Si on traite le camphre cyané par la potasse caustique, on obtient un acide campholique carbonique. Cet acide donne des éthers neutres et des éthers acides (*). Ces derniers existent sous deux modifications isomériques. Ce fait prouve que l'idée émise par Friedel pour l'acide camphorique s'applique aussi à l'acide campholique carbonique. De même que l'acide camphorique (sel calcique ou plombique) donne par distillation la camphorone, de même l'acide campholique carbonique (sel plombique) fournit le camphre. CH3 CH3 C CH3 CH3 C Camphorone. La camphorone s'obtient 1° par distillation du camphorate calcique; 2° par l'action du chlorure d'aluminium sur le camphre. Cette dernière formation de la camphorone la fait envisager comme dérivant du camphre par simple élimination d'un groupe méthyle. Comme elle se produit également aux dépens de l'acide camphorique, nous avons la certitude que le groupe méthyle, qui est éliminé par le chlorure d'aluminium, est le même que celui qui est oxydé à l'état de carboxyle. L'action de l'anhydride phosphorique nous indique également que la camphorone doit renfermer un noyau C6. Ces faits sont expliqués par la formule que nous déduisons de celle indiquée pour le camphre : Cette interprétation explique aussi les réactions étudiées par W. Koenigs et A. Eppens (loc. cit.): Formation d'un dérivé tribromé et oxydation par le permanganate potassique à l'état d'acide a méthylglutarique. Avant de terminer cette note préliminaire, je veux mnontrer en quelques mots que les propriétés des terpènes sont en concordance avec l'hypothèse émise sur la constitution du camphre. Les terpènes se divisent en deux grandes classes : La première renferme les terpènes dont la constitution se rapproche le plus de celle du camphre, et qui donnent par oxydation 1 % environ d'acide téréphtallique (camphène-pinène). La seconde classe renferme les autres terpènes. Ceux ci servent de transition entre le pinène et le p-isocymol; ils donnent par oxydation 28 % environ d'acide téréphtallique. Je crois avoir présenté sous un jour nouveau cette intéressante question de la constitution du camphre et de ses dérivés, et j'espère pouvoir bientôt communiquer la partie expérimentale de ce travail. CLASSE DES LETTRES. Séance du 8 janvier 1894. M. CH. LOOMANS, vice-directeur, occupe le fauteuil. Sont présents: MM. Alph. Wauters, A. Wagener, P. Willems, S. Bormans, Ch. Piot, Ch. Potvin, T.-J. Lamy, G. Tiberghien, L. Vanderkindere, Alex. Henne, G. Fréderix, le comte Goblet d'Alviella, F. Vander Haeghen, J. Vuylsteke, Ém. Banning, A. Giron, membres; Alph. Rivier, associé; G. Kurth et P. Thomas, correspondants. M. Paul Le Roy Beaulieu, associé de la Classe et membre de l'Institut de France, à Paris, assiste à la séance. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Intérieur et de l'Instruction publique envoie une ampliation de l'arrêté royal en date du 28 décembre, nommant président de l'Académie, pour l'année 1894, M. Charles Loomans, directeur de la Classe pendant la même année. M. Loomans, en s'installant au fauteuil présidentiel, exprime ses sentiments de reconnaissance pour la mission qui lui a été dévolue de diriger les travaux de la Classe pendant l'année actuelle. Il regrette que l'absence de son prédécesseur l'empêche d'adresser de vive voix à M. le général Henrard les remerciements de la Classe pour la |