort du maître colon, lui succède, avec l'agrément toutefois des autorités militaires.

Si le maître colon a plusieurs fils, le plus âgé devient son adjoint; le second prend les fonctions et la qualification de réserve, et on lui donne pour demeure une maison adjacente; le troisième peut être soldat cultivateur : les autres sont classés comme cantonniers, élèves, etc., ainsi que nous l'expliquerons ci-après.

Le soldat que l'on constitue membre de la famille du maître colon, qui mange à sa table et qui l'aide dans ses travaux, est désigné sous la dénomination de soldat cultivateur.

Ces soldats cultivateurs forment la force effective des nouvelles colonies. Dans le gouvernement de Novogorod, on ne leur faisait faire que les exercices de l'infanterie; mais dans les trois gouvernements du midi de la Russie, on les forme à la fois aux exercices de la cavalerie et de l'infanterie: ces exercices sont à la discrétion des chefs, et comme les soldats n'ont, pour coopé

rer aux travaux de la ferme, que le temps qui n'est pas consacré aux exercices militaires, il est aisé de voir que l'assistance que peut attendre d'eux le colon en chef dépend presque toujours de la volonté de l'officier commandant; car si celui-ci tient à la sévérité de la discipline, surtout pendant la belle saison, le colon en chef ne tirera que peu de secours du soldat, qu'il a cependant à sa charge avec son cheval pendant toute l'année. Trois jours d'exercice par semaine passent pour un service modéré, sans compter les gardes que le soldat doit monter régulièrement à son tour. En outre, chaque village militaire est tenu d'envoyer, à tour de rôle, un détachement au quartier général du régiment pour y faire

le service..

Le soldat cultivateur est soumis au double service de soldat et de laboureur pendant vingt-cinq ans à dater de son inscription sur le registre, s'il est Russe, et pendant vingt ans s'il est Polonais; après quoi il est libre de quitter le service: s'il y reste, il est classé comme vétéran invalide, et envoyé en garnison. Sa place est remplie par le réserve dont nous allons parler.

Tout près de la maison du colon chef, on en construit une exactement semblable; celle-ci est occupée par le réserve, que l'on peut regarder comme un second soldat cultivateur; c'est le colonel du régiment colonisé qui le choisit parmi les paysans. Ce réserve est ordinairement un fils ou un parent du colon chef. On instruit le réserve dans tous les devoirs du soldat; il est destiné à remplir en tout point la place de son prototype, ou à faire partie d'une armée de réserve en cas de danger. Si le soldat cultivateur est tué dans une bataille, ou vient à mourir autrement, sa place est occupée par le réserve. C'est par les hommes de cette classe que l'on remplace encore les soldats qui ont fait leur temps de service. Le réserve, à son tour, est remplacé par un cantonnier, celui-ci par un enfant de troupe, etc. Le réserve doit également coopérer à la culture,

aux autres travaux de ménage : il est tailleur, cordonnier, etc.

Le colon en chef, le soldat agriculteur et le réserve, peuvent se choisir une femme; on conçoit que, dans ce système, les mariages soient encouragés; les femmes une fois entrées dans l'enceinte des colonies militaires ne peuvent plus se marier ailleurs.

Les fils du colon en chef, du soldat cultivateur, du réserve, de l'âge de treize à dix-sept ans, sont désignés sous le nom de cantonniers. On les exerce comme soldats, en les réunissant dans le village où réside le colonel et qui sert de quartier au régiment. Ils suivent des écoles pour achever leur éducation.

Les garçons de huit à treize ans vont à l'école du village où demeurent leurs parents, et, de deux jours l'un, ils reçoivent une instruction militaire. Comme les cantonniers, ils portent l'uniforme et sont regardés comme soldats. Les garçons au-dessous de huit ans demeurent avec leurs parents.

L'éducation des enfants est un des traits caractéristiques du système. Tous les enfants mâles sont envoyés aux écoles d'enseignement mutuel: là on leur apprend à lire, à écrire et à compter; on leur fait aussi apprendre une espèce de catéchisme sur les devoirs du soldat; on les instruit à manier le sabre, aux exercices du manége. Quand ils ont atteint l'âge de treize ans, on les rassemble au quartier général du régiment, on les forme en corps, et ceux qui se distinguent le plus par leur aptitude et leur bonne conduite sont promus au grade d'officier. J'ai vu (dit M. Lyall) au quartier général du premier régiment du Boug, au village de Sokolnik, un corps de deux cents cantonniers marcher, faire feu, et exécuter toutes les évolutions avec une prestesse et une précision étonnantes. Il y a parmi eux un esprit de corps qui ne peut manquer d'en faire de bons soldats.

Pour l'éducation des filles, on a établi des écoles à la Lancastre dont on peut espérer de bons résultats. Pour nous résumer, nous dirons que

les éléments des colonies militaires sont :

1o Le colon chef ou maître colon; 2° L'adjoint ou aide;

3o Le soldat cultivateur qui, ses devoirs militaires remplis, seconde le colon chef dans ses travaux agricoles;

4o Le réserve qui a les mêmes fonctions que le précédent, et peut le remplacer au besoin;

5o Le cantonnier, enfant mâle de treize à dix-sept ans;

6o Les enfants de troupe de huit à treize ans;

7° Les enfants mâles au-dessous de huit ans;

8° Les filles et les femmes;
9o Les invalides.

On a reproché au système des colonies militaires plusieurs inconvénients: d'abord celui de démoraliser les familles dans les villages de la couronne, c'est-à-dire précisément là où la condition des serfs les rapprochait davantage des bienfaits d'une émancipation complète; ce changement forcé d'état, et cette agglomération fortuite ou arbitraire d'individus, devant nécessairement relâcher ou rompre le lien des affections qui peuvent consoler même des esclaves; on a prédit encore que les soldats seraient de mauvais cultivateurs, puisqu'ils ne posséderaient qu'éventuellement, et que les paysans rattachés au régime militaire confondraient leur double vocation dans une même répugnance. Quant à l'instruction donnée dans les écoles de ces établissements, on a demandé à quoi elle pouvait servir aux jeunes gens, sinon à leur faire mieux apprécier encore la rigueur des règlements qui renferment leur existence dans des limites infranchissables. N'est-il pas à supposer que le désir de la liberté qui suit toujours les lumières, ou l'ambition d'un chef ne vienne à tourner contre le gouvernement lui-même les ressources que sa prévoyance avait créées? Quoi qu'il advienne de ces prévisions, le système des colonies militaires a déjà subi d'importantes modifications. On a renoncé à coloniser l'infanterie; mais la colonisation de la

cavalerie, si habilement dirigée par le comte de Witt, paraît avoir donné des résultats satisfaisants, non-seulement pour l'instruction des hommes, la beauté et la force des chevaux, mais encore pour les produits de culture qui ont fourni aux besoins de la colonie, et même aux approvisionnements extraordinaires qu'ont nécessités les guerres de Perse et de Turquie et la dernière insurrection des Polonais. Nous renverrons pour les détails les plus récents à la relation de M. le duc de Raguse, en faisant observer toutefois que des motifs faciles à apprécier l'ont, peut-être à son insu, entraîné hors des limites d'une approbation impartiale.

Jamais l'historien ne revêt un caractère plus solennel que lorsque, debout sur la tombe des princes, il résume tout un règne dans le jugement qu'il porte sur leur mémoire, et se rend pour ainsi dire solidaire des arrêts de la postérité. Que s'il a suivi la vie d'un grand peuple dès son apparition sur la scène du monde, dans ses transformations successives, en voyant les événements réagir les uns sur les autres pour s'expliquer et s'enchaîner dans l'ensemble, alors il ne considère plus les monarques que comme des instruments providentiels du malheur ou de fa prospérité des peuples, de leur gloire ou de leur ruine, et, dans l'intérêt même de la vérité, il mesure le blâme ou l'éloge non-seulement d'après les actes en eux-mêmes, mais en raison de leur signification humanitaire.

La mort d'Alexandre a soulevé des soupçons que nous ne croyons pas fondés, non-seulement parce que des rapports officiels sont la base de notre opinion, mais parce que l'intérêt même de ceux sur lesquels ont plané ces doutes était loin de leur conseiller un tel crime. Ces bruits ont pris trop de consistance pour que nous ne regardions pas comme utile de les réfuter,

En ce qui regarde le portfolio, nous avouerons ici tout l'embarras de notre tâche; les présomptions de l'auteur anonyme de l'article intitulé: Derniers moments de l'empereur Alexandre

(n° 34 et 35, page 141, édition de Paris), reposent sur des données si vagues qu'elles nous paraissent tout à fait inadmissibles. Selon cette version, « à la mort de Paul Ier, Nicolas fut destiné pour être le successeur direct d'Alexandre, même au préjudice de ses propres descendants légitimes. Démentir ce fait jusqu'à son accomplissement était le jeu constant de l'hypocrisie et de la politique.» Ce mode de succession avait été jadis en vigueur, et avait été une source de troubles; dans quel intérêt les meurtriers de Paul auraient-ils voulu faire revivre cette mesure? était-ce pour balancer l'autorité de l'autocrate? Mais, en admettant cette supposition, pourquoi avoir exclu Constantin? Prenons encore quelques citations : « Il avait été également décidé, à la mort de Paul, qu'après le règne d'Alexandre, l'héritage des tsars serait partagé en un empire de Russie proprement dite, et un autre empire composé des provinces polonaises et de toutes les dépendances de la Russie actuelle. Nicolas devait régner sur l'un de ces empires, tandis que l'autre appartiendrait à l'héritier légitime d'Alexandre, ou, à son défaut, au grand duc Constantin. »><

Cette générosité des conspirateurs à l'égard des Polonais, cet abandon des plans de Catherine II, cet agrandissement spontané d'une nation rivale, dépassent tellement les bornes de toute vraisemblance, que nous concevons l'embarras de l'auteur à entourer de telles choses de quelque apparence de probabilité..

« L'empereur Alexandre, en proie à des intrigues tellement actives, que tous ses efforts étaient impuissants à leur opposer de certaines bornes, n'eut point assez d'autorité pour faire exécuter les mesures qui, quoique émanant de lui-même, s'harmonisaient néanmoins avec les engagements dont il n'était que trop réellement délivré, mais que ses scrupules lui représentaient toujours comme existants... L'empereur se proposait de continuer son voyage jusqu'aux provinces situées sur la mer Caspienne, où il avait une

« PreviousContinue »