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Nouvelle synthèse graduelle de la benzine;
par Maurice Delacre.

Rapport de M. Louis Henry, premier commissaire.

Dans une précédente communication, M. Delacre a montré comment, en partant de l'acétophénone, on arrive, par une suite de réactions nettes, à la synthèse d'une chaîne benzinique.

Dans le travail qui est aujourd'hui soumis à l'Académie, M. Delacre part encore du même point et arrive à la même chaîne benzinique, la triphénylbenzine 1-3-5, mais cette synthèse est réalisée, par une voie différente ou plutôt parallèle à la première : il passe non plus par les dérivés a mais par leurs isomères 7. Les extrémités de ces séries de réactions sont les mêmes au début, l'acétophénone, la dypnone, la dypno-pinacone; à la fin, la triphénylbenzine; au milieu, trois isomères correspondants a et 7, les dypnopinacolines, les dypnopinalcools et les dypnopinacolènes.

Au cours de son travail, M. Delacre nous fait connaitre et décrit ces trois composés y. Des analyses et des descriptions cristallographiques établissent l'individualité de ces combinaisons délicates.

Y

Selon M. Delacre, la série des transformations qui conduisent de l'acétophénone à la triphenylbenzine est continue et exclut, autant que faire se peut, les transformations moléculaires. Je veux bien souscrire à la première de ces assertions; mais je lui laisse toute la responsabilité de la seconde. J'ai dit les raisons de ma réserve à l'occasion du premier travail correspondant à celui-ci.

Quoi qu'il en soit, le mémoire de M. Delacre sera lu avec grand intérêt par les chimistes, nombreux aujour

d'hui, qui s'occupent, au point de vue expérimental, de la constitution des composés aromatiques et de leur point de départ, la benzine.

Il m'est agréable de proposer à l'Académie de l'insérer daus les Bulletins. »

M. Spring, second commissaire, se rallie à cette proposition, qui est adoptée par la Classe.

Constitution du camphre et de ses dérivés ;
par C. Gillet.

Rapport de M. W. Spring, premier commissaire.

M. C. Gillet, docteur en sciences naturelles, s'occupe, depuis plusieurs années déjà, de l'étude chimique du camphre. Il est arrivé aujourd'hui à des résultats qui contribueront, sans aucun doute, à résoudre une question sur laquelle s'est exercée l'activité de plus d'un chimiste, je veux dire celle de la structure moléculaire de cette curieuse substance.

La note présentée à l'Académie est un article préliminaire, c'est-à-dire destiné à assurer à l'auteur le fruit d'un travail dont l'achèvement demandera encore de longues recherches. M. Gillet a cru ne pas devoir attendre le complément de ses investigations, parce qu'il a appris que la voie dans laquelle il se trouve engagé, est parcourue par plusieurs de ses confrères.

Dans un historique succinct, mais très complet et très bien fait, M. Gillet rappelle les diverses idées qui ont été émises sur la constitution du camphre. A la suite d'une

critique serrée, il montre que les formules proposées jusqu'à présent se rattachent, en somme, à l'hypothèse faite, il y a près de vingt années, par Kekulé, mais qu'aucune d'elles ne permet de rendre compte de toutes les propriétés du camphre et de ses dérivés.

L'auteur fait connaître ensuite les recherches nouvelles qu'il a entreprises: elles lui permettent de considérer le camphre comme étant de la phorone, dont un atome d'hydrogène serait remplacé par un groupe CH3. En opérant la condensation de l'acétone en milieu acide et en milieu alcalin, il est parvenu à obtenir deux substances isomères différant du camphre par un groupe CH2 en moins, mais présentant plusieurs analogies frappantes avec les propriétés de cette substance, entre autres, la formation d'un dérivé sodé de la phorone et la production d'un corps plus riche en hydrogène, répondant à la formule C19H160.

Ce point étant acquis, M. Gillet s'est demandé s'il est possible d'obtenir du camphre par la condensation de deux molécules d'acétone avec une molécule de méthylacétone. Il a obtenu, en effet, à côté d'une certaine quantité d'oxyde de mésityle et de phorone, une substance cristalline comme le camphre et douée de la même odeur que celui-ci. L'analyse de ce produit n'a pas encore pu être faite.

Par la discussion des formules données pour rendre compte de cette condensation, l'auteur arrive à la conclusion que le camphre ne serait pas un dérivé méthylpropylique du noyau benzol, mais un dérivé tétraméthylique.

M. Gillet examine ensuite les propriétés des acides camphorique et camphanique; il montre que celles-ci se déduisent aussi, sans difficulté, de la formule qu'il propose

pour le camphre. Il mentionne enfin des synthèses et des recherches qu'il a entreprises sur ces dernières substances ainsi que sur la camphorone; le résultat de ces recherches fera partie de son mémoire définitif.

Je propose volontiers l'insertion, dans le Bulletin de la séance, de la note préliminaire de M. Gillet. »

M. L. Henry, second commissaire, se rallie à cette proposition qui est adoptée par la Classe.

COMMUNICATIONS ET LECTURES.

Problème et théorèmes d'Arithmétique; par E. Catalan, Associé de l'Académie.

1. Depuis deux mille ans, peut-être, on connaît l'identité (a2 + b2)2 = (a2 — b2)2 + (2ab)2 (note A).

En 1874, Le Besgue et Chabanel ont signalé celle-ci :

(a2 + b2 + c2)2 — (a2 + b2 — c2)2 + (2ac)2 + (2bc)* (note B).

Il était donc naturel d'essayer si l'égalité

(aĝ + až + ... + a2)2 = (a2 + x2 + ··· + a2.、

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est identique. Mais, comme les idées simples sont tardives, c'est seulement, ces jours ci, que j'ai songé à cette relation (1).

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2(a2 + až + ··· + a2-1) × 2a2% = 4(x2 + až + ··· + αa–1) × 1, etc.

Ainsi, l'on a, non seulement une solution très simple de ce problème :

Trouver un nombre u tel, que u el u2 soient, chacun, la somme de n carrés (note C); mais aussi ce théorème, généralisation de ceux qui ont été rappelés ci-dessus :

Le carré de la somme de n carrés est, également, une somme de n carrés (note D).

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(a2 + b2 + c2)2 = (a2 + b2 — c3)2
c2)2 = (a2 + b2 —— c3)2 + (2ac)2 + (2bc)2

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il existe une infinité de points dont les coordonnées sont rationnelles.

II. Si l'on effectue, par multiplication, le carré de

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on trouve n2 carrés. Conséquemment, il est facile de former un carré égal à la somme de n carrés, et égal à la somme de n2 carrés.

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