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les grenadiers du général Oudinot et la division Gazan.

Le prince Murat, parti de Stuttgard le 5 octobre, avec deux divisions de dragons commandées par les généraux Klein et Walther, dont les deux autres, sous les ordres des généraux Beaumont et Bourcier, suivirent le mouvement, arriva le 7 octobre à Donawert; il passa sur-le-champ le Danube avec ses deux premières divisions, et se porta rapidement vers le confluent du Lech pour s'emparer du pont de Rain. Le colonel Vathier, à la tête de deux cents dragons, traversa la rivière à la nage, chargea et culbuta un régiment de cuirassiers qui défendait le pont, et ouvrit le passage à la colonne française. Ce premier succès fut d'une grande importance; la communication entre Donawert et Neubourg se trouvant établie, la première division de grosse cavalerie, commandée par le général Nansouty, qui avait suivi le mouvement du troisième corps et passé le Danube à Neubourg, rejoignit à Rain le prince Murat, qui réunit

ainsi sur ce point environ sept mille che

vaux..

L'empereur Napoléon, qui le même jour 7 octobre établit son quartier-général et sa garde à Donawert, ordonna au maréchal Murat de repasser le Lech avec sa cavalerie, et de se porter à Zusmershausen pour couper la communication entre Ulm et Augsbourg.

Le général Mack, déconcerté par la rapidité des marches de l'armée française dont il n'avait pu pénétrer la combinaison, apprit en même temps le passage du Danube à Neubourg et Ingolstadt, l'occupation d'une partie de la Bavière, la présence d'une armée formidable sur ses derrières et en position sur le Lech: il ne put faire d'autres dispositions que de faire face en arrière; de rappeler les troupes qu'il avait détachées dans une direction contraire, et de concentrer ses forces sur la ligne de l'Iller, entre Ulm et Memmingen; il fit retrancher à la hâte cette dernière ville, et renforça, autant que possible, ces deux points d'appui; les corps des généraux Kle

nau et Giulay entrèrent dans Ulm : dans cette situation critique, le général Mack espérait qu'en réunissant ses forces en une seule masse, il pourrait du moins rester maître du terrain entre l'Iller et le Lech; rejeter sur la rive gauche du Danube tout ce qui aurait passé le fleuve et n'aurait pu s'affermir entre ces deux affluens, et qu'il pourrait manoeuvrer dans ce polygone jusqu'à ce qu'il fût dégagé par l'approche de l'armée russe. Dans cette vue, il lui importait de s'assurer du pont de Donawert, et d'y prévenir les Français. Le général Auffemberg lui amenait du Tyrol, à marches forcées, douze bataillons de grenadiers; il lui ordonna de diriger cette réserve sur Donawert; il la fit soutenir par quatre escadrons des cuirassiers d'Albert.

Le prince Murat, qui, nous venons de le dire, était en marche avec sept mille hommes de cavalerie pour se rendre de Rain à Zusmershausen, rencontra en arrivant à Vertingen, à quatre lieues de Donawert, le corps du général Auffemberg, et, sans perdre

un instant, après l'avoir fait reconnaître, il manoeuvra pour l'envelopper et couper sa retraite sur Zusmershausen. Étonné d'une attaque si imprévue, et du déploiement d'une si nombreuse cavalerie, le général autrichien fit serrer en masse, et forma ses douze bataillons de grenadiers en un seul carré, flanqué d'un et d'autre côté par deux escadrons des cuirassiers d'Albert; il attendit de pied ferme, dans cet ordre, l'attaque des Français elle fut vive, et la résistance fut opiniâtre. Le prince Murat fit engager le combat sur les flancs du carré. Les cuirassiers autrichiens furent chargés par les régimens de dragons qui se signalèrent à l'envi. Le colonel Maupetit, à la tête du 9° régiment, fut presque mortellement blessé; le colonel Arrighi eut deux chevaux tués sous lui, et fut dégagé par ses dragons au plus fort de la mêlée le colonel Beaumont, à la tête du 10 de hussards, combattit vaillamment, tua plusieurs cavaliers, et prit, de sa main, un capitaine des cuirassiers autrichiens: ceux-ci furent culbutés, dispersés, après

:

avoir bravement soutenu ces charges impétueuses et réitérées.

Le carré d'infanterie, enveloppé par la division de grosse cavalerie du général Nansouty, fut alors assailli de toutes parts: l'engagement fut long et sanglant. Le maréchal Lannes, qui, ayant passé le Danube à Donawert, suivait le mouvement de la cavalerie du prince Murat, détacha une brigade de la division des grenadiers d'Oudinot qui marchait en tête de la colonne; l'arrivée de ce renfort acheva de décider l'action; le carré, déjà ébranlé, fut enfoncé, sabré et mis en déroute le général Auffemberg ne put sauver que les débris de ses douze bataillons de grenadiers; il fut contraint d'abandonner son artillerie; la plus grande partie de ses drapeaux fut enlevée ; deux lieutenans-colonels, six majors, soixante officiers et, quatre mille grenadiers mirent bas les armes. Tout ce qui ne fut pas tué ou pris s'enfuit vers le Danube, dans la direction de Dillingen, et ne dut son salut qu'aux terrains marécageux entre les rivières la Suzam

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