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Kalmouks (1).

Description de leur pays. On peut très bien comparer le pays des Kalmouks à une vaste mer, où l'œil pénétrant

(1) Parmi les peuplades presque sauvages, sujettes ou tributaires de la Russie, les plus considérables sont les Bouriales, les Tatars, les Boulkares, les Turkomans, les Aralines, les Karakespas, les Kirghises, les Bachkirs, les Nogais, les habitans du Caucase, les Circassiens, etc., etc. Comme leur nombre est aussi étendu que leur religion, leurs mœurs et leurs habitudes sont différentes, il serait trop long d'en faire l'histoire, même en abrégé. Nous nous contenterons de donner quelques détails sur les Kalmouks qui habitent sur les bords du Volga et du Mongul : nous les devons à un auteur allemand, M. Bergmann, dont l'ouvrage a été imprimé à Riga, en 1804, et a joui d'une grande réputation dans toute l'Europe. L'auteur a visité ces peuples en 1803, et le laps de temps écoulé depuis cette époque, n'a point apporté de changemens notables à l'existence de ces nomades.

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Si l'on réfléchit attentivement à l'immense population de la Russie, répandue sur une surface de mille lieues; si l'on considère la variété de caractères, d'usages, de commerce, qui règne dans ces vastes contrées; si l'on songe combien il a été difficile de tirer des soldats de ces pays lointains, de les former, de les incorporer dans l'armée, et de leur donner un même esprit, on devra naturellement en tirer la conséquence que le chef d'un si grand empire ne peut en connaître la situation, y maintenir l'ordre et l'union; les attacher à son gouvernement, sans des soins de tous les instans, sans le discernement et l'emploi des moyens propres à chaque pays et au caractère de chaque peuple. En reconnaissant cette vérité, on fera naturellement l'éloge de l'activité infatigable d'Alexandre, qui s'étendait à tout. Voilà ce que nous expliquent les longs et pénibles voyages qu'il entreprenait, avec la simplicité d'un particulier, pour

de ces Tartares sert de boussole; imaginez-vous une étendue de pays de quatre cents verstes, où l'on découvre à peine un petit nombre d'habitations sur les bords de quelques rivières. Cette immense contrée est entièrement privée d'arbres; on n'y voit que quelques ruisseaux, des collines et des marais. Il n'y a guère que le Kalmouk auquel ces objets puissent servir de guide; et en effet sans apercevoir la moindre trace de chemin, et même sans employer une grande attention, il conduit ses chevaux ou ses chameaux, pendant plusieurs centaines de verstes comme un pilote dirigerait son navire.....

Hutte d'un Kalmouk. Elle ressemble à une grande quille arrondie qui paraît appuyée sur des cylindres en bois de trois à quatre pieds de hauteur; la circonférence est de six à huit toises. La charpente consiste vers le bas, en une espèce de treillage en bois; vers le haut c'est un assemblage de plusieurs perches placées obliquement et réunies au sommet par une espèce de couronne à laquelle elles sont attachées. En dehors, ces huttes sont recouvertes d'une sorte de feutre qui est fixé avec de forts liens fabriqués avec du poil de chameau. Lorsqu'on fait du feu, on se contente de lever la couverture de feutre qui est sur la couronne supérieure, afin de laisser un libre passage à la fumée.

Cette hutte résiste à la pluie et aux orages les plus violens; en hiver, elle tient plus chaud le Kalmouk, et en été elle

visiter les diverses provinces soumises à son sceptre; et c'est peutêtre à une excursion de cinq cents lieues et à un séjour dans un climat malsain, que cet infatigable souverain a dû la mort qui prive aujourd'hui cinquante millions de sujets de leur appui, et les livre peut-être à l'anarchie ct à la guerre civile,

le met mieux à l'abri des rayons du soleil que les tentes de toile à voile de nos soldats. On ne pouvait rien inventer de plus commode que ces huttes, qui peuvent facilement se démonter et se transporter sur des chameaux. Celle des prêtres ne se distingue que par une meilleure couverture de feutre.

Lutteurs kalmouks. Quatre juges du combat s'asseoient au milieu du champ de bataille, revêtus d'habits galonnés couleur pourpre. Quelques cavaliers sont placés sur différens points, hors de l'espace indiqué pour la lutte, afin de séparer les combattans si cela devient nécessaire. Les lutteurs s'avancent des deux côtés opposés, derrière de grands rideaux blancs portés par d'autres Kalmouks; ils viennent jusqu'à deux pas du pavillon, se mettent à genoux, s'approchent encore et s'agenouillent de nouveau. Enfin on tire le rideau, et les deux adversaires commencent. Les lutteurs n'ayant d'autres vêtemens que leurs hauts-de-chausses, on peut se faire une idée du combat par la seule, inspection de leurs muscles. Dans les grands jeux de lutte, les plus forts combattans doivent toujours paraître les premiers.

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Les adversaires qui ne se sont pas vus et qui, même après le rideau tiré, ne se regardent point, se mettent à courir l'un autour de l'autre, à la distance de vingt à trentre pas avec une fureur sauvage; ils s'approchent ensuite; leur premier mouvement est d'incliner l'avant-corps et de chercher mutuellement à se prendre. Dès qu'ils se sont saisis, on ne peut s'empêcher d'être étonné de l'adresse et de la vigueur avec laquelle ils déjouent réciproquement leurs efforts. Leurs mains sont comme enfoncées dans les bras l'un de l'autre, leurs pieds paraissent comme enracinés. Ils demeurent plusieurs minutes dans cette position, mais ils se séparent tout

de ces Tartares sert de boussole; imaginez-vous une éter de pays de quatre cents verstes, où l'on découvre à p un petit nombre d'habitations sur les bords de quel rivières. Cette immense contrée est entièrement privée c bres; on n'y voit que quelques ruisseaux, des colline des marais. Il n'y a guère que le Kalmouk auquel objets puissent servir de guide; et en effet sans apercev la moindre trace de chemin, et même sans employer grande attention, il conduit ses chevaux ou ses chameau pendant plusieurs centaines de verstes comme un pil dirigerait son navire.....

Hutte d'un Kalmouk. Elle ressemble à une gran quille arrondie qui paraît appuyée sur des cylindres bois de trois à quatre pieds de hauteur; la circonféren est de six à huit toises. La charpente consiste vers le ba en une espèce de treillage en bois; vers le haut c'est u assemblage de plusieurs perches placées obliquement et ré nies au sommet par une espèce de couronne à laquelle ell sont attachées. En dehors, ces huttes sont recouvertes d'ur sorte de feutre qui est fixé avec de forts liens fabriqués ave du poil de chameau. Lorsqu'on fait du feu, on se content de lever la couverture de feutre qui est sur la couronne su périeure, afin de laisser un libre passage à la fumée.

Cette hutte résiste à la pluie et aux orages les plus violens en hiver, elle tient plus chaud le Kalmouk, et en été ell

visiter les diverses provinces soumises à son sceptre; et c'est peutêtre à une excursion de cinq cents lieues et à un séjour dans un climat malsain, que cet infatigable souverain a dû la mort qui prive aujourd'hui cinquante millions de sujets de leur appui, et les livre peut-être à l'anarchie et à la guerre civile,

le met mieux à l'abri des rayons du soleil que les tentes de toile à voile de nos soldats. On ne pouvait rien inventer de plus commode que ces huttes, qui peuvent facilement se démonter et se transporter sur des chameaux. Celle des prê– tres ne se distingue que par une meilleure couverture de feutre.

Lutteurs kalmouks. Quatre juges du combat s'asseoient au milieu du champ de bataille, revêtus d'habits galonnés couleur pourpre. Quelques cavaliers sont placés sur différens points, hors de l'espace indiqué pour la lutte, afin de séparer les combattans si cela devient nécessaire. Les lutteurs s'avancent des deux côtés opposés, derrière de grands rideaux blancs portés par d'autres Kalmouks; ils viennent jusqu'à deux pas du pavillon, se mettent à genoux, s'approchent encore et s'agenouillent de nouveau. Enfin on tire le rideau, et les deux adversaires commencent. Les lutteurs n'ayant d'autres vêtemens que leurs hauts-de-chausses, on peut se faire une idée du combat par la seule inspection de leurs muscles. Dans les grands jeux de lutte, les plus forts combattans doivent toujours paraître les premiers.

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Les adversaires qui ne se sont pas vus et qui, même après le rideau tiré, ne se regardent point, se mettent à courir l'un autour de l'autre, à la distance de vingt à trentre pas avec une fureur sauvage; ils s'approchent ensuite; leur premier mouvement est d'incliner l'avant-corps et de chercher mutuellement à se prendre. Dès qu'ils se sont saisis, on ne peut s'empêcher d'être étonné de l'adresse et de la vigueur avec laquelle ils déjouent réciproquement leurs efforts. Leurs mains sont comme enfoncées dans les bras l'un de l'autre, leurs pieds paraissent comme enracinés. Ils demeurent plusieurs minutes dans cette position, mais ils se séparent tout

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