auteurs, que les tentacules sont des individus privés de bouche; c'est aussi à tort que HAECKEL (1) indique, comme caractère primordial et presque unique pour distinguer le cyston du palpon, la présence chez celui-là d'une ouverture terminale. Palpons et cystons se différencient aisément, tout au moins chez Apolemia et Forskalia, où j'ai pu les examiner de près, par toute une série de caractères, structure des parois, couleur, etc., sur lesquels je n'insiste pas actuellement.

Nous avons vu que les cellules endodermiques, jusques et y compris celles des trois bourrelets, pouvaient, par des procédés variés, puiser des matériaux dans le liquide nourricier de la cavité tentaculaire; ce liquide ne dépasse pas la région des saillies, celles-ci constituant, en effet, par leur accolement, une fermeture hermétique je n'ai jamais trouvé ni globule graisseux ni grain de charbon dans la cavité ou dans les cellules situées au delà.

Comme j'ai souvent trouvé cette dernière portion de la cavité tentaculaire remplie par des sphérules vacuolées, plus ou moins désagrégées, provenant des cellules des bourrelets, sphérules que je considère comme des matières de rejet, — j'incline à penser que cette région sert à l'accumulation des matériaux qui seront, à un moment donné, expulsés par l'orifice terminal du palpon. Gand, le 15 janvier 1894.

(1) HAECKEL, System der Siphonophoren. Jenaische Zeitschrift, 22 Band, 1888, pp. 23 ct 24. Voir aussi Report on the Siphonophora of the Challenger Expedition, 1888.

EXPLICATION DE LA PLANCHE.

FIG. 1. Palpon de Apolemia uvaria Esch. Coupe transversale de la région b. × 80.

ect. ectoderme.

ls. lamelle de soutien.

yg. globules graisseux.

FIG. 2. Cellule ciliée et cellule à entonnoir et flamme vibratile (région c) après ingestion, par un gastrozoïde, de muscle de poisson additionné d'encre de Chine. × 550.

a. cellules à entonnoir (ent) et flamme vibratile (fv).

b. cellule ciliéc.

vd. vacuole digestive de la cellule b, amplifiée.

FIG. 3. Deux cellules à entonnoir et flamme vibratile anormales,

après ingestion de foie de poisson. × 550.

FIG. 4.

gg. globules graisseux.

n. un des deux noyaux de la cellule.

vd. vacuole digestive.

Cellule ciliée, après ingestion par un gastrozoïde, de foie de poisson; absorption de globules graisseux gg. × 470. ls. lamelle de soutien.

FIG. 5.

Fragment de coupe transversale dans la région d. × 270. b. bourrelets longitudinaux.

gg. globules graisseux.

Im. lamelle de soutien.

gl. deux cellules glandulaires ectodermiques.

Faits relatifs aux propriétés du sulfure de carbone; par H. Arctowski.

Il m'a semblé intéressant d'examiner l'action que le sulfure de carbone pourrait bien avoir sur les sulfures, les oxydes et les sels, et cela aux diverses températures comprises entre la température ordinaire et celle de la dissociation de ses vapeurs.

Au cours de ces recherches, j'ai été amené à chauffer en tube scellé un fragment de sublimé corrosif dans du sulfure de carbone purifié. Le sulfure de carbone étant endothermique et étant du reste, d'après les anciennes recherches de E. Frémy (*), le sulfurant le plus énergique connu à des températures très élevées, je pensais pouvoir obtenir un sulfochlorure déjà à une température relativement basse; les expériences de Schlagdenhauffen (**) ayant montré que le sulfure de carbone précipite, de la solution aqueuse de chlorure mercurique, du sulfure de mercure, vers 200°.

L'expérience n'a pas donné de résultat.

Le tube, chauffé pendant neuf heures à 130°, renfermait encore tout le bichlorure absolument inaltéré; le sulfure de carbone n'exerce donc aucune action chimique sur le sel mercurique, à la température considérée. Mais,

(*) Compte rendu, t. XXXV, p. 27.

(*) Journal de Pharmacie, [3], t. XXIX, p. 401.