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du public toutes les pièces de ce grand procès.

Lorsque les partisans de l'Angleterre eurent suscité l'émeute d'Aranjuez, lorsque le roi Charles eût été forcé, le pistolet sur la gorge, à se démettre en faveur de son fils, le roi et la reine envoyèrent auprés du général qui commandait l'armée française, se mirent sous sa protection, et réclamè, rent le secours de leur allié! Ferdinand entra à Madrid, L'empereur, pour être plus près du theâtre de ces grands événemens, vint à Bayonne ; le roi Charles demanda de venir l'y joindre, et son fils y vint également. L'un et l'autre proposèrent de prendre l'empereur pour juge et pour arbitre. Tout le monde sait que le roi Charles et Ferdinand sont venus à Bayonne de leur plein gré, et qu'il n'aurait pas été dans la puissance de l'empereur de les y

faire venir autrement. Ferdipand était encore à Vittoria au milieu de ses partisans et de ses troupes, lorsque l'empereur lui écrivit pour l'inviter à venir. L'empereur proposa au roi Charles de le rétablir sur son trône; mais le roi, accablé d'infirmités, l'esprit frappé des dangers qu'il venait de courir, et ayant horreur de la conduite de son fils, et des excès auxquels s'était portée une effrénée populace, aima mieux couler dans la retraite des jours paisibles, et céda tous ses droits à l'empereur Napoléon. Tous ceux qui étaient alors à Bayonne, et qui ont été témoins de l'auguste colère du vieux roi toutes les fois que son fils se

présentait devant lui, porteront à la postérité l'impression dont ils ont été frappés; la sentence arbitrale ne pouvait être douteuse. C'était une chose que tout homme pouvait juger. Un fils qui s'arme contre son père ! c'était la cause de tous les rois; un fils environné des partisans de l'Angleterre, et arrachant la couronne à son père, parcequ'il a été un fidèle allié de la France! c'était en outre la cause de la France. L'empereur fit connaître au prince des Asturies qu'il ne régnerait plus sur l'Espagne; que le roi Charles lui avait cédé ses droits, et qu'il voulait user de ses droits. Toutefois, il lui fut proposé de retourner en Espagne, et on lui offrait un sauf conduit; mais l'empereur lui déclara qu'il lui ferait la guerre avec toutes les forces de la France pour arracher l'Espagne à l'influence des Anglais! Ferdinand, chez qui les reproches de son père avaient fait naître les remords, qui était effrayé de ce qu'il avait vu fen Espagne, et qui avait la conscience que la nature l'avait fait pour régner sur un trône tranquille, et non pour s'y maintenir à travers d'effioyables orages, ne voulut rentrer en Espagne qu'avec la promesse de la part de la France, que les armées françaises se retireraient, ou qu'elles seraient mises à ses ordres. Le devoir de l'empereur était de faire la guerre pour soutenir les droits de sa couronne et ceux qui lui avaient été cédes par Charles IV, et pour détruire les projets des partisans de l'Angleterre. Ferdinand aima mieux s'assurer une existence paisible: il ad

héra à la démarche de son père et renonça à tous ses droits au trône. Les lettres du prince Ferdinand prouvent toutes ces assertions; et c'est en vain qu'on chercherait de lui une seule lettre qui contînt une assertion contraire. Nous savons de plus, que l'empereur a fait connaître aux ambassadeurs de plusieurs puissances de l'Europe, que si Ferdinand voulait retourner en Espagne, il en était le maître, et qu'il serait escorté par les troupes françaises jusqu' au point qu'il désignerait; mais que la France lui ferait aussitôt la guerre et ne souffrirait jamais qu'il régnàt; mais Ferdinand méprise les bri gands qui se servent de son nom pour désoler l'Espagne, et on peut même prouver par des lettres de Saragosse et de Séville, que les séditieux ont essayé de faire arriver à Ferdinand, et qui ont été interceptées, qu'il n'a jamais eu de correspondance avec l'Espagne, et qu'il n'a ni autorisé ni approuvé aucun des soi-disant gouvernemens qui s'y trouvent, et qui abusent de son nom!

Le roi Charles a cédé à l'empereur tous ses droits aux trônes; les princes espagnols lui out également cédé les leurs. Le roi Joseph est donc seul roi d'Espagne. Tous les efforts que les Anglais ont faits jusqu'ici pour empêcher que sa domination ne fût reconnue par l'Espagne entière ont été maladroits et impuissans. Tout ce que nous désirons, c'est que, comme il est dit dans le discours du trône, l'Angleterre veuille continuer une lutte corps

$. M. nous ordonne de vous informer que les communications entre son ministre en Amérique, et le gouvernement des EtatsUnis, ont été soudainement interrompues, et contre son attente. S. M. regrette beaucoup cet événement; elle a toutefois reçu les assurances les plus fortes du ministre résidant à sa cour, que les Etats-Unis désirent maintenir amicalement les relations entre les deux pays. Ce désir s'accorde parfaitement avec les dispositions de S. M. (h).

Messieurs de la Chambre des

Communes.

S. M. nous a chargés de vous informer qu'elle a ordonné que les dépenses pour l'année cou

à corps contre la France, et qu'elle engage sérieusement sur le continent ses hommes et son argent; mais nous sommes persuadés que ces protestations ne sont qu'un piége pour les malheureux Espagnols, et que les Anglais sont décidés à les abandonner. Il leur faut, pour combattre, des succès faciles et un but prochain.

(b) On ne sait pas ce que l'on doit admirer le plus de la pusillanimité de l'Angleterre envers la Suède, de son ironie envers l'Espagne, où de sa conduite envers les Etats-Unis. Les Etats-Unis viennent de chasser votre Jackson, Jackson qui porte toujours écrit sur le front le nom de Copenhague, et qui est tellement flétri, que toute relation avec lui ne peut produire que du déshonneur! Ils ont mis un embargo sur vos vaisseaux: ils ont été sourds à vos menaces, et vous devenez humbles, souples et doux! Vous vous estimez heureux que les Etats-Unis n'aient pas voulu vous faire la guerre; d'où vient ce langage? On se le demande avec étonnement: il montre une pusillanimité bien digue du reste du discours. Il n'y a rien à gagner à faire la guerre aux Américains, et chez vous, on fait tout pour l'or; on ne se bat que pour le gain, et ce n'est que pour de l'or que vous、 versez votre sang. L'homme qui pense, voit sur les drapeaux de vos troupes, au lieu

rante fussent mises sous vos yeux. S. M. a ordonné qu'elle fussent établies avec l'économie que pourra permettre le soutien de ses alliés et la sûreté de ses domaines. S. M. se repose sur votre zèle et sur votre fidélité pour lui accorder tels subsides qui seront nécessaires pour ces objets essentiels. Elle nous ordonne de vous exprimer combien elle regrette profondément les impôts que la durée de la guerre rend inévitables. (i)

Milords et Messieurs,

S. M. nous ordonne de vous exprimer son espoir que vous prendrez en considération l'état du clergé inférieur, et que vous adopterez sur cette portion intéressante de ses sujets, telles mesures qui vous paraitront propres. Nous avons de plus l'ordre de vous annoncer que les comptes du commerce ou des revenus du pays qui seront mis sous yos yeux, seront trouvés très-satisfaisans. Quoiqu'il ait résulté quelques inconvéniens partiels et momentanés des mesures qui étaient dirigées par la France contre les grandes sources de notre prospérité et de notre force,

TOME IV.

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des léopards de vos armoiries, ces symboles de noblesse et de chevalerie, des balles de sucre, de thé et de café; c'est pour cela que vous combattez. Votre commerce ne recueillerait aucun profit de la guerre avec les Etats-Unis, et dès-lors vous êtes sourds à toutes les injures.

(i) La France fait la guerre sans augmenter ses impôts; ils ont été considérablement diminués et ils diminuent tous les jours; mais les vôtres s'accroissent dans une progression effrayante. Soyez conséquens; si vous êtes obligés chaque année de recourir à d'énormes emprunts pour payer votre déficit, comment soutiendrezvous une guerre perpétuelle?

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