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tes et des insurrections. Quant à l'armée révo lutionnaire, tous ceux qui la composent ne sont soldats que par accident. Ce sont des volontaires qui, l'action terminée, abandonnent les rangs et rentrent chez eux, laissant les chefs se partager le prix de la victoire.

Comme il n'est possible malheureusement à ancun gouvernement, quel qu'il soit, de satisfaire tous les appétits désordonnés, toutes les ambitions exagérées, d'apaiser les mauvaises passions et les désirs insensés que l'envie et la haine font fermenter au fond du cœur de certains hommes, il y aura toujours des gens prêts à chercher dans les hasards des révolutions une fortune que ni leur talent ni leur conduite ne peuvent leur faire acquérir dans le cours régulier des choses.

Mais ces hommes seraient impuissants s'ils ne trouvaient, ainsi que nous venons de le dire, des soldats trop souvent disposés à les seconder dans leurs mauvais desseins. C'est

donc sur les classes ouvrières et nécessiteuses qu'il faut agir pour les séparer à jamais des fauteurs de troubles et d'anarchie.

La révolution de 1789, après avoir fait table rase de toutes les institutions qui ne répondaient plus aux besoins de l'époque, réorganisa tous les grands corps de l'État : le clergé, la magistrature, l'armée et l'administration.

Plus tard, sous le règne de Napoléon, cette organisation parvint à une perfection qu'envient encore aujourd'hui les autres nations.

Il n'en fut pas de même pour l'industrie et le commerce; on pensa avoir assez fait en les délivrant des entraves des maîtrises et des jurandes; on ne crut pas qu'ils fussent susceptibles d'une réorganisation, en harmonie avec les conditions de la nouvelle société et donnant satisfaction aux justes réclamations qui n'ont cessé de se faire entendre.

Le temps a prouvé que cet oubli était plus

qu'une erreur, que c'était une grande faute, et c'est à cela, nous n'hésitons pas à le dire, qu'il faut attribuer l'esprit d'opposition permanente qui n'a cessé d'agiter les classes ouvrières, les émeutes et les révolutions qui en ont été la suite.

Voici sur ce sujet ce que dit M. Blanqui:

Cependant, au travers de leurs nombreuses vicissitudes, les corporations organisées par saint Louis, dans une pensée d'ordre, de discipline et de probité, ont produit des résultats très-dignes de l'attention des économistes et des hommes d'Etat. Elles ont accoutumé les travailleurs à la patience, à l'exactitude et à la persévérance; elles ont fait renaître la sécurité dans le commerce et donner une impulsion à cet élément important de la richesse publique. Dès que les consommateurs ont été certains de n'être plus trompés sur la qualité et la quantité des produits, ils ont fait des demandes plus considérables et procuré par là

des moyens de subsistance plus étendus aux classes laborieuses. Il y avait bien aussi quelques avantages dans cette hiérarchie sévère qui faisait du maître en industrie comme le chef de la famille de ses ouvriers, avec des pouvoirs presque aussi étendus que ceux du père sur ses enfants. La limite fixée au nombre des métiers maintenait la concurrence dans des bornes sans doute un peu étroites et par conséquent entachées de monopole, mais elle s'opposait à ces entreprises inconsidérées qui trop souvent donnent aux luttes industrielles de notre temps le caractère d'une guerre à mort, où le vaincu fait faillite, sans que le vainqueur fasse fortune. En retardant le mariage des ouvriers sans capital et sans état, la règle des corporations pouvait passer pour un bienfait, à une époque où la paternité ne semblait que le don de créer des malheureux, etc. Nous ne sommes néanmoins pas conséquents, lorsque nous refusons aux fondateurs de ce système le tribut d'hommages qui lui est dû. L'établisse

ment des corporations, si on en excepte les abus de la fiscalité, étaient en harmonie avec la constitution politique du temps où il prit naissance. La population était contenue par le célibat religieux et des ouvriers, dans les limites proportionnées aux moyens de subsistance contemporains. L'apprenti ne gagnait rien, mais, après un petit nombre d'années, son entretien tombait à la charge du maître. La concurrence ne faisait pas baisser le prix des salaires et l'on n'éprouvait pas dans le commerce ces variations de prix brusques et iréquents qui déconcertent quelquefois parmi nous les plus habiles spéculateurs. Nous avons émancipé le travail, chose étrange ! et sa position, à beaucoup d'égards, est devenue plus rude et plus précaire. C'est que nous avons bien imparfaitement exécuté ce grand œuvre de l'affranchissement, etc. »

Et plus loin:

La révolution affranchit le travail en abo

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