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2) Sous la réserve expresse d'arrangemens à prendre entre les deux puissancens sur les points de frontières, sur l'état de fortification de quelques places, sur des arrangemens de commerce et sur la libre navigation sur l'Elbe.

5) S. M. a compté sur l'appui réciproque, et sur une conformité absolue de marche des cours autrichienne et prussienne dans la question polonaise. Ad 1. Quant au premier point, la Prusse en

tre complètement dans toutes les vues et les principes de S. M. l. Elle abandonne volontiers à l'Autriche l'influence et les arrangemens, dont il est question, sur la rive gauche du Mein et sur la rive droite de la Moselle, sans entrer en discussion, si la forteresse de Mayence appartient plus particulièrement à la défense du Nord, ou du midi de l'Allemagne ? La nécessité de la conserver à la commune patrie est si évidente, et - est tellement le voeu prononcé de la plupart de ses princes, que la Prusse, qui a nullement en vue d'augmenter ses possessions par cette place, ne tient qu'à la voir établie, comme un boulevard commun à toute la fédération et à ne pas la voir cédée à un seul des états, qui en ferait partie. Elle doit étre gardée

par les troupes de la fédération, et étre maintenue

à frais communs. - Ad 2. Quant au second, le - prince de Metter

nich - l'a expliqué verbalement de manière, qu'un .

engagement füt pris par la Prusse de ne point fortifier Dresde. Le soussigné ignore, de quel autre point de frontière, ou de quelle autre place il peut avoir été question, mais cet engagement, les arrangemens de commerce d'un intérêt réciproque,

et la libre navigation de l'Elbe, ne souffriraient aucune difficulté. Ad 5) Quant au troisième enfin, la Prusse a appuyé l'Autriche autant que possible à l'égard de la question, qu'on peut espérer de voir terminer d'une matière satisfaisante. Le soussigné ne connait, excepté la Baviere, aucume des puissances allenlandes, qui se fussent déclarées contre la réunion totale du royaume de Saxe à la Prusse, ce qui eüt manifestéla volonté de ne passe joindre au pacte fédératif sur une base, qu'on appelle aussi menagante pour leur propre sü eté, que le sei ait celle de l'incorporation d'un des principaux états de l'Allemagne. Et la süreté, l'existence de l'Allemagne et de ses membres, n'étaient-elles pas beaucoup plus mises en danger par l'opinion Cl'opiniâtreté ) du Roi de Saxe à rester jusqu'au dernier instant attaché à la cause? S. M. le Roi de Prusse compte que S M. I. s'en tiendia à son assentiment douné à l'incorporation du royaume de Saxe en entier à la P1 usse, et qu'elle sera représenter au Roi de Saxe et aux membres de sa famille, tous les avantages qui résulteront pour eux de-l'établissement qu'on leur offre sur la rive gauche du Rhin. - Dans la situation oü S. M. se trouve, désirant ardemment d'un côté de contribuer de la manière la plus conciliatrice à maintenir l'union entre les grandes puissances alliées, si essentiellement mécessaire pour atteindre le grand but pour lequel on na épargné aucun sacrifice, ne pouvant de l'autre souscrire à des arrangemens, qui imposeraient de nouveaux sacrifices Permanens à la Pruss, seule, satisfaire à toutes les autres puissances, et à tant d'autres états, qui n'ont aucun titre semblable aux siens, acquis par tant d'efforts, forte du sentiment, que c'estelle, qui a tant contribué à 1 éconquérir la liberté de l'existence de tous, et à leur assurer les plus grands avantages, S. M. réclame ce que les traités et ses efforts lui donnent le droit de demander. Elle fera valoir ses titres près de ses alljés et elle se confie surtout à l'amitié de S. M. 1'Empereur de toutes les Russies, dont elle a déjà éprouvé si souvent leseffets. Vienne, le 16 décembre 1814. Le Prince de Hardenberg.

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Schreiben des königlich-französischen Bevollmächtigten, Herrn Fürsten von Talleyrand, an den kaiserlich-öflreichischen Bevollmächtigten, Herrn Fürsten

von Metternich; datirt Wien vom 19.
Dec. 1814. -
Vienne, le 19 décembre 1814.

Mon Prince,
Je me suis empressé de remplir les intentions
de S. M. I. et R. A. exprimées dans la lettre, que
V.

V. A. m'a fait l'honneur de m'écrire, et j'ai porté à la connaissance de S. M. T. C. la note confidentielle, que vous avez adressée le 1o de ce nuois à Mr. le Chancelier d'état Prince de Hardenberg, et que vous m'avez officiellement communiquée. _Ilme süffit, pour répondre de la satisfaction que causeront au Roi les déterminations annoncées par cette note, de les comparer aux ordres que S. M. à donnés à ses ambassadeurs au congrès. La France n'avait à y porter aucune vue d'ambition ou d'intérêt personnel. Replacée dans ses antiques limites, elle ne songeait plus à les étendre, semblable à la mer, qui ne franchit ses rivages que quand elle a été soulevée par les tempêtes. Ses armées, chargées de gloire, n'aspirent plus à de nouvelles conquêtes. Délivrée de cette oppression, dont elle avait étémoins l'instrument qua, la victime, heureuse d’avoir recouvré ses princes légitimes, et avec eux le repos qu'elle pouvait craindre d’avoir perdu pour toujours, elle n'avait point de réclamations à faire, point de Prétentions qu'elle voulüt former. - - - - - - "; & J Elle n'en a élevé, elle n'en élévera aucune. Mais il lui restait à désirer, que l'oeuvre de la restitution s'accomplit pour toute l'Europe, comme pour elle, que partout et pour jamais Pesprit de révolution cessät, que tout droit légitime füt reuz du sacré, et que toute ambition ou entreprise injuste trouvätet sa condamnation et un perpétuel obstacle dans une reconnaissance explicite, et dans une garantie formelle de ces mémes principes, dont la révolution n'a été qu'un long et funeste oubli,

Acten d. Congr. VII, Bd. I, Heft - - 4 - ------- *

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Ce désir de la France doit être celui de .tout état européen qui ne s'aveugle pas lui-même. Sans un tel ordre des choses, nul ne peut se croire um seul moment certain de son avenir. , Jamais but plus noble ne fut offert aux gouvernemens de l'Europe. Jamais résultat me fut si nécessaire, et jamais on ne put tant espéier de Pobtenir, qu'à l'époque oü la chrétienté toute entière était pour la première fois appelée à former un congrès. - Peut-être l'aurait- on déjà complètement obtenu, si, comme le Roi l'avait espéré, le congrès d'abord réuni eüt, en posant les principes, fixé le but et tracé la seule route qui püt y conduireSans doute alors on n'aurait pasvu des puissances se faire un prétexte, pour détruire ce qui ne peut avoir que la conservation pour fin. Certes, quand letraité du 3omaia voulu, que le dernier résultat des opérations du congrès füt un équilibre réel et“ durable, il n'a pas entendu confondre, dans une seule et méme masse, tous les territoires et tous les peuples, pour les diviser ensuite selon de certaines proportions Il a voulu, que toute dynastie légitime fät ou conservée ou rétablie, que tout droit légitime füt respecté, et que les territoires vacants, c'est à dire sans souverains, fussent distribués conformément aux principes de l'équilibre politique, ou, ce. qui est la meme chose, aux principes conservateurs des droits de chacun et du repos de tous. Ceserait d'ailleurs une erreur bien étrange, que de considérer comme élément unique de l'équilibre, les quantités que les arithmeticiens Politiques dénombrent.

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