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CHENILLE. Un moyen employé détruire ces insectes, c'est d'avoir quelques vanneaux apprivoisés qui font une guerre très active à ces ennemis des arbres, des légumes et des fruits. On doit tout récemment à un Anglais, nommé M. Bradley, une observation curieuse. Il a découvert que deux vieux moineaux portaient dans leur nid quarante chenilles par heure. Ces oiseaux lui ont paru ne résider dans leur nid douze heures chaque jour ; ce qui produit une consommation quotidienne de quatre cent quatre-vingts

que

:

chenilles trois mille trois cent soixante chenilles sont donc détruites chaque semaine par un seul couple de moineaux. CHEVALERIE. << La chevalerie, dit La Curne de Sainte-Palaye (Memoires sur l'ancienne chevalerie, tome 1, page 65, Paris, 1781), si l'on veut uniquement la considérer comme une cérémonie par laquelle les jeunes gens destinés à la profession militaire recevaient les premières armes qu'ils devaient porter, était connue dès le temps de Charlemagne. Il donna solennellement l'épée et tout l'équipage d'un homme de guerre au prince Louis, son fils, qu'il avait fait venir d'Aquitaine. On trouvera même de semblables exemples sous la première race de nos rois, et dans des siècles beaucoup plus reculés, puisque Tacite témoigne qu'un pareil usage était établi chez les Germains, auxquels la nation française rapporte son origine. Mais, à regarder la chevalerie comme une dignité qui donnait le premier rang dans l'ordre militaire, et qui se conférait par une espèce d'investiture accompagnée de certaines cérémonies et d'un serment solennel, il serait difficile de la faire remonter au-delà du XIe. siècle. »

Idole des grands cœurs, noble chevalerie, Toi dont le nom loyal plaît à l'âme attendrie;

Toi, dont le bouclier, miroir d'antique foi,
Redit, en traits de feu, « Dieu, ma dame et mon roi; »
Toi, du faible ici-bas seconde providence,
Que la beauté, l'honneur, arment pour leur défense.
(CHAUSSARD, Poétique secondaire, ch. 111)

Jusqu'au règne de François I., les chevaliers furent distingués en deux classes, les bannerets et les bacheliers. Ce prince en créa une troisième classe, composée de magistrats et de gens de lettres, que l'on nomma chevaliers èslois, et qui parvenaient à cette dignité par leur mérite et leur capacité. Des usages réglèrent le noviciat, la réception, les devoirs, les exercices, les priviléges et les châtimens des chevaliers.

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page, après avoir passé par les grades de damoiseau et de varlet, parvenait à celui d'écuyer; il portait devant le che valier les différentes pièces de l'armure, les brassarts, les gantelets, le heaume, l'écu, lui posait le casque sur la tête, revêtait de la cuirasse. Arrivé à la di

le

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gnité de bachelier ou bas chevalier, il accompagnait le chevalier dans les combats. Chacune de ces gradations était accompagnée de cérémonies particulières. On donnait à celle de la chevalerie un caractère auguste et religieux. Le novice devait assister à de longs offices, des veilles dans l'église, à de fréquens sermons et apporter à ceux-ci, avec l'assiduité, de l'attention, car les prêtres l'observaient. Le jour de la réception, les parens, les amis, et tous les chevaliers du canton convoqué, menaient le récipiendaire au milieu d'eux à l'église, revêtu d'un habit blanc, son bouclier pendu au cou; les dames et demoiselles assistantes lui attachaient les éperons dorés, la cuirasse et toutes les pièces de l'armure. Le plus ancien chevalier s'approchait alors, lui ceignait l'épée qu'il prenait sur l'autel, lui donnait sur l'épaule un petit coup du plat de la sienne et l'embrassait en disant: De par Dieu, Notre Dame et monseigneur saint Denis, ou un autre saint, je vous fais chevalier. L'écuyer lui amenait son cheval de bataille. Affermi en selle, il brandissait sa lance, faisait flamboyer

son épée, et caracolait devant l'assemblée. Pour lors, le chevalier devenait un être privilégié; il parcourait les châteaux et était reçu partout comme un homme qui fait honneur. Les dames et les demoiselles allaient au devant de lui. S'il revenait des combats, elles le désarmaient et l'armaient pour de nouveaux. De ces soins obligeans naissait entre les deux sexes une familiarité respectueuse, qu'on peut regarder comme l'origine de la galanterie qui a si long-temps caractérisé les Français. Le temps des croisades fut l'époque la plus brillante de la chevalerie; ces expéditions donnèrent une nouvelle ardeur au fanatisme de la guerre, de la religion et de l'amour. Si un chevalier venait à se rendre coupable d'une faute grave, comme lâcheté ou trahison, l'ignominie de son châtiment était l'inverse de l'éclat de son adoption. Après la sentence de ses pairs, le chevalier était conduit sur un échafaud où l'on brisait et foulait aux pieds toutes ses armes. Son écu noirci, était attaché à la queue d'une jument et traîné dans la boue. Des héraults proclamaient son crime et le chargeaient d'injures. Ils lui versaient de l'eau chaude sur la tête, comme pour effacer le caractère conféré par l'accolade. On le tirait de l'échafaud avec une corde nouée sous les bras et il était porté à l'église sur une civière couverte d'un drap mortuaire. Les prêtres récitaient sur lui le même office que pour les morts. Pour des fautes moins graves, il était exclu de la table où se trouvaient d'autres chevaliers. S'il s'y présentait, chacun s'éloignait, on tranchait la pe devant lui, jusqu'à ce qu'il se fût purgé par serment ou par le combat, selon l'exigence du cas, du crime dont il était noté. Après les croisades, la chevalerie tomba promptement en décadence. La destruction de la féodalité, l'invention des armes à feu, l'ignorance et les vices des chevaliers, furent les principales causes de cette révolution. Elle était déjà bien dégénérée dès le temps du roi Jean; sous les règnes suivans, elle duisit encore quelques hommes illustres.

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Elle expira avec Bayard, sous les dra peaux de François Ier., et peu de temps après le Don Quichotte de Cervantes vint jeter du ridicule jusque sur ses souvenirs. Ajoutons cependant que la chevalerie servit de contrepoids à la férocité générale des mœurs; qu'elle donna aux hommes plus de politesse, aux femmes, plus d'énergie, aux deux sexes, plus d'élévation, et qu'elle contribua puissamment au rétablissement de la tranquillité publique.

CHEVALIERS ERRANS. «< Tel est à-peuprès, dit La Curne de Sainte-Palaye, en parlant de l'ancienne chevalerie, le portrait de nos anciens redresseurs des torts, et de leur vie, autant que j'ai pu le recueillir d'après la lecture des principaux romans. Plusieurs chevaliers assemblés dans une cour, qui venaient d'y recevoir les honneurs de la chevalerie, ou qui avaient assisté à ces fêtes solennelles, s'associaient en commun pour faire des courses ou voyages qu'ils appelaient questes, soit

pour retrouver un fameux chevalier qui avait disparu, une dame restée au pouvoir d'un ennemi, soit pour d'autres objets encore plus relevés, comme celui de la quête du Saint-Graal. Ces sujets se sont étendus et multipliés à l'infini dans l'imagination des faiseurs de romans. Nos héros, errant de pays en pays, parcouraient surtout les forêts, presque sans autre équipage que celui qui était nécessaire à la défense de leur personne, vivaient uniquement de leur chasse. Des pierres plates plantées en terre, qu'on avait exprès plantées pour eux, servaient à faire les apprêts de leurs viandes, comme à prendre leurs repas. Les chevreuils qu'ils avaient tués étaient mis sur ces tables, et recouverts d'autres pierres avec lesquelles ils les pressaient pour en exprimer le sang, d'où cette viande est nommée, dans nos romans, chevreaux de presse, nourriture des héraux; du sel et quelques épices, les seules munitions dont on se chargeait, en faisaient tout l'assaisonnement. » On verra dans Perceforest (vol. 1, fol. 57, verso, col.1), quelles étaient les

de sa majesté, et furent réservés seulement pour les grandes cérémonies. Les chevau - légers étaient ainsi appelés parce qu'ils étaient armés à la légère. Il fallait faire preuve de noblesse pour être reçu dans cette compagnie, dont le roi était capitaine, et l'on n'y était admis qué sur le certificat du généalogiste des ordres du roi.

obligations des chevaliers errans. Afin de surprendre plus sûrement les ennemis qu'ils allaient chercher, ils ne marchaient qu'en petites troupes de trois ou de quatre, ayant soin, pour ne point se faire connaître, de changer ou de déguiser leurs armoiries, ou de les cacher en les tenant couvertes d'une housse. L'espace d'un an et d'un jour était le terme ordinaire de leur entreprise. Au retour ils devaient, suivant leur serment, faire un récit fidèle de leurs aventures, exposer ingénûment leurs fautes et leurs malheurs. Voyez encore dans nos romans l'empressement des dames et des demoiselles pour les recevoir et les servir dans les châteaux. (Memoires sur l'ancienne chevalerie, note 5 sur la cinquième partie.)

CHEVALET. Le chevalet était un instrument de torture dont les anciens se servaient pour tirer l'aveu des coupables; il fut même en usage chez nous à l'égard des militaires, avec cette différence que parmi nous le chevalet n'était qu'un instrument de correction, et que chez les anciens il fut quelquefois un instrument de mort. Il ne fut d'abord employé que pour les esclaves; mais, dans la primitive église, plusieurs chrétiens ont souffert ce genre de martyre, qui consistait à être assis sur un cheval de bois dont le dos était aussi aigu qu'une lame très fine, ce qui rendait cruelle la position de celui qu'on plaçait dessus. Ce dos était plus ou moins aigu, selon qu'on voulait faire plus ou moins souffrir la victime qu'on avait fait asseoir.

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CHEVAU-LÉGERS de la garde du roi. C'était, sous l'ancien régime, une compagnie de cavalerie composée de deux cents hommes, et qui fut ensuite réduite à cinquante. Ils furent amenés, en 1570, de Navarre à Henri IV, qui les mit au nombre de ses gardes en 1593; il leur accorda en même temps les priviléges dont jouissaient deux compagnies de gentilshommes de sa maison, dits au bec de corbin, qui cessèrent dès lors de servir à la garde ordinaire

les

CHEVEUX. Les Asiatiques Africains et les peuples d'Europe qui n'étaient ni Grecs ni Romains portaient les cheveux très longs, tandis que ceux de la Grèce et de Rome, les Lacédémoniens exceptés, les portaient courts. En Asie, jusqu'à l'introduction du mahométisme, on a porté les cheveux longs. Les rois de Perse chargeaient même leur tête de chevelures postiches, et ce n'est que depuis que les longues chevelures ont disparu. Vers la fin de la république et sous les empereurs, les Romains prirent le goût de friser leurs cheveux et de les parfumer à la manière des Asiatiques. On peut douter que les perruques, telles que nous les portons, aient été connues des Romains; s'ils en avaient, elles étaient tout au plus faites de cheveux peints et collés ensemble. On sait cependant qu'ils portaient des cheveux postiches, puisque Ovide, Martial et Juvénal se moquent de certains vieillards qui s'imaginaient tromper la Parque par leur chevelure blonde, et des femmes qui se rajeunissaient avec des cheveux étrangers. Les anciens Gaulois regardaient les longs cheveux comme une marque d'honneur et de liberté; César les leur' fit couper aussitôt qu'il les eut soumis à sa domination. « La longue chevelure, en France, était autrefois la marque distinctive entre les Francs et les peuples subjugués. La nation subjuguée devait porter les cheveux courts. Les serfs avaient la tête rase. Les ecclésiastiques pour marquer davantage leur servitude spirituelle, se la rasaient entièrement, et ne conservaient qu'un petit cercle de cheveux. On jurait sur ses cheveux, comme on jure aujourd'hui sur son hon

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neur : les couper à quelqu'un, c'était le dégrader, le flétrir. On obligeait ceux qui avaient trempé dans une même conspiration, de se les couper les uns aux autres. Frédégonde coupa les cheveux à une maîtresse de son beau-fils, et les fit attacher à l'appartement de ce prince. L'action parut horrible.» (Essai hist. sur Paris.) C'était un raffinement de politesse, chez les premiers Français, de s'arracher un cheveu en rencontrant un ami, et de le lui offrir. Au commencement du règne de François Ier, on portait encore les cheveux longs; cè prince se les fit couper à cause d'une plaie qu'il avait à la tête; les courtisans imitèrent l'exemple du roi ; le peuple lé suivit. L'usage qui dura près de deux cents ans de porter les cheveux courts. et la barbe longue vient encore de ce prince; voici comment ce fait est rapporté : « En 4521 la cour était à Ro» morantin : le roi, accompagné d'un » grand nombre de jeunes seigneurs >> aussi étourdis que lui, s'avisa d'aller >> assiéger le comte Saint-Pol dans sa >> maison. Ce dernier avait avec lui plu» sieurs de ses amis, et entre autres le >> capitaine de Lorges (Montgommery): >> ils soutinrent l'assaut en se défendant » avec des boules de neige, des oeufs et >> des pommes cuites on s'échauffa » bientôt, et, à défaut d'autres armes, >> l'imprudent Montgommery saisit un » tison ardent, qu'il lança sur les assail>> lans: le roi fut atteint et dangereuse» ment blessé au menton. » (Biographie universelle, Montgammery.)

CHÈVRE. Désignation d'un genre de quadrupedes dont l'espèce, plus multipliée que celle de la brebis, est moins généralement connue. Tout le monde connaît la chèvre domestique, et les services qu'elle rend journellement aux pauvres et aux infirmes; son poil non filé peut être employé en teinture pour former le rouge de bourre; il entre dans la fabrication des chapeaux. Lorsqu'il est filé on en fait diverses étoffes, telles que le camelot, le bouracan; des couvertures de boutons, des étoffes

appelées poils de chèvre, dont les plus beaux tissus nous viennent d'Angleterre. Les chèvres d'Angora, en Natolie, ont le poil très long, très fourni, et si fin qu'on en fait des étoffes aussi belles et aussi lustrées que nos étoffes de soie. Les chèvres d'Angora se mêlent et produisent avec les nôtres, même dans nos climats. MM. Ternaux et Jaubert, les premiers, ont introduit en France, en 1818, les chèvres du Thibet, dites cachemires: avec le poil de ces animaux, ils ont fabriqué des châles qui rivalisent avec les plus beaux que l'on tirait des Indes, à grands frais, avant que ces manufacturiers nous eussent affranchis de ce tribut, que le luxe nous avait assez nouvellement imposé. Voyez CA

CHEMIRE.

CHIFFRE. Ce mot, selon plusieurs étymologistes, vient de sephira ou siffra, dont la racine est saphar, tirée soit de l'arabe, soit de l'hébreu, où elle signifie compter, nombrer. « L'invention des caractères numériques doit être fort ancienne, dit Goguet (De l'origine des lois, des arts, etc., t. 1, pag. 209). En effet, ajoute-t-il, les cailloux, les petites pierres, les grains de blé, etc., étaient bien un secours suffisant pour faire des opérations arithmétiques; mais ils n'étaient point propres à en conserver le résultat; le moindre événement suffisait pour déranger des signes aussi mobiles que ceux dont je parle. On était donc exposé à perdre en un moment le fruit d'une longue et pénible application. Il était cependant d'une nécessité absolue, dans plusieurs occasions, de conserver les résultats des opérations arithmétiques. Il fut par conséquent nécessaire d'inventer de bonne heure des signes qui pussent servir à représenter les faits avec exactitude. On ne peut douter que les Egyptiens n'eussent imaginé des caractères arithmétiques avant le temps où ils ont connu les caractères alphabétiques. On sait, par les témoignages de Diodore, de Strabon et de Tacite, que les souve rains qui avaient fait élever des obélisques avaient eu soin d'y faire marquer

le poids d'or et d'argent, le nombre d'armes et de chevaux, la quantité d'ivoire, de parfums et de blé que chaque nation soumise à l'Egypte devait payer. Il est donc certain que, parmi les différentes figures qu'on voit sur ces monumens, il y en a quelques-unes destinées à exprimer des nombres. »

CHIFFRES ARABES. L'origine des chiffres numériques appelés communément chiffres arabes, est couverte d'obscurité. Le nom qu'on leur donne dérive de l'opinion généralement reçue qu'ils ont été transportés de l'Orient dans notre Occident, et que c'est des Sarrazins ou Arabes que l'Europe les a reçus. Le Nouveau Traité de diplomatique, publié en français, reconnaît l'incertitude des conjectures faites sur ce sujet. Les uns rapportent l'origine des chiffres aux Grecs, les autres aux Romains, ou aux Celtes, ou aux Scythes, ou aux Carthaginois, ou aux Égyptiens. Toutefois le plus grand nombre des modernes attribue aux Indiens l'honneur revendiqué en faveur de tant de peuples. Le temps, qui altère tout, a apporté quelque différence entre nos propres chiffres et ceux des Arabes nos maîtres, ou entre les chiffres des Indiens et ceux des Arabes, leurs disciples, en sorte qu'aujourd'hui la forme ou la place primitive de certains chiffres se trouve changée. Notre zero, par exemple, vaut cinq chez les Arabes; et, chez les Indiens, notre neuf vaut sept, et notre huit vaut quatre. Il n'y a pas lieu de s'étonner de ces changemens: nous savons combien d'altérations ont subies, en divers temps, les lettres de notre alphabet. Ce qui, par exemple, est un P chez les Latins est un R chez les Grecs; ou, en d'autres termes, la lettre P des Grecs a le même son et la même valeur que la lettre R chez les Romains. Le C latin est un S chez les Grecs, etc. Leonardo Fibonacci, Pisan, qui introduisit en Italie les nombres ou chiffres arabes, en 1202, les appelle non pas chiffres arabes, mais chiffres indiens. Quelques-uns ont déféré à un moine grec, nommé Planudes,

l'honneur de s'être servi le premier de ces chiffres ; d'autres en donnent la gloire à Gerbert d'Aurillac, premier pape français, sous le nom de Sylvestre II. Les Espagnols la revendiquent pour leur roi Alphonse X, à cause des tables astronomiques dites alphonsines; mais les fondemens de toutes ces prétentions paraissent très peu solides. Ce qu'il y a de certain, c'est que ces chiffres étaient connus en Europe avant le milieu du XIII. siècle. D'abord on n'en fit usage que dans les livres de mathématiques, d'astronomie, d'arithmétique et de géométrie; ensuite on s'en servit pour les chroniques, les calendriers et les dates des manuscrits seulement. Que ce soit Gerbert ou un autre qui nous ait transmis ces chiffres, il est certain qu'ils n'avaient pas tout-à-fait la forme des chiffres arabes dont nous nous servons aujourd'hui. Quelques auteurs curieux se sont amusés à nous donner l'histoire de ces caractères depuis Gerbert jusqu'à nous, et nous voyons par les anciens manuscrits qu'ils ont beaucoup changé. Ces chiffres ne parurent sur les monnaies, pour marquer le temps où elles avaient été fabriquées, que depuis l'ordonnance de Henri II, rendue en 1549. Si l'on en croit Lobineau, ce n'est que depuis le règne de Henri III que l'on commença en France à se servir, en écrivant, des chiffres arabes. Les Russes ne s'en servent que depuis le voyage du czar Pierre-le-Grand. Ils avaient été introduits en Angleterre vers le milieu du XIII. siècle, en 1233, et portés en Italie vers le même temps. L'Allemagne ne les reçut qu'au commencement du XIV. siècle, vers 1306.

CHIFFRES ROMAINS. On mit un I pourun, II pour deux, III pour trois, et IIII pour quatre, parce que ces lignes représentent les quatre doigts de la main sur lesquels on a coutume de compter; et le V, qui vaut cinq, est marqué par le cinquième doigt, ou le pouce, lequel étant ouvert forme un V avec l'index; et deux V joints par la pointe font un X; c'est pourquoi l'X. vaut dix. Il y a une autre

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