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former des sentiments des compagnies vis-à-vis de l'association. Les compagnies répondirent qu'aucuu ouvrier ne serait molesté par ses supérieurs à cause de sa qualité de membre de Steeds Voorwaarts. Cette réponse fut publiée dans le Seingever. A partir de ce moment, Steeds Voorwaarts prit une attitude de plus en plus agressive. Aux circulaires et aux pétitions adressées aux directions des compagnies de chemin de fer et au Gouvernement, succédèrent des appels à la presse et à l'opinion publique, qui demeurèrent sans écho.

La même année, Steeds Voorwaarts mit en circulation une brochure intitulée : « La situation du personnel des chemins de fer- Cahier de griefs. - Dédié au peuple néerlandais. » Le ton de la brochure laisse clairement entendre qu'elle émane de socialistes militants. Il est impossible d'entrer dans le détail de tous. les cas rapportés et de dire exactement jusqu'à quel point les griefs dont se plaignaient les auteurs de la brochure de 1891 étaient fondés. L'existence, à cette époque, de certains abus est d'autant moins douteuse, que les compagnies en corrigèrent plusieurs dans la suite (1). Quoi qu'il en soit, voici les conclusions du cahier :

1. Suppression du système d'amendes. 2. Participatirn dans les bénéfices au lieu du système actuel de primes. 3. Augmentation de salaires. 4. Diminution

(1) Aux améliorations apportées par les compagnies, nous pouvons

du nombre d'heures de travail et repos convenable. 5. Augmentation du personnel. 6. Mesures dans l'intérêt de la santé et de la sécurité du personnel. 7. Administration directe des fonds et caisses. 8. Institution d'un tribunal d'arbitrage.

La brochure eut le même sort que les autres publications de Steeds Voorwaarts. On se dit que c'était de l'exagération et on ne s'inquiéta pas du reste.

En 1893, l'association semble avoir atteint son apogée. A ce moment elle comptait 4,690 membres divisés en 44 sections.

A dater de 1893, commence la période du déclin. L'article I des Statuts portait : « Le Nederlandsche Bond van Spoor- en Tramwegpersoneel se propose comme but de promouvoir les intérêts professionnels de ses membres et exprime la conviction que ces intérêts sont étroitement associés à la réforme de la société par la suppression de la propriété privée. » Cette profession de foi socialiste, qui empêchait beaucoup d'ouvriers d'entrer dans l'association, suscita des discussions et des polémiques ardentes, qui aboutirent finalement à la suppression de l'Article I.

L'évolution de M. Domela Nieuwenhuis vers l'anar

ajouter les mesures prises par le Gouvernement dans l'intérêt des ouvriers du chemin de fer. En 1894 des limitations et des restrictions furent introduites dans le service du transport des marchandises, le dimanche. Et en 1899, l'Article 113 du Règlement général d'exploitation fut modifié de manière à règler plus étroitement les heures de travail du personnel ouvrier.

chisme apporta un élément nouveau aux dissensions intestines qui rongeaient l'association. Sous l'influence du célèbre agitateur, des courants anarchistes se développèrent dans le Bond, pendant que des animosités personnelles éclataient entre les chefs.

Privé d'une direction ferme, tiraillé entre des tendances contraires, affaibli par les défections, le Bond eut d'autant plus de peine à se maintenir que les éléments modérés s'en détachèrent pour aller rejoindre le groupe chrétien Recht en Plicht, récemment fondé, et que les directions des compagnies prirent à son égard une attitude franchement hostile.

Incapable de réagir contre ces causes de déchéance, désorganisé à l'intérieur, attaqué de l'extérieur, Steeds Voorwaarts dépérit lentement. Enfin en 1897, l'Association fut dissoute et son organe De Seingever cessa de paraitre (1).

Une autre association d'ouvriers du chemin de fer la NEDERLANDSCHE VEREENIGING VAN SPOOR- EN TRAMWEGPERSOONEEL a une histoire assez curieuse. Elle est issue de la Nederlandsche Vereeniging van Spoorwegambtenaren fondée en 1886, à l'occasion d'un jubilé professionnel. La Vereeniging van Spoorwegambtenaren était, comme son nom l'indique, une association composée de fonctionnaires du chemin de fer; d'abord circonscrite à la capitale, elle organisait de temps en temps des

(1) Naar aanleiding van den 31 Januari door M. B. H. Pekelharing, Hoogleeraar a/d. Polytechnische School. Publié chez H. D. Tjeenk Willink en Zoon, Haarlem.

soirées récréatives, elle créa un cercle de lecture et institua un cours de langues étrangères à l'usage des jeunes fonctionnaires. Le 1er janvier de l'année 1891 parut le premier numéro de l'organe mensuel de l'association sous le titre de Maandblad der Nederlandsche Vereeniging van Spoorwegambtenaren. L'association, qui à la fin de l'année 1891 ne comptait pas encore plus de 215 membres, se développa considérablement en 1892 : des sections furent créées à Groningue, Nimègue, Zwolle, Utrecht. Les directions. des compagnies de chemin de fer accordèrent aux membres diverses sortes de facilités et de faveurs, espérant ainsi multiplier les adhésions et mettre l'association en état de faire contre-poids ou de se substituer à Steeds Voorwaarts dont le caractère socialiste n'était plus un mystère pour personne.

Les statuts de l'Association furent modifiés de manière à permettre également au personnel inférieur d'y entrer. Cet élargissement des statuts entraîna des conséquences importantes au point de vue de vue de l'avenir de l'association. L'élément bourgeois et fonctionnaire fut bientôt noyé sous l'afflux de l'élément ouvrier et un nouvel esprit se développa au sein de l'association.

Une nouvelle revision des statuts fut mise à l'ordre du jour. On discuta la question de savoir si l'Association devait intervenir dans les rapports de ses membres avec les compagnies. Après plusieurs réunions extraordinaires qui n'eurent pas de conséquences appréciables,

l'Assemblée générale du 25 avril 1895, vota sur la proposition de la section de Haarlem un paragraphe ainsi conçu «< Toutes les fois qu'une section ou un certain nombre de membres, demandent au Comité central d'adresser une requête à la direction d'une compagnie de chemins de fer ou de tramways, le Comité central est obligé de convoquer une réunion, composée des membres du comité central et de deux délégués de chaque comité de section, à l'effet d'examiner la question de savoir si l'envoi d'une requête est opportun et désirable. Dans l'affirmative, le Comité central sera chargé de rédiger la requête et de l'envoyer à la direction intéressée. Dans la réunion dont il vient d'être fait mention, chaque membre présent de l'Association aura une voix. »

Cet article fut approuvé et voté, malgré l'opposition du Comité central de l'Association. Il ne restait plus au Comité qu'à démissionner et à se retirer.

De 245 qu'il était au commencement de l'année 1902, le nombre de membres de l'Association était monté à 1,254 à la fin de la même année. Puis il y eut un temps d'arrêt. A partir de 1895 l'Association reprit sa marche en avant.

Le 27 octobre 1895 eut lieu la première assemblée générale prescrite par les statuts. Il y fut décidé d'adresser une requête à la Société d'exploitation des chemins de fer de l'Etat, pour demander certaines améliorations dans la situation du personnel. Le ton de la lettre était très modéré. La Compagnie répondit

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