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CXXIX. L'entrée de l'infirmerie sera rigoureusement interdite

aux éleves en bonne santé.

17. Des Externes.

CXXX. Les jeunes gens qui désireront seulement profiter des leçons qui se donnent dans le Lycée se feront présenter au proviseur par leurs parens ou répondaus.

CXXXI. Ils recevront une carte d'entrée, sans laquelle ils ne seront point admis.

CXXXII. Ils seront tenus à une mise décente, mais l'uniforme des éleves de l'intérieur, leur sera interdit; ils ne pourront assister aux éludes, ni prendre part aux recréations.

CXXXIII. Ils seront soumis à l'inspection spéciale du cen

seur.

CXXXIV. Le proviseur exclura, sur la demande du censeur ou des professeurs, ceux qui se conduirent mal.

CXXXV. Ils paieront leur rétribution par trimestre et

d'avance.

CXXXVI. On ne rendrà rien à celui que son conduite fera exclure dans le cours d'un trimestre.

TITRE III. Dispositions Générales.

CXXXVII. Les portes du Lycée seront ouvertes à cing heures et demie du matin, et fermées à neuf heures du soir. Les clefs seront portées chez le proviseur, et en son absence chez le

censeur.

CXXXVIII. Aucun étranger ne sera admis à coucher dans le Lycée, sans la permission expresse du proviseur.

CXXXIX. Aucun maitre, écolier ni domestique, ne couchera hors du Lycée sans la permission du proviseur.

CXL. L'entrée de l'intérieur sera interdite à toute personne du sexe, excepté aux meres, sœurs, taules ou tutrices des eleves lesquelles ne pourront néanmoins y entrer sans la permission du proviseur.

CLXI. Toutes les autres seront dans le parloir.

CXLII. Tous les jeux et exercices dangereux, tous les jeux de cartes et de hasard, sont interdits; il est également défendu d'exposer de l'argent à quelque jeu que ce soit.

CXLIII. Les éleves ne pourront quitter leurs habits aux heures de récréation sans la permission du censeur.

CXLIV. Tout propos injurieux ou indecent sera rigoureusement puni.

CXLV. L'introduction de toute arme et celle de la poudre à tirer, même en artifice, est interdite.

CXLVI. Tout espece de pret, d'échange et de vente entre les éleves, ne pourra avoir lieu qu'avec la permission de leurs maitres d'études respectifs.

CXLVII. Les dortoirs seront éclairés pendant la nuit.

CXLVII. Un des domestiques sera chargé, à tour de rôle, de veiller et de parcourir les cours, escaliers, corridors afin de prévenir les désordres et les incendies.

CXLIX. Il sera remis à chaque professeur et maître du Lycée, un exemplaire du présent réglement, lequel sera imprimé à cet effect en nombre suffisante. En tête de ce même réglement, seront également imprimés; 1. la partie de la loi du 11 Floréal an 13, qui concerne l'établissement des Lycées; 2, l'arrète du 6 Brumaire, an 11, qui détermine le costume des proviseurs, censeurs, procureurs gérans, professeurs et maîtres, et l'uniforme des éleves; 3, l'arrêté du 19 Frimaire dernier, qui fixe le mode d'enseignement et la police générale des Lycées; 4, le travail des deux commissions chargées de désigner les livres classiques à l'usage de tous les Lycées; 5, enfin de catalogue des livres qui doivent former la bibliothèque de chaque Lycée.

CL. Le ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent arrêté.

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La fête de la Pucelle, rétablie d'après l'autorisation du Gouvernement, a été célébrée avec la plus grande pompe à Orleans le jour anniversaire de la délivrance de cette ville. Un nombre considérable d'étrangers attirés par l'annonce de cette fête, dont une longue interruption n'avait pu faire perdre le souvenir, étaient accourus en cette ville des environs et des départemens voisins.

La veille, le corps municipal a fait, sur la grande place, l'inauguration d'un monument provisoire absolument semblable à celui qui doit être élevé en bronze sur cette place, et qui n'est pas encore terminé.

Le matin, les autorités civiles et militaires se sont rendues à l'église cathédrale dont la vaste enceint avait été remplie de bonne heure par un peuple nombreux.

Un ecclésiastique y a porté la parole, et a retracé avec en thousiasme les exploits de l'héroïsme; M. l'Evêque a officié pontificalement, et le cortége s'est mis en route pour se rendre sur l'autre rive de la Loire, sur le champ de bataille où Jeanne d'Arc, par des prodiges de valeur, avait vaincu les Anglais, et délivré la ville.

Les tribunaux étaient en grand costume, et les fonctionnaires civiles et militaires et le clergé portaient à la main des bouquets.

Le garnison de la ville était dans la plus brilliante tenue; l'ordre et la pompe ont régné dans la marche et le retour.

Le soir, des jeux, un feu d'artifice et des illuminations ont couronnés cette belle journée.

Le lendemain matin, les autorités constituées se sont rendues à l'église cathédrale, où M. l'Evêque a célébré un service pour les braves habitans de la ville qui ont péri dans ce siége meur

trier; les attributs du deuil et de la dorleur ont remplacé ceux de l'allégresse, et des hymnes funébres ont été chantés en honneur des Français qui ont scellé de leur sang la délivrance de leur patrie.

On a remarqué que le nombre des souscripteurs pour le monument de Jeanne d'Arc s'était beaucoup accru pendant ces jours de fête. On voit dans cette liste honorable que toutes les classes de la société veulent contribuer au rétablissement d'un monument qui intéresse la gloire nationale.

Réflexions sur la Guerre actuelle. (4 Juillet)

L'Angleterre a cherché la paix parce que lé'tat de ses finances et le vœu nationale la demandaient impérieusement: le Premier Consul de son côté l'a recherchée pour consolider sa gloire en raffermissant la France ébranlée par dix années de révolution.

Le Premier Consul, mesurant la bonne foi du ministere Anglais à la sienne, et croyant en conséquence à la stabilité de la paix, a donné tous ces soins à l'administration intérieure: jaloux de ses progrès, et de notre prospérité renaissante le ministere Anglais a cherché un prétexte pour l'arréter. Malte le lui a fourni; il a prétendu devoir conserver cette ile, malgré le traité d'Amiens; et parce qu'on n'y a pas consenti, il a déclaré la guerre, sans qu'on èut fait de la part de la France, la moindre démonstration pour l'en déposséder.

Pour se justifier, le ministere Anglais reproche principale ment à la France, 1. une ambition démesurée, dangereuse pour la liberté de l'Europe: 2. l'acquisition du Piémont et de Parme: . 3. notre prépondérance continentale: 4. notre influence en Suisse et en Hollande: 5. des vues secretes sur l'Egypte et les Indes Orientales, &c.

1. Le reproche d'ambition sied mal à la Cour de Londres, tandis que la sienne n'a d'autres bornes que l'impuissance de la satisfaire. N'a-t-elle pas conservé Ceylan pour la sûreté de ce que son insatiable ambition a conquis dans les Indes? N'est-ce pas par le même motif qu'elle a conservé l'Ile de la Trinité, qui lui ouvre les possessions Espagnoles en Amérique? Et quelles ont été les exigences du gouvernement Français pour contrebalancer d'aussi importantes conquêtes? Le traité d'Ainiens répand à cette question. La France n'a rien acquis; elle s'est bornée à des restitutions, sauf une partie insignifiante de la Guyanne Portugaise. La restitution de Malte a été une condition nécessaire des concessions faites à la Grande Bretagne: ces concessions elle en joust; et elle veul encore en conserver l'équivalent! 2. On nous reproche le Piémont et Parme.

Le Piémont était au pouvoir de la France, lors de la signature du traité d'Amiens. Si la restitution eût essentiellement occupé le ministere Anglais, il aurait exigé qu'elle fut une des conditions de la paix; il aurait stipulé la réintégration du Roi de Sardaigne; il aurait en un mot, fixé le sort de ce prince et de son

ancien domaine, mais le traité d'Amiens ne contient rien de tout cela. Il n'y est pas plus question du Roi de Sardaigne et du Piémont, que si le prince et le duché n'existaient pas. Et c'est une année après la conclusion de la paix, qu'on réclame pour l'un et pour l'autre.

On dit aujourd'hui, qu'à cette époque le Piémont n'était pas incorporé à la Republique Française: mais il y a ou de l'ineptie ou de la mauvaise foi dans ce langage. De l'ineptie, si le ministere Anglais n'a pas vu avec la derniere évidence que l'intention du Gouvernement Français a été de conserver le Piémont; de la mauvaise foi, si l'incorporation déjà existante de fait, était prévue par la cour de Londres, comme elie devoit l'être. Le fait n'a pas effarouché cette cour, et elle affecte aujourd'hui de s'effarouchir d'une simple formalité surérogataire !

Quant au duché de Parme, il ne mérite pas qu'on en fasse mention, parce qu'il est un point imperceptible, dans les grands 'intérêts de l'Europe, et l'on sait d'ailleurs qu'il n'a point été réuni au territoire Français.

S. A l'égard du danger que court la liberté de l'Europe par l'énormité de la puissance Française, s'il existe réellement, le ministere Anglais a été en mesure de le préjuger: il lui eut suffi de lire le traité de paix de Lunéville; et le jugeant réel, il eut du l'attenuer par le traité d'Amiens. Mais il n'a fait ni l'an ui l'autre ; et il ne se ravise là-dessus, que parce qu'il lui faut un prétexte quelconque pour colorer son refus de restituer Malte, ou plutôt pour provoquer la guerre.

Au reste qui est le juge compétent des dangers auxquels est exposés l'Europe? Est-ce l'Angleterre qui est hors de tout contact avec le Continent, ou sont-ce les puissances continentales! Certes, la réponse n'est point équivoque. Or, la position de la France est le fruit des traités conclus avec ces mêmes puissances; elle est donc leur propre ouvrage, et l'Angleterre n'a rien à y voir, tant que sa sûreté personnelle n'est point compromise; et elle n'a osé le dire daus sa déclaration quelque minutieuse qu'elle soit. Elle ne s'est appésantie, et cela sans missions, que sur les dangers d'autrui. Au reste, si notre puissance continentale offusque l'Angleterre, il fallait négocier, intriguer, corrompre pour l'affaiblir par des alliances ou plutôt par des suggestions mensongeres: provoqués de toutes parts des plaintes et des réclamations: en un mot, sonner le tocsin sur tout le Continent : cette marche eut eu quelque chose de régulier, tandis que le reproche n'est qu'une déclamation ridicule.

4. Notre influence en Suisse existe depuis Henri IV; elle a toujours été exclusive: et ni l'Angleterre, ni les autres puissances continentales n'ont cherché à la détruire ou la diminuer. D'ailleurs quel rapport politique la Grande-Bretagne peut-elle avoir avec l'Helvétie? Il ne faut point être grand diplomate pour affirmer qu'elle ne peut en avoir aucun, si ce n'est pour y fomenter des troubles préjudiciables à la France. Et quand on dit que les Suisses ont un intérêt esentiel à être attachés à la France, c'est

dire une vérité que la simple inspection de la carte démontre; d'un mot la France peut faire disparaître la Suisse, comme d'un mot elle peut la maintenir. Cette assertion n'a pas besoin de preuve. Si en dernier lieu le Premier Consul a donné un gouvernement aux Suisses, il leur a rendu un service inapréciable. L'esprit révolutionnaire s'était répandu dans cette malheureuse contrée; il se serait prolongé avec tous ses horreurs ; il a fallu une main puissante et rigoureuse pour l'étouffer; c'est ce qu'a fait Bonaparte; et voilà le crime que lui reproche le Cabinet de St. James!

Le même crime, il a commis en Hollande; ce pays livré à lui-même, aurait été abîmé par les factions, et il serait devenu la proie de l'Angleterre, qui depuis Guillaume II regardait la Hollande comme une province Anglaise. Aujourd'hui le ministere Anglais en réclame l'indépendance. Or cette indépendance n'a jamais été révoquée en doute. Si par ses traités la France y a une influence prépondérante, elle n'a fait que remplacer la Grande Bretagne. Quant à la présence des troupes Françaises en Hollande, elle ne concerné point la Cour de Londres: et ses réclamations à cet égard froissent essentiellement l'indépendance des Bataves. La sortie de ces troupes n'est point stipulée dans le traité d'Amiens; et le ministere Anglais a mauvaise grâce de comprendre cet objet parmi des griefs résultans de l'inexécution de ce traité d'Amiens, et de l'alléguer pour le rompre lui-même. 5. Enfin le Cabinet de St. James reproche au gouvernement Français des vues secrettes sur l'Egypte, et par là, contre les Indes Orientales; voilà, je pense, le grand grief, le grief des griefs. Analysons-le.

En mettant à l'écart les premiers principes du droit des gens, dont la justice est la base, il faut au moins admettre les conven tions; sinon le monde entier n'est qu'une théâtre de brigandage; il est la proie du premier occupant. Or, l'intégrité de l'empire Ottoman à été stipulée avec la cour de Londres elle-même; elle est l'objet de l'Article XIX du traité d'Amiens. On oppose à cet acte solennel une conversation confidentielle; mais en supposant même la recit de cette conversation, aussi fidele qu'il paraît l'être

peu, quelle conséquence en tirer, si ce n'est que le ministre Auglais a mis le comble à sa perfidie en divulguant un entretien confidentiel qui n'appartient pas aux négociations, les seuls pieces officielles pouvont et devont les constater; telle a du moins été jusqu'à présent la marche uniforme des cabinets qui connaissent les regles et les procédés. Une simple conversation peut éclairer, mais elle ne saurait être citée.

Le contraire est l'abus de confiance, le plus caractérisé et le plus coupables. Lord Whitworth, a pu, et même dû rendre Compte de l'entretien qu'il a eu avec le Premier Consul; mais fidelle au nom, le ministere Anglais ne se lavera jamais de l'infamie de l'avoir rendu public; on en appelle, à cet égard, à tous les hommes qui connaissent les procédés diplomatiques; et en dernier analyse, qu'est-ce qui a resulté pour le public, de l'in

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