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reur Napoléon donna l'ordre d'attaquer le lendemain sur tous les points; il alla lui-même, le 14 au matin, faire une reconnaissance; il s'avança jusqu'au château d'Adelhausen, à quinze cents toises de la tête de pont. Pendant qu'il observait de ce point élevé, à l'ouvert du vallon de l'Iller, le mouvement des nombreux tirailleurs français, qui dans toutes les directions refoulaient vers la place les avant-postes de l'ennemi, le maréchal Ney attaquait le pont et la position d'Elchingen. Le 69° régiment de ligne qui marchait en tête de la colonne de la division Loison, força le passage, culbuta un régiment autrichien qui, favorisé par les bois dans un chemin étroit et sinueux, défendait les accès du pont; les Français ne laissèrent pas le temps de le couper, et le traversèrent au pas de course, pêle-mêle avec les fuyards. Ils se formèrent en bataille au pied de l'escarpement sous le feu plongeant des Autrichiens: la colonne qui remontait la rive gauche se déploya en s'étendant par la droite; le même régiment qui avait forcé

forcé. La défense de cette position qui domine le rivage, et du poste excellent de l'abbaye, à cause des fortes constructions et de l'étendue des clôtures, fut confiée au feldmaréchal lieutenant Laudon, qui, dans le cours de cette guerre, a justifié l'illustration de son nom; il avait sous ses ordres à peu près quinze mille hommes, et une bonne artillerie.

Le prince Ferdinand n'avait pu empêcher le général Dupont de reprendre sa position d'Albeck; arrivé en même temps que lui à l'embranchement des chemins d'Heidenheim et de Langenau, le combat s'engagea, le temps était affreux; les troupes de Dupont n'en combattirent qu'avec plus d'ardeur, et s'établirent. Le prince préparant et voulant masquer sa retraite, prit position devant Albeck.

Les choses étaient en cet état sur les deux rives du Danube le 13 octobre au soir; l'armée française était tout autour d'Ulm, à deux lieues de rayon, et partout en présence des postes avancés de l'ennemi, lorsque l'empc

reur Napoléon donna l'ordre d'attaquer le lendemain sur tous les points; il alla lui-même, le 14 au matin, faire une reconnaissance; il s'avança jusqu'au château d'Adelhausen, à quinze cents toises de la tête de pont. Pendant qu'il observait de ce point élevé, à l'ouvert du vallon de l'Iller, le mouvement des nombreux tirailleurs français, qui dans toutes les directions refoulaient vers la place les avant-posteș de l'ennemi, le maréchal Ney attaquait le pont et la position d'Elchingen. Le 69 régiment de ligne qui marchait en tête de la colonne de la division Loison, força le passage, culbuta un régiment autrichien qui, favorisé par les bois dans un chemin étroit et sinueux, défendait les accès du pont; les Français ne laissèrent pas le temps de le couper, et le traversèrent au pas de course, pêle-mêle avec les fuyards. Ils se formèrent en bataille au pied de l'escarpement sous le feu plongeant des Autrichiens la colonne qui remontait la rive gauche se déploya en s'étendant par la droite; le même régiment qui avait forcé

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le passage du pont, le 69, commença l'attaque soutenu par le 76° de ligne, le 18 de dragons, et le 10 de chasseurs. Toutes les troupes rivalisèrent d'intrépidité : deux charges successives furent repoussées par des feux de bataillons exécutés avec la plus grande fermeté. Enfin, à la troisième attaque, et après trois heures de combat, le général Laudon voyant sa ligne rompue et débordée, et le poste de l'abbaye emporté, évacua la position d'Elchingen; il se retira, et fut poursuivi jusqu'aux retranchemens du mont Saint-Michel, ou mont Saint-Jean, en avant d'Ulm.

Le résultat de cette action, l'une des plus brillantes de cette campagne, et qui valut au maréchal Ney le titre glorieux de duc d'Elchingen, fut de laisser entre ses mains un général major, trois mille prisonniers, plusieurs drapeaux et quelques pièces de canon. Déux régimens, ceux de l'archiduc Charles et d'Erbach, combattirent avec tant d'obstination, qu'ils furent presque entièrement détruits; deux bataillons chargés par

le 3o régiment de hussards français furent enfoncés, et mirent bas les armes. Le chef d'escadron Domont, grièyement blessé dans la mêlée, se distingua particulièrement : cette charge vigoureuse d'un corps de troupes légères contre l'infanterie autrichienne, contribua beaucoup au succès de la journée, et mérita d'être citée comme un fait d'armes des plus remarquables.

Le prince Ferdinand, profitant du temps que lui donnaient le combat d'Elchingen et les efforts du général Laudon pour s'y maintenir, se disposait à effectuer, avec une partie de l'armée autrichienne, la retraite dont nous avons parlé; il avait partagé ses troupes en deux divisions, sous les ordres des généraux de Werneck et de Hohenzollern, qui devaient marcher sur Heidenheim, pendant que l'archiduc, avec une réserve de cavalerie, se dirigerait par Geislingen sur Aalen le point de réunion était indiqué à Nordlingen. Napoléon était si éloigné de croire à la possibilité de ce mouvement, que, pendant qu'il faisait attaquer la

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