décide pour mettre fin aux difputes de Religion; c'eft ce que l'on appelle aujourd'hui être neutre, & prendre le parti le plus fage, qui eft, dit-on, de n'en embraffer aucun. Pour empêcher que cette fatale neutralité, regardée de tout temps par l'Eglife comme une lâche prévarication, ne s'infinue dans le Clergé, on a jugé à propos d'éclaircir, de traiter affez au long cette matiere, & d'en former un Chapitre entier. Les Eceléfiaftiques y apprendront à fe décider, fi jufqu'ici ils ne l'ont pas fait ; ceux qui feront décidés y trouveront des armes pour combattre cette politique toute humaine qui fait de quantité de Fideles, autant d'indignes déferteurs de la Foi. Au refte, ce n'eft pas le feul fujet touchant la Religion, qui foit traité dans cet Ouvrage; le Chapitre de L'Espérance Chrétienne, y préfente contre les Pyrroniens & les Déïftes, une démonstration morale de la Providence, de l'immortalité de l'ame de la néceffité d'un Paradis & d'un Enfer, le tout à la portée des efprits les moins pénétrants, & dans une forme de raifonnement affez fimple & concife pour être retenue fans peine, affez éloignée du ftyle de I'Ecole, pour être admife dans les converfations ordinaires. Après avoir donné aux Eccléfiaftiques des motifs & des regles de perfection, nous avons cru devoir leur en propofer un modele en la perfonne de M. Santerre. On trouvera dans fa vie de grands Exemples de toutes les vertus qui forment les bons Prêtres. Mais en voilà affez pour donner une notion générale du Plan & de la qualité de cet Ouvrage. Comme il eft composé pour rappeller aux Eccléfiaftiques ce qu'ils doivent à Dieu, au Prochain & à eux-mêmes, on efpere qu'en le lifant ils en deviendront plus zélés que jamais pour la gloire du Seigneur, plus ardents à la conquête des ames, & plus appliqués à leur propre fanctification. xvj AVIS DU LIBRAIRE. LUSIEURS Perfonnes ont ont attribué ce Traité à un ancien Directeur de Séminaire, qui n'en étoit pas l'Auteur. C'eft uniquement au P. Belon de la Compagnie de Jefus, que le Public en eft redevable. Il le mit au jour l'an 1747, fous le nom d'un Directeur de Séminaire. Cette premiere Edition étant épuisée depuis long temps, un Eccléfiaftique a entrepris celle-ci. Il l'a augmentée de plufieurs Chapitres & de plufieurs Difcours prononcés dans des Conférences Eccléfiaftiques. * Le P. Belon a effectivement été Directeur d'un Séminaire en Provence. 1 E la fin que Dieu CHAPITRE. I. D'eft proposée, en nous appellant à l'Etat Eccléfia- fique. pag. I chés des Eccléfiaftiques font punis en 79 CHAP. VII. Les Eccléfiaftiques doivent éviter avec foin les fautes les plus légeres. 106 CHAP. VIII. Qu'un Eccléfiaftique qui fort de fon état fe rend méprisable; & que celui qui ne le perd point de vue, eft généralement eftimé. 137 CHAP. IX. Des dangers que court un Eccléfiaftique de la part du monde. 151 CHAP. X. L'amour de la retraite eft néceffaire à un Eccléfiaftique. 164 CHAP. XI. Le Recueillement & l'Oraifon font des moyens efficaces pour mettre un Ecclefiaftique à couvert des dangers de fon état. 189 CHAP. XII. Des dangers qu'un Eccléfiaftique trouve dans l'exercice de fes fonctions. 217 CHAP. XIII. Que la défiance de foimême & la prudence, font néceffaires à un Eccléfiaftique contre les dangers inféparables de fes fonctions. 241 |