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XX. Les Sous-Inspecteurs n'auront droit à l'indemnité ci-dessus, que lorsqu'ils rempliront les fonctions d'Inspecteurs, et pendant le temps qu'ils les rempliront.

XXI. L'uniforme des Inspecteurs aux revues sera réglé ainsi qu'il suit :

Habit de drap écarlate court, et parement de drap bleu national; veste et culotte blanches, boutons de cuivre dorés, semblables à celui de l'Etat-Major:

Les Inspecteurs-Généraux auront la broderie des Généraux de Division; les Inspecteurs, celle des Généraux de Brigade; et les Sous-Inspecteurs, celle des Adjudans-Généraux.

XXII. Le corps des Commissaires des Guerres sera organisé ainsi qu'il suit :

Commissaires-Ordonnateurs

35

Commissaires Ordinaires de la premiere classe 120
Commissaires Ordinaires de la seconde classe 120
Adjoints....

35

310

Les Commissaires-Ordonnateurs et ordinaires continueront à être chargés aux armées et dans les divisions militaires, des détails d'administration qui leur sont attribués par la loi du 28 Nivôse, an 3, et l'instruction qui fait suite à la dite loi, à l'exception des revues et autres détails, qui sont réservés aux Inspecteurs aux revues par le présent réglement.

XXIII. Les dépenses résultantes de toutes les fournitures qui seront faites aux troupes ne pourront être acquittées que sur les ordonnances des Commissaires-Ordonnateurs, et d'après les états vérifiés et arrêtés par les Commissaires des guerres: mais ils seront tenus de se conformer les uns et les autres aux livrets des revues qui seront fourmis par les Inspecteurs, ces livrets devant être la bâse fondamentale et unique de toutes ces comptabilités. XXIV. La solde des Commissaires des Guerres sera réglée ainsi qu'il suit :

Aux Commissaires-Ordonnateurs
Aux Commissaires de la premiere classe.
Aux Commissaires de la seconde classe..

Aux Adjoints.........

10,000 fr.

5,000

4,000

1,800

Les Ordonnateurs qui seront chargés en chef de l'administration d'une armée, recevront en sus de leurs appointemens, une indemnité de 1000 fr. par mois.

XXV. Les frais de bureau des ordonnateurs en chef, continueront à être payés sur les états de la dépense effective, appuyés de piéces justificatives: les autres Ordonnateurs recevront une indemnité de 250 fr. par mois; les Commissaires ordinaires du premier et du second classe de 125 f.; les adjoints n'auront aucun droit à cette indemnité.

XXVI. Le logement, soit en nature, soit en argent, sera réglé conformément à ce qui est prescrit, par la loi du 28 Nivôse, an 3.

XXVII. Quant aux rations de vivres et fourrages, les Ordonnateurs en Chef aux armées, seront traités comme les Généraux de Division; les autres Ordonnateurs, comme les Chefs de Brigade de Cavalerie.

XXVIII. L'uniforme des Commissaires des Guerres sera le même que celui qui leur a été précédemment réglé, à l'excep tions des revers rouges qui sont supprimés.

XXIX. Les Commissaires-Ordonnateurs et ordinaires seront choisis parmi les Commissaires-Ordonnateurs et ordinaires actuels, ou qui ont été réformés depuis le 4 Brumaire, an 4; et parmi les officiers de la ligne, et de l'Etat-Major qui en seront jugés susceptibles, et les adjoints parmi les éleves qui ont été admis à servir en cette qualité près des Ordonnateurs.

XXX. Cette premiere organisation faite, nul ne pourra entrer dans le corps des commissaires des guerres, que d'après un examen qui sera ouvert tous les ans au lieu indiqué par le Ministre de la Guerre. Cet examen roulera sur les élémens de mathématiques, et sur la théorie de l'administration militaire, c'est-à-dire, sur la composition des corps de diverses armes, sur la solde et les fournitures qui doivent leur être faites, et le mode de comptabilité de toutes les dépenses.

XXXI. Il ne sera admis à cet examen que les citoyens Français, âges de 21 ans, qui justifieront avoir servi au moins trois ans dans les troupes, et qui sont actuellement officiers: ils devront être porteurs de certificats de bonne conduite délivrés par leurs Conseils d'Administration, et s'ils ne tiennent à aucun corps par l'Etat-Major de l'armée, ou de la division à laquelle ils sont attaches

XXXII. Les adjoints parviendront aux places de Commissaire de la 2e. classe; un tiers à l'ancienneté, et les deux autres tiers au choix. Les commissaires de la 2e. classe parviendront également à la lere: un tiers par ancienneté, et les deux autres tiers au choix.

Les Ordonnateurs seront tous au choix du Gouvernement, et pris par les Commissaires des guerres de la premiere classe.

XXXIII. Les Commissaires-ordonnateurs et ordinaires, des guerres qui ne seront pas compris dans la nouvelle organisation, jouiront du traitement de reforme determiné par la loi du 28 Fructidor, an 7: ceux qui ont été précédemment employés comme officiers dans la ligne, pourront y être placés dans les grades dont ils seront jugés susceptibles.

XXXIV. Le Ministre de la Guerre est chargé de l'exécution du présent arrêté.

(Moniteur, No. 139.)

Paris, le 18 Pluviose.

Le Gouvernement Anglais dit beaucoup d'injures au Gou vernement Francais; il est convenable de répondre à des injures par des faits, et ce qui vaut encore mieux que des faits, par des chiffres.

Le Ministere Britannique dit qu'il n'y a pas de sûreté à traiter avec le Gouvernement Français, qu'il est faible, naissant, sans force et sans confiance.

Voici un parallele très-exact et très-court des forces militaires qui se trouvent à Londres ou dans les environs, et de celles qui se trouvent actuellement à Paris. L'on y verra ce que le Gouvernement Anglais, vieux, stable, inébranlable, croit nécessaire à sa sûreté au centre de son empire, et ce qui paraît suffisant en France à un Gouvernement, jeune, faible, sans confiance.

Il y a à Londres :

Trois régimens de gardes à pied...

Cinq régimens de gardes à cheval

Un régiment de chevaux légers, caserné
près Hyde-Park

Le dépôt d'artillerie placé à Woolwich (57
milles de Londres) comme pour dominer
la Tamise, et les routes de Kent et
Essex

Les nombreux détachemens de ligne et de
milice, placés dans les faubourgs, et les
villages voisins de Londres, environ....
Les deux régimens très-forts des milices
de l'Est, et de l'Ouest de la métropole S
La compagnie d'artillerie de la cité, com
mandée par le prince de Galles
Les chevaux légers de la cité

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hommes.

1,500

1,600

500

2,200

6,000

1,600

700

500

14,600

Les associations de volontaires que le bill de M. Dundas a soumis, en cas d'appel, aux lois de la discipline militaire. On n'en peut calculer le nombre, et elles sont sous la main du Gouverne ment; leurs officiers sont nommés par lui.

Il y a à Paris.

En troupes de ligne, garde des autorités constituées, garde du Consul, en tout 2300 hommes.

Lequel des Gouvernemens annonce le plus la conscience de sa force? Lequel se croit le mieux affermi, le plus stable. Lequel présente à ceux qui doivent traiter avec lui une plus grande gas rantie de confiance et de securité.

F

(Moniteur, No. 143.)

C'est un usage très-ancien que de dire des injures à ses ennemis. Les dieux d'Homere s'injurient l'un l'autre, ses héros sc provoquent au combat par des outrages. Les chants de guerre des sauvages sont composés d'injures comme le sont les manifestes des rois et les harangues des orateurs. L'usage qui autorise ces formes grossieres veut aussi qu'on y attache peu d'importance. Les armes, et non les propos, font le destin des empires, et pour l'ordinaire, la paix, soit qu'on l'accepte, soit qu'on l'impose, ne se détermine pas par la balance des invectives. Nous ne pouvons nier qu'en ce genre les Anglais n'eussent facilement sur nous l'avantage.

On a lu le discours que M. Grenville a prononcé au Parlement d'Angleterre. Voici comme s'exprimait, le 16 Nivôse, an 6, le Consul Lebrun, alors Membre du Conseil des Anciens, sur la résolution, du 9 du même mois, qui créait un emprunt de 80 millions. Il était question alors d'une expédition en Angleterre. Scipion," disait l'orateur, "et ses invincibles légions atten*dent le signal qui doit les appuyer à une nouvelle, à une derniere "entreprise.

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"Ce n'est point Carthage qu'ils veulent détruire; ce n'est point une nation justement orgueilleuse d'une liberté tant de "fois défendue et tant de fois conquise, fiere de tant de monumens élevés aux sciences et aux arts, de tant d'inventions qui "ont fécoudé son industrie, et qui enrichiront la nôtre, ce n'est point cette nation que menacent nos projets et nos héros.

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"De telles menaces seraient le délire d'une aveugle vengeance, ❝et nos succès feraient gémir l'humanité: digne rivale des Français, que cette nation marche désormais unie avec eux vers le perfectionnement de l'espece humaine et le bonheur du monde. "Que ses citoyens attendent, tranquilles dans leurs foyers, des "hommes qui sauront apprécier leur vertus, respecter leur indépendance, et garantir leurs propriétés."

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Ainsi s'exprimait un représentant devenu depuis l'un des preaniers magistrats de cette nation à qui l'on prête encore l'absurde projet de renverser tous les trônes.

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"Ce n'est pas," ajoutait-il, " des dépouilles des nations que "veut s'enrichir le citoyen Français: le premier, le plus cher de ses vœux, c'est cette paix qui doit rendre le calme au monde, "et rappeler le bonheur sur cette terre trop long-temps ensanglantée.

"Il la veut honorable, digne de la cause qu'il défend, et des "exploits qui l'ont illustré.

"Il la veut telle qu'il l'a trouvée à Campo-Formio, telle que la "lui garantissent le courage et la sagesse du héros qui doit la "conquérir et la dicter.

"Puissent deux peuples dignes l'un de l'autre, éteindre dans "de mutuels embrassemens le souvenir de ces rivalités qu'allu

"

" merent entre eux les intrigues de l'ambition et les malheureuses "queelles de leurs gouvernemens! Pour caresser l'orgueil "de leurs maîtres, ils se disputaient des déserts inconnus, "des terres neuves de leurs cultivateurs égorgés. Que par "une utile expiation ils aillent de concert faire d'innocentes con"quêtes sur l'Océan affranchi de leurs mutuelles prétentions; que d'autres Cook, d'autres La Pérouse portent à des peuples "naissans le germe des connaissances, de l'industrie et des arts; "que, pour la prospérité de l'Europe, ils fécondent ces terres " vierges, et les enrichissent. C'est de la richesse des nations "que se forment leurs rapports mutuels, que s'aggrandissent leur "commerce et leur commune industrie. La pauvreté les isole, " ou bien leurs stériles communications achevent encore de les « épuiser•••••

(Moniteur, No. 147.)

CONSEIL D'Etat.

Exposition des Motifs du Projet de Loi sur les Cautionnemens à fournir; faite, le 26 Pluviose, au Corps Législatif par le Citoyen Defermont, l'un des Orateurs du Gouvernement.

Citoyens Législateurs,

La nouvelle constitution a fait renaître l'espérance dans tous les cœurs. Chacun demande qu'on prenne les mesures propres à ramener l'ordre dans les diverses parties de l'administration, et à procurer à la république une paix prochaine, ou lui assurer de nouveaux triomphes. Des objets aussi importans fixent sans cesse l'attention du Gouvernement, mais il doit exposer avec franchise que le principal obstacle qui l'arrête, vient du défaut de rentrée assez prompte des contributions et des autres valeurs destinées au service de l'an 8.

Il s'est fait représenter, par le Ministre des Finances, le tableau des dépenses réunis de cette année, et des ressources destinées à les couvrir. Il a examiné successivement avec les divers Ministres, les demandes formées pour chaque département, et les aperçus qui avaient été présentés au Corps-Législatif; et quoique ces aperçus s'élevassent à plus de 800 millions (ensemble des besoins pour l'an 8,) quoique les reformes proposées par les commissions du conseil n'aient pu être encore qu'en partie exécutées, le Gouvernement espere qu'avec l'ordre et l'économie qu'il prescrit, il parviendra à ne pas atteindre dans l'an 8 la somme de 600 millions, à laquelle le Corps Législatif avait réduit l'aperçu ⚫des dépenses de cette année. Mais l'ordre et l'économie ne peuvent renaître qu'autant que les ressources destinées à couvrir les dépenses, se réaliseront dans une proportion relative aux besoins. Personne ne peut contester, que rien ne nuit davantage aux intérêts du trésor public que les retards de paiement; ils font naî

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