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nom de Bedouins. Les habitans des villes et villages des pays cultivés de l'Arabie sont presque tous réduits à la condition de serfs et s'appellent Fellahs.

par son mariage avec Louis II, la réunit au trône de France. Mais elle en fut détachée par le divorce de cette princesse, passa à l'Angleterre et donna naissance en partie aux guerres de ce royaume avec la France.

ARABIE. Cette contrée, connue dès la plus haute antiquité, est désignée dans la Bible sous le nom de Kitim (Orient) et les habitans sont appelés Beni Kitim, les fils de l'Orient. Les livres les plus récens du nouveau Testament ont les premiers fait usage du nom d'Arabie. L'Arabie a pour limites, au nord-est, le golfe Persique et la mer d'Arabie; au sud-est et au sud, cette même mer; à l'ouest, l'Egypte et la mer Rouge. Elle est située entre les 30° 56' et 54" 36′ de longitude orientale et entre les 12° 40′ et 30° 15' de latitude septentrionale. L'Ecriture fait descendre les Arabes d'Ismaël et d'Abraham dont ils retraçaient encore les mœurs au septième siècle. Ces peuples ne purent être asservis que sous Trajan, par les Romains, mais ce ne fut que pour un temps. Mahomet parut et fit de l'Arabie le centre de ses conquêtes; il en forma un seul empire soumis à une seule religion. Bientôt les Sarrasins envahirent l'Asie, l'Afrique, et ne s'arretèrent en Europe que sous les murs de Constantinople qui devint plus tard la proie de leurs des cendans. Les Khalyfes furent d'abord électifs jusqu'en 680. Les Abbassides, vainqueurs des Omniades, fleurirent à Bagdad sous leurs huit premiers princes. Mais ensuite on vit la garde turque renouveler les désordres de la garde prétorienne. Les Khalyfes, bientôt réduits au seul mur de Constantinople, furent enfin détrônés par les conquérans qui envahirent l'Asie. Les Arabes cultivèrent de bonne heure l'astronomie et l'astrologie; mais ne se livrèrent aux autres sciences que vers le IXe siècle. On leur doit l'invention des chiffres et de l'algèbre. Retombés aujourd'hui dans la barbarie, ils se livrent au meurtre, pillent les caravanes et commettent des vols sur la lisière de leurs déserts, d'où leur a été donné le

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ARACK ou ARRACK, liqueur spiritueuse qui vient des Indes orientales, et dont les Anglais font un grand usage pour la composition de leur punch. Le nom est indien : il signifie tout ce qui est fort ou distillé; de sorte que les Indiens donnent le nom d'arack à l'eaude-vie; mais nous ne l'appliquons proprement qu'à leur liqueur, qui est une distillation de jus de cocotier, qu'on fait couler par incision. Ce jus, qui s'appelle toddy, est lui-même une liqueur assez agréable: dans sa fraîcheur, elle purge ceux qui en usent; vieille, elle monte à la tête, et fait d'assez bon vinaigre : les Anglais de Madras s'en servent pour levain ou ferment, dans leur pain. L'arack de Goa passe pour le meilleur, quoique celui de Batavia soit plus fort; le premier se reçoit dans des vaisseaux de terre, et l'autre dans des alambics de cuivre, qui le rendent plus dur et moins agréable. On donne aussi le nom d'arack à une distillation de riz.

ARBALÈTE, arme composée d'un arc d'acier monté sur un fût de bois, d'une corde et d'une fourchette. On la bande avec effort par le moyen d'un fer propre à cet usage. L'invention de l'arbalète est attribuée aux Phéniciens. Les anciens avaient des grandes machines avec lesquelles ils jetaient des flèches, qu'ils appelaient arbalètes ou balistes. Le mot arbalète vient d'arbalista ou arcubalista. Louis-le-Gros, aïeul de PhilippeAuguste, attaqua Drogon de Montjai avec une troupe d'archers et d'arbalétriers; cependant l'usage de l'arbalète n'était pas encore universellement reçu. Le second concile de Latran, tenu sous Louis-le-Jeune, fils de Louis-le-Gros et père de Philippe-Auguste, défend, sous peine d'anathème, cette invention meur-* trière des arbalétriers et archers. Mais enfin l'usage des arbalètes fut rétabli, d'aborden Angleterre par le roi Richard, dit Cœur-de-Lion, lequel fut bientôt imité

par Philippe-Auguste. Outre l'exercice de l'arc (voy. ce mot), plusieurs villes de France ont encore eu celui de l'arbalète. Les gendarmes arbalétriers ont servi jadis de chevau-légers; ils se distinguèrent tellement, qu'ils avaient un conducteur général nommé le grandmaître des arbalètriers. Mathieu de Beaune l'était sous saint Louis, en 1260; Etienne de la Beaume, Bourguignon, en 1338; et le dernier fut Aymard de Prie, mort en 1534. La suppression de cette milice n'est pas fort ancienne : l'arc, l'arbalète et les flèches étaient encore en usage sous le règne de François Ier. Il avait à la bataille de Marignan, parmi ses gardes, une compagnie de deux cents archers à cheval qui firent merveille. Brantôme parle des arbalétriers gascons de son temps. « A la journée de la Bicoque, en 1522, il n'y avait, dit-il, en notre armée qu'un seul arbalétrier, mais si adroit, que Jean de Cardonne, capitaine espagnol, ayant ouvert la visière de son armėt pour respirer, l'arbalétrier tira sa flèche avec tant de justesse, qu'il lui donna dans le visage et le tua, etc. » Les arbalétriers ont souvent rendu des services signalés à nos rois. Les arbalétriers de Saint-Quentin, commandés par Raoul de Vermandois, volèrent, en 1108, au secours de Louis-le-Gros, se précipitérent dans la mêlée, et amenèrent à ses pieds Thomas de Marle, seigneur de Couci, chef de la conjuration de plusieurs seigneurs français joints aux Anglais contre Louis. Les arbalétriers accourus à l'armée de Philippe-Auguste contribuèrent au gain de la bataille de Bouvines en 1214; et en 1340, ils furent choisis pour la garde de la personne et du navire de Philippe VI, qui allait tenter une descente en Angleterre. En 1358, ils se signalèrent au siége de SaintValéry. En 1557, après la perte de la bataille de Saint-Laurent, l'armée victorieuse, forte de cent mille hommes, assiégea Saint-Quentin, où il n'y avait que quatre cent cinquante soldats. Les arquebusiers, qui avaient succédé aux arbalétriers, soutinrent pendant un mois

les efforts de l'ennemi, et la ville ne fut emportée qu'après onze assauts. On ne finirait pas si l'on voulait rapporter tous les services rendus par cette milice de citoyens. L'exercice de l'arbalète, tombé presque partout, fut remplacé par celui de l'arquebuse. Voy. ce mot.

ARBRE D'OR (Albero d'oro). C'est le nom d'un beau palais de Venise. Un de ses anciens possesseurs, dominé par la fatale passion du jeu, perdit jusqu'à ce palais, le seul bien qui lui restait, et par une bizarrerie digne d'un joueur, voulut absolument se réserver un des arbres du jardin; mais dans l'excès de son désespoir, il joua cet arbre même, et par un caprice du sort, qui ne doit. nullement autoriser les fous qui lui ressemblent, sa dernière ressource lui fit regagner avec tout ce qu'il avait perdu des sommes considérables; de là le nom de ce palais.

ARC. Cette arme, ainsi que la fronde, paraît remonter à la plus haute antiquité. Les Perses apprirent des Mèdes à manier l'arc et le javelot; c'est à Apollon que les anciens attribuaient l'invention de cette arme, qu'ils mettaient dans la main de ce dieu, aussi bien que dans celle de l'Amour, de Diane, d'Hercule, d'Hippolyte, etc. Les Grecs, les Romains, et surtout les Parthes, s'en servaient fort avantageusement. L'exercice de l'arc était familier aux Gaulois. Après Mercure, ils adoraient Apollon, surtout à cause de la protection qu'il accordait aux tireurs d'arc. L'inclination de ces peuples pour cet exercice est devenue comme héréditaire dans plusieurs villes de France, notamment de Bourgogne. Avant l'usage des armes à feu, une partie de l'infanterie était armée d'arcs; les habitans des villes et des bourgs étaient même obligés de s'exercer à en tirer. Nos rois donnèrent des prix et des exemptions aux plus adroits. De là l'origine et les priviléges des compagnies bourgeoises qui subsistaient encore avant la révolution en plusieurs provinces, notamment en Flandre, en Picardie et en Bourgogne, où elles furent établies

Ce monument, construit en partie avec les fragmens de celui de Trajan, est percé d'une arcade principale et de deux petites. Huit colonnes, sur chaque face, portent l'entablement, orné d'un attique sur lequel est placé le char de Constantin. Ce monument fut restauré par Clément XII et Pie VII. Arc de Septime-Sévère. Situé au pied du Capitole, Outre le quadrige, son attique était surmonté de deux porte-enseignes.-.1rc de Titus. Le plus célèbre de tous les six que les Romains consacrèrent à la mémoire des vainqueurs. Il fut construit en l'honneur des conquêtes que Titus remporta en Judée. Cet édifice est très précieux pour l'histoire de l'art. C'est à ses basreliefs que nous devons la connaissance des dépouilles sacrées du temple de Jérusalem. Ilest percé d'une scule arcade et orné d'un attique.—Arc des orfèvres. Dédié par les orfèvres et les marchands du Forum Boarium à Septime--Sévère. Il consiste en un entablement formant plate-bande sur deux pieds droits.--Arc de Rimini. Dédié à Auguste, à l'occasion du rétablissement de la voie Flaminienne. Ce monument est regardé comme le plus ancien des arcs élevés

par Philippe-le-Hardi en 1393, et confirmées par ordonnance de Philippe-leBon en 1427. Les rois se sont fait un plaisir de renouveler à ces compagnies les priviléges accordés par les ducs, parce qu'on les a toujours considérées comme un corps de réserve prêt à marcher au premier ordre, et comme une garde assurée pour les villes. On en a mille fois éprouvé l'utilité. Les archers d'Autun, joints aux arqucbusiers, battirent en 1523, près de Lucenay, huit cents robeurs, qui, après avoir pillé Clamecy, Vermenton, Givry, prétendaient cmporter Autun d'emblée. Philippe-leBon aimait à se trouver aux jeux de l'arc à Lille, Bruges, Dijon, Beaune, Châlons, Henri II, Charles IX, Henri IV, s'y trouvèrent plusieurs fois. Louis XIV, étant à Montpellier, se déclara le chef du noble jeu de l'arc, et décocha plusieurs flèches au papegai (à l'oiseau). Des princes, ses petits-fils, à leur passage, signèrent sur les registres des chevaliers de l'arc, et tirèrent aussi plusieurs flèches. Louis XI, qui, en 1481, cassa les francsarchers, laissa subsister l'exercice militaire des archers bourgeois. La fele de l'are ou du perroquet est un divertissement public que l'on renouvelle tous les ans à Montpellier, au commencement du mois de mai, comme celle de l'oie en plusieurs autres endroits du royaume; on la nomme ailleurs le papegai ou l'oiseau. Cet exercice fut institué à Montpellier par les rois d'Arragon, lorsqu'ils en étaient maîtres ARCS DE TRIOMPHIE. Les premiers arcs de triomphe que les Romains élevèrent à la mémoire d'un vainqueur, pour consacrer un événement mémorable, étaient des portiques de bois ornés de guirlandes de feuillage sous lesquels passait le cortége; mais plus tard des monumens en pierre et en marbre remplacèrent ces fragiles édifices qu'on dé--Arcou Porte-Saint-Denis. Ce monument truisait après le triomphe. (Voyez TRIOMPHE.) Voici l'origine des principaux arcs de triomphe. Arc de Constantin. Elevé à la mémoire des victoires remportées par cet empereur sur Maxence.

par

les Romains. Il est orné des bustes en demi-relief de Jupiter, Vénus, Neptune et Minerve.-Arc de Suze. Situé au pied du Mont Cénis. Dédié à Auguste. Est dans un bon état de conservation.' Le Midi de la France possède des arcs de triomphe élevés par les Romains; les plus remarquables sont ceux de Carpentras, d'Aix, d'Arles, d'Autun et de Cavaillon. L'Arc d'Orange est le plus beau monument antique que la France possède en ce genre; il fut élevé en l'honneur de C. Marius, à l'occasion de sa victoire sur les Cimbres. Il est percé de trois arcades; sa hauteur totale est de cinquante-neuf pieds trois pouces.

fut élevé, en 1673, par François Blondel à l'occasion du passage du Rhin par Louis XIV. Les belles sculptures qui décorent cet édifice ont été commencées par Girardon et terminées par les frères

Anguier.- -Arc ou Porte-Saint-Martin. Cet en ont fait une divinité sous le nom

arc fut dédié à Louis XIV, après la conquête de la Franche-Comté et du Limbourg. Il fut construit aux frais de la ville de Paris en 1674, par Pierre Bullet. Sa hauteur et sa largeur ont chacune cinquante-quatre pieds tout compris.

-Arc du Carrousel, construit de 1806 à 1809, par MM. Percier et Fontaine. Ce monument, élevé à la mémoire des armes françaises, rappelle les arcs de SeptimeSévère et de Constantin. Il a quarantecinq pieds de haut, soixante de large et vingt d'épaisseur. Le monument fut d'abord couronné par un quadrige dont les quatre chevaux avaient été apportés de Venise; ils y sont retournés en 1815. Les chevaux de bronze qui ont été placés sur cet arc en 1828, sont de Bosio. -Arc de Triomphe de l'Étoile. Ce monument, qui termine du côté du couchant la grande avenue des Champs-Elysées, fut commencé en 1806 sur les dessins de Chalgrin. Il a été bâti en pierre dure de Château-Landon; il a quarante-quatre mètres de haut, quarante-cinq mètres de large sur vingt-trois mètres d'épaisseur. La maçonnerie en a été terminée en 1833; les ornemens dont il sera décoré feront l'objet des travaux qui y seront exécutés les années suivantes.

ARC-EN-CIEL. Ce phénomène résulte de la réfraction et de la réflexion des rayons solaires combinés ensemble, dans des gouttes d'eau sphériques. Il n'a jamais lieu que quand un nuage opposé au soleil luisant se résout en pluie; si le spectateur tourne le dos au soleil, il aperçoit assez ordinairement deux arcs, l'un intérieur, dont les couleurs sont plus vives, l'autre extérieur, dont les couleurs plus pâles sont disposées dans un ordre inverse; et ces deux arcs sont d'autant plus grands que le soleil, est moins élevé au-dessus de l'horizon. Un spectacle aussi magnifique que celui que présente ce phénomène a dù frapper les premiers humains et les saisir d'étonnement. Les hommes sauvés du déluge l'ont reçu comme un signe de paix de la part de Dieu, et les anciens

d'Iris.

....

f

De Junon l'agile messagère
Glisse dans l'air sur une aile légère.
De ses couleurs le mélange éclatant
Brille à sa suite: il peint en un instant
L'immensité des célestes campagnes,
Descend en arc au dessus des montagnes,
Touche les pins, les chênes, et paraît,
Eu l'éclairant, embraser la forêt.

(MALFILATRE, Narcisse, ch. IV.)

La cause de ce météore, dit M. Dutens, n'était pas ignorée des anciens ; une comparaison dont se sert Plutarque fait voir qu'ils en avaient une idée presque aussi juste que nous. Antonio de Dominis, archevêque de Spalatro en Dalmatie, dans son livre intitulé de radiis visús et lucis, imprimé à Venise en 1611, a le premier, du moins chez les modernes, expliqué les causes de ce météore; mais il était réservé au célèbre Newton de mettre la matière dans son plus grand jour, en appliquant à ce phénomène sa découverte de la décomposition de la lumière et de la réfrangibilité propre à chaque espèce de rayon. Il s'assura que chaque rayon de lumière, quelque petit qu'il soit, est composé d'une infinité de rayons différemment colorés. On distingue

dans leur infinité sept couleurs que l'on peut regarder comme primitives; ces couleurs sont le rouge, l'orangé, le jaune, le vert, le bleu, l'indigo, le violet; ce sont du moins les seules dont les nuances marquées nous deviennent sensibles.

ARCADES (Académie des), fondée à Rome vers la fin du XVII. sièclè dans le but de répandre la culture de la poésie nationale. Les membres s'attachaient à imiter les mœurs pastorales des Arcadiens. Chacun d'eux prenait le nom d'un berger grec sous lequel ses ouvrages devaient être publiés. Quoique cette société ait perdu beaucoup de sa célébrité primitive, plusieurs villes d'Italie ont institué dans ces derniers temps des réunions dont les statuts sont analogues à ceux de l'académie des Arcades.

ARCHER. Ce mot, dans son origine,

signifie un homme de guerre qui se sert d'un arc. Une partie de la garde du roi portait autrefois ce nom, comme on le peut voir dans le Trésor des histoires de France, par Gilles Corrozet, ouvrage écrit du temps de Henri III. Suivant Mézeray, Charles VII ordonna, en 1448, que chaque village du royaume lui fournirait un archer à pied, lequel serait choisi entre soixante jeunes gens. Cette milice composait un corps qu'on nomma francs-archers; ils étaient appelés francs, parce qu'ils ne payaient aucune taille, et archers, parce qu'ils portaient à la guerre des arcs et des flèches.- Archers de Paris. Ils étaient, comme les arbalétriers, commandés par un roi et un connétable; ils demandèrent à Charles VI, en 1411, la permission de se constituer en confrérie, en l'honneur de Dieu, de la Vierge et de saint Sébastien. Ce roi leur accorda leur demande, ainsi que les priviléges et exemptions donnés aux arbalétriers avec cette différence qu'au lieu d'avoir trois sous par jour, ils n'eurent que deux sous. Soumis aux mêmes règles, ils avaient à-peu-près les priviléges des arbalétriers : ils étaient au nombre de cent vingt. (Dulaure, Histoire de Paris.) Voyez ARBALETE.

ARCHET. Petit arc garni de crins et qui sert à faire résonner les cordes de plusieurs instrumens de musique, comme le violon, la viole, etc.... On fixe généralement l'invention de l'archet au moyen âge; mais il y a lieu de croire qu'il a été connu des anciens. Le plectrum des Grecs, que les Latins appellent souvent plectrum crinitum, était une baguette dont on frappait les cordes de la lyre pour la faire vibrer, et sans doute on la promenait aussi quelquefois dans le même but. On a d'ailleurs trouvé des plectres de différentes matières, dont les extrémités de la baguette étaient recourbées et disposées de manière à faire reconnaître qu'un corps étranger avait dû y être attaché : ce qui se rapporte bien à notre archet moderne.

ARCHEVÊQUE. Ce titre fut inconnu à la primitive église on croit que saint

Athanase fut le premier qui l'introduisit vers le milieu du IV. siècle, en le donnant par occasion à l'évêque d'Alexandrie. Ce nom fut aussi donné quelquefois aux papes et à quelques évêques des plus grandes villes. Les églises de France n'avaient pas encore adopté ce titre au commencement du VII. siècle, comme il paraît par saint Isidore de Séville, par les évêques qui souscrivirent au concile d'Orléans, tenu en 621, et par ceux qui souscrivirent à l'immunité de l'abbaye de Saint-Denis en 659. Nul n'y prend le titre d'archevêque, quoique plusieurs prennent celui de métropolitain. L'église d'Afrique avait proscrit cette dénomination comme pleine de faste et d'orgueil; mais ce que ce terme semblait avoir d'odieux ayant disparu avec le temps, toute l'église d'Occident l'adopta, aussi bien que celle d'Orient, comme un terme propre à exprimer le degré d'honneur et de juridiction qu'ont les métropolitains sur les évêques leurs suffragans. Ce titre ne devint familier et ordinaire en France que sur la fin du IX. siècle. Il y a maintenant en France quatorze archevêchés dont les siéges sont à Aix, Albi, Avignon, Auch, Besançon, Bordeaux, Bourges, Lyon, Paris, Reims, Rouen, Sens, Toulouse et Tours.

ARCHITECTURE. Cet art, sans contredit le plus ancien des arts si l'on applique ce mot à la construction des premiers abris que les hommes élevèrent, dut être très grossier dans son origine; ce ne fut que fort long-temps après qu'il se perfectionna. Le besoin l'avait fait naître, le luxe l'embellit. La Chaldée, la Chine, l'Egypte et la Phénicie, sont les premières contrées où nous voyons que l'architecture proprement dite ait été mise en usage. Par ce qui nous reste des monumens égyptiens, nous pouvons juger de ce qu'était l'architecture dans l'ancienne Egypte : elle était lourde, massive, mais grande par ses dimensions et faite pour braver les siècles et la barbarie des hommes : les Egyptiens, avec leurs formes pyramidales et leurs énor

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