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noine d'Étampes, a, dans les papiers publics de 1772, annoncé une machine propre à voler, à laquelle il donnait le nom de cabriolet volant. Blanchard a essayé de s'élever de terre par les seuls effets de la mécanique ; mais ses tentatives ont été infructueuses, c'est-à-dire qu'il est seulement parvenu à quitter le sol; et que, pour obtenir une ascension de vingt pieds, il lui a fallu employer un contre-poids de six livres et une manoeuvre pénible. En 1782, il construisait une machine, qu'il appelait vaisseau volant, dont la figure a été gravée, mais dont il n'a jamais fait usage. Si l'on veut remonter à des époques anciennes, pour y trouver l'origine, ou au moins l'idée des aérostats, on verra dans les voyages du P. Lana les moyens de naviguer dans l'air, découverte par lui faite en 1670, et fondée sur des calculs, mais qui ne fut ni accueillie ni tentée. L'énorme vaisseau flottant de Gallien dut éprouver le même sort, parce que le principe sur lequel il était fondé ne pouvait recevoir son application. Dans un ouvrage présenté en 1679 par un Italien nommé Borelli à la reine Christine, l'auteur, après avoir cherché à démontrer l'insuffisance de plusieurs moyens, semble croire cependant qu'il ne serait pas impossible à l'homme de voler dans les airs. Un P. Laurent Barthélemy présenta anciennement au roi de Portugal un mémoire pour obtenir la permission de naviguer dans les airs. (Voy. le journal intitulé Nouvelles de la république des lettres, par M. La Blancherie, 1785, pag. 107.) Toutes ces tentatives devaient amener peu à peu la découverte des aérostats. Cette invention, comme beaucoup d'autres, est due en grande partie au hasard; mais cela ne diminue point le mérite de l'inventeur, Montgolfier l'aîné, qui a eu l'idée de renfermer dans une enveloppe légère, de l'air raréfié par la chaleur. La première expérience qu'il fit à ce sujet le 5 juin 1783, à Annonay, eut une pleine réussite, et le premier ballon lancé en liberté fit parcourir à Pitatre-des-Rosiers un

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espace de quatre mille toises en dix-sept minutes. Charles a depuis étendu cette première découverte; il a eu le courage et la gloire d'entreprendre, le 1. décembre 1785, dans le nouvel aérostat qu'il avait composé et rempli de gaz hydrogène, un voyage aérien dont le succès a été aussi complet qu'il pouvait le désirer. Cet habile physicien parcourut un espace de neuf lieues après s'être élevé à environ dix-sept cents toises. Jusqu'à présent les diverses expériences qu'on a faites n'ont pu fournir le moyen de maîtriser les vents, et de se diriger à volonté dans l'espace des airs; elles ont seulement prouvé la hardiesse de ceux qui entreprenaient ces sortes de voyages, et ont présenté aux spectateurs un objet aussi curieux qu'intéressant.

Que vois-je! ô merveille suprême!
Un air plus léger que l'air même
Ravit l'homme au ciel le plus pur.
La Seine, en frémissant, admire
Le cours de ce premier navire
Qui des airs fend le vaste azur.

LE BRUN.

La physique a profité des voyages aérostatiques de deux de nos savans. MM. Gay-Lussac et Biot constatèrent, dans leur ascension, l'état électrique de l'air et la permanence du pouvoir magnétique à de grandes hauteurs. Le premier s'éleva à 7000 mètres environ, et puisa dans cette haute région, de l'air atmos phérique dont la composition se trouva la même que celle de l'air à la surface de la terre. Sans être l'inventeur du parachute, M. Garnerin est le premier aéronaute qui, en 1797, se soit servi de cet instrument. C'est un moyen ingénieux qui diminue de beaucoup les dangers auxquels s'exposent ceux qui tentent de pareilles ascensions. Voy. PARACHUTE.

AFFICHES. Dans les temps les plus rectés de l'histoire, les législateurs faisaient afficher les actes de l'autorité administrative ou judiciaire, afin de mieux graver dans la mémoire des hom mes les préceptes qui servaient de règle à leur conduite, L'usage d'afficher les actes du gouvernement a subsisté pendant plusieurs siècles en France. Aujour

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d'hui la promulgation des lois a lieu par leur insertion au Bulletin des lois; mais les ordonnances et règlemens de police ne sont obligatoires que par l'affiche qui en est faite dans les lieux où ils doivent recevoir leur exécution. AFFICHES, annonces et avis divers. Ce sont les Allemands qui ont imaginé les premiers de faire connaître au public, des annonces imprimées, les biens, les charges à vendre, les naissances, les morts, les productions nouvelles des arts, etc. Des feuilles d'avis parurent à Hambourg, en 1724; à Berlin, le 3 février 1724; à Hanovre et à Dresde, en 1732. Dans la même année, Boudet, de Lyon, établit les Petites Affiches de Paris. Nous avons saisi cette heureuse idée, et depuis longtemps elle s'exécute avec succès dans la capitale ; les provinces ont même imité la capitale : il n'en est presque pas une seule qui n'ait actuellement ses affiches, ses annonces et ses avis divers.

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AFFRANCHISSEMENT. Acte par lequel on fait passer un esclave de l'état de servitude à celui de liberté. «< A Lacédémone, le droit d'affranchir les esclaves, dit M. Furgault, n'appartenait point aux maîtres dont ils cultivaient les terres, mais au peuple assemblé, qui n'accordait ces sortes de grâces que rarement, et seulement à ceux qui dans les batailles avaient rendu quelque servíce signalé aux citoyens qu'ils accompagnaient à la guerre; ou bien qui, dans de pressans besoins, avaient fourni des sommes d'argent à la république, et l'avaient bien servie. A Athènes, les esclaves recouvraient la liberté lorsqu'ils pouvaient offrir à leurs maîtres une somme d'argent prescrite par les lois. Alors le maître était obligé de présenter l'esclave au polémarque archonte, et de le déclarer libre, ce qu'il faisait en lui mettant la main sur la tête, après quoi un hérault l'annonçait au peuple. Souvent cette grâce était accordée aux esclaves par le public, lorsque, pour les besoins de l'état, on les avait enrôlés avec les citoyens; alors, pour récompenser leurs services, non seulement

on leur accordait la liberté, mais on les élevait à la dignité de citoyens. C'est ce que fit la république en faveur de ceux qui mirent en fuite les Lacédémoniens près de l'ile d'Arginuse, et de ceux qui s'étaient distingués à la bataille de Chéronée. » L'affranchissement, à Rome, commença sous le règne du roi Servius Tullius. Ce prince, voulant fortifier la république en multipliant les citoyens, fit porter une loi par laquelle il était permis aux particuliers d'affranchir leurs esclaves. Les affranchissemens étaient rares dans les premiers temps, et ne se faisaient jamais que pour de bonnes raisons qu'on était obligé de déclarer au magistrat. Il y avait trois manières d'affranchir les esclaves à Rome. La première se faisait par le cens ou dénombrement, censu; il suffisait qu'un esclave que son maître voulait affranchir fît inscrire son nom dans les registres publics, et fit la déclaration du bien qu'il possédait. La seconde manière était d'affranchir l'esclave par la baguette, vindictá. Elle fut introduite, l'année d'après l'expulsion des rois, par P. Valerius Publicola, lorsque, pour récompenser l'esclave qui avait découvert la conspiration des jeunes Romains en faveur des Tarquins, il lui donna la liberté. La troisième manière d'affranchir les esclaves se faisait par testament. Pour diminuer l'autorité des seigneurs, les rois de France ne crurent pas devoir mieux faire que d'affranchir les serfs de l'esclavage sous lequel ils gémissaient. C'est ainsi que Louis-leGros, en 1135, Louis VIII, en 1223, commencèrent à diminuer le nombre des esclaves dont la France était couverte. Saint Louis et Louis-le-Hutin suivirent l'exemple de leurs prédécesseurs ; mais c'est surtout dans le temps des croisades qu'on vit les seigneurs engager ou vendre leurs fiefs et rompre à prix d'argent les fers de leurs serfs ou esclaves. « Nous savons, dit Voltaire, que les rois et les hauts barons avaient affranchi plusieurs de leurs bourgeois à prix d'argent, dès le temps des premières croisades, pour subvenir aux frais

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(Voir ce nom.) Quant à la partie inférieure du continent, il est fort douteux que les anciens en aient eu connaissance, et c'est cette partie que les modernes ont explorée avec le plus de succès. L'Afrique, dans l'intérieur, est absolument inconnue ou très imparfaitement visitée. Ce que nous savons de plus certain, c'est qu'elle est entrecoupée de déserts immenses, et qu'elle renferme les bêtes les plus féroces. Des voyages ont été entrepris, mais les explorateurs ont été presque tous victimes de leur dévoûment. Le major Laing a péri à la sortie de Tombouctou; un jeune Français, M. Caillé, est parvenu en 1828 à pénétrer dans cette ville centrale de l'Afrique, et a, le premier de tous, rapporté dans sa patrie des documens précieux qui éclairciront sans doute plusieurs points très importans de géographie. L'Afrique ne tient à l'Asie que par l'isthme de Suez. Elle renferme au

de ces voyages insensés. » Affranchir signifiait déclarer franc, donner à un Gaulois subjugué le privilége d'un Franc. Francus tenens, liberè tenens. Un des plus anciens affranchissemens dont la formule nous ait été conservée, est de 1185: « Franchio manu et ore, manumitto à con» suetudine legis salica Johannem Pithon » de Vico, hominem meum, et suos legitimos »natos, et ad sanum intellectum reduco, » ita ut filiæ suæ possint succedere; dic» tumque Johannem et suos natos constituo » homines meos francos et liberos, et pro » hác franchesiá habui decem et octo libras » Viennensium bonorum. J'affranchis de » la main et de la bouche, je délivre des ->>> coutumes de la loi salique Jean Pithon » de Vic (ou de ce village), mon homme, » et ses fils légitimes; je les réintègre » dans leur bon sens, de sorte que ses » filles puissent hériter; et je constitue » ledit Jean et ses fils mes hommes francs >> et libres; et, pour cette franchise j'ai >> reçu dix-huit bonnes livres viennoi-nord-est, l'Egypte, la Nubie et l'Abys»ses. » ( Histoire du parlement de Paris, chap. 2.)

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AFRIQUE. Appelée Lybie par les Grecs. L'Afrique est représentée sur les médailles par une femme coiffée avec la dépouille d'un serpent, dont la trompe avarce sur le front; on voit auprès d'elle, soit un scorpion ou un serpent, soit un lion ou un cheval, ou des montagnes. Son nom, d'une étymologie incertaine, est romain d'origine (Africa). 1 L'Afrique' actuelle ne présente aucun peuple digne d'attention. Les arts, les sciences et la civilisation même y sont presque étrangers. Nous n'y connaissons ni grands événemens ni grands hommes; bien plus, nous connaissons à peine son vaste territoire. Les anciens connaissaient mieux que nous les parties septentrionales de l'Afrique. L'Egypte avait été le berceau de leurs lumières; Carthage avait rempli le monde et les Romains, au temps de leur plus grand luxe, mettaient du prix à posséder des maisons de campagne, aux lieux mêmes que nous appelons aujourd'hui les côtes de Barbaric.

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de son nom,

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sinie; au nord, le désert de Barca et la côte de Barbarie; au milieu, vers l'ouest, la Guinée; au sud, le Congo et la Cafrerie, qui s'étendent jusqu'au cap de Bonne-Espérance. Presque toutes les peuplades de la côte orientale sont tributaires des Portugais. Elles sont peu fréquentées par les Européens.

AGAPES. Repas que les chrétiens faisaient entre eux en signe d'amitié et de fraternité, du latin agapæ, qui vient du grec agapai (les agapes, ces sortes de festins). Racine, agapan (aimer, chérir). C'était un repas qui se faisait le soir, en mémoire de la dernière cène que J.-C. avait faite avec ses disciples; il avait lieu au commencement de l'assemblée, avant la communion. Les riches fournissaient à la dépense et y conviaient les pauvres. Les païens en prirent même l'occasion de leur faire les reproches les plus odieux; alors, pour en bannir toute ombre de licence, les pasteurs défendirent le baiser de paix, par où finissait cette cérémonie, se donnât entre les personnes de sexe différent. Mais divers autres abus, dont

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se plaignait déjà saint Paul, et que le concile de Gangre, l'an 324, entreprit en vain de réformer, firent enfin abolir les agapes l'an 397, par le troisième concile de Carthage, dont le canon quarante et unième ordonna de célébrer les saints mystères à jeûn. La danse accompagnait ces festins. Voyez BAISER. AGARIC. Excroissance fongueuse qui croît sur différens arbres, tels le chêne, le hêtre, le sapin, etc. Il y a lieu de croire que la propriété qu'a l'agaric d'arrêter les hémorrhagies était connue des anciens, puisqu'ils ont nommé celui qui naît sur le chêne, en forme de champignon, agaricus sanguinem sistens, c'est-à-dire agaric qui arrête le sang; mais cette découverte avait été long-temps perdue pour nous, lorsque le hasard nous l'a rendue. Au milieu du siècle dernier, un bûcheron s'étant donné sur le pied un coup de cognée, et ne pouvant arrêter le sang qui coulait en abondance, s'avisa d'appliquer dessus un morceau d'agaric qui se trouvait à portée de sa main, ce qui le mit en état de revenir chez lui, M. Brossard, chirurgien, chargé du soin du malade, ayant fait des réflexions sur l'effet de l'agaric, le proposa comme un remède souverain. On en fit quelques heureux essais, qui valurent au chirurgien une récompensé ; mais, ajoute le Journal de Verdun, qui rapporte ce fait, le paysan

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leur orangée leur fait donner le nom de sardoises. Celles colorées en vert tendre s'appellent prases ou chrysoprases. Enfin, on les nomme calcédoines lorsqu'elles sont nébuleuses, laiteuses ou bleuâtres.

AGE DU MONDE. Tous les chronologistes, qui fondent leurs calculs sur les écrits des auteurs sacrés, different entre eux sur le temps qui s'est écoulé depuis la création du monde jusqu'à la naissance de Jésus-Christ : l'un suppose un intervalle de 6984 ans; un autre, de 3758 ans; un troisième, de 3616 ans seulement; enfin Rollin adopte 4004 Une époque aussi incertaine que celle d'Adam ne peut donc servir à y rapporter les événemens historiques. La période julienne, au contraire, a le très grand avantage d'établir entre les chronologistes un langage uniforme. Voyez PÉRIODE JULIENNE.

ans.

AGENS DE CHANGE. Ils furent créés en titre d'office par Charles IX, en juin 1572, sous le nom d'agens de change et courtiers de marchandises, de draps, de soie, de laine, de toile, etc. Le nombre en fut fixé par Henri IV en 1592. Ce nombre a fort varié depuis ; car d'abord il n'y avait que huit agens de change de la création d'Henri IV, pour la ville de Paris; leur nombre fut porté à vingt en 1634, puis à trente par un édit du mois de décembre 1638. En 1645, Louis XIV créa six nouveaux offices, et les choses démeurèrent en eet état jusqu'en 1705, que tous les offices d'agens de change, ou de banque, ayant été supprimés dans toute l'étendue du royaume, à la réserve de ceux de Marseille et de Bordeaux, le roi créa en leur place cent seize nouveaux offices pour être distribués dans les principales villes du royaume avec la qualité de conseillers du roi, agens de banque, change, commerce et finance. Ces nouvelles charges furent encore supprimées en 1708 pour Paris, et au lieu des vingt agens qu'y établissait l'édit de 1705, celui de 1708 en porta le nombre à quarante, et en 1714 le roi y en ajouta encore vingt

cent. Agioter, c'est proprement tirer dụ profit de ces différences.

AGIOTEUR. Ce mot n'est pas très ancien; on croit qu'il fut employé pour la première fois, ou lors du système de Law, ou peu de temps après. AGNUS DEI. Nom que l'on donne aux pains de cire que le pape bénit le dimanche in albis, après la consécration. Il fait cette cérémonie de sept ans en sept ans : on imprime ordinairement une figure d'agneau sur ces petits pains. L'origine de cette cérémonie vient d'une coutume ancienne de l'église romaine. On prenait autrefois, le dimanche in albis, le reste du cierge pascal, bénit le jour du samedi saint, et on le distribuait au peuple par morceaux. Chacun les brûlait dans sa maison, dans ses champs et dans ses vignes, et les regardait comme un préservatif contre les presti

autres pour Paris. Le titre de ces agens fut encore supprimé en 1720, et soixante autres agens par commission furent établis pour faire leurs fonctions. Ceux-ci furent supprimés à leur tour, et d'autres créés en leur place, en titre d'office, par édit du mois de janvier 1723. Le nombre des agens de change, fixé à soixante par cet édit, porté ensuite à quatrevingts, fut réduit à vingt-cinq par l'édit du 28 vendémiaire an IV. Par arrêté des consuls du 13 messidor an IX, le nombre des agens de change a été porté à quatre-vingts, et celui des courtiers de commerce à soixante. Enfin, l'ordonnance du roi du 29 mai 1816 fixe à soixante le nombre des agens de change de Paris, conformément aux lettres-patentes données le 4 novembre 1786. La compagnie des agens de change nomme tous les ans, au scrutin secret et à la majorité des suffrages, la chambre syndicale, composée d'un syndic et de six adjoints. AGENS-GÉNÉRAUX du Clergé. Les assemblées du clergé ont été réglées sous Charles IX: après qu'elles étaient finies, on laissait à la suite de la cour des personnes qui prenaient soin des af faires, sous le nom de syndics; mais, en 1595, on établit des agens fixes, avec des pouvoirs beaucoup plus étendus, et on régla : 1. leurs traitemens; 2°. qu'ils seraient nommés alternativement par les provinces ecclésiastiques, savoir, l'un par celles de Lyon, Sens, Embrun, Reims, Vienne, Rouen, Tours; et l'autre par celles d'Auch, Arles, Narbonne, Bourges, Bordeaux, Toulouse, Aix; 3. que ceux que l'on nommerait seraient actuellement prêtres, et qu'ils posséderaient un bénéfice payant décimes dans la province.

AGIO. Mot italien passé dans notre langue avec la même signification qu'il a dans son pays natal. Il est particulièrement en usage dans les banques pour désigner ce que l'argent de banque vaut de plus que l'argent courant. En Hollande, à Venise, et dans d'autres Hieux, Pagio est quelquefois de deux, de trois, de quatre ou de cinq pour

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du démon, et contre les tempêtes et les orages. Cela se pratiquait ainsi hors de Rome; mais, dans la ville, l'archidiacre, au lieu du cierge pascal, prenait d'autre cire sur laquelle il versait de l'huile, la bénissait, et en faisant divers morceaux en figure d'agneau, les distribuait au peuple. C'est là l'origine des agnus Dei, que les papes ont depuis bénits avec plus de cérémonie : le sacriste les prépare long-temps avant la bénédic tion. La troisième férie d'avant Pâques, le pape, revêtu de ses habits pontificaux, les trempe dans l'eau bénite et les béniť; après qu'on les a retirés, on les met dans une boîte qu'un sous-diacre apporte au pape à la messe du samedi saint après l'Agnus Dei, et les lui présente en disant par trois fois : Ce sont ici de jeunes agneaux qui vous ont annoncé l'alleluia; voilà qu'ils viennent à la fontaine pleine de charité, Alleluia. Le pape les prend, les distribue aux cardinaux, aux évêques ét aux autres prélats. On croit qu'il n'y a que ceux qui sont dans les ordres sacrés qui les puissent toucher; on les chiveloppe dans des morceaux d'étoffe proprement travaillés pour les donner aux laïques. (Dictionn. de Moréri, au mot AGNUS DEI. París, 1732.)

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