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Suède a perdu toutes ses armées et la plus importante de ses provinces, la seule qui assurait son indépendance, sans avoir obtenu le moindre secours de l'Angleterre; lors qu'elle s'est trouvée accablée par la disparition du général Moore, qui, après avoir laissé, pendant plusieurs mois, son armée entassée sur ses vaisseaux devant Gothenbourg, est retournée honteusement en Angleterre; quand elle s'est sacrificée pour la cause de la Grande-Bretagne, sans que cette puissance ait tiré un seul coup de fusil pour elle; enfin, lorsque l'Angleterre, avec tous ses vaisseaux, n'ayant pas même su empêcher les Russes de s'emparer des îles d'Aland, l'ennemi menaçant d'entrer dans Stockholm, les Suédois ont été contraints d'acheter la paix; l'on devait done attendre que l'Angleterre déclarera à la face du monde, par une noble et généreuse politique qu'elle ne reconnaîtra jamais le démembrement de la Finlande, et que dès ce moment elle donne à la Suède, la Martinique, Cayenne et Malte, et toutes les acquisitions qu'elle aurait pu faire depuis la guerre, pour dédommager la Suède des pertes qu'elle a faites ; car dans une guerre générale, les deux masses combinées font cause commune, et les conquêtes de l'une doivent servir d'indemnité aux pertes de l'autre ; mais une politique anssi élevée, est trop contraire aux idées étroites et à l'égoïsme du cabinet anglais. S. M. britannique est constante dans les principes qui lui ont fait

abandonner le roi de Sardaigne et le roi de Naples, et elle est accoutumée à compter sur la ruine de ses alliés, au moment où elle signe le traité d'alliance avec eux! L'Angleterre déclare à la Suède qu'elle trouve bon qu'elle ait traité sans elle, et qu'elle ait cédé ses provinces. Ce paragraphe est sans doute une ironie! Qu'est-ce que les Anglais voudraient prouver par là, si non qu'ils abandonnent les malheMais les rois de Sardaigne et de Naples n'en sontils pas déjà la preuve ?

reux.

Le

Mais quoi, vous dites que la Suède a fait la paix à votre connaissance! c'est donc à votre connaissance que la Suède a précipité du trône le monarque qui s'est attiré tous ses malheurs par son attachement pour vous, et par un dévouement à votre cause. peuple et l'armée, indignés de l'aveuglement qui lui faisait préférer vos intérêts à ceux de son pays, et poussés par l'inminence du danger, l'ont renversé du trône, et ils n'ont pas eu besoin, pour sauver les débris de leur patrie de votre permission ou de votre agrément. Vons joignez donc ainsi la fausseté à l'ironie ! Mais en considérant plus attentivement ce passage, on sent son cœur se soulever malgré soi. Qui pourrait s'imaginer que ce fût un roi qui parla ainsi? Qui entendez-vous par le roi de Suède? Est-ce l'ancien ou le nouveau? Mais le nouveau n'a-t-il pas été élevé au trône par les sentimens unanimes des grands et du peuple, par la cour et la

ville, pour ainsi dire, en haine de vos principes et et de votre alliance; et l'ancien roi, au contraire, n'était-il pas votre ami le plus fidèle, votre allié le plus inébranlable? Ne vous a-t-il pas sacrifié sa couronue, sa politique, le sang de ses sujets et l'argent de ses peuples? Ne vous a-t-il pas sécoudé dans votre infâme expédition contre Copenhague, et n'a-t-il pas appuyé toutes vos pirateries dans la Baltique? Vos pavillons n'ont-ils pas vogué de coucert? et les relations les plus intimes, les plus amicales, n'ont-elles pas existé entre sa cour et la vôtre ? et cependant, lorsque ce prince est renversé du trône par un acte. qui fut nécessaire mais violent; qui a été utile mais qui était illégal; quia pu sauver la Suède, mais qui vous est et vous sera constamment ,un déshonneur. aux de l'Europe entière, vous reconnaissez le nouveau roi qui est monté sur le trône de Votre ami, et qui, pour premier acte de son gouverne. ment, a conclu la paix avec France et la Russie, a adhéré au systême continental, vous a fermé ses ports et s'est mis en état de guerre contre vous ! Vous montrez tout au moins beaucoup de complaisance et de bonheur !

yeux

Malheureux Gustave, si du fond de ton exil tu lis ce discours, quels seront ton étonnement et la douleur de ne pas y trouver la noindre expres sion de regret. L'Angleterre à qui tu as sacrifié ton trône et ta famille, ne daigne pas même t'honorer d'un regret; tu as été abandonné,

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renié du moment où tu as cessé de régner, ils te désavouent, il se conduisent envers toi comme s'ils ne t'avaient jamais connu, et ils voudraient presque faire croire que tu as été leur ennemi! et c'est ceux, qui, par leur funeste amitié, t'ont entraîné dant le précipice, qui te traitent ainsi. L'histoire verra dans ce passage le véritable caractère de la politique anglaise, politique saus entrailles, qui n'a d'autre mobile que l'or; et ne sait-on pas que la soif de ce metal bannit du cœur humain tous les sentimens généreux ? nous trouvous dans ce paragraphe, nous osons le dire, la preuve que le roi d'Angleterre

'existe plus comme roi. Un roi qui conserverait l'auguste caractère de la royauté, et surtout un roi qui occupa le tróne ensanglanté de Charles 1. auraient évité de traiter un pareil sujet.

Si les circonstances l'empêchaient de blamer ouvertement la révolution qui avait détrôné un roi, son allié, ses devoirs envers lui-même, exigeaient du moins qu'il en détournant les yeux; et dans le cas où la politique l'aurait porté à ratifier aussi autheniiquement cet événement extraordinaire, ses larmes auraient dû faire pardonner les calculs dictés par sa politique.

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S. M. nous ordonne de vous informer que le gouvernement espagnol, au nom et sous l'autorité du roi Ferdinand VII, a décidé d'assembler les cortésgénéraux et extraordinaires de la nation. S. M. espère que cette mésure donnera une ardeur et une énergie nouvelles aux conseils et aux armes de l'Espagne, et dirigera utilement le courage et l'esprit des Espagnols pour le maintien de leur monarchie légitime, et pour la délivrance entière de leur pays.

Les considérations les plus importantes de la politique et de la bonne foi exigent qu'aussi long-tems que cette grand cause pourra être soutenue avec quelqu'apperence

(ƒ) Voilà qui est excellent! ce n'est point la guerre déclarée par l'Autriche qui a retardé la conquête du Portugal; c'est la bataille de Talaveyra qui a arrêté les progrès de l'armée française; tandis que nos troupes étaient stationnaires depuis long-tems, et que le résultat de cette bataille a été de les conduire à plusieurs marches en avant de la position qu'elles avaient ordre d'occuper.

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