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Babylone tombera, et elle écrasera sous ses débris fumans l'éternel ennemi de l'humanité.

Pays renommé par l'industrie, la fidélité. les bonnes mœurs et le bonheur paisible dont jouissent tes habitans! tu es de nouveau menacé. Ton persécuteur est levé pour ramener ses hordes dans tes campagnes fertiles et piller

tes vallées industrieuses.

Vous étiez au moment de jouir des grands bienfaits de la paix: un Roi distingué par la noblesse de ses sentimens patriotiques, une constitution libérale, une administration paternelle. Ne formant avec les pays voisins qu'un seul état, le vôtre eût été le plus riche et le plus heureux.

Voulez-vous renoncer à ces espérancès, ou voulez-vous les conserver?

L'instant d'épreuve est arrivé; l'Éternel luimême l'envoie. Montrez que vous êtes dignes de la soutenir.

Levez-vous, habitans du pays de Berg. Retournez sous les drapeaux volontaires de ses braves troupes. Une nouvelle lutte commence pour la défense de vos anciens intérêts les plus chers. Qu'elle vous trouve armés de votre ancienne croyance, du courage et de la fidélité que vous avez montrés précédemment.

Levez-vous. C'est le combat du bien contre le mal. L'humanité vous appelle. Le drapeau sacré flotte; la sainte croix est levée..

Le Sauveur est mort à pareil jour sur la croix pour accomplir sa parole éternelle; nous voulons aussi combattre sous sa croix, et mou

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pour la vérité et la vertu, pour la justice. éternelle. Nous entrons en campagne sous la protection de Dieu, et elle nous ramènera dans nos foyers. Le Seigneur sera avec nous et avec notre chère patrie.

- Dusseldorf, le jour de la mort de notre Seigneur et Sauveur, 1815.

Le gouverneur général, JUSTUS Gruner.

Cette proclamation, faite sans autorisation, déplut à tous les hommes sages en Allemagne, et plusieurs cabinets s'en plaignirent. Voici le désaveu officiel qui fut inséré dans la Gazette de Vienne du 26 avril.

On a lu avec étonnement une adresse aux ha

bitans du pays de Berg, publiée par le gouverneur général de ce pays. Les sentimens qu'elle exprime, les intentions qu'elle annonce, sont en opposition trop manifeste avec les intentions

et les sentimens des puissances, pour que l'on puisse concevoir de doute sur leur véritable sur leur unique but, celui d'éloigner Buonaparte de l'exercice du pouvoir en France. Quinze années d'expérience leur ont prouvé que la paix de l'Europe et ce pouvoir exercé par lui sont incompatibles. Les puissances alliées provoquées par ses injustes agressions, ses perfidies et ses insultes, ont, en le combattant 2 occupé la capitale de la France. Elles ont respecté l'indépendance et l'honneur de la nation. Les mêmes sentimens les animent, et les mêmes principes les guident encore aujourd'hui. Buonaparte, à la tête de la nation françoise, menace constamment l'Europe. C'est `donc pour le salut de tous qu'elles se trouvent forcées à prendre des mesures dont la raison éclairée de la France peut prévenir l'exécution.

Lés puissances voulant seulement délivrer l'Europe de celui qui a fait si long-temps son malheur, elles se garderont bien de l'imiter, en se signalant elles-mêmes par les violences et les fureurs qui ont fait de lui un objet de haine et d'horreur universelles. Nous savons qu'à cet égard leurs intentions sont unanimes, et que S. M. le Roi de Prusse est loin d'approuver le langage que peut avoir dicté à quelques-uns

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de ses employés la juste indignation que le retour de Buonaparte a inspirée à l'Europe

entière.

M. Gruner lui-même tirant avantage des altérations que les feuilles françoises avoient faites à sa proclamation, publia, le 7 mai, le désaveu suivant:

DÉCLARATION.

Le Moniteur du 3 mai dernier publie, sous la date de Dusseldorf, le 13 avril 1815, la prétendue copie d'une proclamation que j'aurois rendue. Cette proclamation est fausse; c'est un des artifices ordinaires qu'emploie Buonaparte pour tromper un peuple égaré.

Toutes les feuilles allemandes ont fait connoître mes proclamations authentiques adressées les 24, 25 mars et le 26 avril dernier, aux habitans du pays de Berg. Je n'en ai point fait publier d'autre.

La manière dont est conçue la pièce fabriquée, qui n'est point adressée à mon Gouvernement, mais à toute l'Allemagne, suffit déjà pour en démontrer le ridicule et la faus

seté.

Je déclare donc publiquement que c'est un

des nombreux mensonges de Buonaparte, et j'en prends à témoin toute l'Allemagne, mais particulièrement le duché de Berg.

Au reste, si Buonaparte abuse de mon nom et y revient si souvent, je ne le dois qu'à la fidélité avec laquelle j'ai toujours consacré et je consacrerai invariablement ma vie aux Princes légitimes de l'Europe, à leur juste cause, et à la patrié allemande.

Signé le gouverneur-général,

JUSTUS GRUNer.

No VIII.

Proclamation du gouverneur général du Bas-
Rhin et du Moyen-Rhin, du 24 mars 1815.

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La capitale de la France avoit juré de défendre avec énergie la cause du trône et du gouvernement actuel contre les attaques du perturbateur du repos public mis hors de la loi. La capitale de la France, et la France ellemême nous ont déçus. Napoléon Buonaparte a occupé Paris sans coup férir.

Ainsi l'aventurier joue encore une fois, pour

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