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7° Berne-Lucerne appartenant à l'État, affermé au

J. B. L...........

go Chemin à voie étroite du Brünig..

Total....

Le centre du réseau est constitué par le tronçon de Bienne à Berne qui joint le débouché des chemins de fer du Jura et la capitale. Comme station du J. B. L. Bienne atteint 260.000 voyageurs, et Berne 215.000. La ligne est la voie de transit entre l'Est français et Bâle; elle a énormément gagné à la suite des mesures vexatoires établies par l'Allemagne à la frontière franco-allemande. Les voyageurs, au lieu de prendre la ligne Mulhouse-Bâle, passent par la voie la plus longue Delle-Båle. Le total des plus-values du J. B. L. s'élève à 400.000 fr. dans les sept premiers mois de 1889. La ligne 2 se trouve sur la grande voie BâleGenève. La ligne 3 se relie au P. L. M. par Locle-Morteau. La ligne 4 assure le transit transversal. La ligne 6 joint le chemin de la Broye à la Suisse allemande. La ligne 7 très fréquentée en été appartient à l'État qui l'a achetée après la faillite du Berne-Lucerne et l'a affermée au J.B.L. La ligne 8 joint Interlaken à Lucerne ou plutôt le lac de Brienz au lac des Quatre Cantons; le passage du Brünig si connu des excursionnistes se fait maintenant par un chemin de fer à voie étroite et en partie à crémaillère.

L'action J. B. L. était côtée 427 fr. fin 1886, 461 fin 1887, 549 fin 1888 et 590 fin septembre 1889. En 1888 le J. B. L. a gagné un bénéfice net de 1.800.000 fr.

La S. O. S. et le J B. L. se complètent l'un et l'autre; réunis,ils comprennent les jonctions les plus courtes entre Genève et Bâle suivant un parcours ininterrompu de 253 kilomètres, entre Genève et Lucerne.

En 1888 les recettes kilométriques se sont élevées à 22.480 fr. sur la S. O. S., à 26.244 sur le J. B. L.; les dépenses kilométriques à 11.562 sur la S. O. S., à 15.522 sur le J. B. L.; soit 51,44 0/0 des recettes sur la S. O. S., et 59,14 0/0 sur le J. B. L. Chacun des deux réseaux a coûté un peu plus de 300.000 fr. par kilomètre, si on ne tient compte que de l'ancien réseau du Jura bernois; mais si on ajoute au J. B. L., la ligne Berne-Lucerne et le Brünig qui ne reviendront à la Compagnie fusionnée qu'à 150.000 fr. le kilomètre, la comparaison est plus favorable au J. B. L.

On espère que la fusion permettra de faire des économies importantes dans l'administration générale et dans toutes les branches de l'exploitation, particulièrement dans la traction.

Relativement aux tarifs, la fusion produira de bons résultats. L'application d'un tarif identique pour les mêmes catégories de marchandises sur une longueur de 1.000 kil. de ligne supprimera le calcul si compliqué des parts afférentes aux deux Compagnies actuelles. Dans le trafic avec la France, le tarif jusqu'à la frontière a toujours provoqué des enchevêtrements de taxes; avec la Compagnie fusionnée cet inconvénient disparaîtra. De plus le contrôle sera bien plus facile. Examinons maintenant les dispositions du traité de fusion.

La Compagnie fusionnée commencera son exercice le 1er janvier 1890. Les deux compagnies seront dissoutes et en créent une nouvelle.Comme la loi admet que pour la première période triennale les administrateurs d'une Société anonyme peuvent être désignés par les statuts, le Conseil est formé de tous les membres des deux anciens conseils.

Le siège de la nouvelle Compagnie est à Berne. Cette prépondérance de la capitale a piqué au vif le particularisme vaudois. Aussi a-t-on décidé que si la Compagnie comptait plus de 3 directeurs, 2 seraient installés à Lausanne; que l'assemblée générale se réunirait tous les 2 ans à Lausanne. A Berne on désire l'augmentation de l'influence de la capitale, à Lausanne on réclame le Simplon; on s'accorde donc des concessions réciproques.

Le capital-actions de la nouvelle Compagnie Jura-Berne-Simplon est fixé à 86 millions de francs, divisé en 104.000 actions de priorité de 500 fr. et en 170.000 actions ordinaires de 200 fr. Une décision de l'Assemblée générale pourra élever le capital à 100 millions par la création de 70.000 autres actions ordinaires de 200 fr.

Les 101.000 actions de priorité sont attribuées ainsi : 76.000 actions aux actions actuelles du J. B. L., 28.000 aux actions privilégiées de la S. O. S.

Les 170 000 actions ordinaires sont données aux 170.000 actions ordinaires de la S. O. S.

Le canton de Berne, gros actionnaire du J. B. L., a accepté ces clauses à condition que la Compagnie fusionnée achèterait le BerneLucerne 14 millions. C'est à l'obtention de ces 14 millions que sera consacr e l'émission des 70.000 actions de 200 fr. qui est prise ferme par le syndicat.

Les actions de priorité toucheront un dividende de 4 1/2 0/0.Pour distribuer un dividende privilégié de 4 1/2 0/0 sur un capital de 52 millions, il faut un excédent de 2.340.000 fr. Or, le solde actif du compte << profits et pertes s'est élevé en 1888 pour le J.B.L. et la S.O.S. à 2.892.846 fr.

C'est donc à bon droit qu'on peut promettre un dividende privilégié de 4 1/2 0/0 aux actions de priorité. On espère, de plus, donner des intérêts aux actions ordinaires, car, outre l'excédent, on disposera du bénéfice de la conversion de 112 millions de dettes de la S. O. S. en obligations 3 1/2 0/0,et de la suppression de divers amortissements.Cette source des revenus est évaluée à environ 1.500.000 fr. Le syndicat prend les nouvelles obligations 3 1/2 0/0 à 98 0/0. Cette opération constitue provisoirement pour lui la meilleure affaire, car, comme les obligations municipales suisses et allemandes 3 1/2 0/0 se placent un peu audessus du pair, il encaissera une prime d'environ 2 0/0..

Indépendamment des actions ordinaires, la Compagnie fusionnée crée 170.000 bons de jouissance qui seront remis aux porteurs des actions ordinaires de la S. O. S. à raison d'un bon par titre. Après qu'on aura distribué un dividende de 4 1/2 0/0 aux actions privilégiées et un dividende de 4 0/0 aux actions ordinaires, le quart du produit restant sera attribué à ces bons. Les trois autres quarts seront distribués aux actions privilégiées et aux actions ordinaires proportionnellement à leur capital.

Pour ce qui concerne la percée du Simplon, la nouvelle Compagnie s'oblige vis-à-vis des cantons qui ont voté des subventions, à procéder à l'exécution de l'entreprise, aussitôt que les conditions de la ligne auront été fixées entre la Suisse et l'Italie et que les subventions auront atteint 30 millions. La longueur du tunnel est évaluée à 20 kilomètres à 3.955 francs le mètre, soit en chiffres ronds une dépense totale de 80 millions. Les prix de revient moyens des tunnels transalpins ont été les suivants :

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Il s'agirait, pour la percée du Simplon, de se procurer une somme de 50 à 60 millions, indépendamment des 30 millions de subventions. Les ingénieurs estiment que le travail pourrait être exécuté en 8 ans et demi. En se basant sur le rendement du Saint-Gothard, les financiers suisses admettent que la percée du Simplon procurerait au réseau de la S. O.S. une augmentation minime de rendement brut de 4.700.000 fr, et de rendement net de 2.800.000 fr.

A ce compte, on pourrait hardiment engager 50 millions dans l'opération.

Enfin, si la Confédération préférait racheter la S. O. S. et le J. B. L.,

au lieu de ratifier la fusion, les deux Compagnies se déclarent prêtes à négocier la cession de leurs entreprises à la Confédération sur la base du traité de fusion. Toutefois la S. O. S. exigera le percement immédiat du Simplon.

Telles sont les principales conditions du traité de fusion de la S. O. S. et du J. B. L.

PAUL MULLER.

MINES D'OR ET DE DIAMANTS

RÉPUBLIQUE D'ORANGE

BORNÉO).

1

Comme suite à notre article l'or et les diamants du Cap nous donnons ici quelques renseignements statistiques et autres qui nous sont parvenus depuis et auxquels nous ajoutons une étude sommaire sur ces mêmes industries de Bornéo.

Par ces renseignements qui concernent exclusivement la République d'Orange, on verra que la production de diamants dans cette contrée égale déjà à peu près celle des mines de Kimberley en 1882. La mine de Jagersfontein dans le district de Fauresmith fait des progrès rapides et répand un bien-être croissant autour d'elle. Les données suivantes feront connaître exactement la situation actuelle.

La production de diamants, pendant l'année 1888 dépassait 110,374 carats, d'une valeur totale estimée à 188.995 livres sterling.

La mine comprend 1,156 claims de 900 pieds carrés chaque. Environ un tiers de ces claims est actuellement en exploitation. Toute la mine est la propriété de trois compagnies De Nieuwe Jagersfonteinsche (la nouvelle compagnie de Jagersfontein); De Vereenigde Maatschappy (la société unie); et The London and South African company (la Compagnie de Londres et de l'Afrique australe). La première de ces trois compagnies est la plus importante. Elle possède 821 claims et c'est elle qui travaille la plus. Elle a 26 machines à vapeur servant à tirer la roche des mines et à laver. Elle monte ainsi environ 900 charges de roche de 16 pieds cubes chaque dans les 24 heures.

1 Journal des Économistes de juin 1889.

Le nombre de Cafres travaillant dans la mine s'élève à 1.800 ou 2.000. Il diffère selon le nombre de travailleurs qui s'offrent. On y emploie en outre 190 Européens comme surveillants, etc. Les salaires s'élèvent à 2.500 livres sterling (62.500 francs) par semaine. Les Européens gagnent 80 à 160 schillings par semaine, les Cafres de 12 à 20.

Des redevances payées à l'Etat, il restait à la fin de l'année dernière, après déduction de tous frais de police, de procédure civile et criminelle un solde dans la caisse du trésor de 11.000 livres sterling (275.000 fr.)

On voit par ce qui précède que les exploitations dans la République d'Orange sont en pleine prospérité et promettent un avenir aussi brillant que celles des mines de diamants de Kimberley et environs.

Disons aussi que l'eau y est abondante et que les compagnies ne négligent rien pour faire les travaux convenablement.

On a pu lire dans notre précédent article que l'exploitation des mines d'or du Transvaal prend des proportions considérables, qui augmentent constamment par la découverte de nouveaux rifs. Il y a là un accroissement constant de population, de commerce et de spéculation.

Il en est de même dans la République d'Orange où les terres aurifères du Vaal, de Heilbron, de Lindequés-Fontaine, etc., quoique au début de leur exploitation, présentent un avenir certain et n'attendent que des capitaux et des bras pour produire. L'année dernière on a découvert à Zwartkoppies,non loin de Vredefort, dans le district de Kroonstad, des rifs importants dont le quartz, d'après un examen sérieux, par des hommes compétents de la ville du Cap, contient plusieurs onces d'or par tonne, ce qui représente une proportion qu'on n'a pas encore constatée dans le Transvaal. On s'attend à en trouver encore beaucoup d'autres dans le même district d'une richesse au moins aussi grande. Des terres, non encore explorées, s'achètent à des prix fabuleux dans T'unique espoir d'y découvrir des gisements auriferes.

Il est probable que la République d'Orange suit de très près les pro-. grès du Transvaal au point de vue de la prospérité résultant des exploitations aurifères. De même que sa sœur, cette république nous réserve un grand avenir, car de même que l'Australie et la Californie doivent leur colonisation rapide à la découverte des mines d'or, les républiques de l'Afrique australe se développeront à vue d'œil, l'industrie et le commerce y prendront un essor considérable à mesure que les immigrants y afflueront.

Jusqu'a présent tout dans la République d'Orange, ainsi qu'au Transvaal, est aux mains des Anglais qui écrèment en quelque sorte la situation sans se donner beaucoup de peine et il suffit d'avoir des capitaux pour réussir. Pour se convaincre de ce fait on n'a qu'à observer ce qui se passe à Witwatersrand et ailleurs dans le Transvaal ainsi qu'à Johan

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