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plexus choroïde du troisième ventricule, n'entre pas dans la composition de ce plexus.

IV. Ce diverticule est un ORGANE RUDIMENTAIRE qui, à l'origine, a la valeur d'une vésicule oculaire primitive; chez les lacertiliens, pendant une période de la vie embryonnaire, cet organe est fort semblable à l'épiphyse des oiseaux adultes.

V. Chez la couleuvre à collier, cet organe se développe, comme chez les sauriens; pendant une période de la vie embryonnaire, on peut distinguer facilement le plexus choroïde du troisième ventricule de cet organe rudimentaire.

VI. Chez les oiseaux, le véritable plexus choroïde du troisième ventricule est développé indépendamment du diverticule creux, qui apparaît à la limite des cerveaux antérieur et intermédiaire.

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XIII. La glande pinéale de l'axolotl est d'abord un diverticule creux, naissant de la voûte du cerveau intermédiaire. Ce creux se remplit par la suite de cellules épithéloïdes. Le premier diverticule qui se forme à la limite du cerveau antérieur et du cerveau intermédiaire, devient, à un moment donné, un organe formé d'une vésicule et d'une tige proximale.

Comme on le constate par ce qui précède, l'organe appelé paraphyse par Selenka a été décrit par nous et nettement différencié du véritable plexus choroïde du troisième ventricule. Il suffira, pour se rendre un compte exact de la différence entre le plexus et la paraphyse, d'analyser les figures, 5, 11, 12, 14, 15, 21, 22 et 23 de la planche du tome XIV, page 837, des Bulletins de l'Académie, où l'on voit les digitations ou les franges du plexus flottant dans

la cavité du troisième ventricule, tandis que le creux paraphysaire, marqué partout de la lettre s, s'insinue sous forme d'un tube pour venir enfin se loger sous l'œil pinéal.

Les figures 5, 7, 8, 12, 13, 15, 19, 23, 20, 28, 27, 31 et 33 de la planche XL des Archives de Biologie, vol. VIII, montrent encore mieux qu'il n'est plus possible de confondre le plexus choroïde avec la paraphyse de Selenka.

Nous aurions voulu revendiquer plus tôt la priorité quant à la distinction que nous avions faite entre le plexus et la paraphyse de Selenka, mais, jusqu'à ce moment, il ne nous a pas été donné de pouvoir traiter ce sujet.

Il est entendu d'ailleurs que des auteurs tels que Hoffmann (1), de Graaf (2), s'étaient occupés de l'ébauche de la paraphyse comme devant donner, par la suite, origine aux plexus choroïdes. Dans la revue bibliographique que nous avons donnée dans le cours de nos recherches, en 18871888, nous avons d'ailleurs signalé le fait que Hoffmann et de Graaf avaient distingué un creux qui se forme entre le cerveau antérieur et le cerveau intermédiaire; mais ces auteurs, comme nous-même d'ailleurs, pendant un certain temps, ont confondu cette ébauche avec le rudiment du plexus choroïde du troisième ventricule.

Nous avons décrit, dans les Bulletins de l'Académie, 2o série, tome XIV, page 837, le premier rudiment de la paraphyse de Selenka; dans les Archives de Biologie, nous avons figuré, reproduit à un fort grossissement, le creux

(1) C.-K. HOFFMAMN, Morpholog. Jahrbuch. Bd XI.

(2) DE GRAAF, Bijdrage tot de kennis van den Bouw en de ontwikkeling der Epiphyse bij Amphibien en Reptilien. Leiden, 1886.

de la paraphyse, tout en nous étendant longuement sur la nature histologique de cet organe. Nous estimons qu'il y a lieu de revenir sur l'origine toute première de la paraphyse.

Nous l'étudierons d'abord à l'aide d'une série de quatre coupes chez un embryon d'orvet, dont le stade ressort suffisamment de l'ensemble des figures (fig. 1, 2, 3, 4, pl. 1).

La figure 4 (plan médian) nous montre la paraphyse sous forme d'un diverticule dont la paroi s'est constituée aux dépens du cerveau antérieur, à la limite des cerveaux antérieur et intermédiaire.

Dans les Archives de Biologie, nous avons donné les preuves histologiques qui font décider que c'est bien aux dépens du cerveau antérieur que se forme cette paraphyse.

La figure 3 (pl. I) représente une coupe à un niveau plus élevé; nous y voyons encore le creux paraphysaire s débouchant dans le troisième ventricule b, l'invagination s'étant produite, comme dans la coupe précédente, dans le tissu conjonctif embryonnaire. Nous constatons, par l'étude des deux photogrammes que nous venons de décrire, que la vésicule paraphysaire arrive en contact avec l'ectoderme.

La coupe représentée par le photogramme 2 offre cet intérêt qu'elle entame à la fois les parois latérales de la paraphyse et de l'œil pariétal; au-dessus de la limite des deux cerveaux antérieur et intermédiaire, nous trouvons un amas de cellules constituant la paroi de la paraphyse s; de même, entre les cerveaux intermédiaire et moyen, nous découvrons un amas cellulaire fort semblable au premier et provenant de l'œil pariétal.

Enfin, la coupe 1 a été représentée pour qu'il soit possible au lecteur de voir que la digitation o qui doit four

nir l'œil pariétal, déjà très développé à ce moment, est beaucoup plus précoce que la paraphyse.

Constatons dès maintenant qu'immédiatement en arrière de l'œil pariétal o, on découvre un petit diverticulum e qui sera, comme Béraneck le suppose, l'ébauche de la tige épiphysaire (épiphyse proximale des auteurs).

A l'aide des photogrammes que nous venons de passer en revue, il est possible de saisir exactement les rapports topographiques de l'ébauche des trois organes: paraphyse, œil pariétal et tige épiphysaire. Nous décrirons d'ailleurs, par la suite, ces deux dernières formations. A la page 685 de son travail sur le nerf pariétal et la morphologie du troisième œil des vertébrés, Béraneck (Anatomischer Anzeiger, 1892) dit que l'ontogénie nous montre que le troisième œil et l'épiphyse sont des formations plus primitives que la paraphyse ». Chez l'orvet, la paraphyse est déjà nettement ébauchée alors qu'il n'existe pas de trace du diverticule épiphysaire; quant à l'œil pinéal, il est plus primitif que les deux autres formations.

En examinant la figure 2 que nous avons donnée dans les Archives de Biologie et dans les Bulletins de l'Académie, on s'assurera que le creux paraphysaire que nous venons de décrire est très semblable au premier rudiment de l'œil pariétal.

Constatons que sur la coupe représentée par le photogramme 6 (pl. 1) provenant d'un embryon d'orvet du même stade que celui que nous venons de décrire, nous voyons, d'une part, la paraphyse s dont le creux est largement béant dans le troisième ventricule, tandis que, d'autre part, la paroi de l'œil pariétal o a été seule entamée par le rasoir.

Dans les Bulletins de l'Académie (1887) et dans les Archives de Biologie (1888), nous avons décrit le mode de

développement de la paraphyse, que nous appelions encore à cette époque plexus; nous ne croyons pas nécessaire de revenir sur ce sujet; nous avons montré comment l'organe dont il s'agit vient se loger sous l'œil pariétal et sous l'extrémité de la tige épiphysaire.

Il nous paraît cependant utile de décrire brièvement une coupe antéro-postérieure à travers la tête d'un embryon d'orvet de 8 centimètres de long (fig. 11, pl. I).

Dans la cavité b du troisième ventricule, nous voyons qu'un tube s vient déboucher : c'est le creux principal de la paraphyse qui est continu sur le plan médian, mais ramifié quelque peu latéralement.

Le creux paraphysaire est tapissé d'une seule couche de cellules neurales.

Immédiatement sous la paraphyse, se voient les franges qui ont sur la coupe l'aspect de digitations et qui constituent le véritable plexus choroïde du troisième ventricule. Les franges se sont formées par la pression que le mésoderme et les vaisseaux ont exercée sur la mince voûte que le cerveau intermédiaire possédait dans les stades moins avancés (figure 1 des Archives de Biologie). C'est par un mécanisme semblable d'ailleurs que les plexus choroïdes du quatrième ventricule d se sont également constitués; sur notre coupe, on peut voir l'analogie de structure que les plexus du troisième et du quatrième ventricule ont entre eux; l'aspect général est dans les deux cas presque identique.

L'étude que nous venons de faire ne laissera aucun doute quant à la distinction que nous avons faite dès 1888 entre l'organe appelé par la suite paraphyse et le plexus choroïde du troisième ventricule.

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