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pour l'isomère a. La réaction n'a pas été faite sur le produit pur, mais sur un produit huileux incristallisable. L'action du chlorure d'acétyle sur l'alcool, qui est une opération si délicate pour arriver au dypnopinalcolène y, devient au contraire très nette, avec formation de triphénylbenzine, si l'on opère en présence d'un excès de chlorure, à la chaleur du bain-marie.

Enfin, j'ai essayé l'action de la chaleur sur le dypnopinalcolène pur; environ 3 centigrammes ont été chauffés à l'ébullition, dans un tube à essais, pendant quelques instants. On ajoute un centimètre cube d'acide acétique, on fait bouillir et on laisse cristalliser. Il se forme, après quelques jours, de beaux cristaux de triphénylbenzine 1.3.5. En même temps, j'ai remarqué des cristaux en fer de lance dont je n'ai pu naturellement faire l'étude.

Triphenylbenzine 1.3.5. La triphénylbenzine 1.3.5 a été obtenue dans ce travail par trois méthodes différentes : 1° Par l'action du zinc-éthyle en excès sur la dypnopinacoline y.

Ces cristaux portent les faces (110) et (014) combinées. Nous avons mesuré les angles

(110): (170) = 59°1', (011): (110)=72°3′, (011): (011) - 74°49′ d'où d'écoule le rapport paramétrique

0,5662: 10,7650

M. Arzruni donne (*) pour des cristaux de triphenylbenzine, les valeurs angulaires (010) : (110) = 60°29′, (110) : (011) = 72°33′ et le rapport paramétrique

0,56616 1 0,7663.

Ces nombres concordent parfaitement avec ceux que nous avons obtenus.

(*) Jahresbericht der Chemie, 1877, p. 393.

2° Par l'action du chlorure d'acétyle sur le dypnopinalcolène y et l'alcool dypnopinacolique y.

Les cristaux de triphénylbenzine obtenus pa cette méthode présentent les faces (010), (110), (011), qui fournissent les valeurs angulaires :

(010): (110) = :60°32'

(110) : (T10) = 59°19′

(010): (011) = 51°44′
(011): (071) = 75°24′

(110): (011) = 72°26′

qui concordent encore avec celles données plus haut. Les cristaux sont aplatis suivant la face (010).

3° Par l'action de la chaleur sur le dypnopinalcolène y.

La triphenylbenzine obtenue par cette action donne des valeurs angulaires conformes à celles observées pour les deux précédentes; les cristaux présentent, dans ce cas, outre les faces (010), (110), (011), la face (120). Les faces (011), très mates, réfléchissent fort peu la lumière.

Ces déterminations cristallographiques ont été faites par M. le Dr Franck.

On remarquera de plus que les réactions du zinc-éthyle, telles que je les ai exécutées, prouvent :

1. Que le zinc-éthyle n'isomérise pas la dypnopinacoline Yi

2° Que l'alcool dypnopinacolique y est le premier corps qui se forme par son action.

Il s'ensuit que la série des transformations inscrite au commencement de ce travail est bien continue, et qu'elle exclut, autant que faire se peut, les transpositions intramoléculaires.

Université de Gand, laboratoire de Chimie analytique.

Application du réfractomètre à l'étude des réactions chimiques; par J. Verschaffelt, préparateur adjoint à l'Université de Gand.

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Dans le travail suivant, je me suis proposé d'étudier jusqu'à quel point il est possible, par la simple observation de l'indice de réfraction d'une masse liquide, de se rendre compte d'un phénomène de double décomposition qui s'accomplit au sein de cette masse. J'avais déjà entrepris cette étude, lorsque parut, à la fin de l'année dernière, dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris, une note de M. FERY (*) relative au même sujet.

Pour étudier l'action d'un liquide sur un autre, M. FÉRY prépare une série de mélanges renfermant, sous l'unité de poids, des quantités variables des solutions réagissantes; il détermine l'indice de chacun des mélanges et représente graphiquement la marche de la réaction, en portant en abscisses la teneur des liquides, et en ordonnées les indices correspondants.

Il trouve ainsi que, dans les cas où les liquides se mélangent sans combinaison, l'indice du mélange est donné par une simple moyenne, et tous les points obtenus

(*) C. FÉRY, Sur l'étude des réactions chimiques dans une masse liquide, par l'indice de réfraction, Comptes rendus, 115, p. 1309; 1892.

3me SÉRIE, TOME XXVII.

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sont placés sur une ligne droite. Si, au contraire, une ou plusieurs combinaisons se forment, la règle des mélanges n'est plus applicable, et la marche de la réaction est représentée généralement par une série de lignes droites, formant par leur intersection des points anguleux, qui correspondent à un état chimique défini du liquide.

Le premier exemple donné par M. FERY est la réaction

NaOH+HNO, — NaNO3 + H2O,

dans laquelle il observe la formation d'un point anguleux, correspondant au mélange neutre. Il conclut de là que si l'acide est polybasique, il y a plusieurs brisures qui correspondent aux différents sels; l'acide sulfurique présente donc, d'après lui, deux points anguleux, et l'acide phosphorique normal, trois.

Il donne ensuite les deux exemples suivants :

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ici encore le point anguleux est situé sur l'ordonnée du mélange, dont les proportions sont telles qu'il fournisse la réaction sans excès des corps réagissants.

La méthode que j'ai suivie est, en principe, la même que celle à laquelle M. FÉRY s'est arrêté; mais elle est plus simple en ce sens que, le plus souvent, je fais réagir des solutions ayant presque exactement le même indice. Dans ces conditions, si la loi des mélanges

N (v1 + v2) = n1V1 + NgVq

est exactement vérifiée, l'indice d'un mélange dans des

proportions quelconques est le même que celui des solutions mélangées; et tout écart de la loi des mélanges est accusé par une augmentation ou une diminution de l'indice, qui doit alors passer par un maximum ou par un minimum.

Pour faire d'un certain sel une solution ayant le même indice qu'une autre, je commence par faire de ce sel deux dissolutions ayant des indices aussi rapprochés que possible, et comprenant entre eux l'indice qu'il s'agit d'atteindre; puis, au moyen de la formule des mélanges, je calcule dans quelles proportions il faut les mélanger pour que le mélange ait l'indice désiré. Comme cette formule n'est pas rigoureusement exacte, une seule opération ne suffit pas toujours; mais, par cette première opération, les limites sont tellement resserrées, qu'une deuxième permet généralement d'atteindre un degré d'approximation tout à fait satisfaisant.

Pour quelques observations où je désirais obtenir une assez grande précision, j'ai fait usage du spectromètre; mais, dans la plupart des cas, le réfractomètre de Pulfrich était d'une sensibilité suffisante. Ce dernier appareil, qui permet de déterminer les indices exactement jusqu'à la quatrième décimale, a sur le spectromètre l'avantage d'un maniement beaucoup plus facile et plus rapide : les mélanges peuvent s'effectuer dans la cuvette même de l'appareil, et le thermomètre qui sert à constater si la température reste constante, fait en même temps l'office d'agitateur.

Avant de me servir de ce réfractomètre, j'ai voulu m'assurer s'il donnait des indications exactes. J'ai donc comparé les indices donnés par cet appareil avec les indices déterminés au spectromètre, et j'ai constaté une différence; ce désaccord doit être attribué en partie à cette

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