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près de la maison du cacique Leviou, dans le lieu ordinaire de leurs séances, en plein air, sur un plateau, sous la présidence des caciques Leviou et Peoucon, ce dernier fils aîné de Melin et délégué par lui.

Un vieillard a été chargé de prendre la parole, et, après de longs pourparlers, lesdits électeurs m'ont élu et proclamé roi d'Araucanie et de Patagonie dans les termes indiqués.

Fait en Araucanie, les jour, mois et an que dessus.

Signé ORLLIE-ANTOINE Ier.

Aujourd'hui 27 décembre 1861.

Les électeurs de la tribu de Quicheregua se sont réunis en assemblée générale dans le lieu ordinaire de leurs séances, à deux kilomètres de la maison du cacique Millavil, sous la présidence de celui-ci.

Après délibération, lesdits électeurs m'ont élu et proclamé roi d'Araucanie et de Patagonie dans les termes indiqués.

Fait en Araucanie, les jour, mois et an que dessus.

Signé ORLLIE-ANTOINE Ier.

Aujourd'hui 30 décembre 1861.

Les électeurs de la tribu de Traguien se sont réunis

sous la présidence du cacique Guentucol.

Après délibération, lesdits électeurs m'ont élu et proclamé roi d'Araucanie et de Patagonie dans les termes indiqués.

Fait en Araucanie, les jour, mois et an que dessus.

Signé ORLLIE-ANTOINE Ir.

Ces élections successives terminées, je revins sur mes pas pour gagner Angol, où je voulais fixer ma résidence, et d'où je devais être plus que partout ailleurs à portée de communiquer mes ordres aux indigènes qui venaient de m'élire, et de correspondre avec les gouvernements étrangers, principalement avec le Chili, qui avait autant d'intérêt que moi à conclure des traités de paix.

Après avoir passé par Quicheregua pour me rendre à Canglo, et avoir visité le cacique Melin, je quittai Canglo. C'était le 5 janvier 1862, date qui devait m'être fatale.

J'étais parti de très-grand matin, avec mon domestique, dont j'étais à ce moment loin de soupçonner la trahison, pour me rendre chez le cacique Trintre, à Angol. Nous marchâmes sans nous arrêter, et arrivâmes vers midi et demi au lieu dit les Poiriers, qui

est planté, en effet, d'arbres fruitiers et éloigné de toute habitation.

Nous fimes rencontre, chemin faisant, de marchands chiliens qui revenaient de l'intérieur de l'Araucanie et retournaient dans leur pays. Leur présence me sauva la vie.

Les agents envoyés contre moi par les autorités chiliennes avaient ordre, que je fisse ou non de la résistance, de me trancher la tête et de la porter au gouvernement, comme preuve irrécusable de ma mort. Mais les marchands, qui étaient là, ne seraient pas restés impassibles témoins de cette exécution sauvage. Le chef de la bande ne voulut pas endos-' ser la responsabilité d'un tel acte, qui pouvait être une méchante affaire, non-seulement pour le Chili, mais encore pour lui.

Il se contenta donc, dès que je fus tombé dans le guet-apens qu'on m'avait tendu, de me prendre et de me traîner à Nacimiento (1), où j'arrivai le même jour, et dont le gouverneur me fit enfermer dans une forteresse et garder à vue.

1) On trouvera le détail de mon arrestation dans ma défense. On peut consulter aussi la lettre écrite par le gouverneur de Nacimiento au préfet des Anjeles, quoiqu'elle renferme plusieurs erreurs.

CHAPITRE IV

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Déposition de Rosales.

Premier

Le roi devant le conseil de guerre. interrogatoire. Lettres du commandant d'armes de Nacimiento à celui des

Anjeles.

Le procès s'ouvrit par les pièces suivantes :

COMMANDERIE D'ARMES.

Nacimiento, le 5 janvier 1862.

L'adjudant du 7e bataillon de ligne, don Estevan Camino, es hargé de procéder à la constatation des faits dont est accusé celui qui s'intitule roi d'Araucanie, Orllie-Antoine, détenu dans le fort de cette place.

Signé FAES (1).

(1) Le même que j' vais vu chez M. Leiton (Voir plus haut, p. 37).

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