Note sur une aurore boréale observée à Louvain le 30 mars 1894; par F. Terby, membre de l'Académie. J'ai eu l'occasion d'observer une aurore boréale à Louvain le 30 mars, entre 10 et 11 heures du soir. Vers 1015 une vive blancheur régnait à l'horizon nord; quelques rayons très visibles ne tardèrent pas à s'élever et la lueur rouge caractéristique succéda bientôt à ceux-ci et couvrit tout le ciel septentrional, sans toutefois dépasser beaucoup la hauteur de la polaire. A 1025 il y eut une recrudescence d'éclat de la lueur blanche à l'horizon, puis une nouvelle émission de faibles rayons, suivie d'une nouvelle apparition du voile rouge, très faible cette fois. Cassiopée occupait le centre du phénomène. A 1050m l'aspect du ciel était redevenu normal. Cette aurore offre cette particularité remarquable qu'elle se présente exactement un mois après le phénomène du même genre qui a été observé en Belgique le 28 février dernier (1). C'est un fait incontestable aujourd'hui que les aurores boréales se reproduisent souvent après cet intervalle (2). La périodicité en question est surtout reconnaissable aux époques de maximum de ces phénomènes, coïn cidant, on le sait, avec la période de maximum des taches solaires; aussi les observateurs feront-ils bien de surveiller (1) Ciel et Terre, mars 1894, p. 44. (2) Bull. de l'Acad, roy. de Belgique, 5e sér., t. VI, no 7, 1883. 3me SÉRIE, TOME XXVII. 32 le ciel vers la fin d'avril pour ne point laisser échapper l'occasion de voir se manifester peut-être un nouvel exemple de cette périodicité. J'ai constaté le 31 mars que le soleil montrait notamment trois énormes taches, visibles à l'aide de simples jumelles. Observations de deux polarissimes à Uccle; par F. Folie, membre de l'Académie. Dans les derniers volumes de l'Annuaire de l'Observatoire, j'ai déclaré que je ne m'occuperais plus de prouver l'existence de la nutation diurne, si ce n'est par des observations d'étoiles très voisines du pôle, faites à quelques heures d'intervalle; et que, malheureusement, ces observations ne pouvaient se faire à Uccle, à cause de l'insuffisance de l'objectif de la lunette de Repsold. M. Bijl a souvent cherché, l'an dernier, à voir ces étoiles, dont la plus brillante est de grandeur 10,3; elles devenaient inobservables dès qu'il éclairait le réticule, comme je l'ai moi-même constaté. La transparence de l'atmosphère pendant ces dernières nuits m'a engagé à tenter un nouvel essai; j'ai réussi à voir les étoiles m, o, p, r, i et même t' de la petite carte publiée dans l'Annuaire de l'Observatoire royal pour 1890, en éclairant faiblement le réticule, et me suis décidé à observer ces deux dernières, assez convenablement placées en vue de ma recherche. L'observation est un peu pénible; parfois très difficile, lorsque l'étoile est fort rapprochée de l'un des nombreux fils fixes du réticule. Je ne compte pas publier ultérieurement le détail des observations, dont les moyennes seules entreront dans le calcul. Il est bon cependant qu'elles soient connues intégralement; les astronomes pourront juger ainsi du degré de confiance qu'elles peuvent inspirer (*). Je prierai l'Académie de bien vouloir les publier dans le Bulletin au fur et à mesure; je ne m'occuperai de leur réduction et de leur calcul que lorsqu'elles seront terminées. Au cours de ces observations, j'ai constaté l'existence de deux étoiles variables, que j'estime de onzième grandeur au plus en général, et qui, dans certaines nuits, dépassaient sans nul doute la dixième grandeur; ces observations sont consignées dans les notes ci-après. La présence des étoiles variables, lorsqu'elles ne sont pas encore reconnues telles, peut faire surgir des doutes quant à la comparaison des photographies de la région où elles se trouvent. Mes remarques au sujet des deux étoiles que j'appellerai l'et o' pourraient être utiles à cet égard. t'est l'étoile ainsi notée sur la petite carte de l'Annuaire pour 1890. Quant à o', c'est une étoile généralement inférieure à la onzième grandeur, très rapprochée de l'étoile o de Carrington, figurant sur cette petite carte. (*) Dans les lectures du tambour, l'unité représente 48",4 d'arc. |