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dente, la mortalité avait été de de 25,996.

En 1832 il est mort 386 personnes de tout âge de la petite-vérole; en 1831 il était mort 482 individus de cette maladie.

Le nombre des décès pendant l'année 1832, et la présence du cholera, expliquent suffisamment la diminution dans la consommation, relatiyement à l'année précédente.

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Dans le tableau des naissances, mariages et décès pour toute la France, nous voyons qu'en 1831 il est né 986,709 enfans des deux sexes, qu'il s'était fait 246,438 mariages, et qu'il y a eu 802,761 décès; ce qui donne une augmentation de population de 183,948.

Il résulte du tableau précédent, que pendant les quinze années depuis 1817 jusqu'à 1831, il est né en France 7 millions 490,931 garçons et 7 millions 41,247 filles.

Le rapport du premier nombre au second est à très-peu près égal à 17/16, c'est-à-dire que les naissances des garçons ont excédé d'un seizième celles des filles. Si l'on prend ce rapport pour chacune des quinze années, on trouve qu'il est à peu près constant: sa plus grande valeur a été 15/14, et la plus petite 19/18..

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On supposait autrefois que le rapport des naissances masculines aux naissances féminines était égal à 22/21, ce qui diffère sensiblement de 17/16; mais ce dernier rapport est le plus digne de confiance, parce qu'il est conclu de plus de quatorze millions et demi de naissances des deux sexes; nombre bien supérieur à ceux qu'on avait employés jusqu'ici à la détermination de cet élément.

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Pour savoir si le climat influe sur le rapport dont il est question, on a considéré séparément une trentaine de départemens, les plus méridionaux de la France. Les naissances dans ces départemens, depuis 1817 jusqu'à 1831, ont été de 2 millions 119,162 garçons et de 1 million 990,720 filles : le rapport du premier nombre au second est celui

sensible.

.

Les naissances ex ratione sadno-k des deux sexes Veteranse dig a du rapport de 1919 Syne jusqu'à 1831, ces

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toute la France, ont eux de p garçons et 501,115 filles du premier nombre au t fère peu de celui de 23 ▲ 22, qu semblerait indiquer que, dans classe d'enfans, les naissances E filles se rapprochent plus de c des garçons que dans le cas

naire.

23. Thedire de l'Opéra-Comique. Ire représentation de : UNE EOSKE FORTUNE, Opéra-comique en un acte; paroles de MM. Edouard et Second, musique de M. Adam. Certaines filles surannées ont la rage du mariage, comme certains fous ont celle des bonnes fortunes; c'est à ces deux classes de la société qu'appartiennent l'héroïne et le héros de cette pièce nouvelle. Celui-ci a dressé toutes ses batteries pour enlever une jeune et belle personne du voisinage; mais c'est la duègne qui vient au rendez-vous. Comme il fait nuit, elle n'est pas reconnue par le galant, et alors commence entre eux une scène d'amour des plus tendres. Le quiproquo cesse enfin, et pour mettre le comble à sa mésaventure, le séducteur se voit sommé de par la loi et sous peine d'être pendu, d'épouser la vieille folle, dont le débarrasse heureusement un de ses anciens adorateurs qui consent à en faire sa femme. La gaité, l'esprit et le comique que laisse à désirer ce canevas, se retrouvent à un degré très-remarquable dans la partition. Vive, brillante, amusante, elle sou tient le livret. Jusqu'alors M. Adam

Ann. hist. pour 1834. Appendice.

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n'avait pas fait preuve de tant de verve, d'abandon et d'originalité. Une ouverture éclatante, agile, mé lodieuse; un trio habilement conduit et d'une allure franche et gaie; la scène de nuit, le finale, mais surtout un air chanté par Féréol, avec accompagnement de basson, tels sont les morceaux qui ont été plus particulièrement applaudis, et qui annoncent dans le musicien d'heureuses dispositions pour le genre bouffe.

28. Châlons-sur-Marne. Suicide. -Un suicide extraordinaire a eu lieu à Châlons dans la nuit du lundi au mardi 27 janvier. Voici les circonstances qu'on rapporte ::

Un ouvrier de Strasbourg se rendait à Paris. A Châlons-sur-Marne, il manqua la voiture, ce qui le contraignit de s'y arrêter et d'y chercher de l'ouvrage; accueilli comme compagnon menuisier dans un atelier, il s'y distingua le premier jour par une activité remarquable. A T'heure du coucher il quitta ses nouveaux camarades pour ne plus les revoir.

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Son maitre, ne le voyant point paraitre le matin, monta à sa chambre, où il le trouva à genoux dans l'attitude de la prière et de la méditation, il ne crùt pas devoir l'interrompre. Plus tard il remonte. s'approche de l'ouvrier et lui posant la main sur la tête, s'écrie: :- -Camarade, votre prière est un peu longue! A son immobilité, au froid glacial de sa figure, le maître menuisier recula effrayé, et la vérité se découyrit à ses yeux.

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Ce malheureux s'était suicidé en s'enfonçant dans le cœur un morceau de verre, détaché des vitres de la caisée; il parait même qu'il avait eu le triste courage de s'y prendre à deux fois pour accomplir son œuvre de destruction.

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Un incident de la discussion de samedi à la Chambre, a été la cause première de ce duel. (Voyez l'Histoire, page 64).

Par suite des explications auxquelles avait donné lieu cet incident, M. Dulong avait écrit une lettre qui devait être publiée; mais il paraît que, d'après les conseils de quelques amis, M. Dulong se décida, fort avant dans la nuit, à retirer cette lettre, et à se mettre à la disposition de M. le général Bugeatd.

Les témoins de M. Dulong étaient MM. Georges Lafayette et le colonel César Bacot. Ceux de M. Bugeaud étaient le général Rumigny et le colonel Lamy. Le général Bachelu, qui d'abord avait été témoin pour M. Dulong dans les explications qui eurent lieu, les jugeant tout-à-fait suffisantes, a refusé d'être témoin

dans le combat.

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M. Dulong a été saigné sur le terrain par M. Jules Cloquet, et ramene chez lui dans la voiture de M. Georges Lafayette. A deux heures on lui a fait une seconde saignée très-abondante. Depuis qu'il a reçu le coup, il n'a pas repris connaissance un seul instant. A quatre heures il vivait encore, mais lâ gravité de sa blessure laissait bien peu d'espoir, et ce matin à six heures il a succombé.

La sensation produite par cette déplorable conséquence d'un usage qui devrait être enfin banni de nos mœurs, a été profonde et unanime. Tous les membres de la Chambre indistinctement se sont associés aux sentimens de doaleur que devrait faire naitre la perte d'un collègue, jeune encore, et que de nobles qualités rendaient digne de leur estime

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Le bal qui devait avoir lieu ce soir chez le président de la Chambre a été sur-le-champ contremandé.

M. Dulong ayant préféré courir les chances d'une mort trop certaine plutôt que de laisser publier sa lettre, remise au général Rumigny, on n'a pas vu sans surprise cette même lettre paraitre ensuite dans plusieurs journaux ministériels des départemens.

FÉVRIER.

Paris. Théâtre italien. 1re repré sentation de: IL BRAVO, opéra en trois actes; paroles de M. Berestoni, musique de M. Marliani.-Ce Bravo (depuis le roman de Cooper, on sait généralement ce que c'était qu'un Bravo à Venise) est en rivalité d'amour avec un sénateur, sur lequel il finirait, malgré ses fonctions d'assassin à gages, par l'emporter dans le cœur de celle qu'ils aiment tous deux, s'il n'était arrêté comme conspirateur, jugé et étranglé, au grand désespoir de sa belle. Il ne faut pas s'arrêter sur ce drame qui manque de clarté et de vraisemblance,

et

qui, comme la plupart des libretti italiens, n'est qu'un cadre à cavatines, à duos, trios, etc. Ce cadre a été rempli assez heureusement par M. Marliani, jeune réfugié italien, dont Il Bravo était le premier ouvrage important. Le succès a été complet et mérité, bien que la musique de M. Marliani pèche sous le rapport de la vigueur et de l'originalité.

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prétend inspirée par l'Esprit-Saint dans la langue mystique et sacrée que parlaient Adam et Eve dans le paradis terrestre. Le chef de cette secte, dite de nouvelles lumières; s'est rendu à Chelmsford avec plusieurs de ses initiés. Une femme surnommée l'Ange, parce que c'est elle que l'Esprit-Saint favorise plus particulièrement de ses inspirations, était debout, près de lui, dans une séance publique tenue en présence de deux ou trois cents personnes. Semblable à la pythonisse de Deldes tremblemens nerveux qui ont phes, l'Ange a éprouvé tout à coup horribles; pais cette femme, d'une bientôt dégénéré en convulsions voix mal articulée, a dit : Ho mony! maître de la secte, qu'il y a des mémony ho! Cela signifie, a dit le grand

mouchards, a ajouté un autre affi créans dans la salle. Peut-être des lié. Le chef s'est promené gravement au milieu de la salle, les mains dans ses poches, et a protesté qu'il ne dédisait l'Ange, dont les convulsions couvrait rien. Mony ho! ho mony, ne cessaient pas.

Il y a ici quelque chose d'étrange, nos frères est inspiré à son tour, nous reprit le grand-prêtre, mais un de allons voir ce que c'est.

parole a dit : « L'Esprit-Saint me réAlors un des frères prenant la vèle la cause du peu de succès de notre assemblée. Il nous retire ses faveurs en cessant d'inspirer notre Ange, parce qu'il vient de se passer dans notre congrégation une chose épouvantable: c'est l'abomination de la désolation! Apprenez que l'un ́de nous a en même temps pour maiL'a- tresses les deux sœurs. » A ces mots l'indignation la plus vive éclate dans T'assemblée; l'Ange s'écrie Zoro! répétent les mêmes paroles, dont le zoro! toro tone! Tous les assistans grand-prêtre leur fait ensuite connaitre la signification. Cela veut dire que chacun doit réparer ses péchés, et que celui de leurs frères qui

7. Election académique. cadémie des Inscriptions et BellesLettres, dans sa séance d'aujourd'hui, vient d'élire M. Victor Leclerc, doyen de la faculté des Lettres de Paris, à la place vacante par le décès de M. Pougens.

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9. Chelmsford (Angleterre ). Nouvelle secte religieuse. déjà parlé dans les journaux français d'une secte de fanatiques qui se propage en Angleterre, et qui se

a commis lá faute d'aimer les deux
sœurs doit sur-le-champ épouser
l'une d'elles, l'aînée ou la cadette à
son choix.

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10. Paris. Election académique. -M. le professeur Roux a été nommé aujourd'hui membre de l'Académie des Sciences; les suffrages se sont partagés de la manière suivante : 55 membres étant présens, la majorité était de 28. M. Roux a obtenu précisément ce nombre de voix; M. Breschet en a obtenu 26, et M. Lisfranc une.

10, Académie des Sciences. M. Becquerel, qui s'occupe d'un grand travail ayant pour objet de déterminer l'influence que peut exercer l'électricité sur la végétation, présente aujourd'hui un fait isolé, mais bien tranché, qu'il était important de montrer pendant que les plantes soumises à l'expérience sont dans toute la force de la végétation.

M. Becquerel a mis dans un vase contenant de l'eau avec un millième de sel marin, quatre ognons parfaitement semblables. Deux de ces ognons ont été abandonnés aux conditions ordinaires; le troisième a été mis en communication avec le pole positif d'une très-faible pile, et le quatrième a été mis en communication avec le pôle négatif.

Les deux premiers ognons sont encore peu avancés dans leur végétation, le troisième ne l'est guère davantage, tandis que le quatrième est bientôt prêt à donner des fleurs ; c'est donc le póle négatif qui semblerait le plus propre à activer la végétation; on remarquera que c'est aussi le pôle où se produit de l'alcali: est-ce à cette dernière circonstance seulement ou bien à l'électricité elle-même qu'il faut attribuer l'effet que nous signalons? C'est ce que la science décidera plus tard.

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nus devant la cour d'assises pour attaques contre les droits que le roi tient du vœu de la nation française, exprimé dans la déclaration du 7 août et de la charte constitutionnelle.

Les articles inculpés sont au nom. bre de deux, et renfermés dans le même numéro de la Quotidienne, en date du 12 novembre dernier.

Le premier article est une lettre adressée à M. le président de l'assemblée électorale convoquée à Méru (Oise), signée comte Florian de Kergorlay, électeur. Le second article est la relation d'un voyage à Prague.

M. le président : M. de Kergorlay, vous reconnaissez-vous l'auteur de la lettre dont il s'agit?

M. de Kergorlay: J'en suis auteur, et j'en ai demandé l'insertion. M. Aylies, substitut du procureur général Nous requérons la

lecture des articles.

M. Berryer, avocat de la Quoti dienne: Je préférerais les lire moimême.

M le président : lisez-les.

M. Berryer lit avec accent la lettre insérée dans le N° du 12 novembre. Elle est adressée à M. le président de l'assemblée électorale chargée de l'élection des membres du conseil-général du département de l'Oise, convoquée à Méru pour le 10 novembre 1833. En voici les principaux passages:

« Le légitime successeur de nos rois légitimes est Henri V: par l'ab. dication de son aïeul et de son oncle, il est devenu, le 2 août 1830, le roi légitime de tous les Français fidèles à la loi fondamentale de leur pays.

» Dès le 9 du même mois, j'eus soin de me déclarer l'un de ces fidèles Français. C'était le jour même où le premier sujet du jeune roi venait de s'asseoir sur son trône. Trouvant accomplie, à l'instant même de mon arrivée à Paris, cette violation du premier des droits publics des Français, je me hâtai de m'en laver en écrivant aussitôt au président de celle des Chambres législatives dont j'étais membre une

lettre que je me fis un devoir d'adresser également à tous mes concitoyens par la publicité que je lui donnai immédiatement.

»J'y rendais à Henri V l'hommage de fidélité que je lui renouvelle aujourd'hui. Depuis lors, j'ai refusé deux fois, l'une comme membre du conseil général du département de l'Oise, l'autre comme pair de France, le serment qui m'était demandé et qui était réprouvé par ma conscience; ce même serment, je le refuse une troisième fois aujourd'hui comme 'électeur.»

Le second article, étranger à M. de Kergorlay, est une lettre de Prague en date du 2 novembre. On y rend compte de l'entrevue qui aurait eu lieu vers la fin de septembre, à Leoben, entre la duchesse de Berry et ses enfans, et l'on y rapporte en entier le discours qui aurait été tenu au duc de Bordeaux, au nom d'une prétendue députation de cette ville. L'organe de M. Berryer s'affaiblit par degrés en lisant cette lettre, son émotion redouble et des larmes rouJent dans ses yeux lorsqu'il arrive à ce passage:

Montez donc sur le pavois, roi de France, marchez à vos hautes destinées! Le Français fidèle vous consacrera de ses vœux et de ses acclamations! Autrefois le palais de vos pères nous eût réunis près d'un trone, peut-être attirés par sa puissance ou séduits par son éclat. Sire, sur cette terre que vous foulez, nous sommes plus dignes de votre majesté. »

Je ne puis, dit M. Berryer' en s'interrompant tout à coup, jetant Join de lui le journal et se rasseyant, le visage caché entre ses mains, je 'ne puis lire de pareilles choses! ་་ A ces mots, à cette espèce de coup de théâtre, de vifs applaudissemens éclatent au fond de l'auditoire.

M. le président: Je ne puis permettre de pareilles interruptions: j'ordonne que toute la portion de l'auditoire qui est debout, et d'où sont partis les applaudissemens, évacue la salle à l'instant même. Je -prendrai la même mesure si, dans

la suite, d'autres marques d'approbation ou d'improbation viennent troubler l'audience.

Les personnes désignées par M. le président sont conduites hors de la salle, non sans peine, par les huissiers et les sergens de ville. L'audience est reprise après une courte interruption.

M. Aylies, substitut du procureur. général, soutient avec force la prévention.

M. de Kergorlay se lève et lit un discours écrit dans lequel il développe les principes de sa lettre. Au moment où il se met en devoir d'établir que Louis Philippe, en se faisant déclarer roi, a commis un acte déloyal...

M. le président: Vous nuisez par ces déclamations à votre propre défense; je vous invite à tenir un antre langage.

M. de Kergorlay: Il est évident que Louis-Philippe ne doit être regardé que comme un simple parti culier, tant que le suffrage universel n'aura pas sanctionné son élévation au trône,

M. le président: Décidément nous ne pouvons vous laisser professer de pareils principes. Ayez la bonté de parler autrement, ou je consulterai la cour pour savoir si la parole doit

Vous être maintenue.

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