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dustrie compte 588 blessés et 6 morts. Mais, beaucoup d'autres travailleurs, tels que les peintres, les miroitiers, et les hommes employés à la préparation du blanc de céruse, contractent au bout d'un certain temps des maladies ou des affections produites par l'insalubrité de leur état. Quelques-uns même ne peuvent plus le continuer.

Il faut espérer que, plus tard, le gouvernement étendra le bienfait de cette institution, et qu'au moyen d'abonnements payés par les sociétés de secours mutuels, ou par les chambres syndicales, les ouvriers de * toutes les industries pourront jouir de la faveur accordée aujourd'hui à ceux du bâtiment.

On ne conçoit pas l'insouciance des travailleurs qui négligent de profiter des avantages qu'offrent les sociétés de secours mutuels; on ne saurait trop leur repéter qu'il est de leur intérêt de s'y faire recevoir; car si, dans le malheur, la pitié leur tend la main, il est toujours pénible d'y avoir recours. Et cependant la raison ne peut plaindre des hommes qui se sont volontairement réduits à cette dure extrémité.

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En dehors des causes que nous venons d'énumérer qui s'opposent au bonheur des ouvriers, il y en a une autre, et d'autant plus funeste qu'elle atteint même. des ouvriers honnêtes et rangés. C'est la politique, ou pour mieux rendre notre pensée, le désir de réformes sociales qui s'est emparé des esprits de certains hommes, et leur fait méconnaître des avantages réels et qui sont à leur portée, pour des jouissances imaginaires et impossibles.

C'est à tort que l'on supposerait que ce désir de changement, que cette aspiration vers un état de choses meilleur est un produit de notre temps; il suffit d'ouvrir l'histoire pour voir que, depuis le XIe siècle, à tous les instants et dans tous les pays,

des hommes se sont levés pour réclamer, au nom des lasses malheureuses, une réforme sociale souvent mapplicable.

C'est Ponce en Provence, c'est Tanchel me en Flandre, Arnaud de Bresse en Italie, Valdo à Lyon, Pierre et Henri de Bruys en Languedoc.

Au xe siècle, apparaissent en Allemagne les Stadings, adorateurs du diable, et en Italie les Flagellants, qui, par opposition au matérialisme et à la sensualité qui régnaient dans toutes les classes de la sciété, mortifiaient le corps au profit de l'esprit.

Le XIVe siècle voit naître des réformateurs même au sein du clergé; ce sont des frères mineurs de la règle de Saint-François qui, sous le prétexte le plus frivole, celui du costume, se détachent de l'Église, forment en France, en Italie et plus tard en Allemagne, la secte des Frérots, qui se fond dans celle des Béguards qui avait succédé elle-même aux Vaudois. A côté des Béguards s'élèvent les Apostoliques qui eurent pour chefs Sizard et Dulcin. Enfin, les Lollards qui prirent leur nom de leur fondateur.

A la même époque, la France voyait se former les Pastureaux (ou Bergers) qui s'élevèrent un moment à cent mille hommes, presque tous armés, marchant sous le commandement d'un moine nommé Jacob,

connu depuis sous le titre de maître de Hongrie. Quarante ans après parut la Jacquerie, qui ne dura que six semaines, mais dont chaque jour fut marqué par une scène de meurtre et de pillage.

L'Angleterre n'était pas plus tranquille: deux agitateurs, Tyler et Straw, tentaient d'y fonder la république.

Le xve siècle s'ouvre, et, en Allemagne, apparaît Jean Hus et sa doctrine, puis ses disciples, Jean Zyska et Procope le Rasé, qui voulurent la défendre et la propager par les armes.

Enfin la secte des Anabaptistes, dont le chef, Jean de Leyde, fut un instant roi de Munster.

Ces réformateurs, nés dans diverses classes de la société, avaient tous, une même pensée et tendaient vers un même but la répartition plus égale des biens de la terre, c'est-à-dire le communisme.

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Les uns, comme Ponce, Valdo, Jean Hus, employè-rent la persuasion et l'exemple, en se dépouillant de leurs biens au profit des pauvres. D'autres, comme Jacob, Tyler, Jean Zyska, Procope le Rasé, Jean de Leyde, se mirent à la tête d'armées nombreuses, et quelques-unes même disciplinées. Tous succombèrent dans leurs entreprises et périrent misérablement sur le bûcher ou sur l'échafaud, ou dans des supplices tels que les ordonnait la justice du temps

qui croyait ne pas assez faire pour l'exemple, si, en tranchant la vie du condamné, elle n'y ajoutait la torture.

Mais depuis le milieu du xvre siècle jusqu'au grand mouvement révolutionnaire de 1789 qui changea, nonseulement en France, mais dans une partie de l'Europe, les conditions du travail et améliora si sensiblement le bien-être des ouvriers, nous n'avons pas à signaler de révoltes ou d'insurrections importantes. Les classes malheureuses semblèrent avoir remis le soin de leur délivrance à d'autres réformateurs, qui, cux, n'en appelèrent point à la force, mais à la justice et à la raison.

Cest pendant ce laps de temps que surgirent tous les apotres de la liberté, qui, sous diverses formes, prechèrent le même Évangile, ou pour mieux nous exprimer, développèrent sous des formes nouvelles les préceptes du livre divin, l'égalité parmi les hommes nés du même père, la fraternité qui en est la conséquence, et la charité qui les réunit tous dans un amour universel, en faisant du genre humain une seule famille. Corneille, Molière, Pascal, Fénélon, Montesquieu, Voltaire, J.-J. Rousseau, d'Alembert, etc., furent les apôtres de cette doctrine. Ils éclairèrent les esprits avec le flambeau de la raison et de la philosophie e

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