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suffisante, j'épargnerai en temps de paix, au les frais de l'entretien d'une plus grande pays, quantité de troupes permanentes.

En temps de guerre tout ce qui est capable de porter les armes devra se ranger sous les drapeaux; je n'aurai pas besoin de vous adresser 'un appel à cet effet; chacun de vous connoît ses devoirs envers la patrie et l'honneur.

La guerre menace vos frontières. Pour l'éloi gner, je serai obligé de vous demander momentanément des efforts. Je prendrai, parmi vous une partie de mon armée de ligne, je requerrai la landwehr, et je ferai organiser le landsturm, si l'urgence du danger l'exigeoit. Mais réunis avec ma brave armée, avec mes autres peuples, vous vaincrez l'ennemi de votre patrie, et vous aurez part à la gloire d'avoir fondé pour des siècles la liberté et l'indépendance de l'empire d'Allemagne.

Vienne, le 5 avril 1815.

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FRÉDÉRIC-GUILLAUME.

No XIV.

Premières nouvelles officielles publiées par le gouvernement autrichien, sur les événemens d'Italie.

M. le feld-maréchal-lieutenant Bianchi ayant pris le commandement d'une partie du corps qui occupoit les Légations, exécuta avec le plus. grand ordre, en face de l'armée napolitaine, la retraite qui lui étoit prescrite. Se trouvant sur le Panaro dans une position avantageuse, quoique ses forces ne consistassent que dans quatre bataillons, quatre escadrons et une batterie, il jugea convenable, pour l'honneur de nos armes, de ne pas poursuivre sa retraite sans. combattre.

En conséquence, le 4, il suspendit sa marche, s'opposa à l'ennemi sur la grande routede Modène, et le repoussa. Une colonne napolitaine fila sur sa droite du côté de Spilimberto, et le prit en flanc; mais cette manœuvre ne lui réussit pas, elle fut repoussée et forcée de se retirer. Le gros de l'armée napolitaine étant arrivé, le feld-maréchal-lieutenant continua sa retraite sur Carpi, où il arriva le 5. On n'a point encore de détails sur ce fait d'armes, et

il est conséquemment impossible de déterminer notre perte, qui, d'après le rapport du feld-maréchal-lieutenant, est de peu d'importance. Celle de l'ennemi, en tués et en blessés, a été considérable; on lui a fait en outre 200 prisonniers, et le général napolitain Filangieri est resté blessé à mort sur le champ de bataille.

N° XVII.

Ordre du jour du général Frimont, commandant en chef l'armée italienne, du 6 avril.

Quartier-général de Piadena, le 6 avril.

Le Roi de Naples a violé notre territoire à main armée, et commencé les hostilités sans déclaration de guerre préalable. En annonçant à l'armée cette conduite indigne, et tout-à-fait contraire au droit des gens, je lui fais part des premiers succès de cette guerre qui a commencé. (Suit le bulletin ci-dessus.)-L'armée, qui a toujours soutenu l'honneur de ses armes, peut regarder ce succès comme l'avant-coureur de victoires plus importantes et plus décisives.

Le général de cavalerie et commandant en chef de l'armée italienne,

FRIMONT.

No XVIII.

Extrait du discours prononcé par lord Castlereagh, dans la séance du 7 avril, de la chambre des communes du royaume uni de la Grande-Bretagne et d'Irlande.

Lord Castlereagh, en appelant l'attention de la chambre au message qui venoit d'être lu, déclara qu'à aucune époque de sa vie politique, il n'avoit senti plus profondément l'importance des considérations qui devoient résulter des événemens récemment arrivés. Ses efforts dans les derniers temps avoient eu pour objet de ramener l'Europe à cet ancien système social qui avoit été détruit par de grandes convulsions; d'établir une masse d'états indépendans dont chacun seroit assez fort pour maintenir un équilibre, et pour empêcher une nation militaire d'exercer ces pillages, ces dévastations et ces envahissemens qui avoient fait le malheur du monde pendant les vingt dernières années.

Personne ne peut nier que dans ce moment) les efforts unis de toutes les puissances ne soient nécessaires; car si un système militaire est rétabli sous un chef dont l'autorité est fondée sur l'attachement de l'armée, il est clair

que ce chef et cette armée troubleront de nouveau la tranquillité de l'Europe, et lui infligeront une seconde fois toutes les calamités dont elle vient d'être délivrée. Le noble lord sent que les considérations auxquelles cet important sujet doit donner lieu, c'est-à-dire le choix entre la paix et la guerre, sont d'un poids effrayant; mais que néanmoins il ne croit pas devoir présenter à l'attention de la chambre toutes celles qui naissent du sujet. Il seroit à blâmer s'il précipitoit les résolutions du conseil sans écouter l'opinion du parlement; et comme la chambre n'est pas dans le cas de prendre en considération particulière la prérogative de la couronne, relativement à la paix ou à la guerre, il suivra volontiers l'avis de M. Ponsonby, en s'abstenant d'émettre une opinion sur la manière dont la crise actuelle devra se terminer. Il croyoit cependant que les événemens qui sont récemment arrivés, et qui sont directement contraires aux engagemens pris par les traités de Paris et de Fontainebleau, fournissoient à ce gouvernement et à ses alliés un bon et juste motif de guerre avec la France; que ces événemens exigeoient tous les efforts et tous les préparatifs possibles; et

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