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<< Qui a plus de sujet de se réjouir que le mont Ararat (*) aux cimes escarpées? car dans ses flancs repose saint Grégoire, arche rédemptrice du déluge de péchés qui couvrait l'Arménie, et qui nous met pour toujours à l'abri de la fureur de ses flots.

« Que le mont Sébouh, couronné d'une auréole lumineuse, se réjouisse à l'exemple du mont Sinaï : c'est là qu'apparut l'arc-en-ciel de l'espérance, saint Grégoire, au front éclatant de lumière, comme celui de Moïse, et qui a fait briller nos faces par la grâce du Saint-Esprit.

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Grégoire a joui du même privilége qu'Esaïe, fils d'Amos, le prophète, dont un charbon ardent purifia les lèvres, et qui vit en esprit les chérubins aux six ailes brûlant de l'amour de Dieu; pour lui aussi la profonde voûte des cieux a été ouverte.

« La droite miséricordieuse de Jé sus-Christ a honoré Sébouh, à l'exemple des monts Sanir et Hermon (**) : de ses flancs jaillit une source d'eau excellente, qui s'écoule en ruisseaux abondants et réjouit la terre fertilisée.

« La sainte Vierge, en enfantant dans l'étable de Bethleem, a appris aux filles d'Ève à devenir mères du Christ en restant vierges. Ce prodige éclatant s'est renouvelé dans la caverne de Mané, et c'est par la pureté des mœurs de ces vierges que nous avons été purifiés de la souillure du péché (***). «L'esprit inspiré des prophètes avait prédit la gloire réservée au mont Sébouh, lorsqu'ils demandaient où serait le tabernacle de Dieu et le lieu où il habiterait; nous avons vu saint Grégoire résoudre cette question.

« C'est pour ce même Grégoire de mœurs si pures, d'une si grande jus

(*) Voy. la figure no 18.

Ces deux montagnes situées dans la Palestine sont célebres chez les Arméniens,

comme formant des eaux de leurs torrents les deux principales sources du Jourdain. Voy. Saint-Martin, Mém. sur l'Arm., t. 11, pag. 400.

(***) Il est ici question de sainte Caiana qui séjourna longtemps dans la caverne du mont Sébouh.

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O toi, soleil de justice, envoyé du Père, et qui as répandu ta lumière en tous lieux par le ministère des apôtres, Dieu de nos pères, nous te glorifions!

« C'est toi qui as envoyé en Arménie saint Grégoire, comme vicaire des apôtres et le prédicateur de ta parole; Dieu de nos pères, nous te glorifions!

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Toi qui as dissipé les ténèbres de l'ignorance des peuples du Nord, par l'éclat de la parole de saint Grégoire, Dieu de nos pères, nous te glorifions! Et vous tous, disciples du saint Illuminateur, glorifiez la lumière dénuée d'ombres.

« Aujourd'hui, peuples de l'Arménie, instruits de la vérité par l'entremise de saint Grégoire, bénissez la lumière qui n'a pas de commencement, glorifiez-la éternellement.

Aujourd'hui que vous avez été régénérés par le baptême, et illuminés de la sagesse par le ministère de saint Grégoire, louez la lumière venue du Père, glorifiez-la éternellement.

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Aujourd'hui que le prêtre accomplit chez nous le céleste sacrifice, en vertu du pouvoir que lui a transmis le saint patriarche Grégoire, glorifiez le distributeur des grâces, célébrez le Seigneur.

« O toi qui as convié les nations éloignées aux fiançailles de ton Fils unique, par l'entremise de saint Gré

(*) Nous avons dit précédemment que la montagne de Sébouh renfermait un monastère appelé le couvent des Séraphins, fort connu dans l'histoire religieuse de l'Arménie. Il devait ce nom au miracle opéré en faveur de saint Grégoire.

goire, afin de les désaltérer à la coupe de la sagesse, grâce à son intercession, aie pitié de nous.

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Toi qui, pour prix des souffrances surhumaines de ton élu, a ramené les peuples égarés à la connaissance de la vérité, grâce à son intercession, aie pitié de nous.

« Toi qui, au fond de son puits, as écrasé la tête du dragon, et qui, en l'abaissant dans cette fosse, nous as élevés jusqu'aux cieux, grâce à son intercession, aie pitié de nous.

«Venez aujourd'hui glorifier le saint patriarche Grégoire, qui a éclairé de la lumière intelligible ceux qui étaient assis dans les ténèbres.

« Venez glorifier le distributeur des dons de l'esprit incorruptible, chez les fils de Thorgom, lui qui vous a proeréés fils de la lumière.

« Venez louer l'interprète de la parole divine chez les Arméniens, vous ses enfants et ses disciples.

« Aujourd'hui l'Église, réunie aux anges, chante avec tous ses enfants la mémoire de l'Illuminateur, glorifié dans les hauteurs des cieux.

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Aujourd'hui l'Église célèbre avec joie la mémoire de saint Grégoire, qui l'a illuminée de son éclatante lumière.

<< Enfants ornés de tuniques brochées d'or et couronnés de fleurs, bénissez le Christ-roi!

« Aujourd'hui les nouveaux enfants de lumière se réjouissent, au souvenir du saint Illuminateur qui les convie au banquet très-pur et les introduit chez l'époux céleste, dans son palais lumi

neux.

<< Enfants ornés de tuniques brochées d'or et couronnés de fleurs, bénissez le Christ-roi!

« Aujourd'hui les prêtres, ministres du sacrifice spirituel, honorent le saint patriarche Grégoire qui les a associés à l'ordre des pontifes célestes, lorsqu'en s'élevant au ciel il est entré dans le Saint des saints pour intercéder perpétuellement en notre faveur auprès de Dieu.

« Enfants ornés de tuniques brochées d'or et couronnés de fleurs, bénissez le Christ-roi! »

MOEURS ET COUTUMES DU PEUPLE ARMÉNIEN. CARACTÈRE DE LA NATION.

On peut dire en général que le peuple arménien est heureusement doué par la nature. En effet, on retrouve dans son caractère et ses habitudes les deux traits distinctifs des deux grandes races auxquelles il rattache son origine. Suivant ses annales historiques, le père de la nation fut un petit-fils de Japhet, Thorgom. Ce témoignage, qui classe d'une manière nette et tranchée la race arménienne parmi les peuples de race japhétique, est vérifié par l'expérience que fournissent l'étude comparée des nations de l'Asie et la science de la linguistique. Comme les Persans et les Grecs, les Arméniens ont l'esprit mobile et pénétrant, une activité inquiète cherchant toujours à épuiser dans l'action l'excédant de son énergie, naturellement belliqueux, on les voit engagés dans des guerres continuelles où ils font face à des ennemis supérieurs quoique forcés de céder au nombre, ils ne se rebutent point, et ils reviennent plus ardents à l'attaque.

Sous le côté intellectuel, les Arméniens ont la conception facile et vive des Grecs, et, lorsque nous avons parlé de leur langue et de leur littérature, nous avons indiqué quels rapports étroits unissent les productions de leur esprit aux chefs-d'œuvre de la littérature grecque, quant à la forme et à la nature du style; nous avons fait observer aussi que leur langue appartient à la classe des langues indo-germaniques, nouvellement établie par les philologues. Ce fait seul prouve qu'il y a communauté de race entre elle et les peuples venus de l'Inde, ou, postérieurement, du Caucase.

Nous avons parlé précédemment des nombreuses colonies juives qui, transplantées à diverses reprises dans le territoire de l'Arménie, ont dû nécessairement modifier le type et le caractère de la race primitive. Ce fait nous explique comment, avec tous ces points de ressemblance qui nous font regarder la race arménienne comme étant de la même famille que les races de la

Grèce, de la Perse et de l'Inde, nous voyons cependant dans sa physionomie des traits totalement divers et qui l'assimilent au contraire à la race sémitique. Effectivement, nous avons distingué chez elle cet amour des choses religieuses et ce tenace attachement à ses traditions, qu'on ne retrouve au même degré que chez la race aînée et privilégiée de Sem. De plus, comme elle, les Arméniens se sont toujours tenus à l'écart des autres peuples, évitant de se mêler à eux, et se montrant partout extrêmement jaloux de conserver leur nationalité, tellement que, dans tous les pays où ils sont actuellement dispersés, on les reconnaît à la particularité de leurs usages, à l'orga nisation domestique de la famille, comme à la forme des vêtements et à l'expression de la physionomie. L'amour et le goût du commerce, trait distinctif de leur caractère, leur sont encore communs avec les enfants d'Ismaël; comme eux ils sont dispersés, et dans toutes les villes d'Asie et d'Europe où on les rencontre, ils accaparent, au bout de peu de temps, tout le négoce et l'argent du pays; même les juifs ne peuvent soutenir contre eux la concurrence, parce que les Arméniens, en apportant le même ordre dans leurs affaires, agissent plus grandement et avec loyauté. Aujourd'hui encore les finances de l'empire turc sont entre les mains de quelques riches familles arméniennes. Voici le jugement de Tournefort sur le génie commercial des Arméniens: « Ces négociants, dit-il, sont infatigables dans les voyages et méprisent les rigueurs des saisons. Nous en avons vu plusieurs, des plus riches, passer de grandes rivières à pied ayant l'eau jusqu'au cou, pour relever les chevaux qui s'étaient abattus et sauver leurs balles de soie. On les accuse mal à propos d'aimer trop le vin; il ne nous a jamais paru qu'ils en abusassent; au contraire, il faut convenir que de tous les voyageurs les Arméniens sont les plus sobres, les plus économes, les moins glorieux. »

Leurs relations commerciales ne se bornent plus aujourd'hui à l'Orient, el

les s'étendent jusqu'à l'Europe occidentale. En 1824, six négociants arméniens sont venus pour la première fois à la foire de Leipsick, y ont acheté pour six cent mille francs de produits des manufactures d'Europe, les ont expédiés en transit par la Galicie et la Russie méridionale jusqu'à Odessa, où ils ont été embarqués pour RedouteKalé, en suivant la route que leur avait indiquée le négociant Saratgeff de Tiflis. En 1825, les marchandises achetées à Leipsick se sont élevées à la valeur d'un million deux cent mille francs, et suivant un article du journal de Francfort, en date du 20 juin 1826, on porte à la somme de sept cent mille thalers, ou deux millions huit cent mille francs, la valeur des achats faits à la dernière foire (*).

Le sang de ce peuple est beau; les traits des hommes sont fortement prononcés; ils ont de grands yeux noirs fins et luisants qui, tout en exprimant leur activité interne et remuante, savent néanmoins voiler habilement le fond de leurs pensées. Leur taille n'est point aussi élevée que celle de plusieurs autres peuples caucasiens; néanmoins il faut distinguer parmi eux la population des montagnes, où l'on trouve des modèles de force et de stature athlétiques. Extrêmement bruns, la barbe que portent leurs prêtres et vartabieds est remarquable par sa couleur noire comme le jaspe, et elle tombe, à la manière des Persans, sur la poitrine. Rien n'est plus propre à inspirer au peuple le respect et la vénération pour ses chefs spirituels, que l'air de dignité des prêtres arméniens, et la gravité avec laquelle ils officient dans les cérémonies religieuses.

(*) On porte à vingt mille âmes le nombre des Arméniens répandus dans les villes de Bombay, de Madras et de Calcutta. Leurs courtiers et leurs agents passent le Gange et pénétrent jusqu'à Barma, Siam et les possessions anglaises qui avoisinent la Chine. Les plus riches négociants de la ville de Singapour sont Arméniens. On les retrouve à Java, Borneo, Sumatra, et dans quelques autres îles de cet archipel, et ils ont même réussi à s'introduire à Canton.

M. le chevalier Gamba, dans son Voyage au delà du Caucase, nous dépeint ainsi les Arméniens, dont il a trouvé de nombreuses colonies, soit à Tiflis, soit dans les environs : « L'Arménien, dit-il, est un peu moins grand, mais plus gros que le Géorgien; il a les traits aussi réguliers, le nez plus droit, le regard sérieux, l'air réfléchi et soumis; il réunit deux choses qui semblent opposées, les mœurs des patriarches et les défauts attachés au long état de dépendance sous lequel il a vécu. Comme au temps d'Abraham et de Jacob, le premier né est, après le père, le maître, le chef héréditaire de la maison; ses frères puînés lui sont soumis; ses sœurs sont presque ses servantes. Les uns et les autres sont pleins de respect pour leur père; rarement ils s'asseyent devant lui et se mettent à table. Ils sont ses serviteurs les plus dévoués; et c'est l'aîné des fils, chez ce peuple hospitalier, qui sert les étrangers admis à la table de son père, ou qui offre la collation dans le cas où une visite arriverait à l'heure du repas. J'avais été recommandé à un négociant arménien de Nackchivan. A mon arrivée, il vint m'embrasser comme une ancienne connaissance, me conduisit dans la chambre qui m'était destinée, me fit préparer le bain, fit tuer un mouton, et invita tous ses amis au festin. Je me rappelais alors les usages des peuples pasteurs, ceux de cette époque voisine du berceau du monde, où on s'accueillait d'autant plus qu'on se croyait plus rapproché d'une tige commune. Et peut-être n'y aurait-il nul contraste à leur opposer, si, nation independante, ils avaient vécu dans une situation tranquille et n'avaient eu à obéir qu'à leurs lois. »

Les femmes arméniennes sont célèbres en Orient par leur beauté; elles ont à la fois quelque chose du type grec et juif. Leur taille svelte et élancée, la vivacité de leurs larges yeux noirs couronnés de longs cils arqués, l'épaisseur de leur chevelure d'ébène, que relève un teint pâle et mat, en font des modèles de grâce et de perfection qui rappellent les statues antiques.

A cette beauté extérieure se mêlent les charmes et les agréments de l'esprit que leur donne l'éducation de famille, bien supérieure à celle des femmes turques ou persanes au milieu desquelles elles vivent. On reconnaît en elles la vérité de ce principe, que le christianisme seul a élevé la femme au rang de dignité et d'honneur qu'elle occupe dans les sociétés modernes. Voyez à leurs côtés les femmes de musulmans séquestrées et agglomérées dans un harem, foyer d'intrigues, de corruption et de jalousie, où elles sont considérées comme un simple meuble de luxe ou d'agrément. Quelle différence entre l'esclavage et l'abjection morale où elles languissent et la liberté des femmes chrétiennes! C'est que dans le christianisme le dogme divinise pour ainsi dire la femme, en la regardant comme mère de l'homme-Dieu, notre Rédempteur. Tous les peuples qui ne font point partie de la grande famille chrétienne la tiennent encore dans un état de sujétion humiliante. Le judaïsme en est une preuve visible; cette religion qui n'est que le christianisme, moins les développements apportés par celui qui est venu accomplir la loi et non pas la détruire, considère toujours la femme comme un être moralement inférieur à l'homme, et l'astreint à mille pratiques gênantes.

Toutefois la liberté des femmes arméniennes est plutôt intérieure et domestique qu'extérieure et publique. La législation et la coutume des Turcs les obligent, à Constantinople et dans le reste de l'empire ottoman, de se soumettre aux règles de bienséance établies pour leur sexe. Ainsi elles sortent voilées et couvertes; mais dans la maison elles ne sont point reléguées dans un harem, et elles se tiennent ordinairement dans la même salle que les hommes (*). Elles reçoivent et font les honneurs de la maison aux étrangers. Dans plusieurs familles riches de Constantinople, les jeunes filles commencent à adopter certaines modes européennes, et actuellement plusieurs mo

(*) Voy. la figure no 32.

distes de Paris ont à Péra (*), faubourg habité par les Arméniens et les Francs, d'élégantes boutiques. Les jeunes filles se permettent une gaieté simple et innocente qu'elles perdent étant mariées. Alors elles ne cherchent plus à plaire qu'à celui qu'elles ont choisi pour époux; elles se renferment exclusivement dans les soins minutieux de la famille et du ménage, sans songer à attirer les regards des étrangers. L'intérieur d'une famille arménienne a quelque chose de l'organisation patriarcale: l'épouse ose à peine lever les yeux sur son époux; elle rougirait d'adresser la parole à tout autre qu'à lui, et la fille ne s'assied jamais en présence de son père. Leur dévotion et leur fidélité conjugale ne peuvent donner prise aux ameres censures de la médisance. Elles parlent, ou plutôt chantent avec une douce harmonie la langue turque, si flexible et si mélodieuse.

A Constantinople, les femmes arméniennes se distinguent des femmes turques à la couleur des brodequins, lorsqu'elles sortent dans les rues. Leur vêtement est semblable à celui des hommes en beaucoup de choses. Elles portent un caleçon tombant sur la cheville du pied; et, comme elles ne font pas usage de bas, elles ont les jambes moins fines que les Européennes. Leur chemise ouverte sur le devant laisse à découvert la gorge qu'elles ornent de fleurs et de riches colliers (**). Sur les épaules, pend une espèce de long manteau flottant jusqu'aux talons. Quand elles veulent se dérober à la vue d'un étranger, elles se couvrent d'un voile qui enveloppe les épaules et le sein; et si elles sortent, elles ajoutent un grand voile blanc qui les couvre de la tête aux pieds. A Julfa, les femmes portent quatre voiles, deux qu'elles mettent au logis, et deux autres qu'elles réservent pour leurs sorties. A la maison, elles ont le bas du visage voilé; et, si elles sont mariées, elles se cachent même le nez, afin que leurs parents ou les prêtres qui les visitent ne

(*) Voy. la planche no 16. (**) Voy. la figure no 31.

puissent distinguer les traits de leur visage. Les jeunes filles ne portent ce voile que jusqu'à la bouche, afin qu'on puisse juger de leur beauté, et en faire le récit aux jeunes gens.

Les Arméniennes de la Perse ont aussi emprunté dans leurs costumes la riche variété de la mode persane. Les habits des femmes riches sont en étoffes de soie d'or. Le corps de l'habit s'attache par-devant jusqu'à la ceinture, avec des rubans au bout desquels on suspend un gland d'or ou une perle; il se rétrécit vers le contour, et il est plissé pour relever la finesse de la taille. La jupe qui descend jusqu'aux talons n'est point séparée du corps de l'habit. Elles se servent de souliers plats, couverts d'écarlate, avec quelques fleurs d'or en broderie. Elles les quittent aisément et toujours, lorsqu'elles entrent dans leurs appartements qui sont couverts de beaux tapis. Elles sont coiffées en cheveux d'une manière fort variée, tantôt en pyramide, tantôt en triangle ou en croissant; d'autres fois, en roses, en tulipes, ou autres figures de fleurs qu'elles imitent en assujettissant leurs cheveux au moyen de boucles d'or garnies de diamants. Plus communément, elles divisent leurs cheveux en tresses pendantes sur les épaules, et y attachent de petites plaques d'or et des pierreries. C'est un des secrets de la coquetterie que de savoir faire alors certains mouvements de tête propres à faire paraître la beauté et le brillant de leur chevelure.

Dans leurs chambres, il n'y a d'autre tapisserie que celle sur laquelle on marche. Elles sont ornées de grands miroirs, de canapés, d'enfoncements dans les murailles en forme de niches, où elles rangent des vases de cristal, d'or et d'argent, pour conserver leurs parfums, leurs confitures, et les petits meubles de leur toilette. L'usage des chaises y est inconnu. Il y a de petits tabourets sur lesquels elles peuvent s'asseoir; mais elles en font rarement usage elles préfèrent s'asseoir sur leurs riches tapis, les jambes croisées. Derrière elles est un grand coussin

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