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et cinq de mise au net de la carte de la république Italienne, confiés à la direction immédiate du chef de bureau topographique, Brossier, et à laquelle co-operent les ingénieurs géographes Italiens. Ce travail, auquel ne peuvent encore être joints les résultats de la campagne actuelle, comprend sur la rive gauche du Po toute la partie entre cet rive, Pavie, Milan, Véronne, et Legnago. Celui de cette année offrira avec une nouvelle perfection, pour la part des ingénieurs Italiens, tout ce que reste à lever entre le Tesin, le Lac Majeur, l'Adda et les lacs di Leccho et di Couro; et pour celle des Français, toute la partie au Nord de Véronne et de Milan, jusqu'à Brivio, Broye, Meavacca, et les limites orientales de la république Italienne. A chacune de ces feuilles sont joints des cahiers topographiques, contenant tout ce que le gouvernement peut désirer de renseignemens utiles, sous les rapports militaire, administratif et historique, lesquels sont analysés dans un dictionnaire qui les présente avec autant de précision que d'ordre et de clarté.

Il a été également pris sur les lieux, durant cette campagne, 26 vues de champ de bataille, et ses divers sites illustrés par nos armées. Ainsi se préparent les élémens des tableaux où les arts sont appelés, comme l'histoire, à immortaliser leurs exploits.

V. Levée des Champs de la 27 Division militaire, ci-devant Piemont.

Le champ de bataille de Mondovi, et camp de Saint Michel ont été levés avec une précision égale à celle du travail de la carte des chasses; on travaillé à ceux de Léva et de Dego.

Cinq vues ont déjà été exécutées sur les lieux; j'ai l'honneur de vous les soumettre; ce sont celles des batteries de Briquet enlevées par nos braves, et de la plaine de Carasson où fut tué le général Stenghel, toutes deux relatives à la bataille de Mondovi. La 3e, est la vue du cours du Tanazo, au moment où Joubert la traverse, La 4e. est la vue de Fossano, au moment où cette place est réduite à capituler, par le feu de nos obus. Enfin, la 5e. est une vue du champ de bataille de Marengo.

Trois autres sont déjà terminées, et vont être envoyées. Huit autres sont ordonnées, sur les principaux sites illustrés par l'armée d'Italie, à son entrée dans sa brillante carriere.

VI.-Carte de l'Isle d'Elbe.

La triangulation de la carte de l'île d'Elbe est terminée, rattachée à la Corse, au continent et aux petits iles et écueils qui l'environment; j'ai l'honneur de vous présenter les plans terminés de Porto Ferrajo et de Porto Longone; destinés à l'atlas du premier consul, ainsi que six vues; la carte entiere de l'île, déjà trèsavaucée sur l'échelle de (8 lignes 64 dixiemes pour 100 toises), sera terminée en Brumaire; et tous les élémens sont réunis pour en faire cet hiver un plan relief. Les mémoires les plus détaillés sur la topographic de l'île completteront sous tous les

rapports la connaissance de ce point important du nouveau territoire de la république.

VII.-Carte de la Baviere.

Les ingénieurs Français employés à la carte de Baviere en terminent cette campague la triangulation, et S. A. S. l'Electeur Maximilien a fait prendre des mesures nécessaires pour que cet important travail, dont nous aurons un double des minutes origi nales, soit terminé cette année, il se liera à la carte de la Souabe, et par-là à celle de France. On doit chercher à lier aussi à la carte de Hanovre, et par-là aux travaux des géographies Prussiens et Danois.

VIII.-Carte de la Souabe.

J'ai l'honneur de vous présenter vingt feuilles minutes terminées de la carte de la Souabe à l'échlle de 0 à très-peu près double de celle de Cassini; le reste sera terminé au printems prochain et on s'occupera dès cet hiver de la réduction à l'échelle sous double, pour la gravure.

IX. Carte d'Egypte.

J'ai aussi la satisfaction de vous offrir les cinquante feuilles terminées de la carte topograhique de l'Egypte, comprenant les conquêtes en Orient, de l'armée Française sous le généralat de Buonaparte, ainsi qu'une réduction de ce beau travail en une feuille, et formant la carte générale. Il ne manque à son entiere perfection que les mémoires qu'on est à rédiger au dépôt; et qui, joints à ceux dont s'occupe la commission des monumens de cette contrée, en donneront, sous tous les rapports, une connaissance complette et aussi instructive qu'intéressante.

Je joins à ce monument de la haute utilité de notre occupation de cette contrée, un autre monument de la gloire de l'armée; ce sont douze plans de ses champs de bataille tant en Egypte qu'en Syrie; ce travail, précieusement fait, est dû en entier aux soins du général Sanson.

X. Carte de la Morée.

Je vous avais annoncé que la Carte de la Morée serait terminée cette campagne; elle s'est sous vos yeux. Tous les travaux faits, tous les renseignemens acquis jusqu'à ce jour y ont été mis en œuvre par le digne éleve de Danville, le citoyen Barbie Dubocage, et le dessin exécuté par un officier du dépôt, peut ètre présenté comme un modele de goût et d'intelligence, dans l'expres sion du terrain à cette échelle.

XI. Carte de Hanovre, comprenant toutes les Possessions

Anglo-Allemandes.

Il y a beaucoup de travaux topographiques manuscrits de l'Allemagne, le dépôt en possédait quelques-uns recueillis pendant la

guerre de sept ans; mais rien n'était complet et peu de chose était publié, ces contrées étaient par conséquent peu connues. Du moment que les possessions continentales du Roi-électeur qui, à l'abri de son ile, croyait pouvoir impunément rallumer le feu de la guerre, out été occupées par nos troupes, j'ai fait partir des ingénieurs-geographes, du dépôt, qui étendent en ce moment uné triangulation sur ces contrées, et la rattachent à celle des pays limitrophes, réunissent, vérifient, et réduisent les matériaux existans pour les y encadrer, reconnaissent et levent les parties qui ne l'étaient pas, et disposent tout pour que le gouvernement ait, daus le cours de la campagne prochaine, une excellente carte militaire de toutes les possessions Anglo-Allemandes; dès ce moment, la majeure partie des élemens en sont réunis.

XII. Travaux Divers.

Les plans des batailles d'Arcole, de Solferino, de St. Georges de la Favorite, de Lodi, du passage du Mincio à Borghetto, sont prêts, la collection s'en continue; on attend incessamment celui de Rivoli, et on s'occupe de le faire en relief.

La gravure de la carte des chasses a été continuée avec une activité soutenue.

La retouche des planches de la carte de France a souffert un peu de la multiplicité des demandes d'une partie des feuilles de ce bel atlas; le besoin pressant de calques et de plans auxquels le dépôt a du suffire depuis la reprise des hostilités, n'ont pas permis de s'occuper bien activement de la réduction de la carte d'Autriche qu'on se propose de graver; c'est un travail qu'on va reprendre cet hiver.

L'extension donnée à la petite carte de France pour la rendre propre à tous les services publics en a retardé la confection; elle sera publiée dans trois mois.

A tous ces résultats, le dépôt ajoute encore la publication de cinq numéros de son mémorial, qui, en ouvrant une source abondante d'instruction pour ses ingénieurs-géographes, et d'interêt pour tous les officiers de l'armée, lui a concilié l'estime des savans, et lui donne de nouveaux droits à la bienveillance du gouvernement.

(Moniteur, No. 48.-10 Novembre 1803.)
INTÉRIEUR.

Paris, le 17 Brumaire.

Quelques personnes ont essayé de comparer la levée en masse des propriétaires de Londres et de quelques autres comtés, avec la levée en masse du peuple Français en 1789. Les hommes que l'inquiétude du Gouvernment Britannique exporte journellement de son territoire et les voyageurs impartiaux, ne trouvent guerre de ressemblance que dans l'expression.

Celui qui, en 1790, parcourait nos populeux départemens,

rencontrait partout, non pas quelques corps et métiers ralliées sous des baunieres de confréries, mais les villes entieres levées au sig nal de la patrie menacée et faisant retentir les airs de chauts civiques et d'hymnes à la liberté. L'homme que son zele, et quelquefois sa modestie plaçait dans les rangs où l'âge, le talent et le mérite se plaisaient à se confondre, savait bien que ce n'était pas pour défendre la vaisselle plate de son capitaine (1) qu'il abandonnait sa femme et ses enfans, allait exposer sa vie et verser son sang. Un autre motif l'appelait aux armes. Le besoin de sortir du néant où une race, dégénérée avait plongé la France entiere, et de disputer à d'insolens et héréditaires privilégiés la considération qui appartient au mérite seul, voilà ce qui avait soulevé toute une grande nation, voilà ce qui a recruté pendant long-tems une armée qui, d'abord de 1,200,000 hommes, s'est constamment et facilement maintenue à la hauteur des dangers et des besoins de la patrie.

Pour enflammer les soldats de la liberté, on n'avait pas recours à de lâches et sottes caricatures contre les ennemis de leur pays; il suffisait de leur dire que la révolution, qui en faisait des hommes libres, était menacée par une coalition impie, et l'on n'était pas réduit à invoquer leur pitié en faveur d'un ordre de choses qui ne garantit à la majorité que sa misere et son opprobre. Aussi la France était la terre de Cadmus, hérissée de piques et couverte de défenseurs. Le soin que l'on a pris en Angleterre de parodier notre levée en masse, n'a servi qu'à prouver la pauvreté des moyens dont on dispose. Une fanfaronnade du Gouvernement Anglais a fait défendre de recevoir des nouveaux volontaires qui se présentaient en foule; mais pour apprécier cette mesure, il est bon d'en connaître les motifs.

La vérité est que le gouvernement, beaucoup plus effrayé que flatté de l'empressement de ceux qui demandaient à être armés, n'a pas trouvé d'autre moyen d'arrêter leur zele plus que suspect. En outre, demander à être volontaire, était un moyen d'éviter d'être enrolé, et il est aujourd'hui connu que beaucoup de volontaires n'ont pas eu d'autre vocation. Tout cet héroïsme a abouté à empêcher la faible armée de ligne Anglaise de se completter, et il lui manque encore plus de dix mille hommes, malgré la ferveur avec laquelle les recruteurs Anglais expédient à leurs commettans l'écume du Holstein et la Haute-Saxe, pour aller défendre la gloire et les intérêts de John Bull ou de sa patrie.

Nous ne dissimulerons pas que le désir de conserver de grands et lourds priviléges ne soit capable de quelque énergie passagere, nous conviendrons si l'on veut que les courtauts de Westminster ont assez bonne mine sous leur uniforme rouge; mais si les légions de César ajustent aux visages, garre que cette belle troupe ne s'occupe bientôt de pourvoir à sa sureté individuelle.

(1) La véhicule qui ruine en ce moment la classe privilégiée

de la nation Anglaise, n'est un secret pour personne. L'objet que les propriétaires, les journalistes et le gouvernement lui-même présentent sans cesse à la solicitude des hommes qu'ils appellent à son secours, c'est la conservation des trésors qu'ils disent menacés par les sans-culottes de France. On voit, au premier coup-d'œil que les sans-culottes d'Angleterre ne trouvent là rien de bien inquiétant, et que conséquemment il est bien difficile de les mettre en colere contre les Français qui, de l'aveu même du Gouvernement Britannique, ne sont pas dangereux pour eux. La différence des motifs explique la différence des efforts,

(Moniteur, No. 62.-24 Novembre 1803.)

PRÉFECTURE DE POLICE.

Ordonnance portant Suppression de la Vente en gros de la Viande sur le Carreau de la Halle, à Paris,-Paris, le 25 Brumaire, An 12.

Le conseiller d'état, préfet de police, considérant que la vente en gros de la viande sur le carreau de la halle à Paris, est un véritable regrat qui tourne au détriment du consommateur ;

Vu l'arrêté des consuls du 12 Messidor, an 8, l'arrêté du 8 Vendémiaire an 11, portant réglement pour l'exercice de la profession de boucher à Paris, et la décision du ministre de l'intérieur, du 3 du présent mois de Brumaire, ordonne ce qui

suit:

Art. 1. A compter du 1 Nivôse prochain, il est expressément défendu de vendre en gros de la viande sur le carreau de la halle, La vente de la viande en détail continuera d'avoir lieu, conforménient à l'ordonnance du 15 Nivôse, an 11,

II. Il sera pris envers les contrevenans telles mesures de police administratives qu'il appartiendra, sans préjudice des poursuites à exercer contr'eux par devant les tribunaux, conformément aux lois et aux réglemens de police qui leur sont applicables.

III. La présente ordonnance sera imprimée, publiée, af fichée, &c.

Ordonnance concernant la Vente, la Préparation et le Cuisson des Tripes.-Paris, le 25 Brumaire, An 12.

Le conseiller d'état, préfet de police, vu les art. II et XXIII de l'arrêté des consuls, du 12 Messidor, an 8, et celui du 3 Brumaire, an 9, ordonne ce qui suit:

Art. I. Les issues de bœuf, vâches et noutons continueront d'être vendues aux tripieres, comme par le passé.

Ses issues seront délivrées entieres et en bon état. Elles devront être composées, savoir.

1. Celles de bœuf ou vâche, des quatre pieds, de la panse, de la franche mule, de la mamelle, des feuillets, muffles et palais.

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