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ANNEXE :

Projet d'organisation du Bureau
bibliographique international.

1. Un Bureau international est constitué pour l'établissement d'un catalogue général des bibliothèques publiques des États associés.

2. Le Bureau a son siège à . . . . . . Il est rattaché au principal dépôt de livres établi en cette ville.

3. Il se compose d'un directeur, d'un secrétaire, de trois commis-rédacteurs et d'un messager. Les traitements respectifs de ces agents sont fixés à . . . Un règlement d'ordre intérieur détermine leurs attributions et précise les conditions du travail au sein du Bureau.

4. Le catalogue est établi par fiches mobiles. Chaque fiche renseignera, après le nom de l'auteur, le titre exact d'un seul ouvrage et ses diverses éditions, avec l'indication des bibliothèques qui les possèdent, conformément au modèle admis.

5. Le catalogue est exclusivement alphabétique.

6. Les fiches sont rédigées et imprimées en épreuve par les soins du Bureau et transmises par lui aux bibliothèques fédérées.

7. L'administration de ces bibliothèques constatera sur les fiches qui lui sont envoyées :

a. Si les éditions renseignées existent dans son dépôt. b. Si d'autres éditions s'y rencontrent.

Les fiches-épreuves sont renvoyées au plus tard quinze jours après leur réception.

8. Chaque bibliothèque associée recevra cinq exemplaires des feuilles définitives du catalogue.

9. Au début de chaque année, le directeur du Bureau adresse un rapport aux Gouvernements des pays associés pour leur rendre compte des travaux effectués pendant l'exercice écoulé et de l'état d'avancement du catalogue général.

10. Les bibliothèques privées qui présentent une importance suffisante, soit par le nombre de leurs volumes, soit par leurs richesses spéciales, pourront être affiliées, par l'intermédiaire du Gouvernement des pays où elles sont établies, au Bureau international et profiter de ses publications, aux mêmes conditions imposées aux bibliothèques publiques.

11. Les bibliothèques associées sont autorisées à correspondre avec tous les dépôts de l'Union par l'intermédiaire du Bureau.

12. Les personnes connues pour se livrer à des recherches scientifiques sont admises à correspondre directement avec le Bureau, à l'effet d'obtenir des renseignements bibliographiques.

13. Il est attribué au Bureau pour ses dépenses matérielles telles que achats d'ouvrages, fournitures de bureau, impressions, frais de port et de correspondance, etc., une somme annuelle de.. Il lui est alloué ep

outre un premier crédit de .

sitions bibliographiques et son mobilier.

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14. Les dépenses du Bureau sont supportées en commun par les États associés et réparties au prorata du nombre des établissements publics ou privés qui participent au catalogue.

COMMUNICATION ET LECTURE.

Notes sur les Guêpes d'Aristophane, à propos d'une édition récente; par Alphonse Willems, professeur à l'Université de Bruxelles.

M. J. van Leeuwen, professeur à l'Université de Leyde, déjà connu par de sérieux travaux sur la comédie grecque, vient de publier une édition critique des Guêpes (1).

Tous ceux qui ont lu Aristophane savent que cette pièce est celle dont l'interprétation offre le plus de difficultés. Aussi n'a-t-elle guère attiré jusqu'ici les éditeurs. La dernière récension spéciale, la seule que les savants eussent à leur disposition en dehors des éditions collectives, datait de plus de trente-cinq ans (2), et elle était si médiocre que M. van Leeuwen a pu dire, sans trop d'exagération, du savant qui l'a procurée: nemo in comici iocis explicandis infelicius est versatus.

Nous n'avons plus à le regretter. L'édition que nous annonçons satisfait amplement aux exigences actuelles de la science philologique. Si, comme toute œuvre de l'es

(1) Aristophanis Vespa. Cum prolegomenis et commentariis edidit J. van Leeuwen. Lugduni Batavorum, E.-J. Brill, 1893, in-8. (2) Aristophanis Vespa. Edidit Julius Richter. Berolini, 1858, in-8.

pèce, elle n'est pas à l'abri de la critique dans certaines de ses parties, du moins nous fournit-elle l'instrument de travail indispensable pour que la critique puisse s'exercer avec fruit.

Elle a d'abord un grand mérite, qu'elle partage avec tous les travaux sortis de l'école de Cobet, celui de la sobriété. Laissant de côté l'indigeste fatras des variantes et des conjectures, et cet autre fatras des commentaires surannés et contradictoires, qui le plus souvent ne font que dérouter le lecteur, elle s'en tient à ce qui est essentiel pour la parfaite intelligence du texte. Le volume n'a que 200 pages environ, mais tout y est digne d'attention. Il s'ouvre par une substantielle introduction relative au but de la pièce, aux remaniements que l'auteur lui a fait subir, à la date de la représentation, questions d'ordre plutôt historique, sur lesquelles il n'entre pas dans notre plan de nous étendre. Le reste du volume comprend le texte, scrupuleusement établi à l'aide des manuscrits et sans trop de recours aux conjectures; au bas du texte, un choix judicieux des principales leçons; enfin un commentaire succinct, où sont résolues, ou tout au moins exposées, sans pédantisme ni étalage d'érudition, toutes les questions relatives au sens.

Bien des passages qui avaient défié jusqu'ici les efforts de la critique sont définitivement rétablis ou élucidés. Nous citerons d'abord la belle correction du vers 318: ἐξάττειν, au lieu de εἰμ 'ᾄδειν. « Je ne suis pas en état de chanter était absurde en soi; j'ajouterai, ce qu'on n'avait pas relevé, que ces mots font partie d'un morceau lyrique, de sorte que c'est en chantant que Philocléon est censé dire qu'il lui est impossible de chanter; TTev, justifié

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au point de vue paléographique, donne un sens excellent, et sera adopté désormais par tous les éditeurs. Nous signalerons encore le éxteλéσat inaposiç du vers 1024, très bien expliqué par τελέως ἐπαρθῆναι (1); — le σὺ δ ̓ οὖν ἔθι, loi, va-t'en, vers 1154, que Brunck et tous les traducteurs rendaient par tu modo perge (?), parce qu'on n'avait pas vu que ces mots s'adressaient, non à Philocléon, mais à un serviteur dont Bdélycléon s'était fait accompagner; l'explication si spirituelle du dʊ' ¿ßoλw pέpwv, vers 1189: «J'étais matelot à bord du navire qui conduisait les théores à Paros ; le Phrynichus du vers 1490, identifié avec un acteur fameux, contemporain d'Aristophane, et non plus avec le vieil auteur tragique; -le banquet raconté par Xanthias (vers 1299-1323), où Droysen et Mueller Struebing voyaient une réunion d'hommes politiques, et redevenu, grâce au nouvel éditeur, un repas de cabotins, ce qui est autrement piquant, et rend compte du xwp.wooλotywv (vers 1318), que personne n'avait compris.

Je cite un peu au hasard. Pour rendre pleine justice à M. van Leeuwen, il faudrait suivre son commentaire presque pas à pas. Mais cette revue nous mènerait loin et serait de peu d'intérêt. Mieux vaut, je crois, reprendre l'examen de quelques-uns des passages que l'éditeur tient pour suspects ou dont il déclare n'avoir pas saisi le sens.

(4) La Classical Review 'nov. 1893) reproche à M. van Leeuwen de n'avoir pas cité d'exemple de cet emploi de Exteλεiv. Comme s'il y avait toujours moyen de trouver des exemples! L'interprétation proposée se justifie d'elle-même, et par l'analogie avec xẞaiver ou ánoẞaivetv, dans le sens de evadere, cvenire, en allemand: ausgehen, ausfallen.

3- SÉRIE, TOME XXVII.

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