AVANT-PROPOS

Ce manuel contient un résumé assez complet des Actes des Apôtres et un résumé très succinct des principaux faits ecclésiastiques. Il est destiné aux élèves des écoles primaires, qui ne doivent ignorer ni le Nouveau Testament, ni les grandes lignes de l'histoire de l'Eglise.

On sait que d'après les décisions du Conseil Supérieur, approuvées par le Synode de Bâle en 1889, l'enseignement religieux est distribué comme suit :

Une première année est consacrée à l'enseignenient de l'histoire biblique depuis les origines jusqu'à J.-C.;

Une seconde année est consacrée à l'étude de la vie de Jésus;

Une troisième année est consacrée à l'étude de l'histoire de l'Eglise. Mais comme les Actes des Apôtres constituent pour nous, anciens catholiques, la source la plus antique et la plus sacrée

où nous puissions aller puiser la vérité historique sur l'institution chrétienne; comme du reste les mêmes Actes des Apôtres font partie du Trésor de la Révélation, nous avons cru devoir leur donner une très large place dans ce Manuel. Dans les chapitres ayant trait à l'histoire postérieure de l'Eglise chrétienne, nous n'avons pas la prétention de résumer d'une façon complète tous les faits intéressants de vingt siècles chrétiens, mais seulement ceux qu'il n'est pas permis d'ignorer et qui forment comme une trame continue aboutissant à notre réforme catholique en Suisse et à Genève.

Quant aux élèves des écoles secondaires et supérieures, ils recevront de leurs chapelains un enseignement historique plus détaillé, fruit de l'étude du maître ou emprunté à des manuels complets d'histoire ecclésiastique, que nous laissons au choix judicieux des chapelains.

Genève, le 23 septembre 1903.

La Commission exécutive du Conseil Supérieur.

Après l'ascension du Sauveur les apôtres se retirèrent à Jérusalem. Ils y occupaient un local qu'on a appelé le Cénacle, parce qu'ils y célébraient la Cène. C'est là que, selon le conseil de leur Maître, ils se réunissaient avec les premiers disciples et Marie, la mère de Jésus, et qu'ils passaient ensemble de longs moments à prier, en attendant l'Esprit qui leur avait été promis.

Dans une de ces réunions il se produisit, dès les premiers jours, un fait à remarquer. Il y avait à nommer un apôtre, en remplacement du traître Judas. Si Pierre avait eu, de la part de Jésus-Christ, comme les papes actuels le prétendent, le droit et la charge de gouverner l'Eglise en maître, il aurait dû faire et il aurait fait lui-même cette nomination. Il s'en garde, et il s'adresse à l'assemblée, qui élit Matthias.

C'est toujours celui qui a l'autorité qui choisit ses fonctionnaires. Les apôtres, en faisant élire Matthias par l'assemblée, ont donc montré que, dans l'Eglise, la souveraineté réside, non dans la volonté d'un ou de quelques chefs, mais dans celle du public, et que la Constitution et le Gouvernement de l'Eglise doivent être démocratiques.

- Au dixième jour après l'ascension il se produi

sit, au cénacle, un autre évènement d'une grande importance: ce fut la Pentecôte. Les apôtres et les disciples étaient réunis dès le matin lorsque, tout à coup, vers les neuf heures, l'édifice fut ébranlé comme par un tremblement de terre, et des flammes en forme de langues apparurent dans la salle et s'arrêtèrent sur la tête des assistants.

C'était le Saint-Esprit qui descendait sur eux sous le symbole de langues de feu, pour faire comprendre qu'il venait les éclairer et les réchauffer afin qu'ils fussent capables de porter aux peuples la parole de Dieu.

En effet les apôtres sortent bientôt du cénacle et se répandent dans la ville pour prêcher Jésus-Christ. C'était le jour où les Juifs célébraient leur Pentecôte en souvenir de celui où la loi leur avait été donnée sur le Sinaï, et les étrangers étaient très nombreux à Jérusalem. Une foule considérable se trouvant donc sur une place publique, Pierre en profita pour faire un discours; et, ce jour-là, environ trois mille personnes reçurent le baptême.

La Pentecôte fut ainsi l'origine de l'Eglise de Jérusalem, qui est la mère de toutes les autres, et aussi l'inauguration de l'Eglise universelle. Elle est devenue une fête chrétienne, gardant le même nom qui signifie cinquantième parce que le SaintEsprit est descendu sur les apôtres le cinquantième jour après la résurrection de Jésus-Christ, comme la loi avait été donnée aux Hébreux sur le Sinaï le cinquantième jour après le passage de la mer Rouge.

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DEUXIÈME LEÇON

Guérison d'un boîteux. Commencement d'opposition

Un jour Pierre et Jean montaient au temple, à l'heure de la prière. Arrivés à la porte, ils y rencontrèrent un malheureux impotent qui mendiait et qui leur demanda l'aumône. Alors Pierre lui dit : « Je n'ai ni argent ni or; mais ce que j'ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ, de Nazareth, lève-toi et marche!» Puis l'ayant pris par la main, il le fit lever, et à l'instant les pieds de ce malheureux se raffermirent, en sorte qu'il put entrer dans le temple, marchant, sautant et louant Dieu.

Ce miracle excita un grand étonnement parmi le peuple et fit accourir une foule nombreuse. Ce fut pour l'apôtre Pierre une nouvelle occasion de rendre témoignage à son Maitre : « Pourquoi, dit-il, avezvous les yeux arrêtés sur nous, comme si c'était par notre propre puissance ou par notre piété que nous eussions fait marcher cet homme?... Non, non; c'est la foi en ce Jésus, que vous avez renié et mis à mort mais que Dieu a ressuscité, c'est la foi en lui, ou plutôt c'est lui-même qui a fait ce que vous voyez. Maintenant donc, amendez-vous et vous convertissez, afin que vos péchés soient effacés. »

Mais pendant que Pierre et Jean parlaient au peuple, les sacrificateurs et le capitaine du temple survinrent, et s'étant saisis d'eux, ils les mirent en priMalgré cela des milliers d'âmes crurent et se joignirent à l'Eglise.

son.