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que d'être un ornement ecclésiastique. Če vêtement, dans les premiers temps, était rond, et percé au milieu pour laisser passer la tête; on le relevait sur les épaules, où il était fixé par des agrafes. Plus tard, il fut échancré sur les côtés pour laisser plus de liberté aux mouvemens; enfin il devint tel que nous le voyons aujourd'hui. (Voyez Winckel

avec les mêmes cérémonies que s'il eût 'été vivant; c'est ce qui se pratique encore à la mort des souverains, dans presque toutes les cours de l'Europe. «Autrefois, lorsque les rois et les reines faisaient leur entrée dans Paris, les dé*putés des six corps des marchands accompagnaient leurs majestés avec le dais. Les corps des métiers suivaient, représentant, en habits de caractère, les sept ̄mann, ouvrage cité.) Si l'on en croit Alpéchés mortels, les sept vertus; puis la mort, le purgatoire, le paradis et l'enfer. » (Essai hist. sur Paris.)

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' DALMATIE. Ce royaume, le plus méridional de l'Autriche, appartenait, dans l'antiquité, à l'Illyrie. En 188 avant Jésus-Christ, plusieurs peuplades qui l'habitaient prirent le nom de Delmates, de celui de Delminium, ville forte de cette contrée', que le consul Figulus ruina après de longues guerres. La Dalmatie fut soumise à l'empire romain par Tibère; mais, depuis la chute de cet empire, elle fut incorporée, dans le XII. siècle, à la Hongrie. Les Vénitiens s'en emparèrent au XV. siècle, et la conservèrent jusqu'au traité de Campo-Formio, en 1797, époque où elle fut cédée à l'Autriche. Cette puissance, par suite de la campagne de 1805, se vit forcée de la remettre à la France. Elle fut alors réunie au royaume d'Italie, et bientôt après, elle fit partie des Provinces Illyriennes. Depuis 1814, l'Autriche a été de nouveau mise en possession de la Dalmatie.

DALMATIQUE. Ornement que revêtent par-dessus l'aube les diacres et les sous-diacres qui assistent le prêtre à l'autel. La dalmatique, introduite dans l'église catholique vers le commencement du VI. siècle, prit son nom de la Dalmatie, d'où elle vint à Rome, et de là dans toute la chrétienté. (Histoire de l'Église gallicane.) La dalmatique fut d'abord l'habit des Romains les plus mondains, et l'empereur Commène excita le mépris des gens sages pour avoir paru en public couvert d'une dalmatique. On lit dans Amalatius que la dalmatique fut un habit militaire avant

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cuin, ce fut le pape Sylvestre qui en in-
troduisit le premier l'usage dans l'église.

Les
empereurs et les rois, dans leurs sa-
cres et autres grandes cérémonies, étaient
vêtus de dalmatiques..

DAMAS. Cette ville de la Turquie d'Asie, en Syrie, est très ancienne. Il en est parlé dans la Genèse. Après avoir été long-temps la capitale d'un royaume, tantôt indépendant, tantôt soumis aux Juifs, elle passa sous la domination des Romains, puis fut subjuguée par les Arabes. Enfin elle tomba, avec toute la Syrie, au pouvoir de Sélim Ier., empereur des Turcs, et a toujours fait partie depuis de l'empire ottoman. Damas est célèbre depuis long-temps par ses manufactures de lames de sabre, d'étoffes de soie et de coton, et ses fabriques de savon.

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DAMAS. Cette étoffe de soie, ornée de dessins plus ou moins riches, plus ou moins variés, et connue en France dès le XIII. siècle, tire son nom de la ville de Damas en Syrie, où elle a été fabriquée originairement. On a depuis imité cette sorte d'étoffe à Venise, à Gênes, à Lyon, etc., où elle y est fabriquée avec une grande supériorité qu'on doit en partie à Vaucanson. Des étoffes de soie, ces ornemens ont été étendus aux étoffes de laine, de fil et de coton. Autrefois c'était avec des métiers dits à la tire ou de basse tire que s'exécutaient les étoffes damassées. Les fils de la chaîne destinés à former les dessins sur le tissu étaient soulevés tour-à-tour au moyen de ficelles qu'une personne tirait. Aujourd'hui ce métier est bien simplifié par un mécanisme ingénieux, inventé par Jacquart, et qui remplace tout le

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système de la tire à la main. (Voy. TOILE DAMASSÉE.)

communes. On ne réussit d'abord à ce
genre de fabrication qu'en empruntant
les mécanismes particuliers dont la Silé-
sie était seule en possession. Quand nous
avons conquis la Prusse, le ministre de
l'intérieur fit venir
enir de ce royaume un
modèle des métiers en usage dans la Si-
lésie, avec un ouvrier qui sût les mon-
ter et les
es manoeuvrer. On déposa ce mo-
dèle au Conservatoire, où l'on forma
des élèves pour le tissage des toiles da-
massées. Ce nouveau genre d'industrie
se répandit bientôt d'un bout à l'autre
de la France; et dès 1819, les départe-
mens des Basses-Pyrénées, du Doubs,

On appelle encore damas des lames d'acier dont on forme des instrumens tranchans. On fabrique en Syrie des sabres dont le tranchant est tellement dur que l'on coupe avec des clous en fer de la grosseur du doigt sans ébrécher la lame. Ce fut long-temps un secret; on sait maintenant qu'en disposant convenablement des lames d'acier et de fer, en les forgeant et tordant à plusieurs reprises, on obtient des instrumens sillonnés de plusieurs nuances, et dont la dureté surpasse celle que chaque métal employé de l'Aisne et du Nord, envoyèrent des la supercherie s'est 'glissée quelquefois chez les fabricans, qui, au moyen des acides, imitent l'acier de Damas; mais leurs instrumens n'ont pas la qualité des premiers.

ment. En France, aurait eue séparé

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DAMAS. Prunes de Damas. Voy. PRUNE. DAMASQUINERIE. L'art de damasquiner, c'est-à-dire de faire des desIsins sur le fer et l'acier avec des filets d'or ou d'argent, fut inventé à Damas en Syrie, d'où il tire son nom. Cet art, connu des anciens a été perfectionné par les modernes; et les Français, depuis le règne de Henri IV, ont surpassé les autres nations dans cette sorte de travail. Parmi les ouvriers célèbres en ce genre, Cursinet, fourbisseur à Paris, mort en 1660, est un de ceux dont l'ouvrage est le plus recherché.

DAMASSÉE (TOILE). André Graindorge, de Caen, en Normandie, fit le premier, dans le XVI. siècle, des figures sur les toiles ouvrées. Richard, son fils, perfectionna cette invention. Le père ne représentait sur la toile que des carreaux ou des fleurs; le fils y représenta des animaux et toutes sortes de figures. C'est ce que nous appelons toiles damassées, à cause de leur ressemblance avec le damas blanc. Cet habile ouvrier donna le premier la méthode d'en faire des services de table. Son fils Michel établit plusieurs manufactures en divers endroits de la France, où ces toiles damassées sont devenues fort

produits qui furent distingués pour leur belle fabrication. En 1823, ces produits ont été surpassés encore. On a vu des toiles damassées qui avaient trois mètres deux tiers de large, et qui n'étaient pas moins remarquables pour l'excellence des dessins que pour la finesse et l'égalité du tissu. Elles sont exécutées avec des métiers à la Jacquart, Voyez TISSAGE DES SOIERIES. (Ch. Dupin, Progrès de l'industrie française, etc.)

DAME. Ce mot, selon Ménage, vient de dominus (seigneur) et de domina, son féminin, dont on a fait dame. Ce titre, autrefois très honorable parmi nous, n'était accordé qu'aux personnes du premier rang; il était réservé aux femmes des chevaliers; celles des écuyers les plus qualifiés étaient simplement nommées mademoiselle : c'est pourquoi Françoise d'Anjou, étant demeurée Veuve avant que son mari eût été fait chevalier, n'est appelée que mademoiselle. Brantôme ne donnait encore que le titre de mademoiselle à la sénéchale de Poitou, sa grand'mère. On appela ensuite du nom de madame les femmes qui possédaient quelque seigneurie; puis toutes les femmes de qualité, les femmes même des gens de robe et des financiers; enfin, cette qualification s'est tellement multipliée, qu'on la prodigue aujourd'hui à toutes celles qui veulent la prendre.

DAMES DU PALAIS. Ce fut sous le règne

de François Tor, que les dames furent appelées et introduites à la cour de France. Catherine de Médicis, par un raffinement de politique, y établit des filles d'honneur, prises parmi les demoiselles du plus haut rang, moins pour lui tenir compagnie que pour s'en servir comme d'un moyen des plus propres à favoriser ses desseins, à amuser les grands, et à découvrir leurs secrets. Mais, en 1673, l'aventure malheureuse d'une fille d'honneur de la reine-mère, Anne d'Autriche, donna lieu à un nouvel établissement. Ce malheur est connu par le sonnet de l'avorton :

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Les dangers attachés à l'état de fille dans une cour galante et voluptueuse, dit Voltaire dans ses Anecdotes de Louis XIV, déterminèrent à substituer aux douze filles d'honneur qui embellissaient la cour de la reine, douze dames du palais; et depuis la maison des reines de France fut ainsi composée. »

DAMES (Jeu de). Le ludus látrunculorum ou trunculorum, c'est-à-dire le jeu des petits troncs d'arbres, inventé par les Romains, a probablement donne naissance à notre jeu de dames. Cet ancien jeu, qui n'est connu que par quelques vers d'Ovide et de Lucain, se bornait à forcer cer une pièce, en l'enfermant avec deux autres. Les Germains ont pu l'apprendre des Romains et lui donner le nom qu'il conserve parmi nous. Damm, en allemand, signifie un rempart; damen, jouer aux remparts; et c'est probablement dans ce jeu que les Français et les autres nations de l'Europe ont trouvé leur jeu de dames et le nom qu'ils lui ont doimé. Barthélemy pense que le jeu de dames ne fut pas inconnu aux Grecs: il croit y voir du rapport avec un jeu auquel se livraient les Athẻniens, et dont il fait la description suivante. « Sur une table où l'on a tracé des lignes ou des cases, on range de

chaque côté des dames ou des pions de couleurs différentes. L'habileté consiste à les soutenir l'un par l'autre, et enlever ceux de son adversaire lorsqu'ils s'écartent avec imprudence, à l'enfermer au point qu'il ne puisse plus avancer. On lui permet de revenir sur ses pas quand il a fait une fausse marche. » (Anacharsis, chap. xx.)

DAMOISEAU, DAMOISEL. Pasquier prétend que damoisel ou damoiseau est le diminutif de dam, comme son féminin damoiselle l'est de dame, et que le mot dam, d'où il dérive, signifie seigneur, comme on le voit effectivement dans plusieurs anciens auteurs, qui disent dam Dieu, pour seigneur Dieu, dam chevalier, etc. D'autres le font venir de domicellus ou domnicellus, diminutif de domnus, quasi parvus dominus; nom auquel répond celui de dominger, qui, comme l'observe Ducange, se prenait aussi dans ce sens-là. Sous la seconde race de nos rois, et même sous la troisième, dans les XI. et XII. siècles, te titre de damoiseau était propre aux enfans des rois et des grands princes. Les Français et les peuples de la GrandeBretagne, soit Anglais, soit Ecossais, qualifiaient ainsi les présomptifs heritiers des couronnes; à leur imitation, les Allemands en ont usé de même. On trouve dans l'histoire damoisel Pepin, damoiset Louis-le-Gros, damoisel Richard, prince de Galles; et un ancien écrivain de notre histoire (c'est Philippé de Monkes) appelle le roi saint Louis damoiseau de Flandre, parce qu'il en était seigneur souverain. Les fils des rois de Danemarck et ceux de Suède ont porté le même titre, comme il paraît par l'histoire de Danemarck d'Isaac Pontanus. Des fils des rois, ce titre passa aux fils des grands seigneurs et des barons, et enfin aux fils des gentilshommes qui n'étaient pas encore chevaliers. Voyez CHEVALERIE.

DANEBOURG. Cet ordre de chevalerie, institué par Valdemar-le-Victorieux, en 1220, fut rétabli, en 1671, par le roi Chrétien V. Les chaînons du collier sont alternativement une croix,

le chiffre du premier fondateur, et celui du restaurateur de l'ordre. La croix de diamant est suspendue à l'épaule gauche par un cordon moiré blanc bordé de rouge.

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DANEMARCK. Dans l'antiquité, ce royaume de la partie septentrionale de l'Europe, situé au sud-ouest de la Suède et au nord de l'Allemagne, était habité par plusieurs peuples sur l'origine desquels l'histoire ne donne point de renseignemens bien positifs. Les îles et la côte de la Suède qui en est voisine étaient occupées par les Dankiones, et le Jutland, par les Cimbres. Ces peuples, unis aux Teutons leurs voisins, portèrent leurs armes jusqu'en Italie, cent treize ans avant J.-C. Vers la fin du III. siècle, Dan, roi de Zélande, marcha contre les Saxons et les vainquit. Il confédéra les trois peuples de la Scanie et donna au royaume uni le nom de Danemarck (territoire de Dan). Après des temps fabuleux et obscurs, les Danois parvinrent à un haut degré de splendeur sous Suénon Ier. et Canut-leGrand. Le christianisme, introduit au X. siècle parmi les Danois, y répandit peu à peu la civilisation et les lumières. Canut conquit l'Angleterre et étendit sa domination sur plusieurs pays baignés par la Baltique. Marguerite, fille de Valdemar III, réunit sur sa tête les trois couronnes de Danemarck, de Suède et de Norwège, et par un traité conclu à Colmar, en 1397, en forma une monarchie indissoluble; mais cette union ne pouvait durer. L'animosité des trois peuples, la diversité des mœurs et des lois, et surtout la faiblesse des successeurs de Marguerite achevèrent de la rompre. La maison de Holstein fut pelée au trône en 1448. La perfidic et la cruauté de Christian II séparèrent à jamais la Suède du Danemarck; les Danois déposèrent ce prince et donnèrent la couronne à Frédéric, dont la posté rité règne encore dans le pays. En 1527, Frédéric professa le lutheranisme à la diète d'Odensée, et Christian III, son successeur, acheva la révolution reli

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gieuse. Après plusieurs entreprises malheureuses, le Danemarck ne fut plus que l'allié de la Russie, qui s'était élevée au plus haut degré de splendeur. Compromis dans les guerres de la révolution française, il perdit enfin la Norwège, et n'obtint pour dédommagement que la Pomeranie suédoise.

que,

DANSE, « Il serait extrêmement ridicule de rechercher, dit Moreau de SaintMéry (De la Danse, Parme, 1803), quelle a pu être l'origine de la danse, puisque ce serait lui en supposer une autre que celle de tous les grands mouvemens de l'âme qui appartiennent aux passions. En effet, celui qui éprouve un transport d'allégresse l'exprime par des mouvemens semblables en tout à ceux de la danse; et si cette joie est commune à plusieurs individus, il est naturel s'unissant presqu'involontairement par les mains, par les bras, d'une manière qui les enchaîne en quelque sorte les uns aux autres, leurs mouvemens se mêlent et se confondent. Sans doute il y a un immense intervalle entre cette expression de la joie de l'homme simple et les grâces voluptueuses de la danse des peuples civilisés; mais il est facile de voir qu'en cela, comme en une foule d'autres choses, l'art n'a fait qu'embellir la nature. Les anciens, ajoute l'auteur que nous venons de citer, avaient des danses solennelles qui prenaient un caractère analogue aux personnages qu'on célébrait, à l'événement qu'on rappelait. Tantôt graves, tantôt vives, quelquefois présidées par la pudeur la plus austère, d'autres fois capables de l'alarmer, elles peignaient toujours où le génie d'un peuple ou ses opinions. Quelquefois la danse était destinée à retracer l'image des combats, afin que, jusque dans ses plaisirs, le guerrier pût nourrir son âme des sentimens qui le faisaient voler à la gloire; et le sourire d'une jeune beauté annonçait au Spartiate quel serait le prix de ses exploits. » L'ancienneté et l'universalité de la danse sont également attestées par tous les écri vains. Il n'y a point de peuple qui n'ait

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eu ses danses particulières: on en trouve l'usage jusque chez les peuples les plus barbares, et chez les nations les moins civilisées. Ajoutons qu'anciennement la danse faisait partie des cérémonies consacrées au culte de la Divinité. Après le passage de la mer Rouge, Moise et sa sœur rassemblerent deux grands choeurs, l'un composé d'hommes, l'autre de femmes, et dansèrent un ballet solennel d'actions de grâces. L'histoire sainte nous apprend que la danse faisait une des principales parties des grandes fêtes des Juifs. Les lévites exécutaient des danses sacrées pour remercier Dieu ; et le saint roi David accompagna, en dan sant, l'arche depuis la maison d'Obédedon jusqu'à la ville de Bethléem. Dans les temples de Jérusalem, de Samarie et d'Alexandrie, on voyait une espèce de théâtre destiné aux chanteurs et aux danseurs dans la pompe des fêtes solennelles. Cette danse sacrée fut successivement imitée par les Egyptiens, les Grecs, les Romains et les autres peuples de la terre. Le culte qu'Orphée institua fut bientôt accompagné de danses, qui furent nommées sacrées. Numa, en jetant les fondemens de sa religion, forma le collége des prêtres de Mars; et, au nombre des cérémonies qu'il leur prescrivit, il ajouta la danse sacrée qu'ils exécutaient dans leur marche, pendant les sacrifices et dans les fêtes solennelles. Chacun des dieux que Rome adopta dans la suite eut des temples, des autels et des danses: telles étaient celles de la bonne déesse, des Saturnales, celles du premier jour de mai, etc. Les Gaulois, les Espagnols, les Allemands, les Anglais, eurent leurs danses sacrées. L'église naissante regardait la danse comme faisant partie du culte qu'on rendait à la Divinité. Chaque mystère, chaque fête, avait ses hymnes et ses danses. La fête des Agapes, instituée dans la primitive église, en mémoire de la cène de Jésus-Christ, avait ses danses comme les autres. << Quoique la danse sacrée, est-il dit dans l'Encyclopédie, ait été successivement retranchée des cérémonies de l'église,

vers

cependant elle en fait encore partie dans quelques pays catholiques. En Portugal, en Espagne, dans le Roussillon,on exécute des danses solennelles en l'honneur de nos mystères et de nos plus grands saints. Toutes les veilles des fêtes de la Vierge, les jeunes filles s'assemblent devant la porte des églises qui lui sont consacrées, et passent la nuit à danser en rond et à chanter des hymnés et des cantiques en son honneur. En France même, on voyait encore, le milieu du XVII. siècle, les prêtres et tout le peuple de Limoges danser en rond dans le choeur de Saint-Léonard, en chantant: Sant Marcian, pregas per nous, etc. Et le père Ménétrier, jésuite, qui écrivait son Traité des ballets en 1682, dit, dans la préface de cet ouvrage, «< qu'il avait vu >> encore les chanoines de quelques égli»ses, qui, le jour de Pâques, prenaient » par la main les enfans de chœur, et » dansaient dans le choeur en chantant » des hymnes de réjouissance. » Voyez BAL, BALLET.

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DANSE THÉATRALE. On croit devoir donner cette dénomination aux danses différentes que les anciens et les modernes ont portées sur leurs théâtres. Les Grecs unirent la danse à la tragédie et à la comédie, mais sans lui donner une relation intime avec l'action principale: elle ne fut chez eux qu'un agrément presque étranger. Ils apprirent des cabires de la Phénicie et de la Phrygie la danse armée, pyrrichia saltatio. Les Romains suivirent d'abord l'exemple des Grecs, mais, sous le règne d'Auguste, il parut à Rome deux hommes extraordinaires, qui créèrent un nouveau genre, et qui le portèrent au plus haut degré de perfection. Il ne fut plus question que des spectacles de Pylade et de Bathylle. Le premier, qui était né en Cilicie, imagina de représenter, par le seul secours de la danse, tions fortes et pathétiques. Le second, né à Alexandrie, se chargea de la représentation des actions gaies, vives et badines. Ces deux hommes ne fu

des ac

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