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gne et de la mer ont une étymologie

commune.

Le mot Caucase ou Kaukas est peu usité parmi les habitants de cette région; il y est même à peine connu du vulgaire. Selon une tradition géorgienne, l'antique nom de Cavcas est celui de l'un des huit fils du patriarche Thargamos, à qui les Arméniens, et généralement tous les peuples dé la même contrée, attribuent leur origine. Les Arabes donnent à cette chaîne de montagnes, le nom de Cabokh; les anciens Perses disaient Couh-caf, et les Persans de notre époque Koh-kaf, ou mont Kâf, ce qui paraît équivaloir à mont des monts, montagne par excellence. Dans une haute antiquité, les hommes croyaient que le Caucase faisait le tour du monde; aussi appelaient - ils ainsi toutes les grandes chaînes de montagnes. Il est resté à l'isthme seul qui fait l'objet de cette notice. Nous allons maintenant entrer dans quelques détails d'histoire naturelle, dont nous croyons devoir faire précéder la partie politique.

HISTOIRE NATURELLE. La cime des montagnes de neige est formée de porphyre basaltique, de granit et de syénite. Parmi les porphyres on en distingue de belles espèces, bleu tacheté de jaune, ou de rouge et de blanc, rouge oriental et vert. Dans les granits, on trouve le rose, le gris, le noir et le bleu.

Les montagnes Noires sont entremêlées de calcaire, de grès marneux, et de schiste tabulaire sillonné par des veines de spath et de quartz.

On disait autrefois que le Caucase, et notamment la Colchide, renfermaient des mines d'or. Cependant, la conquête de la toison d'or, ou, en d'autres termes, une spéculation mercantile, ne fut pas le seul but de l'expédition de Jason; nous verrons plus tard que ce voyage eut encore un but politique. Strabon parle avec complaisance des mines de ce pays, et il ajoute que dans la partie occupée par les Souanes (Mingrélie ), les ruisseaux charriaient de l'or et de l'argent que ces barbares recueillaient dans des al

véoles et sur des peaux garnies de poils; ce qui donna lieu à la fable de fa fameuse toison.

Ces mines ont-elles existé? C'est ce qu'il serait peut-être téméraire de nier positivement; mais il est du moins certain que les traces en ont été perdues, et que toutes les tentatives qu'on a pu faire jusqu'ici pour les découvrir n'ont amené aucun résultat. Ce n'est pas que les métaux manquent dans la région caucasienne; mais il ne paraît pas que leur abondance puisse offrir un large dédommagement aux frais de l'exploitation. Une inscription en langue géorgienne qu'on lit encore sur l'église de Nouzala, dans l'Osséthi, parle de métaux précieux abondants comme la poussière dans cette région (*)

Le haut territoire du bassin de l'Ourouk et toute l'Abasie sont fort riches en mines. On dit qu'il en existe une d'or et plusieurs d'argent près du village de Soouk sou, à peu de distance de Soukoum-kalé, sur les bords de la mer Noire. Ce qui est plus authentique, c'est que les Mingréliens prétendent que le Phase et la Tzkhénistsqali charriaient encore, il y a à peine un demi-siècle, des paillettes et même des morceaux d'or, dont le lavage formait un des principaux revenus des rois de Mingrélie.

L'ignorance des Iméréthiens est, à cet égard, un double obstacle à la connaissance de la vérité; ils prennent les substances brillantes pour des métaux précieux, et sans doute aussi les métaux précieux pour de viles productions, car il est fort à présumer que leurs montagnes possèdent une partie des richesses que la tradition leur attribue. Il est positif du moins qu'on y trouve en diverses localités des mines de fer, de plomb, de cuivre, d'aimant, de sel gemme et d'alun.

Après les minéraux, il nous reste à parler de la substance bitumineuse connue sous le nom de naphte; et comme elle se rattache à l'histoire des Guèbres

(*) Journal Asiatique, octobre 1830, pag. 310.

ou Parsis, nous lui consacrerons quelques détails.

La naphte est une huile de pierre (pétrole), légère, transparente et inflammable. On peut s'en servir pour l'éclairage, pour le chauffage même, la cuisson des aliments, et divers autres objets d'économie domestique, où elle remplace l'huile et le bois. Cette combustion ne se fait pas, à la vérité, sans répandre une odeur fort désagréable et une fumée épaisse, ce qui ne rend son usage vraiment utile que pour les peuples qui n'ont jamais connu les ressources que se procure notre civilisation. On s'en sert encore pour graisser les roues des chariots, pour enduire les outres qui servent à transporter le vin, et, enfin, elle entre dans la préparation d'un ciment fort estimé dans le pays. On croit qu'elle avait été employée dans la construction de Babylone et de Ninive.

Cette substance paraît être le résultat de la décomposition des bitumes solides, opérée par les feux souterrains dans le sein de la terre. Elle se récolte sur plusieurs points du globe; mais l'espèce la plus pure abonde sur la côte ouest de la mer Caspienne, depuis Derbent jusqu'à Bakou, dans le Daghestan et le Chirvan, provinces qui appartiennent à l'isthme caucasien. A peu de distance de la mer, aux environs de Bakou, on a creusé des puits dont la profondeur varie de dix à soixante pieds, sur un terrain de marne argileuse imbibée de naphte. On en compte plus de cent pour la naphte noire, et quinze seulement pour la blanche. Celle-ci n'est qu'une purification de la première, opérée par l'infiltration naturelle au travers d'une couche de grès. Ce bitume se rassemble peu à peu dans les puits, qu'on vide au fur et à mesure des besoins. Il s'en exporte annuellement, de Bakou, de soixante à quatre-vingt mille quintaux métriques, la plus grande partie pour la Perse, le reste pour Astrakan. Le produit en est d'environ deux cent cinquante mille francs.

C'est auprès de Bakou que se trouve le sanctuaire du feu, Artech-gah,

l'un des plus célèbres sectateurs de Zoroastre.

Artech-gah est situé dans un pays aride et infecté par l'odeur de la naphte. Un édifice carré, où sont com. prises une vingtaine de cellules, sert de monastère aux adeptes du ZendAvesta. Dans la cour du milieu s'élève un autel flanqué de quatre cheminées quadrangulaires; au centre est un foyer que la piété des Parsis alimente perpétuellement au moyen de la naphte. En vain les années ont succédé aux années; en vain les conquérants ont porté la persécution au sein de la patrie des Mages; le culte de Mithra, sanctionné par Zoroastre, a résisté à toutes les attagues, et les descendants des Guèbres ont entretenu le feu sacré dans la longue série des siècles. Fuyant devant leurs persécuteurs, ils l'ont emporté dans l'exil, et se sont établis à Surate, à Bombay, sur les bords du Gange, dans le midi de la Perse et sur les rives de la mer Caspienne. Un de leurs principaux articles de foi, est de croire que le feu qu'ils conservent avec tant de soin est le même que celui qui brûlait du temps de Zoroastre.

Les mœurs douces et honnêtes des Parsis, auxquels se sont réunis quelques Hindous, les rendent dignes de la tolérance qu'on leur accorde aujourd'hui. Ceux d'Artech-gah paraissent satisfaits de leur sort. Dans chacune des cellules de leur monastère, les reclus ont pratiqué plusieurs tuyaux d'où s'exhale le gaz inflammable; à certaines heures du jour et de la nuit ils en approchent une lumière, et la flamme se manifeste aussitôt. Le matin, ils épient le lever du soleil avec un sentiment d'impatience mêlé d'anxiété, et à peine aperçoivent-ils, sur les bornes de l'horizon, ce point lumineux qui, le premier, s'élance dans l'espace, qu'ils le saluent par des cris; ils s'embrassent en se félicitant mutuellement sur le retour du dieu. Le soir, ils s'affligent en le voyant disparaître, et rien ne peut les consoler de son absence que l'espoir de le revoir bientôt..

La direction des chaînes de montagnes et leur étendue, le nombre et la profondeur des vallées, l'élévation des plateaux et la nature des bas-fonds, sont autant de circonstances qui font varier ici les climats physiques, excepté sur le sommet des grandes montagnes où règne un éternel hiver.

A Tiflis, le ciel est constamment serein; à peine y pleut-il trente ou quarante jours de l'année. L'hiver, qui ne commence qu'en décembre, y finit en février, et les étrangers peuvent s'y préserver aisément, avec de la sobriété, des fièvres intermittentes qui se manifestent à l'époque des fortes chaleurs. Le thermomètre s'y soutient habituellement, en été, entre 24 et 28 degrés, et, sur les hauteurs environnantes, où les riches vont se retirer dans leurs maisons de campagne, il ne varie qu'entre 18 et 22 degrés.

A Ananour et dans le pays occupé par les Lesghis, l'air est extrêmement sain; mais dans les autres localités, et notamment dans l'ancienne Colchide et le pays des Abases sur la mer Noire, le climat est chaud et pluvieux outre mesure. Les pluies forinent des lacs où viennent pourrir les végétaux que leur âge ou les accidents ont renversés. Devenues alors des marais pestilentiels, ces nappes d'eau répandent_au loin leurs miasmes morbifiques. Les fièvres y règnent ordinairement du 15 juillet au 15 octobre, et on y voit un grand nombre d'hydropiques.

Le voisinage de l'empire ottoman ajoute souvent aussi le fléau de la peste à celui du climat, et pour que rien ne manque à ces graves causes de dépopulation, le choléra-morbus y est arrivé plusieurs fois de l'Inde par la

Perse.

En résumé, la température des provinces occidentales et de la majeure partie de l'isthme caucasien est quelquefois glaciale, souvent très-chaude, toujours excessivement humide.

Les neiges et les glaciers incessamment entretenus sur les sommités de cette région montagneuse donnent naissance à une innombrable quantité de courants d'eau qui descendent en

minces filets, se grossissent par leur réunion, deviennent torrents sur les parois de la montagne, ruisseaux dans la vallée, et fleuves dans la plaine. Il serait également difficile et superflu de les énumérer tous: beaucoup n'ont qu'une faible importance locale, et quelques-uns même disparaissent momentanément dans la saison des chaleurs; aussi nous bornerons-nous à citer ici le petit nombre de ceux qui offrent quelque intérêt historique.

Le Kouban et le Térek forment la limite septentrionale de l'isthme caucasien. Au sud, le Cyrus et l'Araxe remplissent le même objet.

Le Kouban prend sa source sur le versant de l'Ebrouz, traverse la petite Abasie, embrasse toute la Circassie, et se jette dans la mer Noire audessous de l'île de Taman. Hérodote et Strabon font mention de ce fleuve et lui donnent le nom d'Hypanis; Ptolémée l'appelle l'ardanus, d'autres géographes l'ont désigné sous le nom. de Mæotis, et en font la limite de l'Asie et de l'Europe. Les Tatares, qui, dans le treizième siècle de notre ère, envahirent la Scythie, l'appelèrent Kouban, ou Kouman, et les Russes ont adopté cette dénomination dont l'étymologie est encore un problème.

Le Térek sort d'une étroite vallée, au pied du mont Khokhi et du Mqinwari; il coule dans le fameux défilé de Dariel, traverse le pays des Tcherkesses, baigne successivement Vladikaukas, Mosdok et Kislar, et se jette dans la mer Caspienne. De tous les courants d'eau de l'isthme, il n'en est point de plus rapide que le Térek, et il en est peu d'aussi turbulent. Pendant l'hiver, il charrie des glaces, obstrue son passage, brise les ponts et bouleverse la route; pendant l'été, il se grossit de la fonte des neiges, inonde la vallée jusqu'à une hauteur quelquefois considérable, entasse dans son ancien lit le sable, les pierres et les arbres, et va porter ailleurs ses flots capricieux. Au nord du Térek, la Kouma traverse la steppe du Caucase, baigne Georgiewsk, et se rend également dans la Caspienne.

En suivant le littoral de la mer Noire, du nord au sud-est, depuis l'embouchure du Kouban, on trouve un pays bien boisé et montagneux, où mille ruisseaux, descendus du versant occidental de la grande chaîne du Caucase, portent à la mer l'humble tribut de flots qui n'ont pas de noms. Enfin, on en rencontre quelques-uns qui ont échappé à l'obscurité; de ce nombre sont la Khopi, Cyanus des anciens, et le Phase, devenu si célèbre par l'expédition des Argonautes.

La Khopi serpente dans un pays fertile, se cache derrière des collines boisées, reparaît au fond d'une vallée pittoresque, et offre partout, sur ses rives, les plus riants paysages. Des cayouques, chargées de briques, et des trains de bois de charpente, la sillonnent à de longs intervalles. Le passage de ces embarcations, en décelant la présence de quelques hommes industrieux et sociables, est un événement heureux pour l'Européen, au milieu de ces solitudes où se cache une rare population adonnée au brigandage et ennemie de toute civilisation.

Le Phase, aujourd'hui Rion, descend du mont Elbrouz, traverse Khoutaïssi, l'ancienne Kyta, où naquit la magicienne Médée, et se jette dans la mer Noire à peu de distance de Poti. Là viennent se presser en foule les souvenirs de la Grèce, et nous aurons bientôt à les rappeler avec quelques détails. Les principaux affluents du Phase sont là Qwirila et la Tzkhénis-tsqali. Cette dernière rivière était appelée Hippus par les anciens, tant les barres qui l'obstruent, et sa rapidité, lui donnent l'allure d'un cheval qui court et bondit dans la plaine (*).

Le Cyrus, connu de nos jours sous le nom de Kour (Mtcwari), prend sa source dans les montagnes de l'Arménie, passe à Tiflis, reçoit l'Aragwi, 'Yori, ou Cambysus des anciens, et l'Alazan, et verse ses eaux dans la mer Caspienne. L'Aras, qui sert, sur

(*) La planche n° 3 représente une vue du Phase, prise dans la Mingrélie.

plusieurs points, de ligne de démar cation à l'empire russe et au royaume de Perse, est, sans contredit, le plus grand affluent du Cyrus, puisqu'il le surpasse par le volume de ses eaux.

D'autres rivières, que nous croyons inutile de désigner particulièrement, prennent, pour la plupart, leur nom de la contrée qu'elles arrosent, en y joignant la particule don. Cette terminaison était, dans les anciennes langues du Nord, le nom générique d'eau ou de rivière. On reconnaîtra ses composés Dan et Tan, si on analyse les mots Danube, Danaster ou Dniester, Danaper, ou Dniéper, Tanaïs, aujourd'hui le Don; la même racine se rencontre dans la langue géorgienne, et dans celle des Ossètes.

Les eaux minérales ne manquent pas dans cette région. Celles du Bechtaw (les cinq montagnes) sont les plus renommées. On y a élevé une maison de bains, assez grossièrement construite en bois, sur une hauteur formée par le dépôt calcaire des eaux. Les sources minérales du Bech-taw répandent une forte odeur de soufre, et leur température ordinaire s'élève au-dessus de 50 degrés de Réaumur.

La flore caucasienne est l'une des moins connues du globe. La difficulté de parcourir des montagnes infestées de brigands, les privations de toute nature, et les obstacles physiques sont des circonstances qui ont, jusqu'ici, refroidi l'ardeur des botanophiles.

Les plaines qui bordent le versant septentrional du Caucase offrent une triste uniformité de plantes rabougries, chétives, rougeâtres et de nature saline pour la plupart. Il n'est pas rare de voir brûler les herbes de ces steppes, soit par accident, soit par la volonté des tribus nomades. Dans ce dernier cas, l'incendie a pour but de préparer le terrain à la culture, ou même pour un simple campement. La sécheresse de ces plantes et leur agglomération donnent bientôt à l'incendie le plus vaste développement, surtout quand il est favorisé par la violence des vents. Les voyageurs l'aperçoivent assez à temps.

pour se mettre à l'abri du péril, en rebroussant chemin; mais si le sangfroid et la prudence n'égalent pas chez eux l'agilité, ils courent le danger de s'égarer dans la plaine. Surpris par la nuit, ils peuvent l'être aussi par les flammes qui s'avancent en grondant comme les flots de la marée montante. Le parti le plus convenable est alors de chercher son salut dans le péril luimême, en se rejetant, par le premier interstice, au-delà de l'incendie. Mais combien de dangers à redouter dans ce moment critique! La terreur des chevaux, les ondulations des flammes qui fouettent l'air à une hauteur pro digieuse, l'épaisseur de cette fumée suffocante, les tourbillons de cendres et de sable, la voix des conducteurs et les cris des animaux forment un de ces graves épisodes de la vie humaine, dont la plus longue carrière ne saurait effacer le souvenir.

Nous avons dit que ces accidents avaient quelquefois pour but de préparer le terrain à la culture. En effet, les Tatares et les Turcomans cultivent, dans les steppes, d'excellentes espèces de potirons, de concombres, de melons, de pastèques et de melongènes.

En avançant vers la partie montagneuse, on trouve enfin des arbrisseaux dont la vue fait oublier la fatigante monotonie de la flore des steppes: l'aubépine, le néflier, les fusains; les types de nos principaux arbres fruitiers, le cerisier, le poirier, le pommier, l'abricotier; la réglisse et le cornus sanguinea. Sur le bord des ruisseaux croissent le saule blanc, l'arbousier, l'olivier de Bohême, le tremble, l'osier, la viorne, le troëne, le groseillier, la clématite et les rosiers. Sur les hauteurs moyennes commencent les forêts, qui abondent dans l'isthme entier. Là dominent l'aune et le hêtre; mais on y voit encore le chêne, le tilleul aux gigantesques proportions, quelques individus de cette espèce n'ayant pas moins de vingt-cinq pieds de circonférence; le châtaignier et l'olivier sauvage. Les parties plus élevées de la contrée offrent diverses espèces alpi

nes plus intéressantes pour le naturaliste: le rhododendron ponticum et l'azalea pontica méritent la première mention par la propriété remarquable que ces plantes communiquent au miel forsque les abeilles ont vécu de leurs sucs. Cette propriété est d'enivrer aussi complétement que la liqueur la plus fermentée. Dans les mêmes localités croissent les germandrées, les sauges, les véroniques, l'astrantia major, le veratrum album, le swertia perennis, le lonicera cærulea, le colchique, deux espèces d'absinthe, et quelques liliacées. Puis, vient la région élevée des pins, des sapins, mousses et des lichens. Dans les bois, la vigne entrelace ses sarments aux branches des grands arbres, comme les lianes des forêts américaines.

des

Nous terminerons ce qui a trait à la botanique en disant quelques mots de l'absinthe pontique des pâturages du Chirvan. Cette plante, que les chevaux mangent avec une fatale sécurité, a la funeste propriété de les faire mourir dans une sorte de convulsion. Il paraît cependant que les bœufs et les moutons peuvent en manger impunément; les Tatares assurent même qu'une bouteille de sang de mouton, avalée à temps, est un puissant spécifique pour les chevaux contre ce poison. En l'année 1722, lorsque l'armée de Pierre-le-Grand marchait contre Chamacky, elle perdit dans ce passage tous les chevaux de son artillerie; et, un siècle après, un événement semblable força le général Tzitzianoff à remettre à la campagne suivante le siége de Bakou.

L'isthme caucasien, région de montagnes, de bois et de steppes, est peuple d'une multitude d'animaux divers, dont plusieurs appartiennent aux gen

res carnassiers.

Le tigre y arrive jusqu'aux environs de Tiflis, fuyant de la Perse devant les grandes chasses des princes de la maison régnante. L'ours et le léopard sont assez communs dans les steppes du nord et dans les montagnes de la Géorgie; ils sont plus rares dans la Mingrélie. Les montagnards, qui leur

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